François Duvalier
40ème président de la république d'Haïti / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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François Duvalier, surnommé « Papa Doc », né à Port-au-Prince le et mort dans la même ville le , est un médecin, un écrivain et un homme d'État haïtien élu 41e président de la République d'Haïti[1] en 1957, avant d’occuper le titre président à vie de 1964 à sa mort en 1971[2]. Son règne est marqué par la corruption et l'utilisation de milices privées, les Tontons Macoutes. Autoritaire, il multiplie les actes d'arrestation et de condamnation à mort. Allié par intérêt aux États-Unis, il utilise le culte de la personnalité afin de se maintenir durablement au pouvoir.
François Duvalier | |
François Duvalier, en 1963. | |
Titre | |
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Président à vie d'Haïti | |
– (6 ans, 10 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Lui-même (président de la République) |
Successeur | Jean-Claude Duvalier |
Président de la République d'Haïti | |
– (6 ans, 8 mois et 23 jours) |
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Élection | 22 septembre 1957 |
Réélection | 30 avril 1961 |
Prédécesseur | Antonio Kébreau (intérim) |
Successeur | Lui-même (président à vie) |
Membre du Conseil militaire de gouvernement | |
– (1 mois et 21 jours) |
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Président | Antonio Kébreau (président du Conseil militaire de gouvernement) |
Secrétaire d'État haïtien à la Santé publique et au Travail | |
– (6 mois et 26 jours) |
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Président | Dumarsais Estimé |
Prédécesseur | Antonio Vieux (Santé publique) Louis Bazin (Travail) |
Successeur | Joseph Loubeau (Santé publique) Emile Saint-Lot (Travail) |
Sous-secrétaire d'État haïtien du Travail | |
– (10 mois et 18 jours) |
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Président | Dumarsais Estimé |
Biographie | |
Dynastie | Duvalier |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Port-au-Prince (Haïti) |
Date de décès | (à 64 ans) |
Lieu de décès | Port-au-Prince (Haïti) |
Nationalité | Haïtien |
Parti politique | Parti de l'Unité nationale (PUN) |
Conjoint | Simone Ovide (décédée en 1997) |
Enfants | Marie-Denise Duvalier Nicole Duvalier Simone Duvalier Jean-Claude Duvalier |
Héritier | Jean-Claude Duvalier |
Profession | Médecin |
Religion | Vaudou haïtien |
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Présidents d'Haïti | |
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Ancien ministre de la Santé, il est élu président en 1957 avec un programme populiste et nationaliste noiriste sous les couleurs du Parti de l'unité nationale (PUN). Profitant de la guerre froide et de la tension avec Cuba, Duvalier obtient que les États-Unis le soutiennent par intérêt économique. En 1958, en réaction à une tentative de coup d’État, il crée une milice de quelques milliers de fidèles, les « volontaires de la sécurité nationale », mieux connus sous leur sobriquet de Tontons Macoutes. L'état de siège est décrété en Haïti, puis périodiquement reconduit. Réélu en 1961, il voit son mandat prolongé de cinq ans. Revisitant la constitution, il instaure l’élection présidentielle à candidat unique avant d’accéder à la présidence à vie en 1964, avec un droit de succession. À partir de cette date, il réforme en profondeur le pays en modifiant le drapeau (le noir remplaçant le bleu), afin de renouer avec l’ancien régime de Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la Nation haïtienne.
Critiqué par l’Église catholique, très puissante en Haïti, Duvalier expulse l’archevêque, les prêtres et les jésuites, ce qui lui vaut d’être excommunié. À la fin des années 1960, il se réconcilie avec Rome et obtient en contrepartie le droit de nommer les prêtres[3]. Son gouvernement confisque les propriétés foncières des paysans et les attribue à des membres de sa milice[4] qui n'ont pas de salaire officiel et vivent des confiscations. Les dépossédés fuient vers les bidonvilles de la capitale où ils ne trouvent que de maigres revenus pour se nourrir. La malnutrition et la famine sont devenues endémiques dans certains villages. Néanmoins, Duvalier bénéficie d'un soutien significatif de la population rurale qui voit en lui un porte-parole de leurs revendications contre l'élite politique traditionnelle. Au cours de ses 14 années au pouvoir, il crée une classe moyenne noire substantielle, principalement grâce au patronage gouvernemental et aide les jeunes entreprises. Duvalier initie le développement de l'aéroport de Port-au-Prince, qui porte son nom, maintenant connu sous le nom d'aéroport international Toussaint Louverture. Pendant son règne, il mène également une politique anticommuniste et fait exiler les dirigeants politiques de gauche. Lorsque des bombes explosent près du palais présidentiel en 1967, Duvalier fait arrêter puis exécuter dix-neuf officiers de la garde présidentielle à Fort Dimanche. Quelques jours plus tard, il prononce un discours public au cours duquel il donne les noms des 19 officiers tués. Cette politique répressive a néanmoins permis la stabilisation du pays tant sur le plan politique qu'économique.
Avant ses débuts en politique, Duvalier était médecin de profession. En raison de sa profession et de son expertise dans le domaine médical, il a acquis le surnom de « Papa Doc » d'abord auprès de ses partisans puis par la population en général[5]. Après sa réélection en 1961, il consolide son pouvoir pas à pas, culminant en 1964 lorsqu'il accède au pouvoir à vie. Après cette période, la vie politique haïtienne est un peu plus stable que par le passé. Après avoir pris le contrôle du pays et tenu à l'écart les États-Unis, Duvalier transforme Haïti selon son idéologie en appliquant une politique répressive, nationaliste, anticommuniste et antiaméricaine. Au cours des années 1960, le pays surmonte plusieurs ouragans dévastateurs auxquels le gouvernement répond avec d'importants travaux[6]. Frappé par la maladie, il désigne son fils, Jean-Claude Duvalier, comme son successeur en 1970 et l’officialise le 31 janvier 1971. François Duvalier meurt quelques mois plus tard, le 21 avril, d'un essoufflement cardiaque. Il reçoit des obsèques nationales et est inhumé à Port-au-Prince.