Grand Prix automobile d'Allemagne 1959
course automobile / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Grand Prix automobile d'Allemagne 1959?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Le Grand Prix d'Allemagne 1959 (XXI Grosser Preis von Deutschland), disputé sur l'AVUS le , est la quatre-vingt-unième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la sixième manche du championnat 1959.
Nombre de tours | 60 (2 x 30) |
---|---|
Longueur du circuit | 8,300 km |
Distance de course | 498,000 km |
Météo | temps couvert, piste sèche |
---|
Vainqueur |
Tony Brooks, Ferrari, 2 h 09 min 31 s 6 (vitesse moyenne : 230,686 km/h) |
---|---|
Pole position |
Tony Brooks, Ferrari, 2 min 5 s 9 (vitesse moyenne : 237,331 km/h) |
Record du tour en course |
Tony Brooks, Ferrari, 2 min 4 s 5 (vitesse moyenne : 240,000 km/h) |
Le championnat du monde
Auteur d'une première demi-saison sans faute, Jack Brabham a été propulsé en quelques mois sur le devant de la scène internationale. Jusqu'alors connu pour ses excellents résultats en Formule 2 et notamment récompensé par le trophée Autocar 1958, le pilote australien s'est cette année imposé dans la catégorie reine, remportant l'International Trophy[1] (hors championnat), le Grand Prix de Monaco et le Grand Prix de Grande-Bretagne au volant de sa Cooper à moteur central arrière. Excellent technicien, il a très largement contribué au développement et à la mise au point de cette monoplace[2] et, avec désormais treize points d'avance sur le Britannique Tony Brooks (fer de lance de la Scuderia Ferrari et vainqueur à Reims), fait largement figure de favori au championnat du monde. Particulièrement malchanceux au cours des derniers mois, Stirling Moss, considéré par la majorité des spécialistes comme le meilleur pilote en activité, n'a encore remporté aucune grande épreuve cette saison et ses chances de remporter le championnat s'avèrent bien compromises.
Le circuit
Pour des raisons politiques et financières, les organisateurs du Grand Prix d'Allemagne ont délibérément écarté le traditionnel Nürburgring au profit de l'atypique AVUS, à Berlin-Ouest[3]. Initialement conçue comme piste d'essais, l'AVUS (Automobil-Verkehrs- und Übungs-Straße, littéralement route de circulation et d'essais pour automobiles), construite à l'ouest de Berlin, fut inaugurée en 1921. Sa construction, commencée en 1913, fut interrompue par la Première Guerre mondiale et les travaux ne furent achevée que huit ans plus tard. Son développement initial était de 19,6 kilomètres, consistant en un tronçon d'autoroute à chaussées séparées d'un peu moins de 10 kilomètres, et de deux courbes (dénommées Sudkehre et Nordkehre) à 180 degrés à chaque extrémité. Sans grand intérêt au niveau du pilotage, cette piste mettait surtout en valeur le niveau de performance pure des voitures de compétition[4]. Dans cette configuration, la piste fut régulièrement utilisée pour les compétitions automobiles de 1926 à 1935, année où Luigi Fagioli remporta le Grand prix de l'AVUS à près de 240 km/h de moyenne sur sa Mercedes W25[5]. La piste fut modifiée en 1936 au niveau du virage nord, avec la construction d'un impressionnant virage relevé à 45 degrés (dénommé Nordkurve), modification qui ramena la longueur à 19,3 km. Les moyennes enregistrées firent un bond spectaculaire, Bernd Rosemeyer accomplissant un tour à 278 km/h de moyenne au volant de son Auto Union lors du Grand Prix de 1937[5] ! Les vitesses atteintes rendaient désormais la piste particulièrement dangereuse, surtout en cas de pluie.
Après la Seconde Guerre mondiale ne fut conservée que la partie du circuit située à Berlin-Ouest. Réduite à 8,3 kilomètres, la piste conservait la courbe nord, toujours relevée à 45 degrés, le virage sud étant reproduit à environ quatre kilomètres des stands. Elle fut inaugurée en 1951, à l'occasion d'une course de Formule 2. Depuis 1954, il a été principalement utilisé pour les courses de voitures de sport, les formules 1 n'y étant qu'apparues qu'une seule fois, lors du Grand Prix de Berlin 1954 remporté par Karl Kling sur Mercedes. A cette occasion, Juan Manuel Fangio, également sur Mercedes, avait porté le record du nouveau tracé à 224 km/h de moyenne[6].
- Ferrari Dino 246 "Usine"
Après son forfait à Aintree, la Scuderia Ferrari effectue son retour avec une équipe de pilotes légèrement modifiée, Jean Behra ayant brutalement quitté l'équipe après le Grand Prix de France. Aux côtés de Tony Brooks et Phil Hill, Dan Gurney a été confirmé dans l'équipe F1. Tandis que Cliff Allison, pilote de réserve, sera chargé de tester une Dino 246 à moteur expérimental de plus de 300 chevaux, les trois autres Dino sont dans la même configuration qu'à Reims : moteur V6 dans sa version « 256 » (2474 cm3, 300 chevaux[4]). Nettement plus puissantes que leurs concurrentes, les Ferrari sont largement favorites sur le circuit de vitesse de Berlin.
- Cooper T51 "Usine"
L'équipe Cooper aligne trois T51 à moteur Coventry Climax FPF (4 cylindres, 2495 cm3, 239 chevaux à 6 750 tr/min dans sa dernière version MKII[7]). Ces monoplaces à moteur central arrière, légères (485 kg) et maniables, sont devenues redoutables sur les circuits sinueux, comme Jack Brabham en a fait la démonstration en dominant le dernier Grand Prix de Grande-Bretagne. Les Cooper devraient cependant manquer cruellement de puissance sur le circuit allemand, d'autant qu'elles ne disposent que d'une boîte de vitesses à quatre rapports, d'origine Citroën[8]. Brabham est épaulé par Masten Gregory et Bruce McLaren. De son côté, Rob Walker aligne deux T51 également dotées du moteur Climax, mais pourvues d'une boîte cinq vitesses réalisée chez Colotti, boîte qui s'est révélée très fragile en début de saison mais récemment fiabilisée par son fabricant. cette amélioration a incité Stirling Moss à réintégrer l'équipe[7], au côté de Maurice Trintignant. Une sixième Cooper est présente, Ian Burgess disposant une nouvelle fois d'une T51 à moteur quatre cylindres Maserati de la Scuderia Centro Sud.
- BRM P25 "Usine"
Le constructeur de Bourne a engagé deux P25 pour Joakim Bonnier et Harry Schell, tandis qu'Hans Herrmann va disputer son grand prix national au volant de la P25 de l'écurie British Racing Partnership, une voiture qui a terminé seconde à Aintree aux mains de Stirling Moss. Disposant désormais de près de 270 chevaux pour un poids d'environ 550 kg[9], les BRM ont atteint cette saison un très bon niveau de compétitivité, concrétisé par la victoire de Bonnier à Zandvoort.
- Lotus 16 "Usine"
Les petites Type 16 conçues par Colin Chapman disposent du même moteur Climax FPF que les Cooper, mais disposé à l'avant. Malgré leur poids plume de 450 kg[10], elles sont toutefois nettement moins performantes que leurs concurrentes, et se révèlent très peu fiables. L'usine a engagé deux voitures pour Graham Hill et Innes Ireland.
- Porsche 718/2 "Usine"
Les organisateurs ont permis la participation des Formules 2, aussi la marque de Stuttgart a-t-elle engagé une 718/2 pour Wolfgang von Trips. Apparue en début de saison, cette monoplace de 430 kg dispose d'un moteur à quatre cylindres à plat, monté en porte-à-faux arrière. La distribution est assurée par quatre arbres à cames en tête et l'allumage est double. La puissance disponible est de 165 chevaux à 7500 tr/min. La transmission est assurée par une boîte de vitesses à six rapports[11].
- Porsche Behra
Évincé de l'équipe Ferrari, Jean Behra s'aligne sur la Porsche F2 qu'il a développée en collaboration avec Colotti. Affichant 460 kg sur la balance, elle dispose du même moteur que la 718/2, mais la boîte de vitesses n'a que cinq rapports[11].
- Maserati 250F
Le pilote brésilien Fritz d'Orey devait initialement disposer d'une ancienne 250F (moteur six cylindres en ligne, 270 chevaux) de la Scuderia Centro Sud, mais a finalement déclaré forfait.
Les essais qualificatifs se déroulent les jeudi, vendredi et samedi précédant la course[13]. La journée du jeudi est principalement passée à adapter les monoplaces aux spécificités de la courbe nord, et aucun pilote ne réalise de série de tours rapides. Ce n'est que le vendredi que les premiers temps de référence sont établis, et Cliff Allison, pilote de réserve de la Ferrari, se distingue en accomplissant un tour à 237,5 km/h de moyenne sur une monoplace dotée pour la circonstance d'un moteur expérimental et d'une démultiplication plus longue[14]. Ce vendredi, personne ne sera en mesure de tourner sur un tel rythme. Stirling Moss, sur Cooper, donne le maximum mais échoue à plus d'une seconde et demie de son compatriote. Dan Gurney, sur Ferrari va parvenir à égaler le temps de Moss, deux dixièmes devant son coéquipier Tony Brooks et la Cooper de Jack Brabham. La performance réalisée par Allison ne peut cependant lui valoir une bonne position au départ, les suppléants ne s'élançant qu'en fond de grille en cas de défection d'un pilote titulaire.
Le samedi va s'avérer particulièrement maussade. Il a plu une bonne partie de la journée, et la piste est détrempée lorsque se déroule la course de voitures de sport, rendant le passage de la courbe nord particulièrement délicat. Jean Behra va être victime d'une sortie de route fatale, sa Porsche, partie en tête-à-queue, percutant violemment un bloc de béton. Aussi les dernières sessions de qualifications du grand prix vont-elles être disputées dans une ambiance morose, l'ensemble des pilotes critiquant ouvertement les risques encourus sur ce circuit. Brooks va se montrer le plus rapide de cette dernière journée, s'approchant à un dixième de seconde du temps réalisé la veille par son coéquipier Allison, s'octroyant la pole position. Moss a amélioré de quelques dixièmes son chrono de la veille, sans pouvoir approcher les temps records réalisés par les Ferrari de pointe.
Pos. | Pilote | Écurie | Temps | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Cliff Allison | Ferrari | 2 min 05 s 8 | |
2 | Tony Brooks | Ferrari | 2 min 05 s 9 | + 0 s 1 |
3 | Stirling Moss | Cooper-Climax | 2 min 06 s 8 | + 1 s 0 |
4 | Dan Gurney | Ferrari | 2 min 07 s 2 | + 1 s 4 |
5 | Jack Brabham | Cooper-Climax | 2 min 07 s 4 | + 1 s 6 |
6 | Masten Gregory | Cooper-Climax | 2 min 07 s 5 | + 1 s 7 |
7 | Phil Hill | Ferrari | 2 min 07 s 6 | + 1 s 8 |
8 | Joakim Bonnier | BRM | 2 min 10 s 3 | + 4 s 5 |
9 | Harry Schell | BRM | 2 min 10 s 3 | + 4 s 5 |
10 | Bruce McLaren | Cooper-Climax | 2 min 10 s 4 | + 4 s 6 |
11 | Graham Hill | Lotus-Climax | 2 min 10 s 8 | + 5 s 0 |
12 | Hans Herrmann | BRM | 2 min 11 s 4 | + 5 s 6 |
13 | Maurice Trintignant | Cooper-Climax | 2 min 12 s 7 | + 6 s 9 |
14 | Innes Ireland | Lotus-Climax | 2 min 14 s 6 | + 8 s 8 |
15 | Ian Burgess | Cooper-Maserati | 2 min 18 s 9 | + 13 s 1 |
Jean Behra | Porsche (F2) | temps non communiqué | ||
Wolfgang von Trips | Porsche (F2) | temps non communiqué |
1re ligne | Pos. 4 | Pos. 3 | Pos. 2 | Pos. 1 | |||
Brabham Cooper 2 min 07 s 4 |
Gurney Ferrari 2 min 07 s 2 |
Moss Cooper 2 min 06 s 8 |
Brooks Ferrari 2 min 05 s 9 | ||||
2e ligne | Pos. 7 | Pos. 6 | Pos. 5 | ||||
Bonnier BRM 2 min 10 s 3 |
P. Hill Ferrari 2 min 07 s 6 |
Gregory Cooper 2 min 07 s 5 |
|||||
3e ligne | Pos. 11 | Pos. 10 | Pos. 9 | Pos. 8 | |||
Herrmann BRM 2 min 11 s 4 |
G. Hill Lotus 2 min 10 s 8 |
McLaren Cooper 2 min 10 s 4 |
Schell BRM 2 min 10 s 3 | ||||
4e ligne | Pos. 14 | Pos. 13 | Pos. 12 | ||||
Allison Ferrari 2 min 05 s 8 |
Ireland Lotus 2 min 14 s 6 |
Trintignant Cooper 2 min 12 s 7 |
|||||
5e ligne | Pos. 15 | ||||||
Burgess Cooper 2 min 18 s 9 |
- À la suite de l'accident de Behra, Porsche a renoncé à participer au Grand Prix. Les deux places vacantes ont été prises par les pilotes suppléants Allison et Burgess, qui partiront en fond de grille.