Libye
pays d'Afrique du Nord / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Libye?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
Pour les articles homonymes, voir Libye (homonymie).
La Libye (en arabe : ليبيا, Libya ; en berbère : ⵍⵉⴱⵢⴰ, Libya), en forme longue l'État de Libye[5] (en arabe : دولة ليبيا, Dawlat Libya ; en berbère : ⴰⵡⴰⵏⴽ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ, Awaikn Libya), est un État d'Afrique du Nord faisant partie du Maghreb. Elle est bordée au nord par la mer de Libye en mer Méditerranée, au nord-ouest par la Tunisie, à l'ouest par l'Algérie, au sud-ouest par le Niger, au sud-sud-est par le Tchad, au sud-est par le Soudan et à l'est par l'Égypte. Elle s'étend sur 1 759 540 km2, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-huitième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l'intérieur du pays étant désertique. Sa capitale, Tripoli, est également sa plus grande agglomération (1,8 million d'habitants), devant Benghazi (650 000 habitants), Misrata (plus de 350 000 habitants[6]) et El Beïda (250 000 habitants[7]).
État de Libye
(ar) دولة ليبيا
(ber) ⴰⵡⴰⵏⴽ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ
Drapeau de la Libye |
Armoiries de la Libye |
Hymne |
en arabe : ليبيا ليبيا ليبيا (Lībiyā Lībiyā Lībiyā, « Libye, Libye, Libye ») |
---|
Plus grande ville | Tripoli |
---|---|
Superficie totale |
1 759 540 km2 (classé 17e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC +2 |
|
|
Régence de Tripoli | - |
Libye italienne | -/ |
Autonomie de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque | 1918/1919-1922 |
Administration britannique en Libye | - |
Administration militaire française au Fezzan | - |
Royaume de Libye | - |
Jamahiriya arabe libyenne | - |
Conseil national de transition | - |
Transition | Depuis le |
Gentilé | Libyen(s), Libyenne(s) |
---|---|
Population totale (2023[2]) |
7 252 573 hab. (classé 107e) |
Densité | 4 hab./km2 |
Monnaie |
Dinar libyen (LYD ) |
---|
IDH (2021) | 0,718[3] (élevé ; 104e) |
---|
Code ISO 3166-1 |
LBY, LY |
---|---|
Domaine Internet | .ly |
Indicatif téléphonique | +218 |
Organisations internationales | ONU (14 décembre 1955[4])UAAPOOPEPCOMESABADFPEGCEN-SADCBLT |
Les Libyens sont en majorité de culture arabe et de confession musulmane sunnite. Le produit intérieur brut de la Libye est l'un des plus élevés d'Afrique. Son économie repose très largement sur l'exportation du pétrole. Elle est membre, entre autres, de la Ligue arabe, de l'Union du Maghreb arabe et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
La Libye tire son nom d'une tribu amazigh nommée Libou par les anciens Égyptiens, qui a donné le mot grec ancien Λιβύη / Libyè (« Libwé »). Peuplé originellement de Berbères, son territoire est colonisé pendant l'Antiquité par les Phéniciens, puis les Grecs, avant d'être conquis par l'Empire romain. Au VIIe siècle, il est conquis par les armées arabes, qui y diffusent leur culture et leur religion. Après avoir été soumis à divers royaumes bédouins pendant le Moyen Âge, il passe sous le contrôle de l'Empire ottoman au XVIe siècle. La régence de Tripoli devient un véritable État avant d'être directement reprise en main par l'Empire ottoman en 1835.
Dernière possession ottomane en Afrique, l'actuel territoire de la Libye est conquis et colonisé par le royaume d'Italie en 1912, à l'issue de la guerre italo-turque. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Libye italienne est envahie et occupée par les Alliés. En 1951, elle proclame son indépendance sous la forme d'une monarchie dirigée par Idris Ier. En 1969, un coup d'État militaire renverse le roi, et la République arabe libyenne est proclamée par le colonel Kadhafi. Dès lors, et pendant près de 42 ans, la Libye est gouvernée par Mouammar Kadhafi. En 1977, le pays prend le nouveau nom de Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. En 2011, durant le Printemps arabe, une rébellion éclate et se transforme bientôt en guerre civile : avec le soutien d'une intervention militaire internationale conduite par l'OTAN, les rebelles renversent Kadhafi et le tuent au mois d'octobre 2011. La Libye est depuis un pays disloqué, soumis à des luttes incessantes entre groupes armés et hommes politiques[8]. À partir de 2014, le pays sombre dans une nouvelle guerre civile tandis que le gouvernement mis en place par le processus de paix des Nations Unies fait face à une rébellion dans l'Est du pays. Un cessez-le-feu permanent est signé le [9]. Malgré tous ces efforts, la situation demeure encore floue jusqu'à présent.
La Libye s'écrit, en arabe, ليبيا, Lībiyā, Lībiyya et دولة ليبيا, Dawlat Lībiyā ; et en tamazight, ⵍⵉⴱⵢⴰ, Libya et ⴰⵡⴰⵏⴽ ⵏ ⵍⵉⴱⵢⴰ, Awanek n Libya[10],[11].
Durant l'Antiquité grecque, puis romaine, le terme de « Libye » (Λιβύη / Libúē ou Λιβύᾱ / Libúā) est utilisé pour désigner toute l'Afrique du Nord jusqu'à l'ouest de l'Égypte. Le terme « Libyens » désigne, quant à lui, un ensemble de peuples nord-africains, dont les ancêtres des Berbères. L'appellation Libye est réintroduite au XXe siècle par l'Italie, qui reprend le terme antique pour nommer les territoires de Libye italienne après leur conquête. Les trois parties traditionnelles du pays sont la Tripolitaine, le Fezzan et la Cyrénaïque.
La Libye a aussi été incluse dans le territoire du Maghrib al-Adna (Maghreb oriental) avec la Tunisie par les historiens et géographes musulmans arabophones.
En 1977, le régime du colonel Kadhafi change le nom du pays en Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (en arabe الجماهيريةالعربية الليبية الشعبية الإشتراكية العظمى, al-Jamahiriya al-Arabiya al-Libiya al-Shaabiya al-Ishtirakiya al-Odhma).
Depuis la prise du pouvoir du CNT et la mise en place d'un gouvernement provisoire, le pays est de nouveau désigné sous le nom de Libye[12],[13],[14].
Le , le Congrès national libyen approuve un changement de nom pour le pays, qui enterre définitivement l'ancienne appellation de « Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » pour adopter « État de Libye », qui devient le nom officiel jusqu'à l'adoption de la Constitution au cours de l'année 2013. Selon la présidence du Congrès national, la décision du changement de nom provient de la volonté de rompre avec le régime Kadhafi qui a duré de 1969 à 2011. Toutefois, ce sera la prochaine constitution qui fixera définitivement le nom officiel qu'adoptera la Libye, ainsi que la nature du régime politique, la langue officielle et les grandes lignes de son cadre législatif[15],[16],[17],[18],[19].
Carte de la Libye (cliquable) | |
---|---|
La Libye est située dans la partie septentrionale du continent africain, délimitée au nord par la mer de Libye. Elle est encadrée par l'Égypte à l'est, le Soudan, le Tchad et le Niger au sud, l'Algérie et la Tunisie à l'ouest. Contrairement à la Tunisie, à l'Algérie et au Maroc situés comme la Libye sur la frange nord du Sahara, le pays ne dispose pas de chaînes de montagnes côtières importantes, capables de faire barrière à la sécheresse du désert. Le désert, sous lequel ont été trouvées des nappes phréatiques profondes, domine pratiquement tout le territoire, d'une superficie de 1 775 500 kilomètres carrés, épargnant seulement deux petites régions côtières, dotées d'un relief un peu plus vigoureux, où s'est fixée la majorité de la population.
Géologie
La Libye se situe sur un très vieux craton de la croûte terrestre : le craton nilotique à l'Est du djebel Akhdar. À l'ouest de ce dernier se situaient autrefois les chaînes de montagnes panafricaines qui ont été aplanies il y a 500 millions d'années et dont il ne subsiste pratiquement plus que des crêtes émoussées. Ces formations ont connu par la suite des épisodes volcaniques qui ont donné naissance notamment au massif du Tibesti à la frontière avec le Tchad et au djebel Al Haruj, plateau formé de coulées volcaniques. La couche gréseuse, qui recouvrait à la fois les anciens cratons et les chaînes montagneuses arasées, s'est progressivement déformée, créant de grandes cuvettes dans lesquelles le grès provenant de la destruction de l'ancien socle s'est accumulé, formant des roches-réservoirs. Celles-ci ont piégé les hydrocarbures qui constituent aujourd'hui les principales richesses de la Libye ainsi que l'eau fossile qui s'est infiltrée au cours des épisodes climatiques tempérés[20].
Relief
Les deux zones géographiques principales du pays sont la côte méditerranéenne et le désert du Sahara. On trouve plusieurs hauts plateaux mais pas de réelle chaîne montagneuse, à l'exception du massif du Tibesti, près de la frontière tchadienne, qui culmine à plus de 2 200 mètres.
Sur la partie occidentale de la côte libyenne, les monts de Matmata, situés en Tunisie, se prolongent en Tripolitaine par le djebel Nefoussa, formant un plateau de 600 à 800 mètres culminant à 981 mètres au niveau de la ville de Tripoli. Il présente un relief plus abrupt côté Méditerranée, qui est relativement arrosé (300 mm par an) et domine la plaine côtière agricole de la Djeffara. Celle-ci, de forme triangulaire et faisant au maximum 120 km de large, a une superficie de 15 000 km2. Elle bénéficie dans une moindre mesure de ce relief, qui fait barrage à l'influence du désert avec une pluviométrie supérieure à 200 mm par an. Elle constitue à ce titre l'une des deux zones de concentration humaine du pays et abrite la capitale. La deuxième chaîne côtière, le djebel Akhdar en Cyrénaïque, est séparée de la Djeffara par une côte désertique longue de 500 km, qui borde le golfe de Syrte, et qui est traditionnellement considérée comme la frontière entre le Maghreb et le Machrek. Le djebel Akhdar est un plateau d'une altitude moyenne de 500 mètres qui culmine à 872 mètres ; il doit son nom (« montagne verte » en arabe) à une pluviométrie abondante (500 mm par an en moyenne) liée à la présence d'eaux côtières plus froides. Ce climat permet la présence de la seule véritable forêt du pays, formée de pins, de cyprès et d'oliviers sauvages. Ce massif domine la plaine côtière d'Al Marj qui abrite la deuxième concentration humaine du pays. Cette plaine est plus petite que la plaine de Djeffara et forme un croissant de 210 km de long entre Benghazi et Derna, pour une largeur maximale de 50 km[21].
Le reste du pays, soit plus de 90 % de la superficie, constitue une des parties les plus arides du Sahara. Il est essentiellement composé de vastes plateaux désertiques constitués d'ergs sablonneux ou de regs rocailleux, qui descendent en pente douce vers la mer Méditerranée. Quelques reliefs ponctuent ce désert, comme le djebel as-Sawda en arrière du golfe de Syrte et le petit massif de l'Hulayq al Kabir (1 200 mètres). Le point culminant du pays est le Bikku Bitti à 2 267 mètres d'altitude, qui est situé à la frontière avec le Tchad et fait partie du Duhun Tarsu, une extension septentrionale du massif du Tibesti[22].
Le Fezzan au sud-ouest et le désert Libyque à l'est, qui constituent les deux grandes régions désertiques du pays, ne sont peuplés que dans les rares oasis comme Koufra où la présence d'eau permet la pratique de l'agriculture.
Climat
Le climat de la Libye est méditerranéen à été chaud (Classification de Köppen Csa) à tendance semi-aride/aride au bord de la mer, puis carrément désertique chaud (Classification de Köppen BWh) particulièrement accentué (hyper-aride) dans le reste du pays sur près de 95 % de la superficie du territoire. L'isohyète des 100 mm de précipitations annuelles, en deçà duquel un climat est qualifié de vraiment désertique, débute à quelques dizaines de kilomètres des côtes presque partout, et touche même celles-ci au niveau du golfe central de Syrte. Seules les deux zones côtières situées en avant des petits massifs montagneux connaissent un climat méditerranéen, avec des précipitations concentrées durant la saison froide de décembre à février. Les précipitations culminent sur le Djebel Akhdar : 300 à 500 mm.
La sécheresse extrême du Sahara est causée par un anticyclone renforcé qui y stationne en permanence, repoussant toute intrusion d'air maritime humide. Cet anticyclone produit un vent chaud et sec, de secteur sud, appelé « ghibli » (sirocco en Algérie, chergui au Maroc), qui souffle presque toute l'année. La Libye est un pays des plus secs et des plus arides au monde : par exemple, dans le désert, la moyenne annuelle des précipitations tombe à 8,3 mm à Sebha, à 6,6 mm à Mourzouq et même à 0,5 mm à Koufra, située presque exactement au centre géographique du désert Libyque. De plus, dans le grand sud libyen, la pluie ne tombe pas tous les ans, et parfois, des séries d'années voire des décennies peuvent s'écouler sans la moindre trace de pluie. Dans le même temps, la durée moyenne annuelle de l'insolation effective est très élevée sur l'ensemble du territoire : elle passe de plus de 3 000 h/an sur la côte méditerranéenne à un maximum extrême de 4 300 h/an dans les régions sahariennes les plus ensoleillées[23], ce qui constitue un record mondial[24]. Il n'existe aucun cours d'eau permanent[25].
Seules sont utilisables les nappes phréatiques qui alimentent des milliers de puits et la Grande rivière artificielle, projet de Kadhafi, qui était en cours de réalisation avant 2011 et aurait dû alimenter en eau le nord du pays[26]. Le désert de Libye a été réputé détenir le record de la plus haute température naturelle jamais atteinte sur Terre, avec 58 °C (136,0 °F) pour la ville d'Aziziya, située au sud-ouest de Tripoli, enregistrée le 13 septembre 1922. Ce record a cependant été invalidé le 13 septembre 2012 par l'Organisation météorologique mondiale[27].
Faune
La Libye a été un État pionnier en Afrique du Nord en matière de protection des espèces, avec la création en 1975 de l'aire protégée d'El Kouf. La chute du régime de Mouammar Kadhafi a favorisé un intense braconnage : « Avant la chute de Kadhafi même les fusils de chasse étaient interdits. Mais depuis 2011, le braconnage s'opère avec des armes de guerre et des véhicules sophistiqués dans lesquels on peut trouver jusqu'à 200 têtes de gazelles tuées par des miliciens qui chassent pour passer le temps. On assiste aussi à l'émergence de chasseurs sans lien avec les tribus qui pratiquent traditionnellement l'exercice cynégétique. Ils abattent tout ce qu'ils trouvent, même pendant la période de reproduction. Plus de 500 000 oiseaux sont ainsi tués chaque année, quand les zones protégées ont été saisies par les chefs tribaux qui se les sont appropriés. Les animaux qui y vivaient ont tous disparu, chassés quand ils sont comestibles ou relâchés quand ils ne le sont pas », explique le zoologiste Khaled Ettaieb[28].