Guerre du Pacifique
ensemble des théâtres d'opérations dans la zone Asie-Pacifique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Pour un article plus général, voir Seconde Guerre mondiale.
Cet article concerne la guerre menée par le Japon à partir de 1941 en Extrême-Orient. Pour les autres significations, voir Guerre du Pacifique (homonymie).
La guerre du Pacifique comprend les campagnes menées à partir de 1941 dans la zone Asie-Pacifique, dans le cadre de l'affrontement entre les Alliés et l'empire du Japon. La politique expansionniste du Japon visait l'ensemble de la région. Cette guerre englobe l'ensemble des opérations militaires menées sur les fronts est-asiatique et océanien de la Seconde Guerre mondiale (théâtres du Pacifique central, du Pacifique Sud-Ouest, d'Asie du Sud-Est, de la seconde guerre sino-japonaise et de la guerre soviéto-japonaise).
Date |
– (3 ans, 8 mois et 26 jours) |
---|---|
Lieu | Asie de l'Est, Asie du Sud-Est, sous-continent indien, Océanie, océan Pacifique, océan Indien. |
Issue |
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Changements territoriaux |
|
Australie Front uni chinois
Việt Minh |
Mengjiang Mandchoukouo Gouvernement national réorganisé de la république de Chine République des Philippines Gouvernement provisoire de l'Inde libre État de Birmanie Royaume du Cambodge (1945) Royaume du Laos (1945) Empire du Viêt Nam (1945) |
environ 400 000 militaires (pertes chinoises non incluses). 161 000 morts (dont 22 000 morts en captivité), |
env. 1 750 000 militaires (pertes en Chine non incluses). 1 740 000 morts. |
Batailles
Batailles et opérations de la guerre du Pacifique
Japon :
- Raid de Doolittle
- Bombardements stratégiques sur le Japon (Tokyo
- Yokosuka
- Kure
- Hiroshima et Nagasaki)
- Raids aériens japonais des îles Mariannes
- Campagne des archipels Ogasawara et Ryūkyū
- Opération Famine
- Bombardements navals alliés sur le Japon
- Baie de Sagami
- Invasion de Sakhaline
- Invasion des îles Kouriles
- Opération Downfall
- Reddition du Japon
- Invasion de l'Indochine (1940)
- Océan Indien (1940-45)
- Guerre franco-thaïlandaise
- Invasion de la Thaïlande
- Campagne de Malaisie
- Hong Kong
- Singapour
- Campagne de Birmanie
- Opération Kita
- Indochine (1945)
- Détroit de Malacca
- Opération Jurist
- Opération Tiderace
- Opération Zipper
- Bombardements stratégiques (1944-45)
Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée
Le terme de guerre du Pacifique est généralement employé en Occident pour désigner cet ensemble de conflits, bien que tous les pays concernés n'aient pas été bordés par l'océan Pacifique et que les combats ne se soient pas limités aux opérations navales[6]. Du point de vue de l'empire du Japon, cette extension de la guerre sino-japonaise fut officiellement appelée guerre de la Grande Asie orientale (大東亜戦争, Dai tōa sensō?). Après la guerre, le terme de guerre de Quinze Ans (十五年戦争, Jūgonen Sensō?) est entré en usage au Japon, faisant remonter le conflit à l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931.
L'extension du conflit à partir de sa base continentale en Chine et en Indochine débute en décembre 1941, à partir de l'entrée en guerre officielle de l'empire du Japon contre les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Australie. Les Japonais connaissent des succès fulgurants au début du conflit et s'emparent de vastes territoires mais sont lentement repoussés par la supériorité industrielle américaine. Le théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale se distingue du théâtre européen par le rôle capital joué par les marines de guerre dans le dénouement du conflit. En revanche, les crimes de guerre du Japon Shōwa n'ont rien à envier à ceux de l'Allemagne. Ce conflit eut d'importantes conséquences en affaiblissant les puissances coloniales européennes qui connaîtront toutes la phase de décolonisation après la guerre. La guerre se termine avec la capitulation sans conditions du Japon le .
Rivalité entre le Japon et la Chine
Les racines de la seconde guerre sino-japonaise remontent à la fin du XIXe siècle avec une Chine en plein chaos politique et un Japon déjà tenté par une politique d'annexions et de lutte contre l'empire russe, aidé en cela par une modernisation rapide de ses capacités militaires. Ce dernier s'empare de Taïwan en 1895 puis de la Corée en 1910 tout en étendant son influence économique en Chine et plus particulièrement en Mandchourie. Dans le même temps, la Chine se fragmente en factions autonomes du fait de la faiblesse du gouvernement central. Cette situation favorise l'expansion japonaise. Cependant, le généralissime Tchang Kaï-chek et son Kuomintang parviennent à rassembler tant bien que mal les différents gouvernements locaux. Ce renforcement inquiète les Japonais qui organisent l'incident de Mukden en 1931 pour justifier l'invasion de la Mandchourie et la mise en place d'un gouvernement fantoche, le Mandchoukuo dirigé par Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing. Les agressions japonaises provoquèrent la colère des membres de la Société des Nations que le Japon quitta en 1933.
À partir de ce moment, l'influence du Parti communiste chinois augmente fortement et celui-ci s'empare de vastes territoires dans le Sud-Est du pays. Considérant qu'il représente une plus grande menace que les Japonais, Tchang Kaï-chek lance une série d'offensives pour le déloger. Profitant du chaos grandissant, les Japonais interviennent à Shanghai en 1932[7].
Au Japon, les répercussions de la Grande Dépression et une série de coups d'État entraînent la chute du gouvernement civil et la perte d'influence des "libéraux" tel le prince Saionji Kinmochi au profit des militaires. Cependant, le haut-commandement n'exerce qu'un contrôle limité sur les différents corps d'armées qui agissent parfois en fonction de leurs propres objectifs aux dépens de l'intérêt national comme le fera plus tard l'Armée du Guandong. L'empereur Hirohito jouit d'un statut quasi divin mais intervient peu dans les affaires militaires et se contente de donner les grandes lignes de la politique japonaise.
La Seconde Guerre sino-japonaise
En 1936, l'ancien seigneur de guerre Zhang Xueliang sequestre Tchang Kaï-chek pour le forcer à négocier avec les communistes en vue de former un front uni contre les Japonais. Peu après, le , l'incident du pont Marco-Polo sert de prétexte à l'attaque de la Chine par l'empire du Japon. Les nationalistes et les communistes se regroupent au sein du deuxième front uni chinois mais continuent d'agir séparément et ce rassemblement ne met pas fin aux escarmouches entre les deux camps. Les Japonais progressent rapidement mais s'aliènent les opinions publiques occidentales principalement après le massacre de Nankin et l'incident du Panay. Cependant, l'immensité du territoire, le manque de ressource, la violence de l'occupant qui empêche l'implantation de gouvernements locaux et l'exploitation des ressources font que la progression japonaise s'arrête à partir de 1938 et la bataille de Wuhan.
En 1939, les forces japonaises testent les défenses soviétiques dans l'Extrême-Orient russe à partir de la Mandchourie mais sont vigoureusement repoussées lors de la bataille de Halhin Gol par les unités soviétiques et mongoles menées par Gueorgui Joukov. Cela dissuade le Japon de poursuivre son expansion vers le nord, et le pousse à repousser plutôt les limites de l'Empire vers les îles du Pacifique et l'Asie du Sud-Est. Une paix instable s'instaura entre les deux pays jusqu'en 1945.
En , le Japon profite de la défaite de la France en Europe pour envahir l'Indochine française. L'administration coloniale française, fidèle au gouvernement de Vichy, accepte, après quelques combats, de laisser transiter par l'Indochine les troupes japonaises qui lui laissent en échange la maîtrise du territoire jusqu'au coup de force du .
Le mois suivant, la Thaïlande attaque à son tour les possessions françaises en Indochine, et déclenche une guerre franco-thaïlandaise dans laquelle le Japon se pose alors en médiateur pour obtenir un cessez-le-feu, afin de ménager ses relations avec la Thaïlande et obtenir une alliance militaire avec ce pays. Le , le Japon entre dans le pacte tripartite, l'acte fondateur de l'Axe Rome-Berlin-Tokyo.
En 1941, le conflit en Chine est complètement bloqué. Bien que le Japon contrôle une grande partie du Nord et du Centre de la Chine, le Kuomintang s'est retiré vers l'intérieur du territoire et a implanté sa capitale provisoire à Chongqing. Cependant, le contrôle japonais reste limité aux grandes villes et aux principales voies de transport. Ce qui permet l'intensification de la guerre de guérilla menée par les communistes. Pour s'assurer le contrôle du territoire, le Japon met en place plusieurs gouvernements de collaboration mais la violente politique d'occupation japonaise décrédibilise ces administrations considérées par la population comme des outils de propagande et rend leur autorité très limitée.
Tensions entre le Japon et les puissances occidentales
La dégradation des relations avec les puissances occidentales, plus particulièrement les États-Unis, s'est poursuivie tout au long des années 1930. En 1941, la Chine reçoit le soutien américain par l'intermédiaire de la loi Prêt-Bail. Le , les États-Unis et les Pays-Bas imposent un embargo total sur le pétrole et l'acier à destination du Japon. Ils entendent ainsi stopper les actions expansionnistes du Japon. Le gouvernement et les nationalistes japonais considèrent cette décision comme une agression car le pays importe 80 % de son pétrole, sans lequel il lui est impossible de faire la guerre.
Devant choisir entre abandonner les territoires chinois, durement acquis, et s'emparer des ressources qui lui manquent par la force, le Quartier général impérial choisit la guerre, malgré certaines voix au Japon doutant que l'Empire ait la capacité de battre la puissance américaine à moyen terme. C'est le cas notamment de l'amiral Isoroku Yamamoto, qui connaît bien les États-Unis où il a vécu, et qui appelle à la prudence[8]. Tout en sachant que le rapport de force en matière de capacité industrielle leur est défavorable, la caste dirigeante politico-militaire choisit la fuite en avant vers l'agression[8].
L'objectif principal des Japonais est constitué par les colonies des Pays-Bas et celles du Royaume-Uni en Asie du Sud-Est, riches en pétrole, en minerai et en caoutchouc. Néanmoins, les proches relations de ces deux pays avec les États-Unis, et la certitude que ces derniers ne laisseront pas le Japon dominer l'Asie imposent de neutraliser sa flotte de guerre[9],[10]. On peut donc distinguer deux directions d'expansion :
Une offensive vers l'est avec :
- la destruction de la flotte américaine du Pacifique basée à Pearl Harbor, dans l'île d'Oahu à Hawaï, par une attaque aéronavale lancée depuis les porte-avions de la Marine impériale japonaise,
- puis après cette attaque :
- la conquête des Philippines (alors sous protectorat américain),
- la prise des avant-postes américains de Guam et de Wake.
Une offensive vers le sud avec :
- la conquête de la Malaisie et de Singapour, et par ailleurs de Hong Kong,
- puis des attaques en direction de :
- l'archipel Bismarck, pour isoler l'Australie et la Nouvelle-Zélande,
- Java, Sumatra et Bornéo,
- la Birmanie, pour couper la route de ravitaillement de la Chine.
Une fois ces conquêtes achevées, la stratégie deviendra défensive, et le Japon espère pouvoir s'implanter solidement dans ces nouveaux territoires, en attendant victorieusement la paix.
En novembre 1941, les plans d'attaque sont pratiquement achevés. Cependant, les négociations avec les États-Unis ne sont pas suspendues, et le quartier général japonais considère que si un accord acceptable est trouvé, les attaques seront annulées même si l'ordre en avait déjà été donné.
L'Allemagne, qui souhaitait que le Japon dirige ses forces contre l'URSS plutôt que contre les États-Unis, n'est pas parvenue à convaincre son allié[8]. Des opérations en Asie au moyen de sous-marins ou de croiseurs auxiliaires des membres européens de l'Axe, le Troisième Reich et l'Italie fasciste, restèrent marginales. On peut par exemple citer les attaques allemandes sur Nauru, ou la bataille entre le croiseur léger australien Sydney et le croiseur auxiliaire allemand Kormoran.