Michel Ciment
écrivain et critique de cinéma français / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Michel Ciment, né le à Paris 1er et mort le à Paris 14e[1], est un écrivain, universitaire, critique de cinéma, journaliste et producteur de radio français.
Président d'honneur (d) Fédération internationale de la presse cinématographique | |
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Président d'honneur (d) Syndicat français de la critique de cinéma |
Naissance | |
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Cimetière parisien de Pantin (depuis le ) |
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Parentèle |
Ulysse Ciment (petit-fils en lignée masculine) |
A travaillé pour | |
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Distinctions |
Directeur de la publication et membre du comité de rédaction de la revue Positif, il est aussi maître de conférences en civilisation américaine à l'université Paris VII-Denis-Diderot[2].
Famille
Né dans le 1er arrondissement de Paris le , Michel Ciment est le fils d'un père « attachant et taciturne », d'origine juive hongroise, et d'une mère rayonnante qui lui fait découvrir la littérature, la peinture, le théâtre[3]. Son père est Alexander Cziment, tailleur pour la haute couture, et sa mère est Helene Cziment, qui travaille avec son mari[4].
La famille doit se cacher pendant la guerre à cause des origines juives de son père, qui a la chance d'être prévenu la veille par un policier de la rafle du Vel d'Hiv[3]. Alexander Cziment se réfugie en Normandie où il est caché par des paysans jusqu'à la fin de la guerre. Michel Ciment rejoint son père en Normandie et Helene Cziment fait des allers retours à Paris[4].
Il entre ensuite au lycée Condorcet puis en hypokhâgne à Louis-Le-Grand, et part aux Etats-Unis pour poursuivre ses études, une partie de sa famille paternelle y étant installée après avoir quitté la Hongrie[3].
Révolté et « très politisé », engagé contre la guerre d'Algérie, il se décrit comme étant plutôt de « gauche libertaire plus proche des surréalistes » que du parti communiste[3].
Débuts
Michel Ciment s'intéresse très tôt au cinéma. Initié également par sa mère, il découvre des films plus exigeants et la cinémathèque de la rue d’Ulm. Une passion pour le cinéma émerge qui, conjuguée à celle de la littérature, le pousse à écrire sur le cinéma, à l'image des critiques de l’époque tels Roger Tailleur ou Robert Benayoun[3] chez qui il retrouve cet intérêt pour le surréalisme. Il écrit ses premiers textes dans une petite revue étudiante nommée CinémaTexte[5].
En 1963, il fait parvenir un texte consacré au film d'Orson Welles Le Procès au comité de rédaction de la revue Positif qui publie son article[6]. Trois ans plus tard, il rejoint le comité de la revue dont il finira par prendre la direction de la publication[7].
Carrière
En 1970, il rejoint l'équipe de critiques de l'émission radiophonique Le Masque et la Plume, dont il reste membre jusqu'à son décès (il y est intervenu pour la dernière fois fin septembre 2023 pour défendre Le Grand Chariot de Philippe Garrel et Acide de Just Philippot)[8]. En 1973, il publie son premier livre, Kazan par Kazan, dans lequel il s'entretient avec le cinéaste[9]. Sur le même modèle suivront des livres consacrés à Francesco Rosi, Joseph Losey et, en particulier, Stanley Kubrick (1980) dont Michel Ciment est l'un des principaux exégètes.
Au début des années 1990, tout en continuant son travail à Positif, il lance une nouvelle émission radiophonique, Projection privée, à France Culture, dans laquelle, de 1990 à 2016, il reçoit un ou plusieurs invités venus discuter autour d'un thème inspiré par l'actualité cinématographique[10].
En 1994, il reçoit à Cannes, le premier prix Maurice Bessy, récompensant « une personnalité exerçant son activité ou son talent dans les domaines de l’écriture cinématographique[2] ».
Famille
Il est le père de Gilles Ciment et le grand-père d'Ulysse Ciment.
Mort
Il meurt le [2],[11] à Paris[12] à l'âge de 85 ans des suites d'une longue maladie[13]. Ses obsèques se tiennent le au cimetière parisien de Pantin[14], où il est inhumé aux côtés de ses parents.
Dans les années 1990 (notamment en 1997[16]), Michel Ciment exprime à plusieurs reprises son inquiétude au sujet de l'impact, sur le cinéma français, de ce qu'il a appelé le « triangle des Bermudes » de la critique cinématographique, à savoir Les Cahiers du cinéma, Le Monde, et Libération (auxquels il ajoutera Les Inrockuptibles)[17]. Sa critique vise à la fois l'appauvrissement général de la qualité de la critique et ce qu'il considère comme une uniformisation des opinions à la suite de l'essaimage d'anciens collaborateurs des Cahiers du cinéma[11].
Ouvrages
- Kazan par Kazan, Paris, Calmann-Lévy, 1973
- Le Dossier Rosi, Paris, 1976
- Le Livre de Losey, Paris, 1979
- Kubrick, Paris, Calmann-Lévy, 1980
- Les Conquérants d'un nouveau monde, essais sur le cinéma américain, Paris, 1981 ; éd. revue et augmentée avec une préface d'Emmanuel Carrère, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2015
- Schatzberg, de la photo au cinéma, Paris, 1982
- Boorman : un visionnaire en son temps, Paris, 1985
- Theo Angelopoulos, Paris, 1989
- Le Crime à l'écran : une histoire de l'Amérique, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard/Arts » (no 139), 1992
- Passeport pour Hollywood : entretiens avec Wilder, Huston, Mankiewicz, Polanski, Forman & Wenders, Paris, Carlotta, 1992
- Joseph Losey : l'œil du Maître, textes réunis et présentés par Michel Ciment, Institut Lumière/Actes Sud, 1994
- Fritz Lang : le meurtre et la loi, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard/Arts » (no 442), 2003
- Petite planète cinématographique, Paris, Stock, 2003
- Jane Campion par Jane Campion, Paris, Cahiers du cinéma, 2014
- Une Renaissance américaine, entretiens avec 30 cinéastes, Paris, 2014
- Le Cinéma en partage, entretiens avec N.T. Binh, Paris, Rivages, 2014
- Une vie de cinéma, Paris, Gallimard, 2019 (mémoires)
- Boorman, un visionnaire en son temps, Paris, Marest éditeur, 2019
Revues de cinéma
- Positif
- Le Monde
- L'Express
- Le Point
- Le Matin de Paris
- Globe
- Sight & Sound
- American Film
- Nuestro ciné
- Filmkultura
Long métrage (acteur)
- 1983 : Surexposé de James Toback : un diplomate
Documentaires
- 1979 : Portrait d'un homme à 60% parfait : Billy Wilder d'Annie Tresgot : lui-même
- 1982 : Elia Kazan Outsider d'Annie Tresgot : lui-même
- 1987 : Francesco Rosi : Chronique d'un film annoncé de Christine Lipinska : lui-même
- 2011 : Il était une fois... Orange mécanique d'Antoine de Gaudemar (co-réalisateur)
- Projection privée sur France Culture
- Le Masque et la Plume sur France Inter
Prix
Décorations
Autres
- Président d'honneur de la FIPRESCI et du Syndicat français de la critique de cinéma
- Série « Michel Ciment, une vie en ciné-textes » ; épisode 1 « Naissance d'une passion », France Culture, À voix nue par Tewfik Hakem, le .
- (en) Adam Nossiter. Michel Ciment, 85, Film Sage Enamored of the Art's History. The New York Times,Tuesday, December 19, 2023, p. A17.
- « Mort de Michel Ciment, le critique de référence », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- À l'occasion de la table ronde autour de l'œuvre de Karel Reisz, avec Betsy Blair et Gilles Laprévotte, lors du 27e festival international du film d'Amiens en .
- Eric Jozsef, « À Florence les Français s'attaquent. », sur Libération, (consulté le ).
- « Les Dossiers de l'Ecran - La Critique / Interview Michel Ciment », sur archives.ecrannoir.fr (consulté le ).
Bibliographie
- Thierry Frémaux, « L'aventure cinéphilique de Positif. 1952-1989 », Vingtième Siècle, no 23, , p. 21-33 (lire en ligne).
Articles connexes
- Gilles Ciment, son fils
- Ulysse Ciment, son petit-fils
Émissions de radio
- « Michel Ciment, une vie en ciné-textes », France Culture, À voix nue par Tewfik Hakem, du 22 au
- Laure Adler, « Cinéphile, Michel Ciment », sur France Inter, L'Heure bleue, (consulté le )
- Archives de Projection privée sur France Culture
Liens externes
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