Élections européennes de 2019
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Les élections européennes de 2019 ont lieu entre les 23 et dans les vingt-huit États membres afin d'élire les députés au sein du Parlement européen pour un mandat de cinq ans. Une partie des parlementaires sont élus à titre suspensif dans vingt-sept des États membres de l'Union européenne et ne peuvent prendre leurs sièges qu'après le départ du Royaume-Uni le . Il s'agit des neuvièmes élections européennes depuis le premier vote au suffrage universel direct en 1979. Le scrutin est obligatoirement proportionnel dans chacun des États et cette proportionnalité est relative à chaque circonscription.
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Élections européennes de 2019 | ||||||||||||||
751 sièges du Parlement européen (Majorité absolue : 376 sièges) | ||||||||||||||
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du au | ||||||||||||||
Type d’élection | européennes | |||||||||||||
Campagne | - | |||||||||||||
Débat(s) | – à 21 heures (F24-RFI)[1] ; – à 19 heures (Pol.) ; – à 18 h 30 (FT) ; – à 20 h 15 (DE) ; – à 20 h 15 (ZDF-ÖRF) ; – à 21 heures (UER)[2],[3]. | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Population | 513 481 691[4] | |||||||||||||
Inscrits | ≈ 403 365 851[5] | |||||||||||||
Votants | 198 352 638 | |||||||||||||
50,63 %[6] 8 | ||||||||||||||
Manfred Weber – PPE | ||||||||||||||
Voix | 41 211 023 | |||||||||||||
20,80 % |
3 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 182 | 34 | ||||||||||||
Frans Timmermans – PSE | ||||||||||||||
Voix | 35 421 084 | |||||||||||||
17,88 % |
6,9 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 154 | 31 | ||||||||||||
Margrethe Vestager, Guy Verhofstadt, Emma Bonino, Nicola Beer, Luis Garicano, Violeta Bulc et Katalin Cseh – ALDE | ||||||||||||||
Voix | 23 788 652 | |||||||||||||
12,01 % |
4,8 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 108 | 39 | ||||||||||||
Ska Keller et Bas Eickhout – PVE | ||||||||||||||
Voix | 19 886 513 | |||||||||||||
10,04 % |
2,6 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 74 | 22 | ||||||||||||
Matteo Salvini – MENL | ||||||||||||||
Voix | 20 980 853 | |||||||||||||
10,50 % |
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Sièges obtenus | 73 | 37 | ||||||||||||
Jan Zahradil – ACRE | ||||||||||||||
Voix | 14 207 477 | |||||||||||||
7,17 % |
1,9 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 62 | 15 | ||||||||||||
Violeta Tomić et Nico Cué – PGE | ||||||||||||||
Voix | 10 219 537 | |||||||||||||
5,16 % |
0,5 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 41 | 11 | ||||||||||||
Non-inscrits | ||||||||||||||
Voix | 12 923 417 | |||||||||||||
6,52 % |
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Sièges obtenus | 57 | 37 | ||||||||||||
Groupe politique arrivé en tête par circonscription | ||||||||||||||
Composition du Parlement européen | ||||||||||||||
Président de la Commission européenne | ||||||||||||||
Sortant | Élue | |||||||||||||
Jean-Claude Juncker PPE |
Ursula von der Leyen PPE | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
9e | ||||||||||||||
resultats-elections.eu | ||||||||||||||
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Les élections européennes de 2019 prennent place dans un contexte inédit pour l'Union européenne. La précédente mandature, entre 2014 et 2019, fut en effet l'objet de nombreux événements susceptibles d'influer sur la situation politique européenne, comme le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne en 2016, l'arrivée ou la reconduction au pouvoir dans plusieurs pays de gouvernements eurosceptiques et populistes (en Hongrie en 2014, en Pologne en 2015, en Autriche en 2017 et en Italie en 2018) et l'adoption de l'accord de Paris sur le climat en 2015.
Les élections européennes de 2019 ont aussi lieu après près de quinze ans de présidence de la Commission européenne par le Parti populaire européen et cinq années de pouvoir de la commission Juncker ayant obtenu la confiance des Parti populaire européen, Parti socialiste européen et Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe.
Certains analystes prévoient que les élections de 2019 pourraient mettre fin à la grande coalition entre le groupe populaire et le groupe des socialistes et démocrates, qui disposent à eux deux de 54 % des sièges, et nécessiter des alliances plus complexes pour acter une loi[7].
Selon certaines tendances, les deux groupes majoritaires pourraient perdre des sièges au profit de partis populistes[7].
Les élections visent à renouveler les députés européens de la 8e législature.
Généralités
Les élections européennes permettent d'élire, directement, les députés qui composent le Parlement européen et, indirectement, le président de la Commission européenne. Le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne prévoit que les citoyens des États de l'Union européenne peuvent voter et être élus dans l'État dans lequel ils résident, même s'ils n'en sont pas citoyens[8].
Chacun des 27 États membres de l'Union européenne fixe ses propres règles d'organisation du scrutin, pourvu que l'élection ait lieu au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel plurinominal[9], répartis selon la méthode d’Hondt :
- en Irlande, à Malte et en Irlande du Nord, il s'agit du scrutin à vote unique transférable ;
- en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Finlande, en Suède, en Croatie, en Italie et aux Pays-Bas, l'électeur peut attribuer des voix de préférence aux candidats de son choix ;
- au Luxembourg, l'électeur peut voter pour des candidats de différentes listes ;
- dans les autres États, il s'agit d'un scrutin par liste bloquée.
La plupart des États forment une circonscription nationale mais certains ont découpé leur territoire en circonscriptions régionales. Les États peuvent prévoir la fixation d'un seuil minimal pour l'attribution des sièges, mais ce seuil ne peut être supérieur à 5 %. Un pays peut également changer de règles depuis les précédentes élections (2014), c’est par exemple ce que la France a fait : chaque parti ne présentant plus une liste dans chacune des huit circonscriptions mais une seule liste nationale[10].
La particularité de 2019, compte tenu du Brexit, tient au fait que certains pays verront leur nombre de députés augmenter au moment du Brexit, en prenant les suivants sur la liste, selon France24[11].
Spécificités nationales
En Italie, la participation aux élections requiert la collecte de 150 000 signatures et leur vérification par un notaire ou équivalent[12], sur ce nombre, 3 000 doivent venir de la vallée d'Aoste qui compte 128 000 habitants.
En France, chaque parti doit imprimer son propre bulletin de vote, alors que d'autres pays utilisent un bulletin de vote unique pour différents partis. L'impression de ces bulletins peut coûter un million d'euros remboursables.
En Allemagne, les formalités sont la reconnaissance préalable en tant que parti politique et l'obtention de 4 000 signatures.
Les seuils déclenchant l'attribution du nombre de sièges peuvent également varier d'un pays à un autre : pas de seuil en Allemagne, 4 % en Italie, 5 % en France[12]. Ainsi, en France, un parti ne peut pas obtenir 1, 2 ou 3 élus. Soit la liste atteint le seuil électoral et obtient un minimum de quatre sièges, soit elle ne l'atteint pas et n'en obtient aucun. Cela a ainsi conduit à ignorer 19,7% des scrutins exprimés[Quand ?][13]. Dans une question prioritaire de constitutionnalité du de 2019, le Conseil constitutionnel a jugé que ce seuil de 5 % est conforme à la Constitution, en ce que le législateur « a entendu favoriser la représentation au Parlement européen des principaux courants d'idées et d'opinions exprimées en France et ainsi renforcer leur influence en son sein » et a « entendu contribuer à l'émergence et à la consolidation de groupes politiques européens de dimension significative »[14].
Calendrier
Les élections se tiennent du 23 au . Ces dates, arrêtées en conférence des présidents du Parlement européen, ont été transmises au Conseil de l'Union européenne pour approbation[15].
Répartition des sièges
Députations | 2007 | 2009 | 2011[17] | 2013 | 2014 | Propositions pour 2019[18],[19],[20] | décision
prise[21] |
2019 | 2020 | |||||
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proposition d'A. Duff |
députations non-britanniques inchangées |
compromis de Cambridge | ||||||||||||
aucun nouveau siège |
circonscr. pan- européenne |
coefficient de Gini minimal |
coefficient de mauvaise répartition (en) minimal[22] |
2019 | ||||||||||
Pan-européenne | - | - | - | - | - | - | - | 73 | - | - | - | - | - | - |
Allemagne | 99 | 99 | 99 | 99 | 96 | 96 | 96 | 96 | 96 | 96 | 96 | = | 96 | 96 |
France | 78 | 72 | 74 | 74 | 74 | 83 | 74 | 74 | 79 | 96 | 79 | + 5 | 74 | 79 |
Royaume-Uni | 78 | 72 | 73 | 73 | 73 | 79 | - | - | - | - | - | - 73 | 73 | - |
Italie | 78 | 72 | 73 | 73 | 73 | 78 | 73 | 73 | 73 | 89 | 76 | + 3 | 73 | 76 |
Espagne | 54 | 50 | 54 | 54 | 54 | 61 | 54 | 54 | 57 | 70 | 59 | + 5 | 54 | 59 |
Pologne | 54 | 50 | 51 | 51 | 51 | 51 | 51 | 51 | 47 | 58 | 52 | + 1 | 51 | 52 |
Roumanie | 35 | 33 | 33 | 33 | 32 | 31 | 32 | 32 | 27 | 33 | 33 | + 1 | 32 | 33 |
Pays-Bas | 27 | 25 | 26 | 26 | 26 | 25 | 26 | 26 | 24 | 29 | 29 | + 3 | 26 | 29 |
Belgique | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 19 | 21 | 21 | 18 | 21 | 21 | = | 21 | 21 |
Grèce | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 19 | 21 | 21 | 17 | 20 | 21 | = | 21 | 21 |
Tchéquie | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 18 | 21 | 21 | 17 | 20 | 21 | = | 21 | 21 |
Portugal | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 18 | 21 | 21 | 17 | 20 | 21 | = | 21 | 21 |
Suède | 19 | 18 | 20 | 20 | 20 | 18 | 20 | 20 | 16 | 19 | 21 | + 1 | 20 | 21 |
Hongrie | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 17 | 21 | 21 | 16 | 19 | 21 | = | 21 | 21 |
Autriche | 18 | 17 | 19 | 19 | 18 | 16 | 18 | 18 | 15 | 18 | 19 | + 1 | 18 | 19 |
Bulgarie | 18 | 17 | 18 | 18 | 17 | 14 | 17 | 17 | 13 | 15 | 17 | = | 17 | 17 |
Danemark | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 12 | 13 | 13 | 12 | 13 | 14 | + 1 | 13 | 14 |
Finlande | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 12 | 13 | 13 | 12 | 13 | 14 | + 1 | 13 | 14 |
Slovaquie | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 12 | 13 | 13 | 12 | 13 | 14 | + 1 | 13 | 14 |
Irlande | 13 | 12 | 12 | 12 | 11 | 11 | 11 | 11 | 11 | 12 | 13 | + 2[23] | 11 | 13 |
Croatie | - | - | - | 12 | 11 | 11 | 11 | 11 | 10 | 11 | 12 | + 1 | 11 | 12 |
Lituanie | 13 | 12 | 12 | 12 | 11 | 9 | 11 | 11 | 9 | 9 | 11 | = | 11 | 11 |
Slovénie | 7 | 7 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | = | 8 | 8 |
Lettonie | 9 | 8 | 9 | 9 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | = | 8 | 8 |
Estonie | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 7 | 6 | 6 | 7 | 7 | 7 | + 1 | 6 | 7 |
Chypre | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 7 | 6 | = | 6 | 6 |
Luxembourg | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | = | 6 | 6 |
Malte | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | = | 6 | 6 |
Total | 785 | 736 | 754 | 766 | 751 | 751 | 678 | 751 | 639 | 736 | 705 | - 46[24] | 751 | 705 |
Les décisions relatives à la répartition des sièges au Parlement sont régies par l'article 9A du traité de Lisbonne. Cet article stipule que « le Parlement européen est composé de représentants des citoyens de l’Union. Leur nombre ne dépasse pas sept cent cinquante, plus le président. La représentation des citoyens est assurée de façon dégressivement proportionnelle, avec un seuil minimum de six membres par Etat membre. Aucun État membre ne se voit attribuer plus de quatre-vingt seize sièges »[25].
En raison du processus du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, les soixante-treize sièges attribués au Royaume-Uni devraient être retirés quelques mois avant les élections de 2019. En avril 2017, un groupe de législateurs européens a discuté de ce qui devrait être fait au sujet des sièges vacants. Un plan, soutenu par Gianni Pittella et Emmanuel Macron, propose de remplacer les soixante-treize sièges par une liste transnationale. Les autres options envisagées comprennent la suppression des sièges britanniques sans remplacement ou encore la réaffectation d'une partie ou de la totalité des sièges pour d'autres pays afin de réduire l'inégalité de représentation[19].
Une nouvelle hypothèse, approuvée par la commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen, propose de réduire le nombre de sièges à sept cent trente-deux (contre sept cent cinquante et un à l'issue de la XVIIIe législature) en octroyant, après avoir retiré les soixante-treize sièges du Royaume-Uni, vingt-sept sièges à quatorze États membres : cinq pour la France, cinq pour l'Espagne, trois pour les Pays-Bas, trois pour l’Italie, deux pour l’Irlande, un pour l’Estonie, un pour la Croatie, un pour la Finlande, un pour le Danemark, un pour la Suède, un pour l’Autriche, un pour la Pologne, un pour la Roumanie et un pour la Slovaquie[26].
Seraient également réservés vingt-sept sièges à des députés transnationaux. Toutefois, l'idée de créer une circonscription paneuropéenne ne bénéficie pas d'une majorité confortable. Au Parlement européen, le projet est soutenu par les groupes parlementaires de gauche (S&D, GUE/NGL et Verts/ALE) et du centre (ADLE) tandis que s'y opposent la droite et les eurosceptiques (PPE en grande partie, CRE, ELDD et ENL) qui y voient une atteinte à la souveraineté des États et un projet qui couperait les élus issus de ces listes des citoyens. La défiance du Parlement européen est confirmée par un vote consultatif, organisé en février 2018, au cours duquel les parlementaires européens rejettent à 368 voix contre 274 le principe de réserver une trentaine de sièges dans le prochain hémicycle strasbourgeois à des candidats issus de toute l’Union, choisis indépendamment de leur nationalité par les différents partis politiques européens[27]. Aussi, tous les États membres ne semblent pas soutenir le projet : si la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Bulgarie, ainsi que la Belgique et l’Irlande semblent d'accord, l'Allemagne ne s'est pas exprimée, alors que la Hongrie et la Pologne semblent opposées. À noter qu'une décision à l'unanimité serait nécessaire pour l'adoption de cette proposition[26].
Enfin, le projet ne semble pas disposer, pour le moment, de base juridique assez solide[28]. À ce sujet, le député européen Jérôme Lavrilleux, favorable au projet, a dit, lors de la commission suscitée : « quand un candidat d’une liste transnationale fera campagne dans un pays, qui prendra en charge ses dépenses ? Quelle autorité pourra les contrôler ? [...] Le rapport du Parlement européen n’évoque pas ces questions, et il faudra bien adapter les législations nationales. Le délai semble un peu court »[26].
Participation du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni n'ayant pas finalisé le Brexit au , il conserve des sièges jusqu'au jour du Brexit le , avec des élections en 2019[29].
Le Royaume-Uni a prévu un budget de 829 000 livres britanniques pour anticiper le retard du Brexit, nécessitant d'organiser sa participation aux élections européennes de 2019[30]. Nigel Farage a prévu dans cette hypothèse de se représenter[31]. Le Parti travailliste souhaite profiter de cette élection pour protéger les travailleurs dans le contexte du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, mais ne souhaite pas que cette élection soit une sorte de « second référendum » sur ce sujet[32].
Les sondages donnent une avance importante du parti nouvellement créé (le Parti du Brexit, souhaitant une sortie sans accord du pays de l'UE) et des travaillistes aux dépens des conservateurs et de l'UKIP[29].
En pratique, le Parti du Brexit devient le parti avec le plus de députés de toute l'Union européenne. L'ensemble des députés britanniques cessent de siéger le , à l'occasion du Brexit.
Évolution française
En 2019 également, la France est revenue à une circonscription nationale unique au lieu des circonscriptions inter-régionales[33].