Immigration
installation dans un pays d'un individu originaire d'un autre pays / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'immigration est l'entrée, dans un pays ou une aire géographique donnée, de personnes étrangères qui y viennent pour un long séjour ou pour s'y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie « entrer dans un lieu ». Elle correspond, vue du côté du pays de départ, à l'émigration. En marge de ce phénomène existe celui de la double nationalité et du nomadisme[1]. La notion d’immigré repose sur les déclarations de lieu de naissance et de nationalité.
Dans le cas des frontaliers, les migrations peuvent être quotidiennes (forme internationale de migration pendulaire).
De la Préhistoire à la Renaissance
Les études contemporaines d'archéopaléontologie, fondées sur la génétique, confirment que de grands mouvements migratoires existent depuis la Préhistoire, de l'Afrique vers l'Europe par exemple, qu'il se sont poursuivis durant l'Antiquité et après la Renaissance avec notamment la conquête de l'Amérique par les États européens.
On a longtemps pensé que les hommes préhistoriques, de l'Antiquité et de la période médiévale, étaient peu mobiles, mais les études génétiques et isotopiques de leurs restes montrent qu'outre quelques grandes vagues migratoires à échelle continentale (voire intercontinentales), bien avant l'apparition des moyens de locomotion mécaniques modernes (train, voiture, avion, etc.), des mouvements migratoires nombreux et diffus existaient à des échelles régionales et locales.
Une part de la population (religieux, marchands, enseignants, militaires, agents de l'État, certains artisans, bateliers et marins...) était plus mobile et souvent source de mélanges de population par exogamie ou enfants dits « illégitimes ».
Les analyses génétiques montrent qu'il n'existe pas de population moderne « purement » nationale ou européenne ; l'ADN et les isotopes conservés dans les dents et ossements anciens montrent au contraire que chaque individu résulte de migrations anciennes répétées et que les racines des peuples du monde sont très enchevêtrées[2]. Peu de personnes descendent réellement directement des squelettes préhistoriques ou anciens trouvés près de leurs lieux de résidence. Presque tous les Européens dits indigènes présentent des gènes provenant au moins de trois vagues migratoires majeures survenues dans les 15 000 dernières années, dont deux venant du Moyen-Orient[2].
Dans le monde, seule une poignée de groupes (par exemple les aborigènes d'Australie) ont des lignées anciennes pas ou peu mélangées avec celles d'immigrants[2].
De la Révolution industrielle à la Seconde guerre mondiale
En Occident, avec la Révolution industrielle et l'apparition de nouveaux États (États-Unis, Allemagne, Italie), l'immigration fait plus référence aux nationalités et aux diasporas, comme la Polonia qui émigre dans les charbonnages de la Ruhr allemande.
Alors que l'Europe est, pendant plusieurs siècles, à l'origine de plusieurs vagues d'émigrations déclenchées par des crises, elle se tourne au XXe siècle vers l'immigration[3]. Elle est parfois organisée à grande échelle comme en France au début des années 1920, quand la pénurie de main-d'œuvre touche des secteurs aussi divers que l'acier, le charbon, l'automobile et l'armement, avec des lois l'encourageant et la création, en 1924, de la Société générale d'immigration.
À partir de la Seconde guerre mondiale
À la suite de la Seconde guerre mondiale, les populations immigrées sont principalement liées aux réfugiés de guerre[4]. Dans les décennies qui suivent (années 1950 et 1960), les migrations en lien avec les processus de décolonisation en Afrique et en Asie deviennent majoritaires, en particulier vers la Grande-Bretagne et la France[4]. En France, durant toute cette période de reconstruction d'après-guerre (Trente Glorieuses), les besoins de main-d'œuvre ont aussi soutenu l'immigration en provenance de pays européens plus défavorisés[3].
À la fin du XXe siècle, à la suite notamment de la guerre du Kosovo, des réfugiés sont arrivés en France pour fuir la guerre, et ont été accueillis au centre d'hébergement et d'accueil d'urgence humanitaire de Sangatte.
Elle est devenue prenante et forte mise en lumière ceci à la suite d'un décès, la mort d'Alan Kurdi le 2 septembre 2015, durant la Crise migratoire en Europe de 2015, la question des réfugiés est ensuite devenue centrale dans l'Ue, Angela Merkel y sera une fervente partisane contrairement au hongrois Viktor Orbán avec Wir shaffen das en ouvrant largement la frontière 3 jours avant ce drame le 31 août 2015[5], même si cette dernière reniera en partie son slogan après[6], par la suite[7], Orban, choisissant, de la fermer la frontière et de mettre un mur à côté de celle-ci avec la Barrière frontalière hongroise le 17 juin 2015[8], voulant selon lui empêcher les illégaux de rentrer en Hongrie.
L'Union Européenne veut créer depuis le 20 avril 2015 le pacte sur la migration et l'asile malgré l'opposition de la Pologne ainsi que de la Hongrie[9], le ministre Mateusz Morawiecki profitant, lui, des émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk pour instrumentaliser ce sujet en évitant l'accueil de ses personnes[10], la porte-parole du secrétariat des Nations unies, Ravina Shamdasani a dénoncée notamment la discrimination et le racisme régnant dans les forces de l'ordre en appelant, elle, à y porter remède à la suite de cette malheureuse affaire[11].
Plus récemment, le naufrage de l'Adrianna en Messénie en 2023 relance la question de l'accueil des réfugiés sur le sol français voire européen.
Dans une majorité des cas, l'immigration est la conséquence d'une contrainte vécue dans son pays d'origine, et est déclenchée par de meilleures perspectives d'emploi et de conditions de vie dans le pays de destination[3].
Pour le migrant, l'émigration peut avoir une ou plusieurs motivations :
- professionnelle ; s'il ne s'agit que d'une mission de longue durée à l'étranger ou d'une période d'études on parlera plutôt de mobilité, ou d'expatriation ;
- politique (réfugié politique fuyant les persécutions) ;
- sécuritaire, notamment en cas de guerre dans le pays d'origine ;
- économique (habitant de pays pauvres ou réfugié écologique cherchant un meilleur niveau de vie dans les pays riches, éventuellement temporairement) ;
- personnelle (volonté de s'installer dans un pays par goût, par exemple si l'on se reconnaît dans ses valeurs) ;
- familiale (rejoindre le conjoint, l'enfant déjà installé) ;
- fiscale (l'installation dans un pays offrant un niveau d'imposition moins élevé).
Pour certains États, régions ou localités, l'immigration est un moyen de compenser un déficit des naissances ou encore d'assurer une quantité ou qualité de main-d'œuvre suffisante. Toutefois, l'immigration illégale va au-delà des souhaits des pays d’arrivée.
Aujourd'hui, les flux de migrations sont orientés aussi bien des pays en développement vers les pays développés que d'un pays développé vers un autre[12] et d'un pays en développement vers un autre pays en développement (Sud-Sud). Les plus forts taux de travailleurs immigrés dans la population active se retrouvent dans les pays du Golfe Persique : 90 % aux Émirats arabes unis, 86 % au Qatar, 82 % au Koweït.
Un migrant peut être en situation irrégulière au regard de la législation sur l'immigration en vigueur dans le pays de destination.
Des communes victime d'exode rural, comme Riace depuis 1998, en Italie ont une politique volontariste d'accueil de l'immigration afin notamment d'entretenir leur démographie et la vie économique locale[13]. En 2011, l'Osservatore Romano (le quotidien du Vatican) a cité cette bourgade comme un exemple à suivre vis-à-vis des immigrés[13].
D'après l'historien Benoît Bréville, citant notamment l'exemple de l'ALENA nord-américaine, les accords de libre-échange favorisent généralement les mouvements de population[14].