Club Atlético Boca Juniors
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Le Club Atlético Boca Juniors est un club omnisports argentin fondé le . Basé dans le quartier populaire de La Boca à Buenos Aires, la capitale argentine, le club est notamment connu pour les succès de sa section de football, très populaire en Argentine[6], seule équipe à n'avoir jamais quitté l'élite du championnat d'Argentine depuis son accession en 1913[Note 2].
Nom complet | Club Atlético Boca Juniors |
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Surnoms |
Xeneize[1], Bosteros[2], la Mitad más uno, la Azul y Oro[3] |
Fondation | |
Couleurs | Bleu et or |
Stade |
La Bombonera (54 000 places) |
Siège |
Brandsen 805, Buenos Aires |
Championnat actuel | Primera División |
Président | Juan Roman Riquelme |
Entraîneur | Diego Martínez |
Joueur le plus capé | Roberto Mouzo (426[4]) |
Meilleur buteur | Martín Palermo (236[5]) |
Site web | (es) bocajuniors.com.ar |
National[Note 1] |
Championnat d'Argentine (35) Coupe d'Argentine (4) Coupe de la Ligue (2) Supercoupe d'Argentine (2) |
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International[Note 1] |
Coupe intercontinentale (3) Copa Libertadores (6) Copa Sudamericana (2) Recopa Sudamericana (4) Supercopa Sudamericana (1) Copa de Oro (1) Copa Master de Supercopa (1) |
Actualités
L’équipe évolue à la Bombonera en français : « la boîte à bonbons », un des stades les plus célèbres du monde. Boca Juniors est le cinquième club ayant remporté le plus de titres internationaux au monde avec 18 titres, derrière le Milan AC (21), le FC Barcelone (22), l'Al Ahly (24) et le Real Madrid (28). Parmi ces titres, le club compte six Copa Libertadores et trois Coupes intercontinentales. Ces nombreux trophées et sa popularité lui valent d'apparaître au douzième rang du Classement mondial des clubs du XXe siècle établi par la FIFA en 2000.
Une rivalité féroce oppose Boca Juniors à River Plate, l'autre grand club de Buenos Aires. Boca est traditionnellement considéré comme le club du peuple, alors que River est historiquement plus proche de la bourgeoisie. La rencontre de ces deux équipes, sommet du football argentin, est connu comme le Superclásico[7].
Par ailleurs, le club omnisports comprend notamment une section professionnelle de basket-ball, une équipe de football de plage et une équipe de futsal.
Fondation
Boca Juniors est fondé le par des immigrés génois : Esteban Baglietto, premier président, Alfredo Scarpatti, Santiago Sana et les frères Juan et Teodoro Farenga. Le nom du club reprend celui de La Boca, le quartier populaire de Buenos Aires où vivent ses fondateurs[6], auquel est ajouté le terme Juniors en référence aux racines britanniques du football[8]. Le club doit par ailleurs son surnom le plus répandu à l'origine de ses fondateurs : Xeneize signifie en effet « Génois » dans le dialecte de la ville italienne[9].
Le premier terrain officiel de Boca Juniors se trouve à Independencia Sud. Le club dispute son premier match le contre Mariano Moreno (victoire 4-0)[8], et sa première rencontre internationale le contre les Uruguayens de Universal Montevideo.
Le club évolue alors en rose puis en blanc et bleu, sans que ces couleurs ne provoquent l'enthousiasme des sympathisants de plus en plus nombreux du club. En 1907, Juan Brichetto, qui travaille au port de La Boca, aperçoit les couleurs du pavillon d'un navire suédois et propose à ses camarades d'adopter les couleurs bleu et or[6]. Boca Juniors adopte dès lors un maillot bleu barré d'une diagonale jaune. La bande diagonale est remplacée par une bande horizontale en 1913[8].
La compétition amateur (1908-1930)
Boca Juniors fait ses débuts officiels en 1908 en intégrant la seconde division du championnat de l’Argentine Football Association (AFA). Le premier match s’achève par une victoire sur Belgrano (3-1)[8]. Les Xeneizes terminent à la première place de leur poule de huit équipes, mais sont battus en demi-finale du tournoi de promotion par le Racing Club de Avellaneda (1-0). Deux ans plus tard, le scénario se répète avec une nouvelle défaite contre le Racing (1-2) en demi-finale.
Il faut attendre 1913 pour voir Boca obtenir sa promotion dans l’élite, grâce à l’élargissement de la première division de six à quinze équipes[10]. À cette époque, le club cherche un nouveau terrain permettant d’accueillir plus de spectateurs, et croit en trouver un près des dépôts de charbon du port de Wilde, au sud de Buenos Aires. Mais les supporters ne suivent pas et en 1916 le club retourne à la Boca[8].
Alors que le club s’est installé parmi l’élite, l’année 1919 voit le football argentin se diviser en cours de saison. Certains des meilleurs clubs du pays, parmi lesquels le Racing Club, multiple champion en titre, et River Plate, créent l’Asociación Amateurs de Football, une fédération dissidente. Le championnat AFA reprend à zéro avec six équipes, sur lesquelles Boca Juniors, qui compte notamment dans ses rangs les internationaux Américo Tesoriere et Pedro Calomino, prend largement le dessus[11]. Les Xeneizes remportent ainsi leurs deux premiers titres nationaux en 1919 et 1920[12].
En 1923, le club remporte un troisième titre à l’issue d’une finale en quatre matchs (aller-retour puis deux matchs d’appui) face à Huracán[13], et conserve son titre l’année suivante en remportant 18 de ses 19 matchs lors de l’édition 1924[14] et d’entamer une tournée européenne l’année suivante, en Espagne, en France et en Allemagne. Le club de Buenos Aires remporte quinze de ses dix-neuf rencontres, notamment contre le Real Madrid, le Celta de Vigo et Deportivo La Corogne.
À son retour en 1926, Boca Juniors poursuit son écrasante domination sur son championnat[15], avant que les deux fédérations concurrentes ne parviennent finalement à un accord de réunification. Le club est alors invité à disputer une finale nationale face à Independiente, champion de l’AAF, en mars 1927 mais celle-ci se termine sur un score nul. Le démarrage de la saison suivante, dont la première division réunit pas moins de 34 équipes, ne laisse pas le temps aux deux champions d’organiser une nouvelle confrontation[16].
Boca Juniors termine les trois saisons suivantes à la deuxième place, battu d’un point en 1927 et 1928 ou de justesse en finale (1-2) en 1929. Un sixième et dernier titre amateur est finalement remporté en 1930, officialisé par une victoire sur Atlanta (4-1) à deux journées de la fin. Le club a cette année-là innové en institutionnalisant la charge d’entraîneur, confiée à l’ancien joueur international boquense Mario Fortunato qui restera en poste jusqu’en 1937.
Bas et hauts en championnat d’Argentine (1931-1976)
En 1931, la compétition devient professionnelle. Boca Juniors joue son premier match de la saison contre Chacarita Juniors le , et remporte la première édition de la nouvelle compétition[17]. Quatre ans plus tard, Boca est le premier club à parvenir à conserver le titre d’une saison sur l’autre, en 1934 et 1935.
Les années 1940 s’ouvrent avec l’inauguration, le 25 mai, du nouveau stade du club : La Bombonera, dont la construction a été décidée par le président Camilo Cichero en 1937 pour répondre au succès populaire sans cesse croissant du club. Dans son nouvel écrin, l’équipe conquiert trois nouveaux titres de champion en 1940, 1943 et 1944, grâce notamment à ses stars Ernesto Lazzatti, Mario Boyé et Natalio Pescia[8].
Pourtant en 1949 le club passe pourtant tout près de la relégation et ne sauve sa place qu’après une victoire en match d’appui face à Lanús. Le club connaît encore des heures difficiles et ne remporte qu’un seul championnat dans les années 1950 (en 1954 sous la direction de l’ancienne idole Ernesto Lazzatti et grâce au talent de son milieu de terrain international Pepino José Borello[8]), laissant les premiers rôles à River Plate et au Racing Club.
En 1960, la direction du club est confiée à Alberto Jacinto Armando, président lors du dernier titre en 1954. Il entreprend un programme ambitieux, que ce soit sur le plan sportif qu'en termes d'infrastructures (modernisation du stade et acquisition de la Candela où est installé le centre d’entraînement du club). Il recrute plusieurs joueurs de talent, comme les internationaux Antonio Roma, Silvio Marzolini et Ernesto Grillo. Le 9 décembre 1962, le club, renforcé par les recrutements réalisés par le nouveau président Alberto J. Armando à son arrivée, clôt cette période difficile en battant les rivaux de River Plate à la Bombonera (1-0) lors d’un match décisif dans la conquête du titre de champion 1962. Qualifiés à ce titre pour la première fois en Copa Libertadores, les Xeneizes éliminent les Uruguayens de Peñarol, doubles vainqueurs en 1960 et 1961, et ne s’inclinent qu’en finale de la compétition face au Santos FC de Pelé. Deuxième cette saison-là en championnat, Boca Juniors remporte deux nouveaux titres les deux années suivantes. Le titre de 1965 est particulièrement savoureux puisqu’il est obtenu grâce à une victoire sur River Plate lors de l'antépénultième journée[8].
En 1969, Boca remporte la première, et unique, édition de la Coupe d’Argentine face à Atlanta (3-1 ; 1-0)[18] avant d’enlever quelques mois plus tard le championnat Nacional. Cette décennie dorée s'achève sur un dernier titre de champion Nacional en 1970, officialisé au Monumental, la pelouse de River Plate, face à Rosario Central[8].
L'ère Lorenzo (1976-1979)
En 1976, le club n'a plus rien gagné depuis six ans, malgré l'émergence de joueurs talentueux (Osvaldo Potente, Marcelo Trobbiani, Alberto Tarantini ou encore Enzo Ferrero (en)) et la qualité de jeu déployée par l’équipe dirigée par Rogelio Domínguez[8]. Cette année-là, le président Armando fait appel à Juan Carlos Lorenzo, dit Toto. L'ancien joueur de Boca et sélectionneur national argentin s'inspire des méthodes d'Helenio Herrera - en exigeant notamment un entraînement physique très poussé[19] - qui portent rapidement leurs fruits puisque les coéquipiers du capitaine Roberto Mouzo remportent les championnats Metropolitano et Nacional dès la première saison du nouvel entraîneur, battant en finale les rivaux de River Plate (1-0)[20].
Imposant à l'adversaire un pressing intense et un jeu simple et direct, l'équipe aborde la Copa Libertadores 1977 avec l'ambition de la remporter pour la première fois. Disposant notamment de River Plate, Peñarol et du Deportivo Cali, ils défient en finale les Brésiliens de Cruzeiro, tenant du titre. Vainqueurs puis vaincues sur le même score (1-0), les deux équipes doivent se départager aux tirs au but à l'issue d'un match d'appui terminé sur un score vierge[21]. Hugo Gatti arrête le dernier tir et offre la victoire aux Argentins[19].
Dominé en championnat, Boca Juniors dispute en mars 1978 le match aller de la Coupe intercontinentale 1977 face aux Allemands du Borussia Mönchengladbach, qui se termine sur un match nul (2-2)[22]. Pourtant quelques mois plus tard, le club voit la Coupe du monde de football de 1978 se disputer dans son pays sans qu'aucun match ne soit organisé dans son stade ni qu'aucun de ses joueurs ne soit sélectionné dans l’équipe d'Argentine qui enlève la compétition[19]. L'origine populaire du club, qui plaît modérément aux militaires au pouvoir dans le pays, explique selon certains cette forme de boycott[19].
Le match retour de la Coupe intercontinentale est organisé en août. Alors que l'équipe argentine est donnée perdante par les observateurs, elle marque trois buts en première mi-temps et l'emporte largement (0-3)[22]. Quelques mois plus tard, qualifié en tant que tenant du titre pour la Copa Libertadores 1978, Boca Juniors écrase la compétition, dominant notamment River au stade Monumental (0-2), puis les Colombiens du Deportivo Cali en finale (0-0, puis 4-0 en Argentine)[23].
Dominé de nouveau sur la scène domestique, Boca accède une troisième fois d'affilée en finale de la Copa Libertadores en 1979, en dominant notamment les champions argentins d'Independiente, mais s'y incline cette fois face aux Paraguayens de Club Olimpia[23]. C'est la fin du cycle Lorenzo, qui quitte le club cette année-là[19].
Les années 1980-1990
En 1981, le club reçoit le renfort de Diego Maradona, meilleur buteur du championnat les deux années précédents sous le maillot d'Argentinos Juniors. Le jeune meneur de jeu offre au club son quinzième titre de champion lors du Metropolitano 1981 avant d'être transféré pour un montant record au FC Barcelone, en Espagne.
Ce départ marque le début d'une période noire pour le club, qui connaît une grave crise financière. En 1984 le stade est temporairement fermé du fait de sa vétusté, et le club n'est sauvé de la faillite en 1986 que de justesse grâce à l'action des dirigeants Antonio Alegre et Carlos Heller[8]. En 1989, le club remporte la deuxième édition de la Supercopa Sudamericana (face à Independiente) et termine à la seconde place du championnat, marquant ainsi la fin de ses difficultés. En 1992 Boca remporte le championnat Apertura, la Recopa et la Copa Master, puis la Copa Nicolás Leoz l'année suivante. Entre 1995 et 1997, Maradona, l'idole de tout le pays, vient terminer sa carrière déclinante dans son club de cœur.
L'ère Bianchi (depuis 1998)
Mauricio Macri remplace en 1996 le président Antonio Alegre. En juillet 1998, après six années de disette pour le club, il fait appel à l'entraîneur Carlos Bianchi. L’ancien buteur international argentin, qui s’est fait connaître comme entraîneur en remportant avec le modeste club de Vélez Sarsfield la Coupe intercontinentale en 1994, va mener le club à une période de succès exceptionnel.
Leader naturel capable de rassembler et motiver ses troupes, Bianchi bâtit une équipe solide dont les individualités restent au service du collectif[24],[25]. Boca Juniors retrouve vite le chemin du succès, au point de réaliser une série de 40 matches sans défaite[24] et de remporter les deux phases (Apertura et Clausura) du championnat 1998-1999, en ne concédant qu’une seule défaite en 38 journées. Qualifiés pour la Copa Libertadores 2000, les Xeneizes éliminent River Plate puis le Club América, avant d’arracher le trophée aux Brésiliens de Palmeiras, tenants du titre, aux tirs au but (2-2, 0-0, 4-2 tab). C’est la troisième victoire du club dans la compétition. Invités à affronter le Real Madrid de Raúl, Luis Figo et Roberto Carlos à Tokyo en Coupe intercontinentale, les hommes de Bianchi l’emportent grâce à deux buts de Martín Palermo en tout début de match (2-1) et à la vista de Juan Román Riquelme[24].
Qualifié pour la Copa Libertadores 2001 en tant que tenant du titre, Boca remporte préalablement un 19e titre de champion d’Argentine avec le tournoi d’ouverture 2000-2001. Après avoir éliminé les Brésiliens de Vasco da Gama puis de Palmeiras (2-2, 2-2, 3-2 tab), les Argentins conservent leur titre continental face aux Mexicains de Cruz Azul aux tirs au but (1-1, 1-3 tab). Opposé cette fois aux Allemands du Bayern Munich en Coupe intercontinentale, Boca est battu 1 but à 0 après prolongation. L’entraîneur annonce son départ dans la foulée, agacé notamment par le départ de plusieurs joueurs majeurs.
Après la pige de Tabárez, le Vice-roi Bianchi revient aux manettes en janvier 2003[25]. Au printemps, le club aborde la Copa Libertadores 2003 avec ambition. Porté par le talent du jeune Carlos Tévez, Boca dispose des Chiliens de Cobreloa en quart, avant d’écraser l’América de Cali (6-0 sur les deux matchs) puis les Brésiliens du Santos FC en finale (5-1 en score cumulé), dans un remake de la finale de 1963. Dans la foulée, le club remporte un nouveau titre de champion d’Argentine avec son entraîneur fétiche lors du tournoi d’ouverture 2003-2004, et sa deuxième Coupe intercontinentale face au Milan AC, aux tirs au but, après une grande performance de son gardien de but Abbondanzieri[25].
Moins dominateurs au printemps, les Boquenses atteignent pourtant de nouveau la finale de la Copa Libertadores en 2004, grâce à deux qualifications aux tirs au but face aux Brésiliens de l’AD São Caetano puis face à River Plate. Opposés au Once Caldas, champions de Colombie, ils perdent finalement le match lors de la séance fatidique qui leur avait tant réussi ces dernières saisons, sans parvenir à inscrire le moindre tir. Bianchi démissionne après ce revers « pour le bien du club ». Sous l'ère Bianchi, le club aura remporté neuf titres, tous majeurs : quatre championnats, trois Copas Libertadores et deux Coupes intercontinentales.
Le club fête le son Xentenaire (en référence au terme xeneize), durant lequel 50 000 supporters se retrouvent pour une gigantesque fête, parmi lesquels l'un des joueurs emblématiques du club Diego Maradona. Quelques semaines plus tard, le club entame sous la direction d’Alfio Basile le championnat 2005-2006, dont il remporte les deux tournois. Début 2007, c’est avec Miguel Ángel Russo à leur tête que les coéquipiers de Riquelme et Palermo (tous deux de retour après des passages en Europe) remportent la Copa Libertadores pour la sixième fois (à une seule unité du record tenu par Independiente), en ne laissant aucune chance aux Brésiliens de Grêmio en finale (5-0 sur les deux matchs).
Un an et demi plus tard, Boca Juniors fête son 23e titre de champion sous la direction de Carlos Ischia, confirmant ainsi le club au deuxième rang des clubs les plus titrés du pays, assez loin cependant derrière les rivaux de River Plate. L’ancien adjoint de Bianchi avait mené auparavant le club à sa troisième Recopa Sudamericana depuis 2005. Quelques mois plus tard, l'IFFHS classe le club Xeneize au premier rang des clubs d'Amérique du Sud pour la décennie 2000-2010[26].
Boca Juniors est le cinquième club ayant remporté le plus de titres internationaux au monde avec 18 titres, derrière le Milan AC (21), le FC Barcelone (22), Al Ahly (24) et le Real Madrid (28). Parmi ces titres, le club compte six Copa Libertadores et trois Coupes intercontinentales.
Boca a également remporté à 35 reprises le championnat d'Argentine, ce qui en fait le deuxième club le plus titré derrière River Plate (37).
Ces différents trophées lui valent d’apparaître au sixième rang du classement des clubs sud-américains du XXe siècle selon l’IFFHS. Boca Juniors est classé par ailleurs 12e au Classement des clubs du XXe siècle selon un sondage réalisé par la FIFA en 2000 auprès des lecteurs de son magazine.
Pour une période plus récente, Boca apparaît au quinzième rang mondial (et au deuxième rang continental) du All-Time Club World Ranking réalisé sur la période 1991-2009 par l’IFFHS[27], qui a élevé fin 2010 Boca au rang de « meilleur club d'Amérique du Sud de la 1re décennie du XXIe siècle (2001–2010) », devant le São Paulo FC et River Plate[28].
Surnoms
Comme la majorité des clubs argentins, Boca possède de nombreux surnoms liés à son histoire :
- Los Xeneizes (les Génois) : Les membres de Boca sont surnommés los Xeneizes, d'après le nom ligurien des habitants de la ville de Gênes, en référence à la ville d’origine des immigrants italiens fondateurs du club au début du XXe siècle[1],[9], ou los Boquenses, du nom de la Boca, le quartier du club.
- Los Bosteros (les manieurs de crottin) : les supporters des clubs rivaux de Boca ont rapidement surnommés ceux de Boca los Bosteros parce que leur terrain (où sera construit la Bombonera) se trouve sur le lieu d’une ancienne usine de briques produites avec du crottin de cheval[29]. D’abord injurieux, le surnom est aujourd’hui repris par les supporters de Boca eux-mêmes[2]. Cependant, l’origine du surnom pourrait être différente car on appelait les gens de La Boca Boteros ("bateliers" en français), car ils devaient utiliser des bateaux pour traverser la rivière bordant le quartier. Les supporters adverses auraient changé « Boteros » par « Bosteros » pour se moquer des supporters de Boca[30].
- La Mitad Más Uno (la moitié plus un) : club le plus populaire du pays, les supporters aiment dire que Boca est l'équipe favorite de la « moitié plus un du pays « (la mitad más uno del país). Selon une étude datant de 2008, ils ne représenteraient en fait «que» 40% de la population[31].
Couleurs
Le club évolue initialement en rose puis en blanc et bleu. En 1907, Juan Brichetto, qui travaille au port de La Boca, propose de donner les couleurs du premier bateau qui passera le pont et aperçoit celles du pavillon d'un navire suédois, le bleu et l'or[6]. Boca Juniors adopte un maillot bleu barré d'une diagonale jaune, remplacée par une bande horizontale en 1913[8]. Ces couleurs sont celles du club depuis lors.
La liste des tous les maillots originaux est visible sur le site officiel du club[32].
1996-1997 Domicile 2000 Extérieur 2001-2002 Domicile 2003-2004 Domicile 2015-2016 Domicile
À partir de 1979, le maillot de Boca est produit par l'équipementier allemand Adidas, remplacé en 1993 par l'argentin Olan, puis remplacé en 1996 par l'américain Nike et depuis 2020 le maillot est à nouveau produit par Adidas
Emblèmes
Le club a utilisé différents emblèmes au cours de son histoire. Généralement, ils ont pour point commun d'avoir une forme de blason bleu, barré parfois d'une ligne jaune, sur lequel est écrit le nom du club (« CA BOCA JUNIORS », ou plus récemment « CABJ »). En 1970, des étoiles sont ajoutées au fond du blason, leur nombre (30 initialement, 52 aujourd'hui) rappelant le nombre de titres au palmarès du club[33].
Hymne
« Boca es nuestro grito de amor. |
Le club dispose d'un hymne officiel, La Marcha oficial de Boca Juniors, œuvre de l'écrivain Jesús Fernández Blanco (paroles) et d'Italo Goyeche (musique)[34]. Il est écrit en 1926 sur l'initiative de Victoriano Caffarena, un supporter emblématique du club ayant participé à la tournée européenne de 1925.
L'hymne est joué pour la première fois en juillet 1928, au retour à Buenos Aires de la sélection argentine de football, médaillée d'argent aux Jeux olympiques d'Amsterdam en 1928, dont quatre joueurs étaient de Boca (Ludovico Bidoglio, Ángel Médici, Roberto Cherro et Domingo Tarasconi)[35].
La Bombonera
Adresses successives du terrain de Boca Juniors |
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Boca Juniors a connu plusieurs locations avant de s’installer pour de bon à Brandsen, où se trouve son stade actuel. Le premier terrain du club est à Dársena Sur, mais l’équipe doit déménager à Isla Demarchi quand elle s’inscrit en championnat officiel. En 1914, devant le succès de l'équipe, les dirigeants décident de quitter le quartier de la Boca pour Wilde (en), dans la banlieue sud de Buenos Aires. Mais les affluences en chute et les résultats médiocres conduisent le club à faire machine arrière.
Le 25 mai 1916, Boca officialise son retour dans son quartier d'origine en inaugurant son nouveau stade, situé au croisement des Calle Ministro Brin et Calle Senguel. Ils y évoluent jusqu’en 1924, année où ils s’installent au croisement des Calle Brandsen et Calle Del Crucero.
À l'initiative du président Camilo Cichero, le club y fait construire un nouveau stade à partir de 1938 sous la direction de José L. Delpini, dans le but de répondre aux besoins grandissants d’accueil de spectateurs. Pendant les travaux, les Xeneizes doivent emprunter l'Estadio Ricardo Etcheverry appartenant à l'équipe de Ferro Carril Oeste.
Le nouveau stade est inauguré le . Il comprend initialement deux étages de gradins, avant qu’un troisième niveau ne soit ajouté en 1953 (en même temps que l’éclairage électrique), ce qui lui vaudra le surnom de la Bombonera (en français : « bonbonnière »). Alors que trois des quatre côtés du stade sont composés de tribunes traditionnelles arrondies, une des tribunes latérales, coincée entre le terrain et la rue, reste largement inachevée jusqu’en 1996, quand de nouveaux balcons et loges sont édifiés, grâce à une structure métallique verticale. Sa configuration et la passion des supporters font que la Bombonera est réputée pour les vibrations des tribunes, qui se ressentent sensiblement lorsque les supporters se mettent à sauter en rythme. Une expression consacrée veut que la Bombonera no tiembla, late (en français : « La Bombonera ne tremble pas, elle bat [comme un cœur] »)[36].
Le stade - rebaptisé officiellement Estadio Alberto J. Armando, du nom d’un des présidents emblématiques de l’histoire du club, en 2000 - a une capacité de 54 000 places, contre plus de 57 000 à la fin des années 1990.
Pendant son mandat, dans les années 1960-1970, le président Alberto Armando avait développé le projet de faire construire un nouveau stade de 140 000 places, la Ciudad Deportiva, qui ne verra finalement pas le jour pour des raisons financières.
Depuis 2001, Boca Juniors dispose d'un Musée au sein de la Bombonera. L’objectif du musée est de faire sentir aux visiteurs la sensation d’assister à un match de foot au sein de la Bombonera, car il est aujourd’hui très compliqué de pouvoir assister à un match au sein de Boca Juniors à domicile (toutes les places sont réservées aux socios du club)[37].
Fait atypique, Coca Cola, sponsor du club a utilisé d'autres couleurs institutionnelles pour afficher son partenariat dans le stade[38].
La Casa Amarilla
Le centre d'entraînement de Boca Juniors est connu comme la Casa Amarilla en français : « la maison jaune »[39]. Il se trouve à proximité de la Bombonera, au cœur du quartier de la Boca, ce qui explique sa taille modeste : trois terrains, dont un synthétique, et un bâtiment principal où se trouvent les vestiaires, une salle de musculation, le centre médico-sportif et une salle de conférence[40].
On y trouve également le centre de formation. Inauguré en 1997, ce dernier accueille environ 200 jeunes de 14 à 19 ans, dont 80 sont hébergés au centre, dans l'auberge[41]. La formation insiste sur les qualités traditionnelles des footballeurs argentins : agressivité, engagement, intensité et rythme[41].
Statut
Boca Juniors, comme la plupart des clubs sud-américains, est une association à but non lucratif, à la différence des sociétés anonymes que sont devenus les clubs européens. Ce statut, associé à la faiblesse économique de ces pays, touchés par une crise importante dans les années 2000, explique en partie le sous-développement économique de ces clubs[42].
Aspects financiers
Avec son rival de River Plate, Boca Juniors domine financièrement le championnat d'Argentine[42]. En 2009, le budget du club est d'environ 33 millions d'euros[43], dont classiquement un tiers provient des droits de télévision et un tiers des ventes de joueurs. Entre 1996 et 2006, Boca Juniors a cédé plus de trente joueurs, essentiellement vers des clubs européens, pour un montant d'environ 180 millions de dollars[42]. Ce niveau de montant s'approche des budgets les plus importants du continent américain, que ce soit les clubs brésiliens (Corinthians, São Paulo FC, etc.) ou les autres (Chivas de Guadalajara, Liga de Quito…), mais reste assez éloigné de ce qui se pratique au plus haut niveau européen.
De fait le football argentin se distingue par une certaine faiblesse économique et un fort endettement. La dette du club se monte ainsi en 2010 à 97,6 millions de pesos, en baisse d'un quart par rapport à l'année précédente[44], soit environ 50 % de son budget annuel.
Par ailleurs, comme c’est généralement le cas en Amérique du Sud, le club est propriétaire de son stade[42] et de ses installations.
Sponsors
En 1983, le maillot du club affiche un premier sponsor principal : Vinos Maravilla, puis l'américain Dekalb ; de 1985 à 1989, le fabricant de pneumatique argentin Fate, puis le constructeur automobile italien Fiat jusqu'en 1992, le groupe agro-alimentaire Parmalat jusqu'en 1995 ; de 1996 à 2002, la brasserie argentine Quilmes, puis l'américain Pepsi pendant deux ans ; de 2005 à 2009, Megatone, une chaîne argentine de magasins d'électroniques ; et depuis, le coréen LG Group. En 2012, BBVA Banco Francés une banque de Buenos Aires, devient le sponsor maillot principal. En 2018 le nouveau sponsor principal du maillot est la compagnie aérienne Qatar Airways .