Mexico
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Cet article concerne la capitale mexicaine. Pour les autres significations, voir Mexico (homonymie).
Pour un autre État du Mexique, voir État de Mexico.
Pour l'agglomération, voir Zone métropolitaine de la vallée de Mexico.
Mexico, officiellement la ville de Mexico (en espagnol : Ciudad de México /sjuˈða(ð) ðe ˈmexiko/ Écouter, en abrégé CDMX) est une entité fédérative[1] et la capitale du Mexique[2].
Mexico Ciudad de México | |
Héraldique |
Drapeau |
De haut en bas: Ángel de la Independencia, Cathédrale métropolitaine de Mexico, Paseo de la Reforma, Torre Latinoamericana, Palais national, Parque La Mexicana à Santa Fe, Monument à la Révolution, Château de Chapultepec, Palais des beaux-arts de Mexico et Paseo de la Reforma | |
Administration | |
---|---|
Pays | Mexique |
Fuseau horaire | UTC - 6 |
Démographie | |
Population | 9 209 944 hab. (2020) |
Densité | 6 202 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 19° 25′ 10″ nord, 99° 08′ 44″ ouest |
Superficie | 1 485 km2 |
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Cette entité fédérative n'est ni une ville ni un État au sens des articles 43, 44 et 122 de la Constitution mexicaine[3].
Mexico est un centre financier et culturel important avec une économie agricole très présente dans les périphéries[4].
Fondée au début du XIVe siècle par les Mexicas (Aztèques) sur un îlot du lac Texcoco, la ville précolombienne de Tenochtitlan a été remplacée par les conquérants espagnols lors de la chute de l'Empire aztèque en 1521 par la première grande ville de tracé européen du continent. Dès 1522, Hernán Cortés prend la décision de construire au même endroit la capitale de la Nouvelle-Espagne, qu'il nomme « México ».
Appelée « district fédéral » (Distrito Federal ou simplement DF) avant la réforme de janvier 2016 (es)[5], Mexico possède un statut constitutionnel particulier car elle est le siège des pouvoirs de la Nation, et constitue, sans avoir le statut d'État, la 32e entité fédérative du Mexique, divisée en seize délégations[6], et dirigée par un chef de gouvernement élu au suffrage universel.
Cette entité fédérative, qui couvre 0,08 % du territoire national[7] se trouve au centre du pays, sur un plateau situé à une altitude de 2 400 mètres, entouré de sommets volcaniques culminant à plus de 5 000 mètres[8], 307 km2 de son territoire se situent en zone agricole[9].
La zone métropolitaine de la vallée de Mexico (ZMVM) est une aire urbaine définie, mais non une entité politique. Sa population est de 20 892 724 habitants, la majorité d'entre eux vivant dans l'État de Mexico et dans l'entité fédérative de Mexico[10]. C'est l'aire urbaine la plus peuplée du monde hispanophone, une des trois plus peuplées du continent américain (avec New York et São Paulo) et une des cinq à quinze villes les plus peuplées du monde[11]. Elle comprend 76 entités administratives distinctes dont les 16 délégations, 59 municipalités de l'État de Mexico et une de l'État d'Hidalgo.
Le centre historique de Mexico ainsi que Xochimilco et le campus de la ville universitaire centrale de l'UNAM sont classés sous les auspices de l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial[12],[13].
En 2018, Mexico a rejoint le mouvement Fab City, suivant l'appel lancé par le maire de Barcelone, Xavier Trias, pour que toutes les villes du monde deviennent autosuffisantes pour 2054[14].
En espagnol mexicain, les habitants de Mexico (ceux de l'entité fédérative Ciudad de México, distingués des autres habitants de la zone métropolitaine) sont le plus souvent appelés capitalinos[15],[16] (« ceux de la capitale ») ou, plus familièrement, chilangos (es)[16] (parfois avec une connotation dépréciative).
On les appelle également parfois defeños (« ceux du District fédéral »), en référence à l'ancien district fédéral[16]. Il n'existe pas encore d'usage bien établi pour le nom des habitants de l'entité « Ciudad de México » nouvellement créée par la réforme de janvier 2016 (es) ; mexiqueño est répertorié par l'Académie royale espagnole depuis 2014[17], mais il n'est quasiment pas usité[16].
Le gentilé mexicano (« mexicain ») s'applique à tous les habitants du pays et « mexiquense » à ceux de l'État de Mexico, qu'il ne faut pas confondre avec l'entité fédérative de Mexico.
Situation
L'entité fédérative de Mexico se trouve au centre du Mexique. Elle est entourée par l'État de Mexico au nord, à l'est et à l'ouest et par celui de Morelos au sud. Mexico est située à 106 km à l'ouest-nord-ouest de Puebla, à 387 km au nord-ouest d'Oaxaca de Juárez, à 466 km à l'est-sud-est de Guadalajara, à 1 544 km au sud-sud-est de Ciudad Juárez, et à 2 295 km au sud-est de Tijuana.
Relief, géologie et hydrographie
Mexico se trouve dans un bassin endoréique de 9 500 km2, plat sur près de 1 000 km2, à 2 240 mètres d’altitude[18]. La Vallée de Mexico (Valle de México) est entourée par plusieurs chaînes de montagnes : la Sierra de las Cruces (es) (sud-ouest), la Sierra de Ajusco-Chichinauhtzin (es) (au sud, 3 937 mètres, le point le plus haut de Mexico), la Sierra de Guadalupe (au nord).
Mexico s'étendait il y a 500 ans autour du lac Texcoco, et c'est sur une de ses îles que fut construite en 1325, Mexico-Tenochtitlan, capitale de l'empire aztèque et plus grande ville du continent américain, détruite et reconstruite par les Espagnols après la conquête de 1519-1521. De ce lac progressivement asséché il ne reste pratiquement que les canaux de Xochimilco.
Le sous-sol de la vallée de Mexico présente des variations naturelles de perméabilité et de résistance en raison de la présence d'argile, de sédiments de l'ancien lac, de lave et de cendres déposés au quaternaire[18]. Les fortes pentes et l’accélération de l’érosion favorisent les mouvements de masse et les glissements de terrain. Les tensions continuent de s’exercer et les chaînes volcaniques s’élèvent de 4,5 à 6 cm par an. Du fait de l’ajustement dynamique aux tensions, la cuvette est une zone de subsidence qui s’enfonce de plusieurs centimètres par an. Tous les écoulements se déversent vers la lagune de Texcoco, dont le niveau monte lors des précipitations concentrées en été. L’endoréisme favorise les inondations chroniques.
Une partie de l'entité fédérative s'enfonce actuellement (2017) de 30 centimètres par an en raison du pompage de la nappe phréatique consommée par environ 20 millions d'habitants et de nombreuses entreprises. Cet enfoncement a endommagé ou détruit plus de 90 km de voies du réseau de métro en tordant les rails et causant des ralentissements et des accidents. Des images satellitaires ont mis en évidence les déformations de surface, plus forte dans la partie Est de la ville (cartographie produite fin 2017). La ligne A sud-est (que le gouvernement envisageait de prolonger de 13 km) est celle qui a déclaré le plus de problèmes techniques et qui s'est récemment révélée être la plus touchée par des affaissements différentiels. Les abords de la station Oceania (site de l'accident de 2015) sont également concernés[19].
Climat
Mexico a un climat tempéré d'altitude (Cwb selon la classification de Köppen). Bien qu'elle soit située dans la zone intertropicale, la température moyenne sur l'année est modérée par les effets de l'altitude. L'hiver est plutôt sec, le printemps est la saison la plus chaude et l'été correspond à la saison des pluies (de juin à septembre). Les vents dominants soufflent du nord-nord-est. Les secteurs les plus bas reçoivent moins de précipitations que la partie méridionale. Les régions sud de Tlalpán et de Milpa Alta, situées dans la chaîne de montagnes Ajusco (es) possèdent une végétation de conifères et de chênes.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 5,9 | 7 | 9,2 | 10,7 | 11,7 | 12,3 | 11,5 | 11,5 | 11,6 | 9,9 | 7,8 | 6,5 | 9,6 |
Température moyenne (°C) | 13,6 | 15 | 17,4 | 18,7 | 19 | 18,5 | 17,4 | 17,5 | 17,1 | 16,2 | 14,9 | 13,9 | 16,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 21,3 | 22,9 | 25,5 | 26,6 | 26,3 | 24,7 | 23,2 | 23,4 | 22,5 | 22,4 | 21,9 | 21,2 | 23,5 |
Record de froid (°C) | −4,1 | −4,4 | −4 | −0,6 | 3,7 | 4,5 | 5,3 | 6 | 1,6 | 0 | −3 | −3 | −4,4 |
Record de chaleur (°C) | 28,2 | 29,3 | 33,3 | 33,4 | 33,9 | 33,5 | 30 | 28,4 | 28,5 | 28,9 | 29,3 | 28 | 33,9 |
Ensoleillement (h) | 207,7 | 214,7 | 229,4 | 210 | 198,4 | 153 | 145,7 | 158,1 | 138 | 176,7 | 198 | 186 | 2 215,7 |
Précipitations (mm) | 7,6 | 5,6 | 10,4 | 23,1 | 56,5 | 134,9 | 161,4 | 153,4 | 127,8 | 54,1 | 12,8 | 6,9 | 754,5 |
Nombre de jours avec précipitations | 2,21 | 2,41 | 3,65 | 8,05 | 13,44 | 18,15 | 22,39 | 22,3 | 19,24 | 9,71 | 4,13 | 2,34 | 128,02 |
Humidité relative (%) | 56 | 49 | 45 | 46 | 55 | 66 | 73 | 72 | 74 | 78 | 72 | 60 | 62 |
Nombre de jours avec neige | 0,04 | 0,05 | 0,1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,19 |
Volcanisme
Le volcan Popocatepetl se trouve à moins de 70 km au sud-est du centre de Mexico ; il connaît une reprise d’activité depuis 1994[18]. Sa dernière grande éruption date d'il y a 700 ans[18]. Le quartier d'El Pedregal (es) se trouve sur un champ de lave issu de l'éruption du volcan Xitle qui a recouvert la cité préhispanique de Cuicuilco il y a environ 2 000 ans[23].
Séismes
Mexico est situé dans une zone sismique provoquée par la subduction de trois plaques tectoniques : plaque pacifique, plaque de Cocos et plaque nord-américaine. La vallée de Mexico est une zone de subsidence parcourue par des failles.
Le séisme du 19 septembre 1985 qui secoua la capitale mexicaine, d'une magnitude de 8,1 sur l'échelle de Richter, dura deux minutes. Avec sa réplique qui eut lieu le lendemain (7,5 sur l'échelle de Richter), il fit entre 10 000[18] et 50 000 morts[23]. Quatre cent douze immeubles ont été entièrement détruits et 5 000 à 9 000 bâtiments ont été endommagés[18] et il reste encore de nombreuses séquelles, comme les immeubles abandonnés autour du parc de l'Alameda. Les dégâts se concentrent dans les quartiers centraux, sur une superficie de 40 km2 (4 % de l’espace urbanisé en 1980). Plusieurs quartiers sont même restés sans électricité durant plusieurs jours. Le quartier des ministères, entre autres, a été sévèrement touché. Une partie de l'immeuble des télécommunications s'est effondrée. Plus de 100 000 logements sont détruits, surtout dans les immeubles de plus de six étages[18]. Le séisme a été considéré par certains Mexicains comme une punition divine[18]. Son épicentre se trouvait à 400 km de Mexico[18].
Le séisme du 20 mars 2012 (en), d'une magnitude de 7,8, dont l'épicentre se situe sur la frontière entre les États de Oaxaca de Juárez et de Guerrero, est le plus fort tremblement de terre ressenti à Mexico depuis 1985. Survenu à midi, il déclenche une panique vive, mais qui reste contrôlée. Tous les bâtiments sont évacués, y compris le Parlement, alors en pleine session[24]. Le séisme fit une dizaine de blessés dans la capitale et des centaines d'habitations furent touchées[25]. Une réplique a été ressentie le .
Mexico déploie des détecteurs sismiques permettant de prévenir l'arrivée d'un séisme quelques minutes avant son déclenchement, par l'intermédiaire des téléphones mobiles[26]. Mexico est menacée par un gap sismique qui prend sa source dans l'État de Guerrero, proche de la zone originelle du séisme de 2012. Cette zone située entre la côte et la ville de Mexico fait l'objet d'un programme de recherche et est équipée de stations de mesures GPS installées par les chercheurs de l'UNAM et du CNRS[27],[28].
Pollution
En 1986 a été mis en place un système de surveillance atmosphérique (Sistema de Monitoreo Atmosférico ou SIMAT), qui donne un indice métropolitain de la qualité de l'air (IMECA)[29].
Mexico est dans les années 1990 la ville la plus polluée au monde[30].
En 2008, 1,5 % des gaz à effet de serre du monde étaient produits par l'agglomération de Mexico[31]. 4 000 décès par an sont imputés à la pollution par les associations de défense des droits de l'homme[31]. Ces chiffres cependant ne sont que des estimations. En 2016, 2,34 % des gaz à effet de serre du monde étaient produits par l'agglomération de Mexico[réf. nécessaire].
Cette pollution est en particulier la conséquence de la circulation automobile — on compte quatre millions d'automobiles, 27 000 microbus, 92 000 taxis qui consomment environ 14 millions de litres d'essence chaque jour — et d'une activité industrielle qui a connu un essor extrêmement rapide (60 000 entreprises industrielles travaillent dans l'agglomération de Mexico[32]), sans toujours respecter les normes environnementales. L'étalement urbain et la construction de nouvelles autoroutes depuis une trentaine d'années renforcent l'usage de l'automobile à Mexico. D'après un rapport de la Commission des Droits de l'Homme de Mexico (CDHDF) publié en , 80 % des émissions de GES sont produites par les transports[31].
Depuis 1989, le programme de circulation alternée Hoy No Circula[33], qui obligeait les vieux modèles de voitures à ne pas circuler un jour par semaine, et le contrôle des véhicules ont été mis en place pour essayer de remédier à ce problème. Depuis 2008, le programme a été étendu au samedi. C'est aussi pourquoi les gens qui en ont les moyens possèdent plusieurs véhicules avec des numéros d'immatriculation pair et impair ou des plaques de couleurs différentes pour pouvoir circuler toute l'année.[réf. nécessaire]
Il existe également des problèmes de pollution par l'ozone[34].
Le volcan Popocatepetl, dont l'activité est permanente depuis [35] est également une importante source de pollution par l'injection de particules fines (moins de 10 micromètres) et de dioxyde de soufre dans l'atmosphère, qui occasionnent des problèmes respiratoires. Le rôle du SIMAT est de lancer des alertes en cas de vents défavorables. Il peut recommander le cas échéant aux personnes les plus sensibles de rester confinées chez elles. Les enfants et les personnes âgées sont les plus atteints.
La situation de cuvette aggrave l'effet de la pollution en favorisant l'inversion thermique. La longue saison sèche favorise la stagnation de l’air sur la ville pendant la moitié de l’année. Du fait de l’altitude, certains quartiers s’étendent à plus de 2 800 mètres, il gèle une dizaine de nuits entre décembre et février. Le refroidissement du sol provoque une inversion thermique : une couche d’air froid stagnante de quelques centaines de mètres d’épaisseur accumule les gaz, les fumées, les poussières qui ne se dispersent partiellement que lors du réchauffement du milieu de la journée (pas tous les jours). Cette combinaison d’éléments favorables à la concentration de pollution atmosphérique se réduit pendant la saison des pluies : les températures sont plus élevées, les orages presque quotidiens renouvellent l'air, l’humidité des sols et la croissance de la végétation empêchent la formation de nuages de poussière.
Enfin, l'exposition aux radiations solaires par combinaison entre l'altitude élevée et un climat généralement ensoleillé est à l'origine d'un risque important de cancer de la peau[36].
En , la ville est atteinte par un épais nuage de fumées dues principalement aux incendies dans les forêts avoisinantes[37]. Les écoles sont fermées et les chantiers sont suspendus[38].
Autres problèmes
Les glissements de terrain et l'érosion sont provoqués par les défrichements sur les pentes et leur artificialisation. Le traitement des déchets représente également un grand défi pour Mexico qui produit des milliers de tonnes d'ordures chaque jour ; une partie est incinérée, ce qui ne favorise pas la qualité de l'air ; une autre partie est laissée dans des décharges à ciel ouvert[18].
Gestion de l'eau
À l'origine, une grande partie de la vallée se trouvait sous les eaux du lac Texcoco, un système de lacs salés et d'eau douce interconnectés. Les Aztèques ont construit des digues pour séparer l'eau douce utilisée pour les cultures dans les chinampas ("jardins flottants" ou îles artificielles pour l'agriculture)[41] et pour prévenir les inondations récurrentes. Ces digues ont été détruites lors du siège de Tenochtitlan et, à l'époque coloniale, les Espagnols ont régulièrement asséché le lac pour prévenir les inondations. Il ne reste qu'une petite partie du lac d'origine, située à l'extérieur de la ville de Mexico, dans la municipalité d'Atenco, dans l'État de Mexico.
À l'époque aztèque, l'empereur Moctezuma Ier avait fait construire un premier aqueduc de 5 km de long[42]. Un deuxième fut aménagé sous Ahuitzotl entre Coyoacán et le centre[42]. En 1449, une digue de 16 km a été édifiée pour protéger la ville des inondations[43].
En 1555, la première inondation frappe la ville de Mexico[44]. Face aux inondations catastrophiques, les Espagnols utilisent d’abord les techniques indigènes puis décident de drainer. De nouveaux travaux sont réalisés en 1607 sous la direction de Juzan Sánchez Vaquero et Enrico Martínez. Le drainage de la ville par les Espagnols fut une catastrophe écologique[45]. Des milliers d'Amérindiens furent employés au creusement d’un tunnel[46]. Après l'inondation de 1629, les travaux reprirent en 1680 puis épisodiquement au XVIIIe siècle[46]. À la fin du XIXe siècle, Porfirio Díaz fait construire un deuxième canal de drainage[46]. Avec la disparition des lacs, le climat de la ville est devenu plus sec ; en hiver, le vent soulève des nuages de poussière appelés tolvaneras[47].
Le problème de l'eau à Mexico est double : il faut approvisionner la ville en eau potable, mais aussi évacuer les eaux usées et saumâtres en évitant les infiltrations entre les deux réseaux, même pendant la saison humide. Il s’agit d’un « paradoxe hérité de l’histoire »[48] : il a fallu trois siècles de travaux pour expulser l’eau que l’on fait venir à grands frais des vallées environnantes. De nos jours, le « système de Cutzamala », se compose de sept barrages dont l'eau est transportée jusqu'à la ville par un aqueduc de 110 kilomètres de longueur[49]. Ce système est aujourd'hui obsolète, le mauvais état des tuyaux représente un déficit de 30 mètres cubes d'eau par seconde pour alimenter correctement la ville de Mexico. Un plan de rénovation est prévu pour 2025.
En centre-ville, la surexploitation des nappes crée des contractions de terrain qui se traduisent par des effondrements locaux (−7 mètres[50]). Le phénomène est connu depuis 1925, il s’est accéléré dans les années 1950, jusqu’à 50 cm/an en moyenne[réf. nécessaire]. En 1954, le palais des beaux-arts de Mexico s’est effondré et son escalier d’entrée a dû être inversé. Depuis les années 1980, les effondrements locaux sont mieux contrôlés, ils sont de l’ordre de 5 à 8 cm/an aujourd’hui. Mais ils ont progressivement déplacé le niveau de base vers le centre-ville, qui s’est enfoncé de plus de 3 mètres sous le niveau de l'ancien lac.
Aujourd'hui, la métropole mexicaine manque d'eau : La capitale est déclarée en stress hydrique depuis 2004. Il existe un déséquilibre entre les ressources et la consommation qui s'élève à 350 litres par jour et par habitant, soit deux fois celle des capitales européennes, d'après le directeur du réseau d'adduction d'eau de Mexico[49]. En janvier 2009, la Commission nationale de l'eau (Conagua) a annoncé des restrictions pendant la saison sèche[49].
Environ 20 % des habitants n'ont accès à l'eau potable que quelques heures par jour[51].
Les années de sécheresse accentuent la pression sur l'approvisionnement en eau dans la ville, obligeant le gouvernement à réduire en 2023 les quantités distribuées, alors qu'un tiers des habitants en reçoit déjà trop peu[52].
Préhispanique
Les traces d'occupation les plus anciennes du site, qui n'était alors qu'un ensemble d'îlots sur le lac Texcoco, remontent à la phase Mazapa, peut-être entre le IXe et Xe siècles[53]. Les codex aztèques situent la fondation de la ville à la date symbolique de 1325 mais les premières constructions retrouvées par les archéologues ont été datées à une époque légèrement antérieure, probablement vers 1300[53].
Elle s'est ensuite agrandie progressivement. À la fin de l'époque aztèque, au début du XVIe siècle, Tenochtitlan était déjà une capitale et une ville très peuplée. Cortés l'a comparée à la ville de Venise parce qu'elle était parcourue par de multiples canaux. Son plan était orthogonal et son centre se trouvait au Templo Mayor, qui correspond aujourd'hui au Zócalo. Deux grandes axes perpendiculaires partaient de ce quartier politico-religieux qui divisaient la cité en quatre sections(campan). Chaque section était divisée en quartiers (calpulli) qui possédait son marché, son école et son temple. Toutes les nouvelles constructions devaient être approuvées par le calmimilocatl, un fonctionnaire chargé de l'urbanisme de la ville. La ville possédait aussi des latrines publiques. Les excréments étaient recueillis pour être utilisés comme engrais. Environ 1 000 personnes travaillaient de plus au nettoyage de la ville.
Dans les régions marécageuses du Lac de Xochimilco, les Aztèques ont créé de nouvelles terres cultivables appelées chinampas, sortes de jardins flottants. Pour cela, ils prélevaient de la boue dans le fond du lac qu’ils déposaient sur de larges radeaux constitués de branches et de végétaux coupés. Ces îlots artificiels étaient séparés par des canaux étroits qui permettaient aux paysans de circuler en canots et en pirogues. Ces chinampas étaient très fertiles et pouvaient produire plusieurs récoltes par an.
Vice-royal et moderne
À partir du XVIe siècle, les conquérants espagnols ont en partie repris les structures précolombiennes en apportant des modifications : ils asséchèrent le lac Texcoco, et introduisirent la propriété foncière et de nouvelles structures urbaines. Ils construisirent des églises de style baroque churrigueresque Ils aménagent des places, dont la principale (Plaza de la Constitución) réunit les bâtiments des pouvoirs administratif et religieux : palais du vice-roi et la cathédrale métropolitaine. Les Jésuites en particulier érigent des missions dans la ville.
De grandes artères : l'Avenida de los Insurgentes (es) et le Paseo de la Reforma.
Contemporain
Mexico possède des quartiers très variés. Au centre se trouve le quartier historique, lieu de fondation de Tenochtitlan par les Aztèques. Classé sur la liste de patrimoine mondial, il a fait l'objet de réhabilitations et de fouilles archéologiques[54]. C'est également le centre du pouvoir politique (palais présidentiel) et religieux (cathédrale métropolitaine).
Il existe des quartiers modernes et de style colonial comme ceux de Colonia Del Valle, Polanco, Pedregal, de Coyoacán et de San Ángel.