Essam el-Hadari
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Essam el-Hadary (arabe : عصام الدين كمال توفيق الحضري), né le 15 janvier 1973 à Damiette, est un footballeur international égyptien évoluant comme gardien de but.
Essam el-Hadary | ||
El-Hadary lors de la Coupe du monde 2018. | ||
Biographie | ||
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Nom | Essameddine Kamal Tawfik El-Hadari | |
Nationalité | Égyptienne | |
Naissance | (51 ans) Damiette (Égypte) |
|
Taille | 1,88 m (6′ 2″)[1] | |
Période pro. | 1993-2020 | |
Poste | Gardien de but | |
Pied fort | Droit[1] | |
Parcours junior | ||
Années | Club | |
1991-1993 | Damietta Club | |
Parcours professionnel1 | ||
Années | Club | |
1993-1996 | Damietta Club | |
1996-2008 | Al Ahly SC | 421 (1) |
2008-2009 | FC Sion | |
2009-2010 | Ismaily SC | |
2010-2011 | Zamalek SC | |
2011-2013 | Al Merreikh | |
2012 | → Al Ittihad | |
2013-2014 | Wadi Degla | |
2014-2015 | Ismaily SC | |
2015-2017 | Wadi Degla | |
2017-2018 | Al-Taawoun | |
2018-2020 | Ismaily SC | |
Sélections en équipe nationale2 | ||
Années | Équipe | |
1996-2018 | Égypte | 159 (0) |
1 Compétitions officielles nationales et internationales. 2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris). Dernière mise à jour : 26 juin 2018 |
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Essam El Hadary fait partie des meilleurs gardiens de l'histoire du football égyptien et africain. El-Hadari évolue à Al Ahly de 1995 à 2008, avant un départ controversé pour le FC Sion en février 2008 à 35 ans. De retour au pays en 2009, il garde les cages d'Ismaily, de Zamalek, Al Merreikh en Soudan, Wadi Degla et de l'Ittihad d'Alexandrie. En 2017, il s'engage avec le club d'Arabie saoudite, Al-Taawoun.
Durant sa carrière, El-Hadari remporte 37 titres. Avec sa sélection, il rafle trois Coupes d'Afrique des nations de la CAF entre 2006 et 2010, étant désigné à chaque fois meilleur gardien de la compétition. Il participe également aux deux Coupes des confédérations de la FIFA pour lesquelles les Pharaons se sont qualifiés, soit Mexique 1999 et Afrique du Sud 2009. Il remporte les Jeux africains et les Jeux arabes.
En club, le portier étoffe d'abord son palmarès en rejoignant Al Ahly. Il décroche huit championnats, quatre Coupes et quatre Supercoupes d'Égypte, mais aussi quatre Ligues des champions de la CAF et trois Supercoupes d'Afrique, sans oublier deux Supercoupes arabes. Avec le club cairote, il dispute deux Coupes du monde des clubs de la FIFA, terminant troisième en 2006. El Hadari a tenté sa chance en Europe avec le FC Sion, où il a décroché la Coupe de Suisse. Avec le club soudanais d'Al Merreikh, il a remporté le championnat et la Coupe.
En 2017, il est le joueur le plus âgé à participer à une Coupe d'Afrique des nations. En juin 2018, à 45 ans, il devient le plus vieux joueur à participer à une phase finale de Coupe du monde.
Enfance et formation à Damiette
Originaire de la région côtière de Damiette, au nord du Caire, rurale et isolée, Essam El-Hadari évolue dès son enfance comme gardien de but dans les rencontres jouées à 5 contre 5 ou 7 contre 7. Mais son père est contre le voir devenir footballeur. Sa mère lui permet de continuer, en le cachant à son père. Il se rend à l’entraînement en dissimulant sa tenue dans son pantalon. Malgré la désapprobation de son père, le jeune El-Hadari s’illustre dans des petits clubs de quartier, où il n’évolue jamais sur des grands terrains, inexistants dans sa région[2].
En 2018, il déclare « J’avais trois buts dans la vie, que je voulais atteindre dans un ordre bien précis : être un gardien de but pro, être le gardien d’Al Ahly, et être le gardien de l’Égypte »[2].
En 1991, à dix-huit ans, Essam intègre l’effectif de Damiette, le club professionnel du coin. Ses débuts sont compliqués, ayant peu de moyens : « Il y faisait parfois très froid, mais je m’entraînais à mains nues, car je n’avais pas d’argent pour acheter des gants. (..) Je me suis débrouillé pour avoir un gant, que je n’utilisais qu’en match pour ne pas l’abîmer. C’était la fête car j’avais une main protégée »[2].
À 19 ans, Essam El-Hadari devient professionnel et débute en première division égyptienne. Il se souvient : « en 1993, en Égypte, il était très rare de faire jouer des jeunes. On me considérait comme un gamin. Pour percer, il fallait avoir du charisme. Je me suis construit une image, une personnalité, un caractère. Je me battais comme un fou, sur tous les ballons »[2].
Consécration avec Al Ahly (1995-2008)
À 23 ans, El-Hadari réalise son rêve en s’engageant avec le plus grand club du pays : Al Ahly SC[2].
Sa carrière décolle en 1996 lors d’un match contre Port-Fouad. Il repousse tous les assauts adverses sans exception et son équipe l'emporte 1-0. Dans les tribunes, il y a tout le staff de l’équipe nationale d'Égypte. Quatre jours plus tard, il est sélectionné pour la première fois[2].
Après un derby Al Ahly–Zamalek en 1998-1999 gagné 2-0, Essam El-Hadari monte sur sa barre transversale et commence à danser. En 2018, il en dit « c’est devenu une routine. Aujourd’hui, je le fais à la demande des supporters. C’est ma manière de communier avec eux »[2].
Avec Al-Ahly, il inscrit un but des 70 mètres contre les Kaiser Chiefs lors de la Supercoupe d'Afrique 2002[3],[4].
À Al Ahly, il marque l’histoire du football et du sport égyptiens, en remportant sept titres de champion d’Égypte et trois Ligues des champions d’Afrique en treize ans (1995-2008).
Départ sanctionné à Sion et retour perturbé au pays (2008-2013)
En février 2008, à peine auréolé de son troisième titre de champion d’Afrique à 35 ans, il quitte soudainement l’Égypte pour rejoindre le FC Sion (Suisse), ceci sans l’autorisation de son club de cœur, qui saisit la FIFA[2]. L'Al Ahly SC sollicite la FIFA à la suite de la décision d’El Hadary de mettre un terme à son contrat[5].
Peu de temps après, il reconnaît avoir eu tort de partir sans donner de ses nouvelles et décide de revenir au club d'Al Ahly SC. Après une décision de la FIFA, le portier égyptien retrouve finalement le club du FC Sion[réf. nécessaire].
Durant la saison 2008-2009, le FC Sion et Essam El-Hadari connaissent plutôt une mauvaise saison en championnat mais ce n'est pas le cas en Coupe de Suisse. En effet ils réussissent à arriver en finale face au BSC Young Boys au Stade de Suisse à Berne. Menée 2 à 0, l'équipe valaisane marque 3 buts dont le dernier à la 88e minute et gagne sa 11e Coupe de Suisse en 11 finales disputées. El-Hadari déclare sur cette finale de coupe : Je suis très heureux d'avoir remporté ce trophée, dont la valeur est inestimable pour le Valais. Pour la première fois depuis que je joue avec Sion, je me suis senti dans un vrai match de foot européen ! L'ambiance était comparable à celle des stades égyptiens[6].
Fin mai 2009, la FIFA suspend El-Hadari quatre mois à la suite de l'affaire de son départ pour Sion. Le club et le joueur font appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Les deux entités demandent à bénéficier de l'effet suspensif des sanctions sportives. Le TAS accepte comme c'est le cas dans ce type d'affaires et conformément à sa propre jurisprudence[7].
À l'été 2009, le gardien revient en Égypte, au Ismaily SC, contre 600 000 euros[8],
En juin 2010, le TAS refuse l'appel de sa suspension dans l'affaire « El Hadary ». Le club de Sion et le gardien déposent un recours auprès du Tribunal fédéral suisse[5]. El-Hadari s'engage avec le Zamalek SC durant l'été 2010 mais quitte le club en décembre, ne jouant qu'un tiers des matchs[8]. La révolution égyptienne de 2011 éclate. Le gardien, comme la plupart des joueurs majeurs, s’expatrie pour aller jouer au Soudan, au Al Merreikh Omdurman[2].
En janvier 2011, le recours déposé auprès du Tribunal fédéral suisse est aussi rejeté. Le joueur est donc interdit de participer à un match officiel de football pendant quatre mois[2],[5]. Avec Al Merreikh Omdurman, il marque trois buts, tous sur penalty[3].
Lors de la seconde partie de la saison 2011-2012, il revient au pays et est prêté au Ittihad Alexandrie[8]. Mais l'Égypte connaît un nouveau drame lors de l'émeute du stade de Port-Saïd (72 spectateurs décédés)[9]. Les saisons 2011-2012 et 2012-2013 du championnat égyptien sont annulées. Le prêt d'El-Hadari ne dure que quatre mois et il retourne à Al Merreikh[8].
Longévité record (depuis 2014)
Au terme de son contrat en décembre 2013, Essam revient jouer dans son pays et s'engage avec le Wadi Degla pour la seconde partie de la saison 2013-2014[8]. L'entraîneur lui promet de le ramener à son niveau et lui fait perdre huit kilos le premier mois[10]. Pour l'exercice suivant, il revient à l'Ismaily SC où il dispute toutes les rencontres de championnat 2014-2015. Au terme de l'exercice, il retourne au Wadi Degla[8].
À l'été 2017, El-Hadari part en Arabie saoudite et s'engage avec l'Al-Taawoun[8]. Capitaine de l'équipe, il marque sur penalty dans les arrêts de jeu contre Al Ettifaq en championnat (4-0). Il s'agit du cinquième but de sa carrière (un en Supercoupe de la CAF 2002 et trois sur penalty avec Al Merreikh) et le premier but d'un gardien dans la ligue saoudienne depuis la saison 2010-2011[3].
Fin de carrière (2020)
Essam el-Hadari annonce sa retraite.
En équipe nationale (1996-2018)
Débuts comme doublure (1996-2006)
El-Hadari est sélectionné en sélection nationale égyptienne à partir de 1996. el-Hadari n’a alors ni passeport ni carte d’identité pour son premier voyage avec les Pharaons. Il faut l’intervention du staff auprès des autorités pour lui permettre de s’installer dans les buts[2].
Son histoire sous le maillot égyptien commence sur le banc, bloqué par le titulaire Nader El-Sayed[4].
Titulaire indiscutable puis écarté (2006-2016)
Il faut attendre 2006 pour qu'El-Hadari ne gagne une place de titulaire lors de la Coupe d'Afrique des nations organisée à domicile. Le gardien stoppe trois tirs au but en finale face à la Côte d’Ivoire (0-0 tab 4-2). Essam remporte son deuxième titre continental, le premier en tant que titulaire[4]. Il permet à l’Égypte de remporter la cinquième CAN de son histoire.
Lors de la CAN 2008 au Ghana, l’Égypte réalise le parcours parfait. Après une victoire contre le Cameroun (4:2), favori de la compétition, elle domine le Soudan (3:0) et fini première de son groupe à la suite d'un nul face à la Zambie (1:1). En quart de finale, elle dispose de l'Angola (2:1), avant de donner une leçon à un autre favori, la Côte d'Ivoire (4:1). Les Pharaons retrouvent le Cameroun en finale (1-0). Essam El Hadary est élu meilleur gardien et fait donc partie de l'équipe-type[11].
Lors de la Coupe des confédérations 2009, Essam El-Hadari est un des seuls expatriés de sa sélection retenu par Hassan Shehata[12]. Après une défaite contre le Brésil (4-3), il réussit à garder sa cage inviolée contre les champions du monde en titre, l'Italie, grâce à plusieurs arrêts seul face aux attaquants italiens (1-0)[13]. D'après l'indice Castrol mit en place par la FIFA, il s'agit de la meilleure performance du tournoi pour un gardien[14]. Lors du troisième match, l'Égypte s'incline 3-0 contre les États-Unis et est éliminée.
L'Égypte conserve à nouveau son titre continental en Angola en 2010 en battant le Ghana (1-0)[15]. Il est élu meilleur gardien du tournoi et les "Pharaons" gagnent le titre du fair-play. Les Pharaons remportent une troisième CAN de suite, exploit inégalé depuis la création de la compétition en 1957[11].
Au début de 2011, la sélection égyptienne compte principalement des éléments des deux principaux clubs du pays, Al Ahly SC et le Zamalek. Essam El Hadary comptent encore parmi les quelques expatriés[15]. En fin d'année, El-Hadari est peu à peu écarté au profit de gardiens plus jeunes à l’arrivée de Bob Bradley[4].
Le gardien Essam El Hadary a mis un terme à sa carrière internationale en 2013, après avoir été rétrogradé au rang de second choix en sélection[16].
Retour et records de longévité (2016-2018)
En juin 2016, en dépit d'une absence de plus deux ans[17], le sélectionneur argentin des Pharaons Hector Cuper le titularise contre la Tanzanie (2-0), et lui demande d'assurer le capitanat[18]. Cette rencontre valide le ticket des Égyptiens pour la CAN 2017 au Gabon[4]. Essam el-Hadary n'est pas titulaire lors du premier match contre le Mali (0-0), mais remplace rapidement le gardien n°1 blessé, El-Shennawy. À 44 ans et pour sa 148e sélection, il devient alors le joueur le plus âgé à participer à la CAN, battant le record de son compatriote Hossam Hassen (39 ans)[19]. Titulaire pour le reste de la compétition, il stoppe deux tirs-au-but en demi-finale contre le Burkina Faso (0-0 tab 4-3)[20]. Le gardien ne peut empêcher la défaite en finale contre le Cameroun (2-1).
Durant le troisième tour des qualifications pour le Mondial 2018, le portier dispute chaque match et ne concède que trois buts[16]. Le 8 octobre 2017, lors d’une victoire contre le Congo (2-1), l’Égypte se qualifie pour sa première Coupe du monde depuis 1990[21], après vingt-huit ans d’absence. Le gardien déclare : « Cette Coupe du monde, je l’ai attendue vingt-cinq ans ».
Toute l’Égypte attend la titularisation du capitaine El-Hadari. Hector Cuper titularise finalement Mohamed El-Shennawy, à ne pas confondre avec son homonyme Ahmed El-Shenawy[22], titulaire pressenti forfait pour la compétition. El-Hadari prend part au troisième match de groupe contre l'Arabie saoudite, alors que les deux équipes sont déjà éliminées. À 45 ans et 161 jours, El-Hadari devient le joueur le plus âgé à participer à un Mondial[2], effaçant la marque détenue par le gardien colombien Faryd Mondragon (43 ans et trois jours) depuis 2014[10], mais ne peut empêcher la défaite malgré un penalty arrêté[23],[17]. Il devient aussi le premier gardien africain à arrêter un penalty en Coupe du monde, tirs au but inclus[24].
Le 6 août 2018, le portier égyptien annonce sa retraite internationale[25].
Essam El-Hadari aime répéter qu'il est « né gardien de but ». Il explique sa longévité et ses performances par ses entraînements répétés et un sens du professionnalisme exacerbé[2],[10]. « C’est quelqu’un qui va venir 1 heure 30 avant tout le monde à l’entraînement pour aller en salle faire des étirements et réaliser un gros travail personnalisé, raconte début 2017 Patrice Carteron son ancien entraîneur à Wadi Degla. (...) C’est le seul joueur que j’ai connu à avoir un appartement juste à côté du stade afin d’éviter de trop circuler, alors que sa femme et ses enfants habitent un peu plus loin dans une grande maison »[4].
Au-delà d’une hygiène de vie remarquable, El-Hadari reste un gardien talentueux, capable de gagner un match à lui seul. L’Égyptien aime principalement les duels sur penalty[17].