Péronisme
mouvement politique argentin / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le Mouvement national justicialiste ou péronisme (en espagnol Peronismo et Justicialismo) est un mouvement de masse argentin fondé au milieu des années 1940 autour de la figure de Juan Perón, devenu ensuite un acteur politique majeur en Argentine. La dénomination de justicialisme s’explique par l’importance qu’accorde ce mouvement à la justice sociale. Le Parti justicialiste, qui fut interdit après la Révolution libératrice de 1955 à 1972, représente l'organe officiel du mouvement, mais l'influence du péronisme est aussi forte dans le monde syndical, en particulier dans la CGT argentine.
Péronisme National-justicialisme | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Fondateur | Juan Perón |
Positionnement | Syncrétisme idéologique |
Idéologie | Historique: Nationalisme argentin Nationalisme économique Conservatisme paternaliste[1] Travaillisme[2] Panhispanisme[3] Sécularisme Personnalisme Illibéralisme Protectionnisme Dirigisme Ouvriérisme Populisme Non-alignement |
En 1949, deux années après qu'eut été adoptée la loi sur le suffrage des femmes, le péronisme s’organisa également dans le Parti péroniste féminin, fondé par Eva Perón et composé de femmes uniquement, et qui fut dissous par la dictature militaire après 1955. Traditionnellement, l’organisation du mouvement se fondait sur trois « branches » — politique, syndicale et féminine — auxquelles viendra s’ajouter à partir de la décennie 1970 la jeunesse (Jeunesse péroniste).
Le mouvement péroniste englobe un éventail de courants différents qui ne sont ni bien définis, ni constants au long de son histoire, voire s’affrontèrent parfois mutuellement, y compris électoralement. Parmi les principaux courants péronistes, l’on note en particulier le péronisme orthodoxe, le néopéronisme, le péronisme révolutionnaire (la Tendencia), le péronisme syndical, le ménémisme (du nom de Carlos Menem), le kirchnérisme (du nom des époux Néstor Kirchner et Cristina Fernández de Kirchner) et le péronisme dissident (ou péronisme fédéral). L’opposition au péronisme engendra un mouvement connu sous le nom d’antipéronisme, peu organisé mais de grande influence politique[4].
Entre 1946 et 2023, le justicialisme remporta dix élections présidentielles en Argentine : en 1946 (Perón), 1951 (Perón à nouveau), les deux scrutins de 1973 (Cámpora, puis Perón), 1989 (Menem), 1995 (Menem à nouveau), 2003 (Kirchner), 2007 (Fernández de Kirchner, épouse du précédent), 2011 (Fernández de Kirchner) et 2019 (Alberto Fernández), mais perdit les élections de 1983, 1999, 2015 et 2023. Il fut renversé deux fois par des coups d’État militaires — en 1955 et 1976 — et déclaré illégal par la dictature instaurée en 1955 et autodénommée Révolution libératrice, cette mesure de proscription restant en vigueur jusqu’en 1972, et pour Perón lui-même jusqu’en 1973.
Parfois qualifié de mouvement populiste, le péronisme est malaisé à définir idéologiquement en raison de la diversité des politiques adoptées au cours de son histoire et de la très grande diversité des personnes et des mouvements se réclamant du péronisme, qui ont pu couvrir, en particulier pendant les années 1970, tout le spectre politique, de l’extrême gauche (Montoneros) à l’extrême droite (José López Rega). Cette diversité dure encore aujourd'hui, peu de choses rapprochant par exemple les deux anciens présidents Carlos Menem et Cristina Fernández de Kirchner, qui sont pourtant tous deux membres du Parti justicialiste. Néanmoins, le péronisme dans sa version historique présente un certain nombre de dénominateurs communs, qui peuvent s’énumérer comme suit : le nationalisme ; l’anticommunisme ; le protectionnisme, l’industrialisation par substitution aux importations et le dirigisme d’État, en matière économique ; le corporatisme ; la promotion d’une justice sociale avec redistribution des richesses et mise en place d’un vaste État-providence ; et, politiquement, le personnalisme, s’efforçant d’établir un rapport direct entre chef d’État et peuple, via un dense réseau de structures de base, et tendant à court-circuiter le parti et le parlement et à identifier le líder au peuple.
Le péronisme est considéré comme une idéologie paternaliste[1]. Certains chercheurs évaluent le péronisme comme un mélange de « travaillisme militant » et de « conservatisme traditionnel»[2]. Cependant, les partisans du péronisme le considèrent comme socialement progressiste.
L'opposition à la politique de Perón s'est retrouvée parmi tout le spectre politique argentin, cette opposition anti-péroniste s'est illustrée dans plusieurs tentatives de coups d'états.