Fabrique d'armes de Trubia
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La Fabrique d’armes de Trubia, depuis 2001 filiale de la General Dynamics, est une usine d’armement implantée dans les Asturies et spécialisée dans la fabrication de châssis pour chars d’assaut et pour véhicules blindés.
Real Fábrica de Armas de Trubia (dénomination historique) | |
La manufacture vers 1920, avec son nouveau bâtiment administratif donnant sur la rivière Trubia. | |
Création | 1794 |
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Dates clés | Début du mandat de Francisco Elorza (1844) ; intégration dans la Empresa Nacional Santa Bárbara (1986) ; privatisation et incorporation dans la General Dynamics (2001) |
Fondateurs | Gouvernement espagnol |
Personnages clés | Fernando Casado de Torres ; Francisco Elorza |
Siège social | Oviedo, Espagne ; Madrid (depuis 1986) |
Activité | Militaire, Défense |
Produits | Obus |
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L’emblématique Fabrique royale d’armes de Trubia vit le jour à la fin du XVIIIe siècle, quand le gouvernement espagnol, en guerre avec la France républicaine, décida de transférer ses ateliers de production d’armes (en même temps que les employés et leurs familles) du Pays basque, de Navarre et de Catalogne vers un emplacement plus éloigné de la frontière pyrénéenne. Le site choisi pour accueillir la nouvelle manufacture fut la bourgade de Trubia, en considération de la proximité de mines de fer et de charbon, de la disponibilité d’argile, et de la présence abondante de bois et d’eau (apportée par la rivière Trubia et le fleuve Nalón). Fondée formellement en 1794, la Fabrique d’armes fut cependant bientôt laissée à l’abandon, après qu’elle eut échoué à faire fonctionner ses hauts fourneaux, à réaliser la canalisation escomptée du Nalón pour ses besoins logistiques, mais surtout quand le personnel dut se disperser devant l’invasion française de 1808.
La Fabrique connut un renouveau en 1844, lorsque le gouvernement lui confia la production de pièces d’artillerie en fer destinées à pourvoir aux besoins de la marine et de la défense côtière. Sous l’impulsion du nouveau directeur, l’ingénieur militaire Elorza, une nouvelle structure manufacturière fut mise en place, avec de nouveaux ateliers et des hauts fourneaux fonctionnels, apte à accroître notablement les capacités de production, tout en respectant des normes de qualité rigoureuses. Une école des arts et métiers fut créée dans l’enceinte de l’usine, la première du genre en Espagne.
Après le départ d’Elorza en 1867, l’activité de la fabrique connut des hauts et des bas au gré des décisions politiques et des circonstances extérieures ; ainsi p. ex. la manufacture dut-elle renoncer au volet sidérurgique de son activité quand le gouvernement eut favorisé la concurrence de l’acier anglais par une réduction des droits de douane, et à l’inverse connut-elle une floraison lors de la Première Guerre mondiale, où elle fabriqua notamment un nouvel obus de 15,5 cm (sous brevet Schneider) et des chars de combat, dont elle fut en mesure, grâce à ses propres études et recherches, de lancer un modèle espagnol. Parallèlement furent édifiés de nouveaux ateliers, des cités ouvrières en dehors de l’enceinte de l’usine, et un imposant bâtiment administratif. La période de torpeur consécutive à la Guerre civile de 1936-1939 fut suivie d’un regain pendant la Seconde Guerre mondiale, où Trubia se vit assigner entre autres la production de matériel de défense anti-aérienne. En déclin à partir de 1950, la Fabrique d’armes fut soustraite à la tutelle de l’armée et intégrée dans l’entreprise publique Santa Bárbara, laquelle fut finalement privatisée et vendue à l’américaine General Dynamics en 2001.
Des périodes de gloire de sa manufacture, le bourg de Trubia a gardé des vestiges patrimoniaux, dont plusieurs ont fait l’objet de classement : ateliers de fabrication, comme autant de témoins de l’industrialisation des Asturies et de l’architecture industrielle ; lieux de résidence (cités ouvrières, villa d’officiers) ; centres de la vie sociale (casinos), etc.