Madagascar
pays situé dans la partie occidentale de l'océan Indien / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Madagascar (en malgache : Madagasikara), en forme longue république de Madagascar (en malgache : Repoblikan'i Madagasikara), est un État insulaire situé dans l'océan Indien et géographiquement rattaché au continent africain, dont il est séparé par le canal du Mozambique. Longue de 1 580 km et large de 580 km, Madagascar couvre une superficie de 587 000 km2 qui la classe quatrième île du monde, après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Sa capitale est Antananarivo[8] et le pays a pour monnaie l'ariary. Ses habitants, les Malgaches, sont un peuple associant un mélange de populations d'origines austronésiennes et est-africaines, mais parlant une langue malayo-polynésienne : le malgache. Le pays est entouré par d'autres îles et archipels : les Comores (dont Mayotte), les Mascareignes (dont La Réunion et Maurice) et les Seychelles[9].
(mg) Repoblikan'i Madagasikara
(fr) République de Madagascar
Drapeau de Madagascar |
Emblème de Madagascar |
Devise | en malgache : Fitiavana, Tanindrazana, Fandrosoana (« Amour, Patrie, Progrès ») |
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Hymne |
en malgache : Ry Tanindrazanay malala ô (« Ô, notre chère patrie ») |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Indépendance vis-à-vis de la France () |
Plus grande ville | Antananarivo |
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Superficie totale |
587 041 km2 (classé 48e) |
Superficie en eau | 0,95 % |
Fuseau horaire | UTC +3 |
Entités précédentes | |
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Indépendance | France |
(63 ans) | |
Royaume de Madagascar | 1817-1897 |
Colonie de Madagascar et dépendances | 1897-1958 |
République malgache | 1958-1975 |
République démocratique malgache | 1975-1992 |
République de Madagascar | 1992-2010 |
Gentilé | Malgache |
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Population totale (2023[2]) |
30 325 732 hab. (classé 53e) |
Densité | 52 hab./km2 |
PIB nominal (2013) | 10,61 milliards de dollars[3] |
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PIB (PPA) (2020) | 10,61 milliards de dollars[4] |
PIB (PPA) par hab. (2013) | 1 414 dollars |
Monnaie |
Ariary (MGA ) |
IDH (2021) | 0,501[5] (faible ; 173e) |
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IDHI (2021) | 0,367[5] (133e) |
Coefficient de Gini (2012) | 42,6 %[6] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,556[5] (143e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 28,0[7] (167e) |
Code ISO 3166-1 |
MDG, MG |
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Domaine Internet | .mg |
Indicatif téléphonique | +261 |
Code sur plaque minéralogique |
RM M (sur certaines plaques) |
Organisations internationales |
Nations unies () Union africaine () FMI () Francophonie ()SADCCOMESABADINBARCIRG33CAMES |
Durant la majeure partie du XIXe siècle, l'île est administrée par le royaume de Madagascar, cette administration s'exerce dans le cadre du protectorat français de Madagascar après 1883, à la suite de la première expédition de Madagascar. Considérant que le protectorat est peu appliqué par le gouvernement malgache, la France organise une deuxième expédition militaire à partir de 1895. Les établissements français de Diego-Suarez, de Nosy Be et de l'Île Sainte-Marie sont rattachés au protectorat le . Les troubles consécutifs à l'intervention militaire française conduiront, en 1897, à la fin de l'autonomie malgache, à l'annexion de l'île par la France et à la réunion de l'ancien protectorat et d'autres territoires français au sein de la colonie de Madagascar et dépendances. Le premier gouvernement autonome malgache revoit le jour le lorsque la république de Madagascar est proclamée sur le territoire de l'ancien protectorat (territoire de l'ancien Royaume mérina et des anciens établissements français de Diego-Suarez, de Nosy Be et de l'île Sainte-Marie) tout en restant membre de la Communauté française. En 1960, la République malgache accède à l'indépendance, ce qui fait du pays l'un des premiers à devenir souverain dans cette zone de l'océan Indien.
Le pays est divisé en six anciennes provinces (faritany) historiques, de même nom que celui de leurs capitales : Antananarivo (ou Tananarive), Antsiranana (ou Diego-Suarez), Fianarantsoa, Majunga (ou Mahajanga), Tamatave (ou Toamasina) et Toliara (ou Tuléar).
Durant vingt siècles, Madagascar a été façonnée par des peuples venant d'horizons divers (Afrique, Sud-Est asiatique (Indonésie), Proche-Orient, Europe, etc.) pour créer la société pluriculturelle malgache actuelle. Ce pays de plus de 26 millions d’habitants est très diversifié sur le plan culturel et compte 18 ethnies distinctes (foko = « groupe », « tribu », « caste »), ou nations autochtones, parlant chacune un dialecte malgache, ainsi que trois minorités arrivées au cours des trois derniers siècles, les Karanes, les Sinoas et les Vazahas.
Madagascar appartient au groupe des pays les moins avancés selon l'ONU[10].
Situation économique : Madagascar fait face à une croissance insuffisante et une pauvreté persistante, en grande partie à cause de faiblesses de la gouvernance[11]
Toponymie
L'île de Madagascar est nommée de bien des façons au cours des siècles par les différents peuples qui l'ont visitée : on lit chez les navigateurs les noms de Ménouthias (dans la Géographie de Ptolémée, mais il n'est pas sûr qu'il désigne bien cette île), Phébol, Qanbalû (par les Arabes), Bukini (en swahili), Wakwak (pour certains peuples malgaches), Cerné, Malichu ou Madeigester, sans qu'il soit toujours certain que tous ces témoignages se rapportent bien à la même île[12].
Le nom arabe de Madagascar est « Ķ(u)mr’ » (homonyme d'une montagne africaine, peut-être le Kilimandjaro et non de la lune - qamar - comme souvent affirmé), qui a peut-être désigné toutes les îles situées sous le nuage de Magellan avant d'être finalement réservé aux îles Comores (« Jouzour al qomr »)[13]. Quant aux Portugais, ils la baptisent brièvement São Lourenço[13].
Le terme « Madagascar » est d'origine européenne et semble être une translittération de l'arabe بالإيطالية soit malay-jazayra, « île malaise » (les Arabes ayant remarqué la parenté linguistique entre Malgaches et Malais, avec qui ils commerçaient). Ce mot a d'ailleurs également eu des traductions latines en malai insula, abrégé en malains[h]u puis Malichu, forme que l'on retrouve sur certaines cartes de la Renaissance[12]. Certaines sources suggèrent que ce serait également l'étymologie de Ķ(u)mr’, qui pourrait être apparenté à khmer (même si khmers et malais sont des peuples bien distincts)[13].
Situation, délimitation
Situé dans la partie sud-ouest de l’océan Indien, au sud de l’équateur et traversé par le tropique du Capricorne, Madagascar est la quatrième plus grande île du monde en superficie (591 896 km2)[14] après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Elle fait partie de l'Afrique, le canal du Mozambique, d'une largeur d'environ 400 km, la séparant de l'Afrique de l'Est continentale.
La Grande Île, parfois appelée « l’île Rouge » en référence à la latérite qui colore ses plateaux, s’étire sur 1 580 km du nord au sud et 500 km d'est en ouest avec un maximum à 575 km. Elle est entourée de l'archipel des Comores (300 km au nord-ouest), des Seychelles (1 000 km au nord), de La Réunion (800 km à l’est), de l'île Maurice (868 km à l’est), du Mozambique (400 km à l'ouest) et est ceinturé par les Îles Éparses de l'océan Indien (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India et Europa).
Relief
Le relief divise le pays en trois bandes : à l'est, une étroite bande de falaises s’aplanit brusquement en une mince plaine côtière bordée par l’océan Indien ; des hauts plateaux au centre, enfin à l'ouest, une zone plus large et plus étalée, occupée par des plaines alluvionnaires à faible déclivité jusqu’au canal du Mozambique.
Les hauts plateaux centraux dans le sens nord-sud ont une altitude oscillant entre 800 et 1 500 m et couvrent 60 % de l'île ; ils s'élèvent brusquement lorsqu'on approche le pays par la côte est et descendent beaucoup plus doucement vers les vastes plaines de l'ouest. Les hauts plateaux comptent trois principaux massifs : au nord, le Tsaratanana, qui possède le plus haut sommet de l'île (un pic volcanique de 2 876 m d'altitude, le Maromokotro), au centre le massif volcanique de l'Ankaratra avec 2 642 m d'altitude au Tsiafajavona et au sud l'Andringitra, qui culmine au pic Boby à 2 658 m.
Outre ces ensembles montagneux majeurs, on distingue aussi au nord, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest du Maromokotro, dans la région Diana, la chaîne Tsiafapandroaka, dont l'altitude moyenne est de 508 m. Toujours dans la même région, on trouve la chaîne de l'Andrafiamena, qui culmine à une altitude de 760 m. Elle fait partie de l'aire protégée Andrafiamena-Andavakoera. Au sud-ouest, répartie sur les régions Menabe et Atsimo-Andrefana, se situe la chaîne de Makay, d'une longueur de 120 km sur 50 km de large et culminant à environ 750 m d'altitude. Très sauvage, sillonné de nombreux canyons, cet ensemble montagneux est encore peu connu du grand tourisme. Plus au sud, dans la région d'Ihorombe, se dresse le massif de l'Isalo, très original par son relief ruiniforme et ses canyons, et qui, pour ces raisons, a fait l'objet d'un parc national[15]. Son altitude atteint 1 304 m au Mitsinjoroy[16]. Au sud et sud-est, en se dirigeant vers la côte orientale, on rencontre les monts de l'Ivakoany, qui s'élèvent à 1 644 m. De là partent vers le nord les monts Kalambatritra (1 842 m) qui séparent la vallée de l'Onilahy (qui coule vers le canal du Mozambique) de celle de l'Ionaivo (qui coule vers le nord pour se jeter dans la Mananara)[17].
La côte orientale est bordée de lagons abrités par une barrière de corail. La côte nord-ouest (sur le canal du Mozambique) comporte de nombreuses îles dont celles de Nosy Be et Nosy Mitsio.
Hydrographie
Le pays dispose d'un large réseau hydrographique répartis sur cinq bassins versants[18].
Le bassin Est accueille les fleuves Faraony, Mangoro, Manampatrana, Mananara, tandis que coté Ouest on trouve les fleuves Betsiboka Mangoky, Tsiribihina, Fiherena.
Dans la partie Nord il y a les fleuves : Sambirano, Mahavavy, Loky, Besokatra, Irodo, Saharenana, Bemarivo, Lokoho.
L’Alaotra (182 km2) est le plus vaste des cinq grands lacs de Madagascar.
Géologie
La tectonique des plaques montre qu'au Permo-Trias (250–200 Ma), Madagascar, l’Afrique, l’Inde, l’Australie, l’Antarctique et l’Amérique du Sud étaient réunis en un supercontinent appelé Gondwana. Il y a 250 millions d’années, le Gondwana s'est disloqué pour former les cinq continents : à une première phase de rifting qui a commencé au Permo-Trias, suit une phase d’ouverture océanique du Jurassique moyen au Crétacé supérieur (180–70 Ma) avec la formation des bassins de Somalie au nord et de Mozambique au sud, relié par la ride de Davie entraînant la plaque Indo-Malgache vers le sud[19]. L’extension de la dorsale centrale indienne il y a 150 millions d'années sépare l’Inde de Madagascar avec un épisode de compression le long de la ride de Davie alors exhumée. Au cours de cette océanisation, l'Inde opère une remontée du sud au nord vers l'Asie, il y a entre 150 et 50 millions d'années, à une vitesse estimée d'environ 15 cm/an, ce qui aboutit à une collision avec l'ancienne plaque eurasienne (l'ancien Tibet), provoquant la surrection de l'Himalaya et l'expulsion du bloc indochinois vers le sud-est[20].
L'amincissement lithosphérique et la remontée asthénosphérique à la hauteur de Madagascar suggèrent que l'île est soumise à une extension E-W depuis le Miocène, contemporaine et de direction parallèle à l’ouverture du rift Est-Africain. Ainsi, le rifting afromalgache qui se développe actuellement témoigne de la reprise, depuis le Néogène, du démantèlement du Gondwana[21].
Cette origine permet d’expliquer l’existence d’une faune et d’une flore communes à Madagascar et au sud des continents africain, asiatique et américain, ainsi que des profils géologiques très proches.
Néanmoins, l'isolement de Madagascar au cours des temps géologiques a fait évoluer la faune et la flore de façon unique. On trouve donc sur la Grande Île des espèces particulières qui n'existent nulle part ailleurs (endémiques), dont les lémuriens sont un exemple célèbre (bien qu'on puisse en trouver sur l'archipel des Comores). D'un point de vue géologique, on retrouve dans la structure de la Grande Île toutes les périodes de l’histoire de la planète.
Le point culminant de Madagascar est le Maromokotro dans le massif du Tsaratanana dans le massif volcanique nord, qui culmine à 2 876 m d’altitude.
Du fait de son relief, Madagascar réunit une véritable mosaïque de paysages. L’île est faite de contrastes entre le bush du grand Sud, les forêts humides de l’est, les hauts plateaux granitiques du centre, parfois surmontés de massifs volcaniques et les savanes des collines sédimentaires de l’ouest.
L'île de Madagascar bien que faisant partie de l'Afrique, est parfois surnommée « le huitième continent »[22].
Climat
Madagascar est découpé en cinq zones climatiques :
- au nord et nord-ouest, la région reçoit des pluies annuelles abondantes pendant la mousson, période qui dure de décembre à avril. Le climat est de type tropical et les températures varient de 15 à 37 °C ;
- sur la côte est, du nord-est au sud-est, règne un climat tropical humide et la côte rectiligne est exposée annuellement aux alizés et aux cyclones tropicaux dévastateurs, entre les mois de janvier et mars ;
- la grande région de l’ouest de Madagascar est moins pluvieuse que la précédente et se caractérise par des savanes. Les températures y varient de 6 à 37 °C ;
- au centre de l’île, les Hautes Terres se trouvent à une altitude qui varie de 1 200 à 1 500 m. Le climat peut être assimilé à un climat de type subtropical à pluies estivales dominantes, avec des températures annuelles moyennes de l’ordre de 20 °C ;
- l’extrême sud de la Grande Île est très sec et les pluies sont rares. L’amplitude thermique est très élevée allant de −6 à 40 °C. Le climat est de type subdésertique.
L’île subit l’influence des alizés et de la mousson. Il existe deux saisons : la saison des pluies (saison chaude), de novembre à avril, et la saison sèche (saison fraîche), de mai à octobre.
Dans le passé, d'importantes variations climatiques et environnementales (« hypervariations ») semblent avoir touché certaines parties de la grande île[23], qui pourraient expliquer le « nanisme » de certaines espèces de lémuriens (microcèbes)[24].
Madagascar est particulièrement exposée au changement climatique[25]. L'île a en effet été classée septième pays le plus affecté par le changement climatique en 2017 par le Global Climate Risk Index. Dans une étude publiée par le WWF en , l’ONG écrivait que « les résultats des projections des scientifiques sur la Grande Ile sont alarmants. Même si nous limitons l’augmentation de la température de la Terre à 2 °C — objectif des pays signataires de l’accord de Paris —, la situation climatique sera insoutenable pour 25 % des espèces de Madagascar. Ce qui provoquera leur extinction dans les années 2080 »[26].
Fin janvier 2022, la tempête Ana provoque la mort de 48 personnes et le déplacement de 72 000 Malgaches ayant perdu leur maison[27].
Milieu naturel
Très étirée entre l'équateur et le tropique du Capricorne, l’originalité de Madagascar réside dans son extrême diversité : la variété du relief et du climat a favorisé la biodiversité d’une flore et d’une faune caractérisées par un important taux d’endémisme, bien que l'île n’abrite plus qu’une partie de sa forêt primaire.
Récifs de corail, plages de sable fin, arbres du voyageur (ravinala), allées de baobabs, jungle aquatique, savanes. La côte nord-ouest est protégée par une barrière corallienne comme un atoll. Le littoral oriental est une chaîne de falaises couronnées d'arbres géants. À l'intérieur, au nord, des cuvettes fertiles ; au sud, une brousse d'épineux ; au centre, des montagnes.
En 2003, le Président Marc Ravalomanana a annoncé qu’il triplerait la superficie des aires protégées de l’île pour atteindre six millions d’hectares. En , le pays a créé un million d’hectares d’aires protégées nouvelles. En 2007, plus d’un million d’hectares supplémentaires (soit un total de 3,7 millions d’hectares) incluant :
- le corridor biologique / corridor forestier « Fandriana-Vondrozo » ;
- le complexe de lacs, rivières et forêts des zones humides de Mahavavy-Kinkony (côte nord-ouest) dans le District de Mitsinjo (Sud-est) et incluant le second lac le plus grand du pays, à environ 80 km de Mahajanga. Bien qu'abritant l’industrie sucrière Sirama, ce complexe reste d'une extrême richesse en biodiversité et associe la rivière de Mahavavy, le lac Kinkony, la forêt de Tsiombikibo, la baie de Boeny Aranta et les mangroves littorales. Sur 30 espèces de poissons, cinq sont endémiques ; sur 18 espèces de reptiles, 12 sont endémiques ; sur 133 espèces d’oiseaux, 57 sont terrestres dont 45 endémiques et 76 sont aquatiques dont 23 sont endémiques ; quatre lémuriens, un rongeur et un carnivore bénéficient aussi de protection ;
- la forêt sèche centrale du Menabe (sud-ouest de l'île).
Faune, flore et biodiversité
Madagascar est isolée de l'Afrique continentale et de l'Asie depuis plus de 80 millions d'années et a développé une flore et une faune distinctives, avec plus de 90 % de ses espèces endémiques à la nation insulaire[28]. La biodiversité de l'île est fortement menacée[29].
L'isolement biogéographique de Madagascar, la variété des climats et des reliefs ont favorisé le développement d'une faune et d'une flore uniques au monde, en partie endémiques (dont l’Hapalémur gris du lac Alaotra (Hapalemur alaotrensis), unique primate au monde à vivre dans des roseaux). On découvre encore de nouvelles espèces dans le pays ; en 11 ans, au début du XXIe siècle, ce sont ainsi 41 mammifères, 61 reptiles, 69 amphibiens, 17 poissons, 42 invertébrés et 385 plantes qui ont été découvertes sur l’île, soit plus de 600 nouvelles espèces animales et végétales au total. Parmi elles figurent le plus petit primate du monde, un lémurien de dix centimètre (Microcebus berthae) ou encore un caméléon au museau inhabituellement long (Calumma crypticum)[30]. Dans les espèces végétales remarquables, on peut citer le Baobab amoureux. Un grand nombre de ces espèces, animales ou végétales, ont été nommées avec l'épithète spécifique madagascariensis ou madagascariense. Un genre d'archées et un genre de serpents ont également été nommés en référence à Madagascar : Madagascarchaea et Madagascarophis.
Cette biodiversité est cependant très fragilisée par le développement de l'agriculture et par la déforestation en partie illégale. Les Malgaches pratiquent de façon intense la culture sur brûlis.
Madagascar a perdu 44 % de sa couverture forestière depuis les années 1950. Entre 50 000 et 100 000 hectares de forêts sont détruits chaque année[31].
La faune marine est également très riche, bien qu'encore mal connue.
L'avifaune de Madagascar comprend 294 espèces dont 107 endémiques : voir la liste des espèces d'oiseaux de Madagascar. Les amphibiens de Madagascar comportent 247 espèces dont 245 endémiques : voir la liste des amphibiens de Madagascar.
L'île abrite les deux tiers des caméléons présents dans le monde et 50 espèces de lémuriens que l'on ne trouve que sur place[32] ; parmi ces derniers, 96 % des espèces de lémuriens sont considérées comme étant menacées d’extinction. D’ici à 2070, 95 % de l’habitat des lémuriens pourraient être détruits du fait de la déforestation et du réchauffement climatique[33].