Industries et artisanat du Néolithique du Proche-Orient
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Les industries et l'artisanat connaissent de profonds changements durant le Néolithique du Proche-Orient (v. 10000-5400 av. J.-C.), dans la continuité des dernières phases du Paléolithique supérieur et de l'Épipaléolithique (v. 23000-10000 av. J.-C.). Le travail du silex reste très courant sur toute la période, de même que celui de l'os, le mobilier lourd en pierre, servant surtout pour le broyage des aliments, se développe, ainsi que celui des fibres textiles. Les principaux changements viennent du côté des industries du feu, avec l'apparition de la production de chaux et de plâtre, et surtout de la céramique, vers 7000-6500 av. J.-C., dont le développement sert traditionnellement à marquer une rupture chronologique entre un Néolithique précéramique et un Néolithique céramique.
Les productions matérielles du Néolithique mobilisent un ensemble divers de matières premières. En raison des conditions de conservation sur les sites du Moyen-Orient, les matières périssables (peaux, bois, roseau, fibres végétales et animales) ont en général disparu, et leur travail ne peut être appréhendé. Restent donc les pierres, le plâtre, l'argile, les os, et dans une moindre mesure les minerais métalliques. Ces industries sont caractérisées par leur chaîne opératoire, ensemble d'opérations allant de l'extraction de la matière première jusqu'à la réalisation et l'utilisation du produit fini, que les recherches tentent de reconstituer[1].
Les transformations du Néolithique affectent grandement ces différentes industries, qui parviennent à élaborer des produits de plus en plus divers, et ces changements sont pour beaucoup des réponses aux adaptations nécessitées par la mise en place de l'économie agro-pastorale. Si la production est majoritairement faite dans un cadre domestique par des non-spécialistes, au fil du temps apparaissent des chaînes opératoires plus élaborées, qui sont manifestement le fruit d'expérimentations et d'une expertise d'un niveau qui peut être qualifié de « spécialisé ». Apparaissent donc des artisans, dont l'activité principale, si ce n'est unique, est d'élaborer des produits artisanaux. Leur savoir-faire et leurs réalisations sont recherchés, et se retrouvent sur un vaste espace, peut-être parce qu'ils exercent leur activité de façon itinérante et/ou transmettent leurs connaissances ailleurs[2]. De plus certains types de productions commencent à se retrouver sur de grands espaces, mais en petite quantité, et elles sont manifestement plutôt destinées aux usages des élites. Ces circulations de savoir-faire et de biens ont sans doute joué un rôle important sur le plan culturel, en participant à la mise en relation des régions du Proche-Orient néolithique.