Plestin-les-Grèves
commune française du département des Côtes-d'Armor / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Plestin-les-Grèves [plɛstɛ̃ le gʁɛv] est une commune bretonne, située en bordure de la Manche, dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne. Elle porte le nom d'un saint gallois, Gestin (Plou-Iestin).
Plestin-les-Grèves | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Lannion | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Lannion-Trégor Communauté | ||||
Maire Mandat |
Christian Jeffroy 2020-2026 |
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Code postal | 22310 | ||||
Code commune | 22194 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Plestinais | ||||
Population municipale |
3 635 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 105 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 39′ 28″ nord, 3° 37′ 47″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 127 m |
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Superficie | 34,52 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Lannion (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Plestin-les-Grèves (bureau centralisateur) |
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Législatives | 4e circonscription des Côtes-d'Armor | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Liens | |||||
Site web | https://www.plestinlesgreves.bzh/ | ||||
modifier |
Ses habitants sont les Plestinais et les Plestinaises.
Locquirec Finistère |
La Manche | La Manche |
Guimaëc Finistère |
Tréduder | |
Plouégat-Guérand Finistère |
Trémel | Plufur |
Situation
Plestin-les-Grèves est située à l'extrême nord-ouest des Côtes-d'Armor, à la frontière du Finistère, en bordure de Manche, et plus précisément de la baie de Lannion, à 15 km au sud-ouest de Lannion, à 17 km au nord-est de Morlaix et à 65 km au nord-ouest de Saint-Brieuc.
Les communes limitrophes sont Locquirec, Guimaëc, Plouégat-Guérand, Tréduder, Trémel, Plufur.
Le bourg de Plestin n'est pas en situation littorale (c'est d'ailleurs une caractéristique commune à de nombreuses paroisses anciennes de la région comme Guimaëc, Plougasnou, Ploumilliau, Ploulec'h, etc., probablement par crainte des pirates saxons les plous se sont établis à une certaine distance de la côte[1]) mais situé sur un plateau, à plus d'un kilomètre de la mer.
Le littoral plestinais, situé au sud de la baie de Lannion, se compose d'une côte à falaises échancrée de criques (Pointe de Plestin) et de la partie-ouest de la grève de Saint-Michel (dite Lieue de Grève). Le Grand-Rocher d'Ar-Maout y culmine à 84 m, ce site abritant une réserve de chauves-souris. À l'ouest, l'estuaire du Douron sert de limite communale et départementale, séparant Plestin-les-Grèves de Locquirec et les Côtes-d'Armor du Finistère.
C'est dans la décennie 1870 que la construction d'un pont sur le Douron à Toul-an-Héry fut demandée[2], mais ce pont n'était pas encore construit en 1902 puisque cette année-là le Conseil général des Côtes-du-Nord demande encore à celui du Finistère de participer à l'entretien du bac de Toul-an-Héry reliant les communes de Plestin et Locquirec[3]. Ce n'est qu'en 1936 que le pont fut construit[4].
De nombreux oiseaux marins vivent dans l'arrière-pays tels que les tadornes de belon, casarcas, aigrettes garzettes, hérons cendrés, martins pêcheurs et d'autres espèces limicoles. Les orchidées sauvages y sont présentes, en particulier l'Ophrys abeille et l'Anacamptis pyramidalis.
La commune possède une campagne assez étendue et vallonnée, qui culmine à 124 mètres d'altitude à l'est de Toul ar Roc'h, mais échancré par des vallées comme celle du Douron à l'ouest, et de son affluent le Dour Meur qui coule en totalité dans le finage communal ; le bourg est vers 45 mètres d'altitude et est très étiré en longueur le long de la RD 786, ancienne RN 786. Son habitat rural est dispersé en de nombreux hameaux, certains littoraux comme Saint-Efflamm et Toul-an-Héry, mais la plupart intérieurs comme Saint-Sébastien, Lissilouarn, Keramézou, Lanscolva, Sainte-Anne, Tossennou, etc., même ceux étant proches de la côte en étant séparé par des falaises comme Kercoz, Kerdéhoret, Trévroz, Kervigné, etc[5].
La grève de Saint-Michel ou « Lieue de Grève »
Soumise à d'importants prélèvements de sable, notamment pour des besoins agricoles, depuis des siècles, et poursuivis pendant longtemps en dépit des arrêtés d'interdiction pris dès la seconde moitié du XIXe siècle, le trait de côte de la « Lieue de Grève » a considérablement reculé. De nos jours, les dépôts abondants d'algues vertes provoquent des odeurs nauséabondes (marées vertes) en raison de leur décomposition et leur ramassage entraîne de gros frais[6].
- La grève de Saint-Michel
- ou « Lieue de Grève ».
- Lieue de Grève : à l'arrière-plan, les falaises de Trédrez-Locquémeau.
- Lieue de Grève : à droite Saint-Michel-en-Grève.
Corniche de Plestin
Entre l'estuaire du Douron, qui sépare Plestin-les-Grèves de Locquirec, et la « Lieue de Grève », la Corniche de Plestin, connue sous l'appellation touristique de Corniche de l'Armorique[7], alternent falaises et criques : ces paysages peuvent être découverts en empruntant le GR 34 ou encore en suivant le sentier de randonnée « Circuit des chapelles »[8].
- La pointe de Beg Douar.
- La pointe de Plestin.
- Les falaises entre Toull Kurun et Porz Mellec.
- La plage de Porz Mellec.
- Le sentier littoral près de Toull ar Vag.
- La grève des Curés ( à l'arrière-plan Locquirec).
Port de plaisance de Beg-Douar
Plestin-les-Grèves possède un petit port de plaisance (échouage) à Beg Douar qui peut recevoir 130 bateaux[9].
- Port de plaisance de Beg Douar.
- La jetée du port de plaisance.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat des Côtes-d'Armor.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[10]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[11]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[12].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 960 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lannion à 16 km à vol d'oiseau[13], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 929,5 mm[14],[15]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].
Typologie
Plestin-les-Grèves est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[17],[18],[19]. Elle appartient à l'unité urbaine de Plestin-les-Grèves, une agglomération inter-départementale regroupant deuxcommunes[20] et 5 047 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[21],[22].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lannion, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 40 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d'urbanisme s'y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[26],[27].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (37,6 %), terres arables (34,2 %), forêts (14,6 %), zones urbanisées (9,8 %), prairies (3,5 %), zones humides côtières (0,3 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Plegestin en 1086 et en 1163, Plestin en 1292 et en 1330, Ploegestin en 1481[29].
Plistin en breton moderne [30].
Le nom « Plestin » proviendrait de la contraction de « Ple Gestin » (la « paroisse de Gestin » en breton) ; selon l'hagiographie bretonne, saint Gestin était un homme pieux qui aurait vécu dans la région au VIe siècle, y aurait construit un oratoire, occupé ensuite également par saint Efflam en compagnie duquel il aurait un moment vécu[29].
Préhistoire
Un important dépôt (450 spécimens) de haches à douille armoricaines a été découvert en 1976 près du Rest-Menou[31].
Antiquité
Des débris de vases en terre, de poteries, de tuiles, des vestiges de peintures remontant à l'époque gallo-romaine furent trouvés en 1877 par un agriculteur dans un champ contigu aux dunes adossées à la falaise qui forme l'entrée du port de Toul-an-Héry[32].
Les thermes gallo-romains du Hogolo
Les thermes romains du Hogolo sont situés en bord de mer. Ils furent initialement découverts en 1892 par un cultivateur. Il fallut attendre 1938 pour que le colonel Pérès, conseiller municipal, entreprennent de véritables fouilles, qui se sont poursuivies jusqu'à révéler en 1981 un ensemble thermal d'époque romaine, construit au Ier siècle après J.-C., puis remaniés et agrandis par la suite. Le site est ouvert à la visite depuis 1992.
Le bâtiment se compose :
- de deux vestiaires
- d'un bain froid
- d'un bain tiède
- de deux bains chauds
- deux salles chaudes
- d'une remise
- d'une chaufferie dans la remise
- d'une chaufferie externe
- Vue d'ensemble des thermes gallo-romain du Hogolo.
- Fenêtre du bain froid.
- Dallage ornemental du bain froid.
- Hypocauste : système de chauffage par le sol.
Le sanctuaire gallo-romain de Kozh Iliz
Le sanctuaire était utilisé entre le Ier et le IIIe siècle après J.C.. Il se compose d'une aire sacrée rectangulaire entourée de murs à l'intérieur de laquelle est implanté le temple dont l'emprise au sol est de forme carrée.
Époque moderne
Les guerres de Religion
« Le troisième et septième jours de fut brûlée et ravagée la paroisse de Plestin par ceux du parti du roi. Et au réciproque le 21 du même mois de fut pareillement brûlée et ravagée la paroisse de Plouaret, Ploubezre et la ville de Lannion par ceux qui tenaient le parti du duc de Mercœur » a écrit le curé de Lanvellec[33].
La révolte des Bonnets rouges
Plestin est citée pour sa participation à la Révolte des Bonnets rouges survenue en 1675 en Bretagne. L'un de ses habitants fut "excepté" de l'amnistie royale de 1676[34].
Le XVIIIe siècle
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Plestin de fournir 60 hommes et de payer 393 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[35].
Révolution française
En , Augustin Marie Le Clech, né en 1738 à Plestin-les-Grèves et y étant prêtre réfractaire (dénoncé par le curé Rouat, lequel « fut très complaisant pour les révolutionnaires, prêta tous les serments qu'on lui demanda, livra l'argenterie, les vases sacrés et les ornements de son église, encouragea ses paroissiens à la spoliation dont il donnait l'exemple, se porta témoin contre son vicaire, l'abbé Clec'h, au Tribunal révolutionnaire, dit de salut public, à Brest, qui condamna à la peine capitale ce saint prêtre pour refus de prêter serment à la Constitution civile du clergé » est-il écrit dans le cahier de la paroisse de Plestin[36]) fut arrêté à Morlaix et guillotiné Place du Château à Brest le 13 messidor an II (), en même temps qu'Anne Leprince, veuve Le Blanc, âgée de 80 ans, et sa fille Anastasie, 36 ans (toutes deux originaires d'Acadie, mais domiciliées à Morlaix), qui l'avaient caché[37].
Le XIXe siècle
La découverte des reliques de saint Efflam
Le sont découvertes dans l'église Saint-Efflam les supposées reliques de saint Efflam.
L'abbé Tresvaux raconte les avoir trouvées sous une pierre plate située à trois pieds de profondeur, le tombeau étant ouvert en présence de nombreuses personnes dont plusieurs ecclésiastiques dont F. Nayrod, alors curé de Plestin, et personnalités civiles comme François Moriou, alors maire de Plestin, et d'autres. Le procès-verbal de la découverte énumère les débris d'ossements trouvés : « Une clavicule droite, plusieurs vertèbres tant cervicales que dorsales, un os du métatarse, deux du métacarpe, une phalange de la main, plusieurs fragments de côte, une portion du calcaneum, une portion de l'os occipital, un fragment de tête de tibia (...) ». Ces ossements furent reconnus pour être les reliques de saint Efflam[38].
La « Lieue de grève », un endroit longtemps mal famé
Selon Pitre-Chevalier « quand les paysans des Côtes-du-Nord traversent la lieu de grève de Saint-Michel, tant qu'ils aperçoivent le calvaire de granit qui s'y élève, ils disent : « La croix nous voit », et ils ne craignent pas que la marée les engloutisse[39].
Édouard Corbière décrit en ces termes la "Lieue de grève" en 1843 :
« Cette lieue de grève, presque toujours si déserte et d'un aspect si sauvage, fur autrefois un champ [endroit] fertile en aventures lamentables. Rarement les cavaliers qui s'exposaient à parcourir de nuit cette nouvelle Tauride réussissaient, dit-on, à se rendre d'une de ses extrémités à l'autre, sans être attaqués par des bandits incivilisés qui, sous des paquets de goémon ou des monticules de sable, se cachaient à la vigilance de la maréchaussée, pour mieux surprendre et dépouiller les voyageurs que leur amenait ce qu'ils appelaient, à leur manière, la Providence. (...) Les malheureux piétons osaient à peine s'aventurer sur cette arène sans cesse ouverte aux malfaiteurs dont la Bretagne était alors infestée. On assure même qu'à l'époque assez récente où les messageries traversaient encore la lieue de grève pour se rendre de Saint-Brieuc à Brest, ce n'était que sous bonne escorte que les voitures pouvaient espérer de franchir avec sécurité un défilé aussi dangereux[40]. »
Alexandre de Lavergne (1808-1879) a aussi décrit les voleurs de grand chemin qui sévissaient près du Grand Rocher dans son roman La Circassienne[41].
La croix de Mi-lieue qui avertissait les voyageurs traversant la grève de son danger à marée montante, a disparu à la suite du débarquement des troupes alliées en août 1944, une nouvelle croix étant édifiée à son emplacement en 1993 par le Centre Culturel.
- La plage de Saint-Efflam (photo prise du Grand Rocher, avant 1918).
- La « Lieue de grève » vue des environs de la chapelle Saint-Efflam.
- Le « Grand Rocher », qui domine la « Lieue de grève ».
Le « Grand Rocher », haut de 84 mètres, qui domine la « Lieue de grève », est un ancien oppidum, occupé maintes fois au fil des époques successives.
De nombreuses légendes en parlent, la plus connue étant celle de saint Efflam. Un cimetière gaulois y est découvert au XIXe siècle, mais détruit de 1839 à 1851. Ce cimetière aurait pu recouvrir un poste gallo-romain.
C'est un site naturel classé depuis 1936 et site départemental depuis 1982, abritant plus de 300 espèces végétales qui témoignent d'un passé agricole (talus empierrés) et de production forestière (boisement de pins : épicéa de Sitka, pin de Monterey, pin sylvestre). Des plantes calcicoles (Marjolaine, Sauge des prés, Troène, Orchidée pyramidale, Iris fétide, Ancolie, Ail des ours) témoignent de l'apport de sable riche en débris coquilliers calcaires exploité par les agriculteurs jusqu'en 1996 comme amendement calcaire.
Une grotte et un réseau de galeries, creusé par l’organisation Todt durant la Seconde Guerre mondiale, sont un lieu de refuge pour de nombreuses espèces de chauves-souris. On y trouve notamment le Grand Rhinolophe, le Petit Rhinolophe et le Murin à moustaches). Ce lieu a vu sa population de chauves-souris augmenter au fil des années : passant de 60 individus dans les années 90, à plus de 300 en 2011[42],[43],[44].
- Marjolaine.
- Sauge des prés.
- Troène.
- Orchidée pyramidale.
- Iris fétide.
- Ancolie.
- Ail des ours.
La traversée de l'estuaire du Douron
C'est dans la décennie 1870 que la construction d'un pont sur le Douron à Toul-an-Héry fut demandée[2], mais ce pont n'était pas encore construit en 1902 puisque cette année-là le Conseil général des Côtes-du-Nord demande encore à celui du Finistère de participer à l'entretien du bac de Toul-an-Héry reliant les communes de Plestin et Locquirec[3], assuré alors par le sieur Rolland, de Locquirec[45]. Une légende raconte que si le batelier était absent, il suffisait de s'asseoir sur une pierre et d'invoquer saint Vouga, on était alors transporté instantanément sur l'autre rive[46]. Franchir l'estuaire du Douron en bateau n'était pas sans risques : ainsi le , un instituteur de Locquirec, Hervé Prigent, se noya en face de Toul-an-Héry alors qu'avec sa femme, il cherchait à rejoindre Plestin, un coup de vent ayant fait chavirer son embarcation[47]. Le passage à gué du Douron était la seule solution à marée basse lorsque le bac ne pouvait naviguer, mais ce n'était pas sans risques : ainsi le un homme se noya, emporté par le flot, alors qu'il tentait de passer à gué[48]. Ce n'est qu'en 1936 que le pont fut construit[4].
Le port de Toul-an-Héry
En 1883, le petit port de Toul-an-Héry fait l'objet de travaux d'aménagement, en particulier de prolongement de sa jetée, réalisée en granite de l'Île-Grande, de préférence à la pierre de Locquirec, pour en accroître la solidité[49].
Le , le dundee Jeanne, dont l'armateur était Mahé, de Plestin, qui venait juste de quitter le port de Toul-an-Héry avec un chargement d'avoine, fut drossé à la côte sur des rochers de Locquirec et totalement démoli par les vagues ; l'équipage parvint à se sauver[50].
Les courses de chevaux de Saint-Efflam
Les courses de chevaux de Saint-Efflam furent organisées sur la Lieue de grève à partir de 1828, à l'initiative du marquis de Kergariou, éleveur qui vivait au château de Coatilliou en Ploubezre. Dans la première moitié du XXe siècle des trains spéciaux étaient affrétés depuis Morlaix et Lannion. Elles avaient lieu le week-end de la Pentecôte : sept courses étaient organisées sur deux jours, quatre de trot et trois de galop[51].
En 1874, une pétition signée par des habitants de Trémel, Plestin et Plufur demande à l'Assemblée nationale de mette fin au régime provisoire des débuts de la Troisième République et de rétablir la monarchie légitime[52].
Le XXe siècle
Les guerres du XXe siècle
Le monument aux morts porte les noms de 251 soldats morts pour la Patrie[53] :
- 201 sont morts durant la Première Guerre mondiale ;
- 48 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale ;
- 2 sont morts durant la guerre d'Indochine.
Les voies ferrées
Une voie ferrée des Chemins de fer départementaux du Finistère allant de Morlaix à Plestin est inaugurée le ; elle est prolongée par une voie ferrée du réseau des Chemins de fer des Côtes-du-Nord allant de Plestin à Lannion inaugurée le ; les deux lignes sont exploitées par la compagnie des Chemins de fer armoricains. Le service voyageurs est fermé en 1934 et la ligne est totalement fermée le .
- Le bourg breton de Plestin (dessin de Théophile Alexandre Steinlen, 1902).
- L'ancienne voie ferrée allant vers Lannion : passerelle à Saint-Efflam.
Le tracé de cette ligne ferroviaire longeait la Lieue de Grève et empruntait les passerelles de Saint-Efflam, désormais utilisées par un sentier de randonnée. Son tracé fut à l'époque contesté, accusé de défigurer le paysage de la « Lieue de Grève » :
« Entre Lannion et Locquirec s'éploie, de Saint-Michel-en-Grève à Saint-Efflam, une des plus belles de nos baies bretonnes qu'au long du dernier flot borde une route (...) largement ouverte au vent (...). Mais pour mettre en valeur les stations naissantes de cette région, on a songé à y amener de Lannion un chemin de fer à voie étroite et, pour préserver cette ligne, on a entrepris d'élever, entre route et grève, une muraille de deux mètres de hauteur. De telle sorte que le piéton aura là désormais la vue qu'il trouverait à flâner au creux du fossé des fortifications[54]. »
Le , les cadavres de deux marins « nègres » [c'est le vocabulaire utilisé à l'époque] sont trouvés à bord d'une baleinière portant le nom de Liverpool en baie de Locquirec. Ils furent inhumés au cimetière de Plestin-les-Grèves[55].
L'Entre-deux-guerres
En , le débarquement d'armes de Plestin (des armes fournies par les Allemands à des séparatistes bretons et transportées à bord du thonier Gwalarn) a en fait eu lieu à Locquirec sur la plage des Sables Blancs, mais fut préparé par un groupe de jeunes militants nationalistes bretons regroupés sous couvert d'un camp de jeunesse organisé sur la « Lieue de Grève ».
La Seconde Guerre mondiale
Trois aviateurs anglais, qui avaient dû atterrir en catastrophe (le réservoir de leur avion était percé) une nuit de sur la « Lieue de grève », furent cachés par Anne Leduc[56] qui habitait Saint-Efflam, et par Marie Anne d'Affray de La Monnaye[57], puis en plusieurs autres lieux, avant d'être conduits à Nantes par Jean-Baptiste Legeay pour y rejoindre une filière d'évasion[58].
Un maquis FTP, nommé War Zao ("Debout!"), s'est développé à Plestin-les-Grèves, plastiquant notamment deux cafés fréquentés par les troupes allemandes le dans le bourg de Plestin-les-Grèves (en représailles, les Allemands bombardèrent l'église de Plestin-les-Grèves)[59]. Le monument aux morts de la résistance à Plestin-les-Grèves porte 35 noms[60]. Une plaque commémorative située sur le blockhaus du Grand-Rocher à Saint-Efflam porte les noms de 7 résistants natifs de l'Île-Grande victimes de l'explosion d'un obus dans le blockhaus du Grand Rocher le [61].
Une expérimentation d'enseignement du breton dans une école privée est menée par Yann Kerlann à partir de , mais son existence sera éphémère : deux ans[62]. Son école était partiellement fréquentée par des enfants de collaborateurs et même de pro-nazis, et subventionnée par eux[63].
Les troupes d'occupation commettent plusieurs exactions dans la ville. Le , les Allemands tuent Isidore Tanguy, qui transportait, après l'heure du couvre-feu, les victimes d'un accident d'automobile. Dans la nuit qui suit, les Allemands font sauter à l'aide de mines une partie de l'église paroissiale, car ils suspectaient que des résistants s'y fussent réfugiés[64].
La libération intervient le , un débarquement anglo-américain[65] de péniches LST[66] est effectué sur la plage de Saint-Efflam et Saint-Michel-en-Grève pour ravitailler en carburant l'armée du général Patton qui progressait vers Brest et dont l'avant-garde risquait de se trouver à court d'essence (la « Lieue de grève » avait été déminée les jours précédents par un détachement américain). Ils sont accueillis par les habitants du village et les résistants de Plestin. Ces débarquements de carburant se poursuivront jusqu'au [67].