Corruption en Algérie
détournements, rétributions et autres actes de corruptions en Algérie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La corruption en Algérie est un phénomène économique et social. En 2021, l'Algérie était à la 117e place du classement « indice de perception de la corruption » de l'ONG Transparency International, loin derrière ses voisins maghrébins la Tunisie (70e) et le Maroc (87e).
La corruption en Algérie concerne le secteur public comme le privé, allant de produits de première nécessité comme l'alimentation, les médicaments ou le tabac, mais aussi l’armement, la construction, ou l'exploitation des hydrocarbures qui représentent les deux tiers du budget de l’État et plus de 90 % des recettes à l'exportation. Elle peut prendre des formes variées qui ne s’accompagnent pas nécessairement d’une contrepartie monétaire : extorsion de fonds, népotisme, clientélisme, fraude ou trafic illicite et peut se greffer sur des réseaux parallèles de distribution des biens, de circulation des devises, permettant d’échapper au contrôle et à l’impôt. De bas en haut de l’échelle sociale, elle touche tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont en mesure de monnayer une position de pouvoir, et est le principal symptôme des dysfonctionnements politiques et économiques du pays dont elle se nourrit.
Selon le politologue Mohammed Hachemaoui, la corruption en Algérie, qui s'y est généralisée depuis l'indépendance du pays en 1962, n’est « ni accidentelle ni sectorielle », mais « est un système de gouvernement ». Autoritarisme et corruption y procèdent de logiques structurantes et se renforcent mutuellement : tandis que l’autoritarisme implique la détention du pouvoir par un groupe restreint d'individus, l'absence de contrôle et de contre-pouvoir fournissent un environnement idéal à la corruption politique. Ce constat fait de l'Algérie une bonne illustration d'un principe énoncé par la journaliste lauréate du prix Albert-Londres Marion Van Renterghem : « Toutes les autocraties sont des kleptocraties, il n’y a pas d’exemple contraire ».
La corruption en Algérie a un impact fort sur la liberté individuelle, notamment économique ou d'expression, le régime algérien étant enclin à réprimer tout comportement qui pourrait menacer son pouvoir ou son contrôle des ressources du pays. En conséquence, l'Algérie est en 2021 à la 162e place du classement de l'indice de liberté économique du Wall Street Journal classée dans la catégorie repressed (« réprimée »), et à la 146e place du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.