Émirats arabes unis
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Les Émirats arabes unis Écouter (abrégés en EAU ou Émirats ; en arabe : الإمارات العربية المتحدة (al-imārāt al-ʿarabiyyat al-muttaḥida) دولة الإمارات العربيّة المتّحدة (dawlat al-imārāt al-ʿarabiyyat al-muttaḥida)) sont un État fédéral, créé en 1971, situé au Moyen-Orient entre le golfe Persique et le golfe d'Oman. Il est composé de sept émirats : Abou Dabi, Ajman, Charjah, Dubaï, Fujaïrah, Ras el Khaïmah et Oumm al Qaïwaïn[10]. Sa capitale fédérale est la ville d'Abou Dabi.
Pour les articles homonymes, voir eau (homonymie) et Éau.
Émirats arabes unis
(ar) الإمارات العربيّة المتّحدة / al-imārāt al-ʿarabiyyat al-muttaḥida
Drapeau |
Armoiries |
Hymne | en arabe : عيشي بلادي (Ishy Bilady, « Vive ma patrie ») |
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Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Forme de l'État |
Monarchie constitutionnelle État fédéral composé de sept émirats |
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Président | Mohammed ben Zayed Al Nahyane |
Vice-président Premier ministre |
Mohammed ben Rachid Al Maktoum |
Parlement | Conseil national fédéral |
Langues officielles | Arabe |
Capitale | Abou Dabi |
Plus grande ville | Dubaï |
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Superficie totale |
82 880 km2 (classé 114e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC +4:00 |
Entité précédente | |
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Indépendance | Royaume-Uni |
Date |
Gentilé |
Émiriens, Émiriennes [1] Émiratis, Émiraties(inf.)[2],[3] |
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Population totale (2020[4]) |
9 992 083 hab. (classé 93e) |
Densité | 121 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
501,354 milliards de $ + 22,29 %[5] |
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PIB (PPA) (2022) |
779,234 milliards de $ + 10,78 %[5] |
PIB nominal par hab. (2022) |
50 348,816 $ + 17,40 %[6] |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
78 255,046 $ + 6,36 %[6] |
Dette publique brute (2022) |
Nominale 583,341 milliards de AED + 1,28 % Relative 31,682 % du PIB - 17,18 % |
Monnaie |
Dirham des Émirats arabes unis (AED ) |
IDH (2021) | 0,911[7] (très élevé ; 26e) |
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Coefficient de Gini (2018) | 26,0 %[8] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,049[7] (11e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 52,4[9] (39e) |
Code ISO 3166-1 |
ARE, AE |
---|---|
Domaine Internet | .ae, امارات. |
Indicatif téléphonique | +971 |
Organisations internationales | ONUBAD AIIBFPEGGGGICCGOIF (membre associé)OCIG77NAMOPAEPOPEPBIDLigue arabe |
Les Émirats arabes unis comptent parmi les plus importants producteurs et exportateurs de pétrole.
En 2018, ils comptent 9 701 315 habitants. L'ONU estime que 90 % de la population est constituée d'immigrants[4].
Les principales réserves gazières et pétrolières sont dans l'émirat d'Abou Dabi, déjà membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole avant la création de la fédération. Les sept Émirats ne sont pas égaux entre eux en ce qui concerne les ressources pétrolières.
L'émirat de Dubaï s'est tourné depuis quelques années[Quand ?] vers de nouvelles ressources telles que les ports francs, les nouvelles technologies mais surtout le tourisme de luxe. La ville de Dubaï est d'ailleurs devenue la capitale économique de la fédération.
Localisation et frontières
Les Émirats arabes unis sont situés dans le Sud-Ouest de l’Asie, dans la péninsule Arabique, entre le golfe Persique et le golfe d'Oman. Ils sont frontaliers du sultanat d'Oman et de l’Arabie saoudite. De plus, l'enclave omanaise de Madha qui se situe dans les montagnes à l'est du pays abrite elle-même le village émirien de Nahwa.
La totalité du territoire est désertique ou semi-désertique. Le sud du pays est constitué d'une partie du Rub al-Khali (c'est-à-dire le Quartier Vide), tandis que l'est et le nord sont occupés par des montagnes. Quelques oasis (Al-Aïn, Manama, notamment) permettent de maintenir une vie dans le désert. Des sebkhas occupent le sud et l'ouest du pays, notamment le long d'une côte de plus de 400 km, à l'ouest d'Abou Dabi.
Des revendications territoriales, sur trois îles (Petite et Grande Tunb, ainsi qu'Abou-Moussa) du détroit d'Ormuz et du golfe Persique, l'opposent à l'Iran[11]. Outre le fait même de la possession de ces îles et îlots, il s'agit surtout de l'établissement des zones économiques exclusives qui est en jeu, avec, à la clé, les réserves pétrolières et minières offshore[12].
Le pays est situé dans une zone de grande importance géostratégique, au sud du détroit d'Ormuz, un lieu de passage vital où est transporté le pétrole[13].
Le pays partage 530 kilomètres de frontière terrestre avec l'Arabie saoudite à l'ouest, au sud et au sud-ouest et 450 kilomètres de frontière avec Oman au sud-est et au nord-est.
Les émirats ne sont séparés du Qatar que par les ports naturels saoudiens de Khor Duweihin, ainsi que de celui de Khawr al Udayd. La frontière maritime avec le royaume qatarien se trouve au large, mais la zone n’en demeure pas moins une source de conflit frontalier entre saoudiens et émiriens[14],[15].
La superficie totale des EAU est d’environ 82 880 km2 (soit environ la superficie du Benelux). Environ 5 % du pays est habité, surtout la côte nord, le long du golfe Persique.
Les EAU s'étendent sur plus de 650 km sur la rive sud du golfe Persique. Le plus grand port se trouve à Dubaï, mais il y a également des ports à Abou Dabi et Charjah. On trouve de nombreuses îles dans le Golfe dont certaines sont l'objet de disputes avec l'Iran et le Qatar.
Les plus petites îles ainsi que les barrières de corail constituent un risque pour les navigateurs. De forts courants ainsi que des tempêtes représentent également un danger pour les bateaux dans la région.
Au sud et à l'ouest d'Abou Dabi, de vastes dunes s’étendent jusqu’à Rub al Khali en Arabie saoudite.
Le désert d'Abou Dabi abrite deux oasis importantes avec des réserves d’eau souterraines ; l'oasis de Liwa se trouve dans le sud près de la frontière avec l'Arabie saoudite. À 100 km au nord-est de l'oasis de Liwa, se trouve l’oasis d'Al Buraymi qui s'étend des deux côtés de la frontière entre Abou Dabi et Oman.
Avant de se retirer du pays en 1971, le Royaume-Uni délimite les frontières des 7 émirats afin d'éviter des disputes territoriales susceptibles de ralentir la formation de l'État fédéral. Les gouverneurs des émirats acceptent en grande majorité les frontières imposées par les britanniques, mais avec tout de même une dispute territoriale entre Abou Dabi et Dubaï et entre Dubaï et Sharjah. Ces conflits sont résolus après l'indépendance.
La frontière la plus problématique est celle des montagnes d'Al Hajar al Gharbi, où cinq émirats se contestent la souveraineté de plus de 12 enclaves différentes.
Environnement et développement durable
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Le pays est aride et connait des problèmes qualitatifs et quantitatifs d'alimentation en eau que les systèmes de désalinisation ne peuvent à ce jour compenser. Il n'accueille une végétation exubérante que dans les oasis, mais les zones sèches abritent de nombreuses espèces rares ou devenues rares, menacées ou protégées. Les fonds marins abritent une grande richesse en biodiversité, notamment dans les milieux coralliens.
Longtemps le pétrole presque gratuit (environ 2,5 millions de barils de pétrole quotidiennement extraits dans le pays en 2008-2009) décourage la recherche d'efficience énergétique et la sobriété du développement (chaque habitant des EAU consomme environ 17 000 kWh/an d'électricité et 219 000 litres par an d'eau, soit plus qu'un Américain moyen)[16].
L'usage de l'essence au plomb contribue au saturnisme, à la pollution de l'air et des sols dans les villes, et l'air est souvent empoussiéré par les vents nocturnes ou les tempêtes.
Mais la perspective du pic pétrolier et de la fin du pétrole modifie le point de vue des dirigeants et de la population. Le pays accueille maintenant le siège de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables[17] s'est doté d'un ministère de l'écologie qui prépare notamment la transition vers l'après-pétrole, c'est-à-dire le développement d'énergies douces, sûres et renouvelables. Les EAU sont notamment à une latitude favorable à l'utilisation de technologies utilisant l'énergie solaire. Les recettes du pétrole sont maintenant pour partie investies dans le solaire et l'éolien.
- Le projet d'écocité de Masdar City (mot signifiant « source » en arabe) qui doit accueillir 50 000 habitants près de l'aéroport international d'Abou Dabi, sera un laboratoire et une des vitrines de la future ville durable moyen-orientale[18]. La ville devrait à terme être autonome en énergie et exclusivement à partir d'énergies solaires (210 MW prévus) et éolienne, y compris pour le dessalement de l'eau de mer. 22 milliards d'euros ont déjà été investis pour y développer une architecture à la pointe de la haute efficacité énergétique. Abou Dabi accueillera d'ailleurs en 2012 la 5e édition du Sommet international des énergies futures[19], dans la ville de Masdar.
- Le pays ne souhaite pas acheter les modules photovoltaïques et thermiques nécessaires, mais les construire lui-même. Il achète donc les usines ad hoc, clé en main, visant une production annuelle de modules solaires correspondant à la production de 630 MW.
- Une grande centrale solaire (de 100 puis 500 MW) est prévue dans le désert. Elle sera financée par 350 millions de pétrodollars. 35 installations sont en tests (les matériaux doivent résister aux chocs thermiques, à la chaleur et à l'érosion induite par les tempêtes de sable).
- La dispersion des masses d'air surchauffées dans le désert le jour est source de vents réguliers, forts et presque constants la nuit, ce qui est un atout pour l'éolien en tant que complément du solaire. Le pays pourrait même à l'avenir produire plus d'énergie qu'il en consomme, et alimenter d'autres pays du monde, via la production et vente d'hydrogène à partir d'électrolyse d'eau de mer par exemple.
Faune et flore
Les principaux animaux vivant aux Émirats arabes unis sont les suivants :
- L'oryx d'Arabie (Oryx leucoryx), qui parcourait jadis l’entière péninsule d’Arabie, disparaît à l'état sauvage au début des années 1960. Son aire de répartition naturelle aux Émirats est incertaine, mais on le trouvait probablement à Liwa et dans ses environs, ainsi que dans les plaines montagneuses. Depuis le début des années 1960, quand Zayid ordonne de retirer quelques animaux du dernier troupeau sauvage d’oryx d’Arabie, afin de les élever en captivité, des progrès remarquables sont accomplis aux Émirats dans ce domaine. Alors que l’espèce était au bord de l’extinction, son avenir est aujourd’hui assuré. Il existerait de nos jours entre 3 500 et 4 000 oryx, répartis entre plusieurs troupeaux, dans les collections émiriennes. La première phase d’un grand projet visant à remettre 100 oryx en liberté est mise en œuvre début 2007.
- La gazelle des sables (Gazella subgutturosa marica), d’un poids maximum de 22 kilogrammes, est la deuxième antilope des Émirats par sa taille. L’observation de petits groupes de ces créatures charmantes, dont l’espèce est en danger critique d’extinction, est signalée de temps à autre dans le Sud de l’Émirat d’Abou Dabi.
- La gazelle d'Arabie (Gazella gazella cora) se rencontre dans les plaines de gravier, les déserts de sable et les montagnes, son aire de répartition naturelle s’étendant à l’ensemble des Émirats, à l’exception des zones de sable très doux de Liwa où seule la gazelle des sables s’aventurait. La gazelle des montagnes au corps gracieux, qui ne pèse que 10 à 14 kilogrammes, peut atteindre une vitesse de 65 kilomètres à l'heure pour fuir un danger. Elle est également en danger critique d’extinction.
- Le tahr d’Arabie : à la différence de la gazelle d’Arabie, le tahr d’Arabie (Hemitragus jayakari) lui aussi en danger critique d’extinction, a besoin de s’abreuver tous les jours. Grimpeur agile, cet animal ne se rencontre que dans les montagnes. Il élit résidence sur les rochers abrupts, se nourrissant de l’herbe et des arbustes épars qui poussent parmi les roches. Le tahr descend régulièrement s’abreuver dans les oueds.
- Le léopard d'Arabie (Panthera pardus nimr) également au bord de l’extinction à l’état sauvage. Le mâle pesant environ 30 kilogrammes et la femelle autour de 20 kilogrammes, le léopard d'Arabie est beaucoup plus petit que la plupart des spécimens des races africaine ou asiatique.
- Le lièvre d’Arabie (Lepus capensis), absent des montagnes, se rencontre partout ailleurs aux Émirats. Adapté à l'environnement rude, le lièvre local est beaucoup plus petit que son homologue européen et on le prend souvent pour un lapin, espèce qui n’est pas présente en Arabie.
- Le lézard à queue épineuse. Les deux espèces étroitement liées de lézards à queue épineuse (Uromastix microlepis et U. leptieni) ou dhub peuvent mesurer jusqu’à 65 centimètres de longueur. Ils vivent généralement en colonies plus ou moins structurées, les terriers se trouvant à une distance de 20 à 50 mètres environ les uns des autres.
Territoire
Les Émirats arabes unis sont subdivisés en sept émirats, eux-mêmes formés de plusieurs enclaves dont les frontières ont été abolies mais dont la souveraineté est parfois floue.
Abou Dabi est l’émirat le plus grand. Il occupe 87 % de la superficie totale du pays (67 340 km2), sa capitale Abou Dabi est également le siège du gouvernement fédéral des sept émirats. L'émirat d'Abou Dabi présente deux larges frontières terrestres avec l'Arabie saoudite et le sultanat d'Oman.
L’émirat de Dubaï, qui s’étend le long du golfe Persique sur 72 km, occupe 5 % de la superficie totale du pays, soit environ 3 885 km2.
L’émirat de Charjah s’étend sur 16 km sur la côte et sur 80 km à l’intérieur des terres.
Les émirats du nord, Ajman (le plus petit d'entre eux avec seulement 259 km2), Fujaïrah, Ras el Khaïmah et Oumm al Qaïwaïn ont une superficie totale de 3 881 km2 et occupent 5 % de la superficie totale du pays.
Préhistoire
De récentes découvertes faites dans les Monts Hajar permettent de retracer l'histoire des Émirats arabes unis à l'apparition des premiers hommes dans la région, il y a plus de 7 500 ans. Ces peuples entretenaient déjà des relations avec les civilisations du Nord, qui sont peu à peu devenues des partenaires commerciaux importants[12].
Antiquité
La satrapie achéménide de Magan ou Mak(k)a peut avoir inclus tout ou partie des territoires actuels des EAU et d'Oman, et avoir fourni divers produits : diorite, cuivre, bois, or, argent.
Conquête islamique
Devenu une véritable plaque tournante pour le commerce, le port d'Omana (à présent Umm al-Qaiwain), est utilisé par les marchands pour transporter leur marchandise de la Syrie et du sud de l'Irak jusqu'en Inde. Le commerce de perles commence à se développer et à s'imposer comme un commerce important dans la région.
En 630 apr. J.-C., les émissaires de Mahomet arrivent dans la région, et convertissent la population à l'islam. Les armées islamiques se servent de Julfar (à présent Ras el Khaïmah) comme avant-poste pour mener des offensives contre l'empire sassanide. Au fil du temps, Julfar devient un centre perlier et un port important pour le commerce dans l'océan Indien.
Conquêtes européennes
Au XVIe siècle, alors que les grandes puissances européennes se disputent le contrôle de l'océan Indien, les Portugais luttent contre les populations arabes de Julfar et d'autres ports dans le Golfe. À l'intérieur des terres, de grandes familles commencent à prendre le contrôle de différents émirats. À cause de sa puissance, la famille des Qawasim attire notamment l'attention des Britanniques, voulant s'assurer le contrôle des routes de commerce.
Les Bani Yas règnent sur l'oasis de Liwa, centre des activités économiques de la région, depuis le début du XVIe siècle. Au début des années 1790, une branche des Bani Yas, les Al Bu Falah, s'installe à Abou Dabi, alors sous le pouvoir d'un cheikh de la famille Al Nahyane qui appartient aux Al Bu Falah. Peu après, en 1833, une autre branche de la tribu des Bani Yas, les Al Bu Falasah, menés par Maktoum ben Bulli, s'établit sur Khor Dubaï (« rivière de Dubaï »), instaurant ainsi la domination des Al Maktoum dans cet endroit.
États de la Trêve
Après la défaite des Qawasim, en 1820, les Britanniques signent une série d'accords et de traités avec les cheikhs de chaque émirat de la côte du Golfe, celui de 1853 garantissant l'arrêt de la piraterie contre les navires britanniques, d'où le nom des États de la Trêve (en anglais : Trucial States) donné aux actuels émirats et quatre autres (Dibba, Hamriyah, Kalba et Al Heera)[Lequel ?]. Les Britanniques prennent soin de renforcer leurs liens avec les États de la Trêve, afin de freiner les convoitises d'autres grandes puissances européennes.
En 1892, un nouveau traité érige les États de la Trêve en protectorat et les fait entrer dans l'empire colonial britannique[12]. Il les engage à ne pas entretenir de relations diplomatiques avec des pays autres que le Royaume-Uni sans le consentement de ce dernier. En retour, le Royaume-Uni garantit la protection des États de la Trêve contre toute attaque maritime ou terrestre.
Cette période de calme permet à l'industrie perlière de prospérer à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Cependant, la Première Guerre mondiale et l'invention par les japonais de la perliculture ont un effet très néfaste sur cette industrie, qui finit par s'éteindre juste après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le gouvernement indien se met à imposer des taxes sur les perles importées du Golfe, engendrant une crise économique très grave dans les États de la Trêve.
Fédération
Au début des années 1960, un premier gisement de pétrole est découvert à Abou Dabi, ce qui permet le développement rapide de l’émirat, sous la conduite de Zayed ben Sultan Al Nahyane, qui fait construire des écoles, des hôpitaux, des logements et des routes. Les Émirats étaient jusqu'alors extrêmement pauvres. Il n’y avait presque pas de médecine dans les années 1960 et la plupart de la population était analphabète ; jusqu’à la moitié des bébés et un tiers des mères mouraient en couches[20].
Dubaï est également gagné par cet élan de développement économique, aidé par les recettes des exportations pétrolières. Les différents émirats commencent à se rapprocher et à reprendre le contrôle des mains des Anglais, notamment en formant un conseil qui leur permet de décider eux-mêmes des enjeux politiques les concernant. À la tête de ce conseil se trouve Adi Bitar (en), le conseiller de Rachid ben Saïd Al Maktoum. Enfin, en 1968, les Britanniques se retirent de la région et mettent fin aux États de la Trêve, composés également des États de Bahreïn et du Qatar. Les neuf États tentent de former une union, mais ne parvenant pas à se mettre d’accord, Bahreïn et le Qatar déclarent leur indépendance respectivement en août et en .
Le , six des sept émirats restants accèdent à l'indépendance en formant aussitôt une fédération qui prend le nom d'« Émirats arabes unis ». Ils seront rejoints en 1972 par le septième émirat, celui de Ras el Khaïmah. Le pays connaît alors une importante période de développement économique et démographique.
Construction d'une nation
La prospérité et le développement moderne que connaissent aujourd'hui les Émirats arabes unis sont en grande partie le fruit des efforts de Zayed [Passage contradictoire], premier président des EAU. Le nouvel État naît pendant une période d'instabilité politique dans la région. Deux jours avant sa création (), l'Iran reprend le contrôle des îles de la Petite et Grande Tunb, qui font partie de l'émirat de Ras el Khaïmah. Des troupes iraniennes débarquent également à Abou-Moussa, un territoire de l'émirat de Charjah[21].
Zayed est élu premier président des EAU en 1971, puis réélu tous les cinq ans jusqu’à sa mort en 2004. Sous sa présidence, les EAU envoient des troupes afin de combattre pour la libération du Koweït en 1990-1991, et contribuent au mouvement pour le maintien de la paix au Kosovo[12].
Sous son influence, les EAU connaissent un essor économique leur permettant de se développer rapidement, et de devenir une force importante dans la région.
À sa mort, son fils aîné, Khalifa ben Zayed Al Nahyane, lui succède en qualité de président des EAU et de souverain d'Abou Dabi.
En 2011, le pays n’est pas touché par la vague de protestations et révolutions dans le monde arabe en 2010-2011, mais le gouvernement prend une série de mesures combinant achat de la paix sociale et répression politique.
Depuis la création de la fédération en 1971, les sept émirats qui constituent les EAU se sont forgé une identité nationale propre grâce à la consolidation de leur statut fédéral. Au cours de ces dernières années, des mesures sont prises au niveau fédéral comme au niveau local pour réformer la structure gouvernementale afin de mieux répondre aux défis du développement à l'aide d'une administration plus efficace. Ce processus est dirigé au niveau fédéral par le président du pays, Khalifa ben Zayed Al Nahyane, ainsi que par le vice-président et Premier ministre, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, qui est également le souverain de Dubaï.
Système politique
Chacun des émirats membres disposait déjà avant 1971 de ses propres institutions gouvernementales. Afin d'assurer le gouvernement effectif du nouvel État, les souverains élaborèrent une Constitution provisoire précisant les pouvoirs qui allaient être conférés aux nouvelles institutions fédérales. Selon les articles 120 et 121 de la constitution, les domaines de responsabilité assignés aux autorités fédérales étaient les affaires étrangères, la sécurité et la défense, les questions de nationalité et d'émigration, l'éducation, la santé publique, la monnaie, les services postaux et téléphoniques ainsi que tous les autres services de communication[22].
L'article 9 de la constitution prévoyait l'édification d'une capitale baptisée Al Karama située à la frontière des Émirats d'Abou Dabi et de Dubaï. En attendant sa construction qui devait intervenir dans les sept années à partir de la date où la constitution deviendrait effective, la ville d'Abou Dabi fut désignée comme capitale provisoire de l'État[22].
Le système fédéral comprend un Conseil suprême, un cabinet ou Conseil des ministres, une instance parlementaire appelée le Conseil national fédéral, et un corps judiciaire indépendant chapeauté par la Cour suprême fédérale.
Le Conseil suprême, constitué des sept émirs, est le plus haut organisme de l'État. Il élit pour cinq ans le président et le vice-président et a le pouvoir législatif et exécutif. Il ratifie les lois et décret fédéraux, planifie la politique étrangère et a le pouvoir de relever le premier ministre de ses fonctions sur incitation du président. Le Conseil suprême élit également le Conseil des ministres. En pratique, le président est toujours un membre du clan al-Nahyan d'Abou Dabi et le vice-président et premier ministre de la tribu al-Maktoum de Dubaï[23].
Le Conseil des ministres, dirigé par le premier ministre, est l'organe exécutif de la fédération. Le premier ministre propose une liste de ministres qui est ratifiée par le président.
Les lois sont soumises au Conseil national fédéral constitué de quarante membres venant de chaque émirat. La législation est fondée sur la charia pour les cours fédérales de justice civile et criminelle et pour la Haute Cour.
En 1996, le caractère provisoire de la constitution disparaît lors de son adoption.
Histoire du système politique
Autrefois, les gouvernements étaient composés de peu de membres et étaient plus restreints dans leurs actions. La taille du gouvernement correspondait à la taille des peuplements du temps. Le gouvernement attachait une grande importance à la participation et à la prise de décisions par consensus, dans la manière traditionnelle du majlis ou conseil. Au centre du majlis était le débat des questions concernant la communauté. Pendant ce débat chacun pouvait donner son avis et le cheikh en tenait compte dans ses décisions. Selon un principe tacite les citoyens avaient le droit de chercher le dialogue avec le cheikh qui tenait régulièrement des majlis pour que les citoyens puissent donner leurs opinions concernant les thèmes actuels dans son émirat. Souvent, le cheikh, alors le souverain d’un émirat, était le chef de la tribu la plus puissante. En plus, chacune des tribus avait pareillement un cheikh, qui pouvait pourtant seulement conserver son statut s’il avait le soutien du peuple. Toutefois, avec une population croissante, ce système devenait plus impraticable. Ainsi l’administration gouvernementale est devenue de plus en plus complexe. Tous ces facteurs contribuaient à un changement des moyens à disposition des citoyens pour interagir avec le gouvernement. Aujourd’hui, un grand nombre préfère entrer en contact directement avec les nouvelles institutions, plutôt que de rencontrer le cheikh personnellement. Dans plusieurs émirats, le souverain et des membres importants de sa famille continuent à tenir des majlis ouverts. Cette activité est toujours considérée comme une importante incitation à la participation politique[24],[25].
Les Frères musulmans, autrefois influents au sein des institutions du régime, sont considérés comme une menace pour la stabilité de l’État à partir des années 2000, et sont la cible d’une répression permanente à partir de 2011. Les EAU combattent également les Frères musulmans à l'étranger, notamment en Égypte et en Tunisie[26].
Conseil national fédéral
Le Conseil national fédéral (FNC), qui est le conseil consultatif des EAU, comprend 40 membres. Huit membres viennent respectivement d’Abou Dabi et de Dubaï, six de Sharjah et de Ra’s al-Khaimah et quatre d’Ajman, d’Umm al-Qaiwain et de Fujaïrah. Depuis , le FNC tient 14 sessions législatives. Pendant ces sessions les membres discutent de projets de loi en relation avec les citoyens et l’économie. En accord avec la Constitution, les projets de loi fédérale doivent être soumis au FNC pour que les membres puissent l'examiner et faire des recommandations. Depuis 2006, vingt des membres du FNC sont élus par un Collège électoral, alors que l’autre moitié est sélectionnée par les souverains respectifs des émirats, comme c’était le cas depuis 1972. Actuellement, le président du FNC est Abdul Aziz Abdullah Al Ghurair, élu en 2006[27],[28]. Les fonctions du FNC incluent de débattre des amendements de la Constitution et les projets de lois, que le FNC peut approuver, modifier, ou rejeter. De plus, les membres passent en revue les traités et conventions internationales et examinent le projet annuel de budget de la Fédération. En outre, le FNC a la possibilité d’influencer le travail du gouvernement par des discussions et en donnant des recommandations, ainsi qu’en portant plainte. Le FNC influence, à diverses reprises, le gouvernement fédéral dans la préparation de nouvelles lois. La majorité des recommandations et des amendements proposés par le FNC est adoptée par le gouvernement. Le FNC modifie aussi différents projets de lois initiaux provenant du Cabinet selon les besoins des citoyens représentés par le Conseil[29],[27].
Réformes
Sur le plan socio-économique les EAU se sont développés rapidement. En réponse, des mesures signifiantes sont lancées pour réformer la structure gouvernementale, avec l'objectif de rendre le gouvernement plus sensible aux besoins de la population[30].
Nouvelle stratégie gouvernementale
La stratégie gouvernementale des EAU est lancé en 2007. Selon Mohammed bin Rashid, cette stratégie « établit les bases d’une ère nouvelle pour l’administration publique ». L’objet principal de la stratégie gouvernementale des EAU est de créer des synergies entre les gouvernements fédéraux et locaux. Par ailleurs, la stratégie vise à revitaliser la capacité de réglementation, d’améliorer les mécanismes décisionnels des ministères et la qualité des services fournis aux citoyens, ainsi qu’augmenter l’efficacité des organes gouvernementaux et de moderniser la législation existante[31],[32].
Élections
Les premières élections indirectes pour le parlement du pays, le Conseil national fédéral (FNC), ont lieu en . Cette mesure est prise dans le cadre du processus de réforme dans le but d’améliorer la participation du grand public au système politique. Ce développement correspond au programme national annoncé par le Président l’année précédente. Ce programme stipulait que la moitié des membres du FNC serait élue et l’autre moitié désignée pour rendre le Conseil plus dynamique, ainsi que permettant plus de participation et interaction des citoyens avec le Conseil. Envisageant un élargissement du rôle du FNC, le Président déclarait : « […] Le FNC devra jouer en l’avenir un rôle plus important et devra pour cela être doté des pouvoirs qui lui permettront d’apporter un soutien substantiel à la branche exécutive du gouvernement […] Ce but sera atteint par la mise en place d’un processus plus participatif et la consolidation des principes de la Shura (consultation) »[28],[33],[31].
Nouvelle phase de réforme
En , le président Khalifa recommandait d’amplifier le rôle du FNC, avec l’objectif de renforcer la participation et «… la primauté du droit et la régularité des procédures, la capacité à rendre des comptes, la transparence et l’égalité des chances… ». Le processus de modernisation politique suivant cette décision serait organisé en trois étapes. Au cours de la première phase du plan, le plus grand changement était la prévision que la moitié des membres du FNC seraient élus par un Collège électoral. En outre, les pouvoirs du FNC seraient élargis et le nombre de ses membres augmenté et après des études approfondies, éventuellement une modification de la Constitution pourrait suivre, pour augmenter les pouvoirs de l’institution. Troisièmement on procéderait à une élection ouverte de la moitié des membres du Conseil. La première phase de ce changement politique consistait de la fondation du Collège électoral. La création du Collège électoral prévoit que chaque émirat désignait un conseil qui comprend au moins 100 fois le nombre de sièges auquel il avait droit au FNC. Cela signifie que les émirats d’Abou Dabi et de Dubaï, qui ont droit à huit sièges respectivement, pouvaient désigner au moins 800 électeurs pour former leur collège électoral, tandis que Sharjah et Ra’s al-Khaimah, avec six sièges, pouvaient désigner au moins 600 membres et Umm al-Qaiwain, Ajman et Fujaïrah, avec quatre sièges, au moins 400. Ensuite les représentants élisent la moitié des membres du FNC pour leur émirat, alors que le souverain désignait l’autre moitié. Ces élections indirectes ont pour résultat que de nouvelles personnes sont apparues sur la scène politique. En plus, pour la première fois dans l’histoire des EAU, il est possible d’établir une culture basée sur des élections, grâce à ces réformes[34],[33].
Justice
Organisation
Le pouvoir judiciaire fédéral comprend la Cour suprême fédérale et les tribunaux de première instance. La constitution confère indépendance au pouvoir judiciaire fédéral. La Cour suprême fédérale est composée de cinq juges qui sont nommés par le Conseil suprême. Cette cour a le pouvoir de confirmer ou d'infirmer les décisions prises en première instance.
Les tribunaux chariatiques jugent les affaires concernant les questions de statut personnel des Musulmans[35]. Cependant dans certains émirats, ils peuvent traiter d'affaires criminelles (surtout dans le cas du trafic de drogues) ou encore de problèmes commerciaux.
Les émirats Ras el Khaïmah et Dubaï refusent d'intégrer le système de justice fédéral et possèdent leur propres cours d'appel[35].
Droits de l'homme
La peine de mort est en vigueur et peut sanctionner : homicide, viol, haute trahison, terrorisme, vol aggravé, apostasie, adultère, homosexualité et trafic de drogue[36]. Les méthodes d'exécution sont la fusillade et la lapidation. La torture est courante dans les pénitenciers et les commissariats[37],[38].
Une part importante des droits de l'homme n'est pas respectée à Dubai et dans les autres émirats où les normes politiques sont spécifiques. Les travailleurs migrants sont victimes de mauvais traitements et vivent dans des logements de mauvaise qualité. Les conditions de travail sont particulièrement défavorables. Il n'y a ni syndicats ni droit de grève. Beaucoup de travailleurs voient leur passeport confisqué afin de les empêcher de quitter la ville avant le terme des chantiers sur lesquels ils sont engagés. Durant la construction du Burj Khalifa, les conditions de travail particulièrement difficiles pour les ouvriers ont beaucoup choqué[Qui ?][39],[40].
Les résidents ou les visiteurs ne sont pas autorisés à critiquer la famille royale ou le gouvernement, ni à parler de religion en dehors d'un lieu religieux. Certains citoyens sont punis et leur citoyenneté est révoquée[41].
Les familles des détenus politiques sont également ciblées par des mesures de représailles. Ces personnes sont notamment victimes de restrictions à l'emploi, à l'enseignement supérieur, et ne peuvent pas nécessairement renouveler leurs documents d'identité. L'ONG américaine Human Rights Watch indique que les autorités lancent en 2011 une « campagne soutenue contre la liberté d'expression et la liberté d'association. » Selon elle, « les autorités émiriennes, dans leur détermination à écraser toute opposition, ont permis à leur appareil sécuritaire d'utiliser leur pouvoir quasi-incontrôlé pour sanctionner les familles de militants, détenus ou vivant à l'étranger. [...] Les abus les plus choquants sont la détention arbitraire, les disparitions forcées et la torture[42]. »
Le pays est classé 118e en termes de liberté de la presse par Reporters sans frontières[43]. L’article 32 de la loi sur la presse à Abou Dabi punit d'une amende d'un million d'euros toutes critiques envers un membre du gouvernement ou de la famille royale[44].
Les immigrés sont dans une situation juridique précaire et ces droits sont régulièrement bafoués : trafic d’êtres humains[45], exploitation économique, violences policières, racisme et discriminations salariales[46].
Selon Human Rights Watch, les femmes sont victimes de discrimination : leurs droits sont limités par rapport aux hommes dans les questions de mariage, de divorce, d'héritage et de garde des enfants. « Le code pénal donne aux hommes le droit de discipliner leurs femmes et leurs enfants, y compris en usant de la violence physique. La Cour suprême fédérale confirme le droit d'un mari de « réprimander » sa femme et ses enfants par la force physique »[47]. Depuis 2006, un statut familial et personnel régit leur condition[48].
La législation des EAU concernant l'usage d'internet est l'une des plus coercitives au monde[49]. Certaines fonctionnalités de téléphonie par Internet (VoIP) d’applications comme Snapchat, WhatsApp et Viber sont inaccessibles en raison d’un blocage gouvernemental. L'usage des réseaux privés virtuels (VPN) est interdit. Les contrevenants encourent une peine de prison ainsi qu'une amende située entre 120 000 et 490 000 euros[50].
Les organisations MENA Rights Group, Emirates Detainees Advocacy Center, Amnesty International, et Human Rights Watch publient en mars 2024 une déclaration conjointe dans laquelle ils exhortent aux Émirats arabes unis à libérer et à annuler la peine du militant jordanien Ahmed Al-Atoum, emprisonné arbitrairement, qui purge une peine de 10 ans aux ÉAU depuis 2020 pour sa critique des autorités jordaniennes et de la corruption de l'État sur Facebook[51],[52].
Affaires étrangères et armée
Le climat libéral des EAU envers la coopération internationale, l’investissement et la modernisation permettent au pays d’avoir d’excellentes relations diplomatiques et commerciales avec d’autres pays. Les Émirats jouent un rôle important au sein de l’OPEP, des Nations unies et comptent parmi les membres fondateurs du Conseil de coopération du Golfe. Sur le plan régional, ils sont très proches des autres pays du Golfe et du monde arabe, en particulier avec l'Égypte et investissent plus que n’importe quel autre pays arabe[53].
Les EAU ont également fourni une aide financière importante au Pakistan, avec lequel ils ont toujours eu de bonnes relations diplomatiques. Le Pakistan fut le premier pays à reconnaître la fédération de manière officielle lors de sa formation et est devenu aujourd’hui un partenaire commercial et économique important. Environ 400 000 expatriés d’origine pakistanaise sont actuellement employés à Dubaï[54],[55]. La forte communauté d’expatriés d’origine indienne aux EAU s’est également bien intégrée et représente aujourd’hui la plus forte minorité étrangère résidant aux ÉAU[56].
Les Émirats arabes unis et l’Iran se disputent la souveraineté de plusieurs îlots dans le Golfe persique mais cela n’a pas eu d’impact sévère sur les relations diplomatiques entre les deux pays. En effet, il y a un nombre significatif d’Iraniens à Dubaï et les deux pays coopèrent sur le plan économique.
À la suite de l’invasion du Koweït par l'Irak en 1990 (cf. Guerre du Golfe), les Émirats arabes unis entretiennent de bonnes relations avec ses alliés occidentaux dans le domaine militaire. Ils coopérent avec les forces occidentales afin de libérer le Koweït et ont signé des traités de défense et de coopération militaire avec la France et les États-Unis, lesquels lui fournissent aide et matériel militaires. Un traité de défense militaire est signé dans lequel la France s’engage à protéger les EAU en cas d’atteinte à leur souveraineté nationale. Les Français ouvrent également une base militaire dans la capitale des Émirats et les deux pays signent un accord nucléaire civil. Ce dernier a pour but de forger une coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile. Les Émirats arabes unis ont un accord similaire avec les États-Unis qui leur permet de recevoir l’expertise américaine en matière d’énergie nucléaire[57].
Au niveau commercial, ce sont le Royaume-Uni et l’Allemagne qui représentent les plus gros marchés d’exportation pour les Émirats. Les relations bilatérales entre les ÉAU et le Royaume-Uni d’une part, et entre les ÉAU et l’Allemagne d’autre part, sont très bonnes grâce au commerce et aux communautés d’expatriés anglais et allemands vivant aux ÉAU[58]. Les ÉAU investissent beaucoup en Tchétchénie et entretiennent des rapports étroits avec le régime de Ramzan Kadyrov[59].
Les relations diplomatiques entre les Émirats arabes unis et le Japon commencent dès la création de la fédération en [60]. Les deux pays ont toujours eu de bonnes relations diplomatiques et commerciales ; les produits les plus exportés par les Émirats au Japon sont le pétrole et le gaz naturel tandis que le Japon exporte des voitures et des appareils électriques aux ÉAU[60].
Les Émirats arabes unis participent en 2011 à la guerre dirigée par l’Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) contre la Libye. Les forces spéciales émiriennes soutiennent certaines milices rebelles et les F-16 émiriens ont bombardé les soldats libyens[26].
Les Émirats prennent part à partir de 2015 à la guerre au Yémen au sein de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Les forces spéciales des Émirats, engagées au sol, collaborent avec des milices salafistes. Abou Dabi veille également à ce que l’un d’eux, à Ta'izz, continue d’être soutenu militairement et financièrement, malgré son inscription sur une « liste noire » de terroristes recherchés par les États-Unis du fait de sa proximité avec Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA)[59].
En , les Émirats arabes unis s'alignent sur la politique extérieure de l'Arabie saoudite et rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Les ressortissants qataris sont par ailleurs expulsés des ÉAU[61]. Manifester de la sympathie pour le Qatar sur Internet est assimilé à de la cybercriminalité et puni de trois à quinze ans de prison[62].
Le , Israël et les ÉAU annoncent un accord négocié sous l’égide des États-Unis censé conduire à une normalisation complète des relations diplomatiques[63].
Le , le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo approuve la vente aux Émirats arabes unis d'armes de dernière génération pour un total de 23 milliards de dollars, dont 50 chasseurs furtifs F-35 qui inquiètent Israël[64]. Le , Human Rights Watch déclare que les États-Unis devraient suspendre les ventes d'armes proposées aux Émirats arabes unis jusqu'à ce que les Émirats réduisent les frappes aériennes illégales au Yémen et en Libye, arrête le soutien et les transferts d'armes à des groupes armés locaux responsables d'atteintes aux droits de l'homme et enquête sur les violations présumées antérieures dans les deux pays[65].
Le , l'Allemagne approuve la vente de plus de 51 millions d'euros d'armement aux Émirats arabes unis[66]
Le , le groupe suédois Saab reçoit un contrat d'un milliard de dollars pour deux avions espions GlobalEye supplémentaires en provenance des Émirats arabes unis. Auparavant, en 2015, l'armée des Émirats arabes unis avait passé commande de son premier avion GlobalEye pour le printemps 2020, alors que la crise du coronavirus venait de commencer à se propager à travers le monde[67].
Le , l'administration du président américain Joe Biden procède à plus de 23 milliards de dollars de ventes d'armes, notamment des aéronefs de F-35 avancés, des drones armés et d'autres équipements aux Émirats arabes unis[68].
En , le président français Emmanuel Macron et le prince émirien Mohammed ben Zayed signent, à Abou Dhabi, un accord d'armement d'une valeur de 17 milliards d'euros. L'accord comprend la vente par la France de 80 avions de combat Rafale modernisés et 12 hélicoptères de combat Caracal. La visite du président français est aussi l'occasion d'approfondir les liens économiques et sécuritaires entre les deux pays[69].
Conquête spatiale
En , les Émirats arabes unis annoncent que, en , ils vont envoyer pour la première fois des astronautes émiriens dans l'espace[70]. Les deux citoyens des Émirats, Hazza al-Mansoori et Sultan al-Neyadi, choisis en par le Premier ministre, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, feront partie d'une mission spatiale russe utilisant le lanceur Soyouz MS-15[71]. Ils resteront huit jours dans la station spatiale internationale[72].
Chef de file de l'isolement diplomatique du Qatar avec l'Arabie saoudite en , les Émirats arabes unis sont une puissance du Moyen-Orient, menant une politique étrangère interventionniste, pour ne pas dire belliqueuse, dans plusieurs pays de la région[73]. En raison de leur petite taille (83 600 kilomètres carrés, l'équivalent de l'Autriche), il s'agit de prime abord d'un leadership « par l'arrière »[74], pour reprendre un terme de l'administration Barack Obama (2009-2017), qui signifie un retrait américain derrière les puissances régionales. Toutefois, dans le cas émirien, la tendance s'inverse.
Le prince héritier, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, homme fort du régime depuis 2014, lorsque son frère et président de la fédération, Khalifa ben Zayed Al Nahyane, est victime d'un accident vasculaire cérébral, représente une nouvelle génération de dirigeants du Golfe. Il est présenté en modèle pour son homologue saoudien, Mohammed ben Salmane. Tous deux croient en l'utilisation de l'outil militaire pour régler des questions politiques dans le monde arabe — desquelles ils excluent par principe les Frères musulmans — et dans la guerre par procuration qu'ils livrent à l'Iran sur plusieurs terrains : Liban, Libye, Irak, Syrie, Afghanistan, Pakistan, et surtout Yémen depuis le déclenchement, en , de l'opération « Tempête décisive ». Le recours aux sanctions unilatérales est aussi privilégié, comme l'a montré la crise avec le Qatar[75]. Chaque fois, derrière la voix saoudienne, se retrouve l'influence de Mohammed ben Zayed Al Nahyane dans l'escalade, qu'elle soit économique ou militaire.
Cela ne signifie pas pour autant que la construction d'un complexe militaro-industriel aux Émirats arabes unis est apparue avec le prince héritier[76]. Cependant, auparavant, il s'agissait seulement de soutenir les interventions américaines (Afghanistan, Irak). Ce qui est nouveau, c'est la prise d'autonomie dans la décision politique du déclenchement d'une opération et dans la conduite de la guerre. Les résultats sont contrastés avec l'enlisement militaire au Yémen. De même, le blocus contre le Qatar[77] n'a pas abouti à une capitulation de Doha, et l'alignement entre Riyad, Tel-Aviv et Abou Dabi pourrait même compliquer les relations économiques avec Téhéran à l'heure de l'ouverture du marché iranien.
Le risque du basculement vers le tout sécuritaire dans la politique étrangère d'Abou Dabi pourrait mettre en péril le modèle du tout économique de Dubaï. Alors que la population du pays est de 9,5 millions d'habitants (2017), dont 11 % de nationaux, les Émirats arabes unis sont le troisième importateur d'armes au monde sur la période 2012-2016[78]. L'expansion militaire pourrait néanmoins se heurter aux puissances de la région : l'Iran, mais aussi l'Arabie saoudite qui verrait mal l'émancipation de son partenaire vers une plus grande indépendance diplomatique et militaire.