Rationalisation de l'écriture chinoise
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La rationalisation de l'écriture chinoise a été une préoccupation des autorités tout au long de l'histoire de la Chine, dans un double souci de normalisation, et de simplification. Des aspects politiques essentiels ont souvent été à l’origine de ces réformes, qu’il s’agisse de la volonté unificatrice du pays par Qin Shi Huang Di, au IIIe siècle av. J.-C., ou de la volonté d’alphabétisation et de démocratisation de l’éducation pour les communistes chinois, au XXe siècle.
C’est tout d’abord Qin Shi Huang Di, « l’empereur Qin », qui cherche le premier, avec son chancelier Lǐ Sī, à normaliser l’écriture chinoise en mettant en place la graphie standard Xiaozhuan, ainsi normalisée pour quelque 3 000 caractères. En 213 av. J.-C. a alors lieu un grand autodafé, visant à détruire les ouvrages antérieurs qui correspondaient à des graphies désormais proscrites.
Avec les Han, au IIe siècle, c'est le style Kaishu qui devient la nouvelle norme, avec l’apparition des huit principes de yǒng (qui règlent la forme des traits standards). Malgré sa supériorité esthétique, il évolue ensuite vers les styles Songti/Mingti, plus faciles à graver dans le bois lorsque apparaît la xylographie. En 1716, c'est une nouvelle révolution, avec le « dictionnaire Kangxi » (Kāngxī zìdiǎn), qui regroupe plus de 40 000 caractères, organisés cette fois selon 214 radicaux.
Simultanément, et dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, le contact avec les textes sanscrits pose le problème de la transcription phonétique du chinois. Mais il faut attendre 1648 pour voir une première tentative purement chinoise en ce sens, et 1892 pour voir se dessiner une réelle volonté politique pour mettre en place une transcription alphabétique du chinois. En 1918, le zhuyin, un alphabet de 40 lettres, est finalement adopté comme transcription phonétique officielle, complété par 5 « tons » en 1922.
Mais entretemps, d'autres systèmes ont été développés, en particulier, à l’étranger, le système de transcription Wade-Giles.
Enfin, avec l'arrivée en 1949 des communistes, deux réformes simultanées voient le jour : l’une est la poursuite des efforts entrepris pour converger vers une langue commune, le putonghua ; l'autre est la mise en place en 1958 d'un système de transcription phonétique alphabétique, le hanyu pinyin, utilisant cinq « tons » (dont le ton « neutre ») pour décrire la prononciation du mandarin.
Par ailleurs, au Japon comme en Chine, l’effort séculaire pour simplifier les caractères se poursuit, au Japon avec la réforme de novembre 1946, en Chine, avec la réforme du 28 janvier 1958, qui simplifie la graphie de 515 caractères complexes.
D’autres domaines de rationalisation existent aussi : l’ordre des traits, pour tracer les caractères, est une question ancienne ; mais l'arrivée de l’informatique fait apparaître une nouvelle problématique, celle du codage des sinogrammes. Au début du XXIe siècle, l’enjeu n'est plus seulement l’unification et la simplification du chinois pour améliorer la communication à l’intérieur du pays, mais également celui de la communication des Chinois avec le reste du monde.