Coupe du monde de football 1978
11e édition de la Coupe du monde de football / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Coupe du monde de football de 1978?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
La Coupe du monde de football 1978 est la onzième édition de la Coupe du monde de football.
Sport | football |
---|---|
Organisateur(s) | FIFA |
Éditions | 11e |
Lieu(x) | Argentine |
Date | du au |
Participants | 16 (106 en phase qualificative) |
Épreuves | 38 rencontres |
Affluence |
1 546 151 (moyenne 40 688) |
Site(s) | 6 stades |
Site web officiel | site officiel de la FIFA |
Tenant du titre | Allemagne de l'Ouest (2) |
---|---|
Vainqueur | Argentine (1) |
Finaliste | Pays-Bas |
Troisième | Brésil |
Buts | 102 (moyenne 2,7) |
Meilleur(s) buteur(s) | Mario Kempes (6 buts) |
Elle se déroule en Argentine du 1er au . L'Argentine est sacrée championne du monde pour la première fois en battant les Pays-Bas en finale, 3-1 après prolongation.
Le contexte politique est celui de la dictature militaire, deux ans après le coup d'état du . C'est d'ailleurs le général Videla, chef de la junte militaire, qui remet la coupe au capitaine argentin, Daniel Passarella, « El Gran Capitán ».
Ce « Mundial » fut également controversé dans son déroulement, notamment en ce qui concerne le match décisif Argentine-Pérou dont l'horaire fut décalé en soirée pour des raisons aussi évidentes qu'inavouables[1]. Ainsi, au courant du résultat du match de leur concurrent brésilien qui venait de se terminer, les Argentins savaient qu'ils devaient marquer au moins quatre buts aux Péruviens, à cause de la différence de buts, pour se qualifier pour la finale aux dépens du Brésil, ce qu'ils ont réussi[2],[3].
Europe
- Allemagne de l'Ouest (champion du monde 1974)
- Pologne
- Italie
- Autriche
- Pays-Bas
- France
- Suède
- Écosse
- Espagne
- Hongrie
Amérique du Nord, centrale et caraïbes
Amérique du Sud
Asie-Océanie
Afrique
Les modalités du tirage au sort effectué le ont fait l'objet de nombreuses tractations préalables[4]. En fonction des critères de désignation des têtes de série, des critères de répartition géographique et des revendications des uns et des autres, un compromis a en effet dû être trouvé par la FIFA, aboutissant ainsi à un tirage largement prédéfini. Après désignation des deux premières têtes de série sur les critères d'organisateur (Argentine) et de tenant du titre (Allemagne de l'ouest), le Brésil, triple champion du monde, est désigné troisième tête de série en raison de son palmarès. Les Pays-Bas (vice-champions sortants) sont en ballotage avec l'Italie (qui revendique la place en tant que double championne du monde) pour la quatrième tête de série. Les Pays-Bas sont préférés à l'Italie sur un critère sportif (résultat le plus récent en coupe du monde), mais les Italiens font pression en relevant certaines incohérences. En compensation et sur la proposition des organisateurs argentins, l'Italie, « cinquième tête de série », est affectée directement au groupe 1, celui de l'Argentine, avec l'assurance de jouer son dernier match de groupe contre la sélection du pays hôte et d'évoluer dans une région où les descendants d'Italiens, qui sont de potentiels supporters, sont nombreux.
Les têtes de série ont l'avantage d'être affectées à leur groupe avant le tirage et l'assurance de jouer tous leurs matchs du premier tour dans le même stade, à l'exception de l'Allemagne qui doit jouer le match d'ouverture à Buenos-Aires. Ainsi cinq équipes savent déjà avant le tirage au sort dans quel groupe elles vont se retrouver, la moitié du groupe 1 étant connue (Argentine et Italie). En outre, pour des raisons géographiques, le troisième chapeau composé de deux équipes européennes et deux équipes américaines garantit aux européennes d'être tirées au sort dans un groupe où la tête de série est sud-américaine (groupe I ou III), et aux américaines d'être placées dans un groupe où la tête de série est européenne (groupe II ou IV). Le quatrième chapeau est en fait le seul à suivre un tirage au sort « intégral ».
Têtes de série | Chapeau B | Chapeau C | Chapeau D |
---|---|---|---|
|
|
||
Groupe I | Groupe II | Groupe III | Groupe IV | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Argentine | 5 | Pologne | 9 | Autriche | 13 | Pays-Bas |
2 | Hongrie | 6 | Allemagne de l'Ouest | 10 | Espagne | 14 | Iran |
3 | France | 7 | Tunisie | 11 | Suède | 15 | Pérou |
4 | Italie | 8 | Mexique | 12 | Brésil | 16 | Écosse |
Les rencontres de la Coupe du monde 1978 se déroulent dans six stades différents[5].
Parmi ces stades, deux sont localisés dans la capitale fédérale de l'Argentine Buenos Aires. L'Estadio Monumental, dont le club résident est le Club Atlético River Plate, est l'enceinte principale de la compétition. Il a en effet la plus grande capacité parmi les six stades avec 72 300 places. C'est aussi à l'Estadio Monumental que se déroulent le plus grand nombre de matchs (9) et les plus grands évènements de la compétition avec la cérémonie d'ouverture, le match d'ouverture, le match pour la troisième place et la finale. Le second stade de Buenos Aires qui est utilisé est l'Estadio José Amalfitani, ayant pour club résident le Club Atlético Velez Sarsfield, préféré à la Bombonera de Boca Juniors. Trois matchs du groupe 3 du premier tour se disputent dans cette enceinte de 46 765 places.
Les quatre autres stades sont situés dans les grandes agglomérations de Córdoba, Mar del Plata, Mendoza et Rosario. Huit matchs des deux premiers tours sont disputés dans l'Estadio Olímpico Chateau Carreras de Córdoba, stade occupé par les trois clubs résidents du Club Atlético Talleres, de l'Instituto Atlético Central Córdoba et du Club Atlético Belgrano. L'Estadio José Maria Minella de Mar del Plata, stade du Club Atlético Aldosivi et du Club Atlético Alvarado, accueille six rencontres du premier tour. Le stade de Mendoza utilisé pour la Coupe du monde 1978 est baptisé Stade Ciudad de Mendoza et six matchs des premier et second tours s'y déroulent. L'Estadio Gigante de Arroyito, localisé à Rosario et stade du club du Club Atlético Rosario Central, accueille trois matchs du groupe 2 et les trois matchs de l'Argentine lors du second tour.
L'ultime match de la troisième et dernière journée du second tour disputé entre l'Argentine et le Pérou a été sujet à controverse, autant de par son horaire que de par le score final au tableau d'affichage. Pour le Mundial 1978, les horaires de coup d'envoi les jours de match étaient fixés comme suit (en dehors du match d'ouverture et des finales prévus à 15h00) : 13h45 et 16h45, avec les deux matches d'un même groupe disputés à la même heure. Les matches de l'Argentine au premier tour faisaient toutefois exception et étaient fixés en nocturne à 19h15.
Si on se réfère au calendrier officiel de la Coupe du monde 1978 publié avant la compétition, au second tour tous les matches étaient prévus à 13h45 ou 16h45, les équipes d'un même groupe jouant à la même heure. Or au moment de valider le calendrier des poules quart/demi-finales une dérogation a été accordée au pays hôte par le comité d'organisation de la FIFA : les trois matchs de l'équipe d'Argentine dans le groupe B ont ainsi été programmés en nocturne à 19h15, comme lors du premier tour; tandis que les autres matches du groupe B étaient maintenus en journée à l'heure prévue initialement.
Ce changement décidé entre deux tours qui donnait à l'Argentine le même régime de faveur qu'au premier tour - jouer à chaque fois en connaissant le résultat de ses autres adversaires de poule - créa un malaise et déclencha une polémique qui ne fit que s'amplifier au fil des jours. En effet, les deux demi-finalistes en puissance (Argentine et Brésil) qui avaient remporté respectivement leur premier match se rencontraient lors de la deuxième journée. Le match nul (0-0) qui en résulta signifiait qu'en cas de victoire (vraisemblable) de ces deux équipes lors de la dernière journée, c'est la différence de buts qui les départagerait pour accéder à la finale.
Le lendemain du match Argentine-Brésil, les Brésiliens déposèrent une réclamation auprès de la FIFA afin que le match Argentine-Pérou fût reprogrammé à la même heure que Brésil-Pologne conformément au calendrier officiel initial (les deux matches à 16h45). La réclamation a été rejetée par le comité d'organisation. En battant la Pologne 3-1 en fin d'après-midi du 21 juin 1978 le Brésil monta la barre de la différence de buts à + 5 (6-1). Pour l'Argentine (victorieuse 2-0 face à la Pologne au premier match) le calcul était simple : gagner par au moins quatre buts d'écart contre le Pérou pour se qualifier pour la finale[6].
Face à une équipe du Pérou, dont le fantasque gardien Quiroga était né en Argentine où il avait également joué, quelque peu démobilisée et qui n'avait rien à espérer (une victoire ne lui aurait pas garanti d'éviter la dernière place du groupe), l'Argentine déchaînée gagna par 6 à 0[7]. L'ampleur du score, qui répondait aux attentes des Argentins, a alimenté la suspicion et donné du crédit à l'hypothèse d'un arrangement[8],[2]. Pourtant dans le déroulement du match, rien ni aucune action ne laisse vraiment entrevoir un quelconque arrangement. En effet, d'une part les Péruviens ont été les plus entreprenants et incisifs en début de partie, se procurant deux occasions nettes d'ouvrir le score, dont un tir sur le poteau, et d'autre part les Argentins n'ont, visiblement, pas eu à bénéficier d'erreur défensive suspecte ou d'un laisser-aller flagrant de l'équipe péruvienne pour transformer leurs occasions en buts.
La finale fut elle aussi controversée, les Néerlandais accusant les Argentins d'avoir sous divers prétextes (par exemple en avançant la non conformité d'un plâtre au poignet de l'ailier René van de Kerkhof) créé des incidents pour retarder le début du match de manière à laisser l'équipe visiteuse en proie à la foule déchaînée et hostile[9] du stade Estadio Monumental de Buenos Aires. Tant pour cette attitude que pour manifester leur opposition à la junte militaire, les Néerlandais refusèrent d'assister aux cérémonies d'après match. L'Argentine gagna 3-1 après prolongation avec deux buts de Mario Kempes, meilleur buteur du tournoi avec 6 réalisations.
Les Pays-Bas ont ainsi perdu leur seconde finale d'affilée et encore une fois face au pays organisateur (après l'Allemagne de l'Ouest en 1974). Cela reste, pour beaucoup, une injustice, tant l'équipe et la génération de Johan Cruyff ont apporté au football moderne en termes de stratégie, de fluidité, de football total, dont la coupe du monde 1974 marquait l'apogée, et un jeu offensif, avec des joueurs tels Johan Neeskens ou Johnny Rep.
La décision de Johan Cruyff de ne pas participer à la Coupe du monde de 1978 aurait été motivée, en partie, par le stress généré par la tentative d'enlèvement subie par sa famille en Espagne (lors de laquelle le joueur a été menacé d'une carabine)[10],[11] alors qu'il jouait pour le FC Barcelone, et en partie pour ne pas cautionner la dictature argentine[3].
De même, les observateurs du football ont fait remarquer l'arbitrage extrêmement favorable à l'Argentine lors du match contre la France. Ce qui fera dire à Michel Hidalgo : « pour cette Coupe du Monde 1978, la géopolitique prenait plus de place que le sportif »[3].