Savoie (département)
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Cet article concerne le département français. Pour le conseil départemental, voir conseil départemental de la Savoie. Pour la région historique française dans les Alpes du Nord, voir Savoie. Pour les autres significations, voir Savoie (homonymie).
La Savoie (/sa.vwa/[2], en arpitan savoyard : Savouè[3]) est un département français de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont le chef-lieu est la ville de Chambéry. Ses habitants sont connus sous le nom de Savoyards. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 73.
Savoie | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Création du département | (163 ans) |
Chef-lieu (Préfecture) |
Chambéry |
Sous-préfectures | Albertville Saint-Jean-de-Maurienne |
Président du conseil départemental |
Hervé Gaymard (LR) |
Préfet | François Ravier[1] |
Code Insee | 73 |
Code ISO 3166-2 | FR-73 |
Démographie | |
Gentilé | Savoyards |
Population | 442 468 hab. (2021) |
Densité | 73 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 35′ 00″ nord, 6° 20′ 00″ est |
Superficie | 6 028 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 3 |
Circonscriptions législatives | 4 |
Cantons | 19 |
Intercommunalités | 17 |
Communes | 273 |
Liens | |
Site web | savoie.fr |
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Le département de la Savoie est le second plus montagneux de France, après le département des Hautes-Alpes, avec près de 90 % de son territoire situé en zone de montagne. Il s'agit principalement du massif Alpes, mais aussi dans une moindre mesure du massif du Jura à l'ouest. Les vestiges des premières civilisations humaines en Savoie remontent à la période du Néolithique, soit entre 9000 et 3300 avant notre ère. Elle est ensuite tour à tour peuplée par des tribus celtes, les Romains, les Burgondes, avant de faire partie intégrante du comté de Savoie durant le Moyen Âge, du duché de Savoie à partir de 1416 et du royaume de Sardaigne à partir de 1718. Après diverses périodes d'entente et de rivalité avec le royaume de France voisin, la Savoie est une première fois annexée à la France révolutionnaire de 1792 jusqu'à la fin du Ier Empire en 1815. Elle revient alors à la maison de Savoie et le reste jusqu'au , jour de la signature du traité de Turin entérinant l'annexion définitive de la Savoie à la France. À la suite d'un référendum d'avril apportant une large majorité en faveur du rattachement, elle est officiellement intégrée à la France le ; les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie sont créés le lendemain, le .
En 2021, le département comptait 442 468 habitants, en augmentation constante du fait de ses soldes naturel et migratoire positifs. Lors de la période hivernale, sa population peut doubler ; ceci s'explique par le développement des sports d'hiver, la Savoie étant avec ses soixante stations de sports d'hiver le département le plus équipé de France. La plupart de ces stations étant de renommée internationale, elles attirent des touristes et vacanciers venus du monde entier, et le chiffre d'affaires généré par le tourisme est estimé à environ 50 % du produit intérieur brut départemental annuel. Celui-ci ne représente en valeur qu'une infime part du PIB rhônalpin, mais, rapporté à son nombre d'habitants, celui-ci s'élève à 24 100 euros par habitant, hissant alors la Savoie à la 2e place régionale, et à la 8e place au niveau national hors agglomération parisienne et ville de Lyon[4].
En dehors du tourisme, le secteur des services est également celui contribuant le plus au PIB savoyard. L'agriculture et l'industrie ont donc une importance moindre, mais possèdent malgré tout certaines activités contribuant à la notoriété de la Savoie et de sa production : notamment par la viticulture, les fromages et la charcuterie pour l'agriculture (prenant part à l'ensemble de la gastronomie savoyarde), et la métallurgie, l'hydroélectricité ou la fabrication de denrées alimentaires, tels les crozets, pour l'industrie.
Enfin, le département de la Savoie possède un patrimoine architectural et culturel important, de par la diversité des civilisations qui l'occupent au cours du temps. Au , la Savoie compte 214 protections au titre des monuments historiques, parmi lesquels 90 classements et 124 inscriptions. Ces monuments couvrent toutes les époques : le cercle de pierres de Séez datant du Néolithique, l'arc de Campanus d'Aix-les-Bains de conception romaine, la colonne féodale d'Aigueblanche (Moyen Âge), ou encore l'ancienne entrée du tunnel ferroviaire du Fréjus (XIXe siècle). Avec ses 25 protections, la ville de Chambéry, capitale historique de la Savoie, en accueille à elle seule 12 %.
Situation
La Savoie fait partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Son territoire s'étend sur une superficie totale de 6 028,25 km2, soit 602 825 hectares et 14 % de la région[5]. Elle est limitrophe des départements de la Haute-Savoie au nord, de l'Ain à l'ouest, de l'Isère au sud-ouest, et des Hautes-Alpes au sud. L'est de la Savoie est pour sa part limitrophe avec les vallées de Suse et d'Aoste en Italie.
Le département comprend 554 100 hectares situés en zone de montagne, soit 88.4 % de sa superficie[6], ce qui en fait le deuxième département le plus montagneux de France après les Hautes-Alpes dont le territoire est entièrement situé en zone de montagne[7]. Son point le plus bas est à Saint-Genix-sur-Guiers (208 mètres) et son point culminant à 3 855 mètres pour la Grande Casse en Vanoise, soit un dénivelé de plus de 3 600 mètres et une altitude moyenne de 1 500 mètres[6].
La grande majorité des massifs de la Savoie sont des massifs alpins, parmi lesquels les massifs des Bauges, de la Chartreuse, du Beaufortain, du Mont-Blanc (sud-ouest), de la Lauzière, de la Vanoise, des Cerces, du Mont-Cenis, des Arves, et une partie de la chaîne de Belledonne. À ces massifs s'ajoute également la partie la plus méridionale du Jura, situé à l'ouest du département dans l'Avant-pays savoyard et formé principalement par le mont du Chat, la chaîne de l'Épine et le massif de la Chambotte.
Son découpage géographique suit par ailleurs le plus souvent les massifs montagneux. C'est le cas à l'est avec l'Italie, séparée de la France par les aiguilles et les grands cols tels le Mont-Cenis et le Petit Saint-Bernard, mais également avec les Hautes-Alpes au sud, joignable par le col du Galibier, et la partie nord-est de la Haute-Savoie où la limite longe la chaîne des Aravis (limite au col des Aravis) et certains sommets des Bauges. C'est enfin aussi le cas avec l'Isère, séparée par la chaîne de Belledonne. Du côté de l'Ain, le Rhône marque la limite sur près de 50 kilomètres, de la confluence avec le Fier près de Seyssel aux environs de Saint-Genix-sur-Guiers. Pour les limites en plaine, celles-ci peuvent s'inspirer des limites historiques de la Savoie (par exemple celle avec la province du Dauphiné, au niveau du mont Granier) ou le plus souvent d'autres cours d'eau (comme le Guiers de l'Avant-Pays savoyard à la Chartreuse).
En ce qui concerne l'hydrographie, le département est traversé d'est en ouest par l'Isère (286,1 km jusqu'au Rhône) et l'Arc (127,5 km), qui prennent leur source près du col de l'Iseran. L'Isère descend la vallée de la Tarentaise et l'Arc celle de la Maurienne après laquelle il rejoint l'Isère au niveau de la combe de Savoie. Ce sont les deux seuls cours d'eau de plus de 100 km en Savoie mais la longueur totale des cours d'eau dans le département s'établit à 2 200 km[6]. Ses deux principales étendues d'eau sont le lac du Bourget (de 44,5 km2, le plus grand et le plus profond lac naturel d'origine glaciaire français situé exclusivement en France) et le lac d'Aiguebelette (5,45 km2), l'un des moins pollués de France en raison d'un arrêté préfectoral de 1976 interdisant l'usage de bateaux à moteur thermique (à l'exception des services de secours) sur le lac[8]. L'eau représente un total de 12 569 hectares, dont 8 000 de lacs.
La forêt et les surfaces agricoles représentent respectivement 193 500 et 190 000 hectares, soit un tiers du département pour chaque[6], suivies par les glaciers et les roches avec 22,75 %[9].
Le chef-lieu de commune le plus bas est celui de Saint-Genix-sur-Guiers (208 m) et le plus haut celui de Tignes (2 600 m).
- Vue de Vimines depuis Saint-Cassin, dans l'ouest.
- Arith depuis la montagne de Bange, au nord-ouest.
- Montagnes près de Tignes, à l'est.
- Massif des Cerces enneigé vers l'Italie au sud-est.
Géologie
La Savoie est comprise dans le domaine géologique alpin, à l'est du rift ouest-européen. Ses grandes unités géologiques sont globalement accolées et parallèles les unes aux autres selon un axe nord-sud ou nord-est — sud-ouest. D'ouest en est, ces unités sont celles de la couverture plissée du massif du Jura, des zones déprimées, de la couverture des massifs cristallins externes, au sein desquels se trouvent ces derniers, des massifs cristallins de la Vanoise et des nappes de schistes lustrés. Dans ces deux dernières unités se trouvent également quelques zones de massifs cristallins internes[10].
La couverture plissée du Jura s'étend en Chautagne et sur l'Avant-Pays savoyard à l'exception de la zone de confluence du Guiers et du Rhône qui constitue une courte zone déprimée. Une plus grosse zone déprimée est celle longeant le Jura et le massif des Bauges dans la cluse de Chambéry en remontant par Aix-les-Bains jusqu'à l'Albanais. Cette zone est issue d'un remblaiement datant du Miocène, souvent recouverts par des dépôts morainiques datant de la glaciation de Würm. La couverture des massifs cristallins externes couvre pour sa part les massifs des Bauges, de la Chartreuse, la combe de Savoie, le val d'Arly et une partie de la Maurienne et de la Tarentaise (jusqu'à Saint-Jean-de-Maurienne et Moûtiers). Au sein de cette couverture s'étendent les massifs cristallins que sont les massifs de Belledonne, de la Lauzière et d'une grande partie du Beaufortain. Puis un premier front de chevauchement sépare ces unités de l'ouest du département avec celle des massifs cristallins de la Vanoise. Après un second chevauchement, l'extrême est du département est constitué pour sa part du socle cristallin d'Ambin dans la zone ouest du massif du mont Cenis et de nappes de schistes lustrés et d'ophiolites (Haute-Maurienne et Haute-Tarentaise). Sur ces deux dernières unités existent de courtes unités de massifs cristallins internes.
Le département de la Savoie a en outre la particularité d'être situé sur cinq provinces géologiques européennes (découpage établi par l'USGS), dont quatre possédant un point commun à l'ouest du département. Ces provinces géologiques sont, en termes anglais, celles de Bresse Depression (4054) présente au sud de l'Avant-pays, de Jura (4052) au nord et en Chautagne, de Molasse Basin (4049) au niveau de l'Albanais, de Lion-Camargue (4056) sur la partie alpine occidentale du département, et enfin celle de Alps (4051) sur les massifs alpins de l'est du département[11].
Pour ce qui concerne les risques sismiques, selon le zonage sismique entré en vigueur le 1er mai 2011, le département de la Savoie possède une grande moitié ouest de son territoire (incluant Chambéry, Aix-les-Bains et Albertville notamment) en risque « moyen » (accélération > 1,6 m/s2), et l'autre grande partie est (incluant notamment Moûtiers) en risque « modéré » (accélération > 1,1 m/s2). La limite entre ces deux zones se situe sur un axe s'étendant du Beaufortain à Saint-Jean-de-Maurienne[12]. Une troisième zone en risque moyen se situe en Haute Maurienne dans le massif du Mont-Cenis. De manière générale, le massif alpin français est situé en zonage modéré ou moyen (cf. zonage sismique 2011).
Climat
La Savoie a une altitude moyenne qui avoisine les 1 500 m et est donc soumise à un climat montagnard. La description du climat de la Savoie reste malgré tout complexe : ce département est soumis à la fois à des influences océaniques (apportant des perturbations), continentales (froid l'hiver, chaud l'été) et méditerranéennes (vagues de chaleur et sécheresses en été), auxquelles s'ajoute la présence du relief qui introduit alors une différenciation spatiale à l'origine de nombreux climats locaux et de microclimats (en fonction de l'altitude et des formes de relief : cuvettes, versants exposés…). La Savoie connaît également la présence de « retours d'est » provoquant de grosses chutes de neige en hiver sur l'est du département et des effets de foehn comme la Lombarde (vent d'est, appelée aussi parfois lombarde foehnée[13]) au Mont-Cenis.
Les précipitations sont satisfaisantes et la Savoie ne fait pas partie des départements qui souffrent le plus du manque d'eau lors de canicules. Les records de précipitations survenus entre 1958 et 2011 sont au nombre de 21 pour les cas de précipitations de plus de 100 mm par jour de pluie, avec un record de 165,8 mm tombés en une journée à Verrens-Arvey en 1983[14].
Pour autant, à l'inverse des Bauges et de la Chartreuse souvent soumises aux perturbations d'ouest et aux orages, certaines zones du département ont un climat plus chaud, plus ensoleillé et moins soumis aux précipitations, comme la vallée de la Maurienne. À cet égard, la commune d'Avrieux en Haute-Maurienne est réputée pour être un pôle de sécheresse en son chef-lieu (environ 1 100 m) avec des précipitations moyennes annuelles inférieures à 521 mm. Les hauteurs de la commune sont malgré tout beaucoup mieux arrosées (altitude maximale de 3 506 m) notamment du fait des retours d'est[15], mais les niveaux de précipitations globaux restent en deçà de ceux de communes d'autres vallées moins affectées par le manque de précipitations. Plus globalement, la Savoie possède un climat bien plus chaud et un relief bien plus sec que la Haute-Savoie, davantage soumise au climat océanique lui apportant neige et végétation[16].
La Savoie détenant plusieurs sommets de plus de 3 000 mètres (36 au-delà de 3 500 m[17]), elle possède ainsi un étage nival et donc des neiges persistantes, parmi lesquelles des glaciers. Les grands cols routiers, parmi lesquels le Galibier, l'Iseran ou le Petit Saint-Bernard, sont fermés plusieurs mois durant l'hiver en raison de l'impraticabilité due à la neige abondante.
Avec le changement climatique, on assiste depuis les années 1950 (début des mesures météorologiques) à une augmentation des températures moyennes hivernales, printanières et estivales, et à une baisse des cumuls de neige. En ce qui concerne les quantités de précipitations, la Savoie demeure globalement un château d'eau[18]. Toutefois, les sécheresses des années 2003 à 2006 ont provoqué un tarissement des sources et une tension sur le partage de l'eau en montagne entre EDF, l'enneigement artificiel (canons à neige), le tourisme hivernal, l'alimentation en eau potable et l'agriculture. En Haute-Maurienne, vallée déjà particulièrement sèche, l'agriculture a souffert du manque d'eau, ce qui a réduit la production du Beaufort[19].
Les catastrophes naturelles les plus fréquentes sont les avalanches, qui concernent 53 communes, les glissements de terrain et les éboulements (211 communes concernées). Les risques naturels concernant les 273 communes du département sont les retraits/gonflements des sols argileux et les séismes[20]. La Savoie a longtemps été soumise à des crues torrentielles dues à des précipitations exceptionnelles conduisant au débordement des cours d'eau, comme l'Arc en dont les eaux se sont élevées de plus de 3 mètres et dont le débit, habituellement de 150 m3/s, a été quintuplé[21]. En , c'est une grande partie du bassin versant du lac du Bourget qui a conduit à l'inondation d'Aix-les-Bains. Depuis lors, les pouvoirs publics ont instauré cinq Plans de prévention des risques inondation (PPRI) et des Atlas de zones inondables (AZI) pour prévenir au mieux ces risques[22].
Période de 1971 à 2008 | Chambéry et Aix-les-Bains | Bourg-Saint-Maurice | |||||||||||
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Températures moyennes minimales | 2,2 °C | 0,6 °C | |||||||||||
Températures moyennes maximales | 20,4 °C | 18,6 °C | |||||||||||
Précipitations moyennes | 1 296,8 mm | 985,1 mm | |||||||||||
Ensoleillement moyen | 1 834,1 h | 1 957 h | |||||||||||
Record de températures Minimale / Maximale |
−19 °C (07/01/1985) / 38,8 °C (11/08/2003) |
−21,3 °C (06/01/1985) / 38,4 °C (31/07/1983) | |||||||||||
Source : Fiches climatologiques de Météo-France[23] |
Voies de communication et transport
Voies routières
Au , la Savoie comprend un réseau routier d'une longueur totale de 8 078 km. Plus de la moitié sont des routes communales totalisant 4 697 km, suivies par les routes départementales avec 3 152 km. Arrivent ensuite les 163 km d'autoroutes puis les 72 km de routes nationales. La faible proportion de ces dernières résulte du transfert des principaux tronçons de RN au profit des départements par une réforme de 2005. Avant cette date, le département comptait alors 397 km de routes nationales et 2 825 km de routes départementales[24].
De par la longueur de son réseau, la Savoie est classée au 72e rang national sur 96 départements métropolitains, 84e quant à sa densité, de 1,4 km de route par km2 de territoire. Ceci s'explique là encore par la présence de zones de montagne et notamment de haute-montagne sur lesquelles construire des routes est difficile mais aussi peu utile dans la mesure où plusieurs hectares de ces zones ne regroupent aucune habitation. Plus de 1 000 km de routes sont situées au-dessus de 1 000 m, dont 875 km de routes départementales.
La Savoie recense quelques axes majeurs que sont la desserte des deux principales vallées alpines de la Tarentaise et de la Maurienne. La plus longue route est l'ancienne route nationale 6, devenue « route départementale 1006 ». Pénétrant en Savoie par l'ouest au Pont-de-Beauvoisin, elle traverse l'Avant-pays par les Échelles, contourne le centre de Chambéry, longe la combe de Savoie et dessert toute la Maurienne ainsi qu'une partie de la Haute-Maurienne jusqu'au col du Mont-Cenis (2 083 m) et la frontière avec l'Italie en redescendant dans le val de Suse.
Un autre axe majeur est la route nationale 90, conservée par l'État entre Albertville et Bourg-Saint-Maurice, desservant ainsi toute la vallée de la Tarentaise. Toujours au départ d'Albertville, la RD 1212, anciennement route nationale 212, relie pour sa part Ugine et le val d'Arly jusque vers Megève en Haute-Savoie. Enfin la RD 1201, anciennement route nationale 201, relie directement Chambéry à Aix-les-Bains avant de continuer vers Annecy, préfecture de Haute-Savoie. Une portion de cette route est demeurée néanmoins route nationale 201, sur une dizaine de kilomètres au niveau du bassin chambérien. Il s'agit d'une 2 × 3 voies également appelée « voie rapide urbaine » (VRU), gratuite et reliée aux deux principales autoroutes du département : l'A43 et l'A41.
Le réseau autoroutier en Savoie y est par ailleurs moyennement développé. Toutes les autoroutes et routes à chaussées séparées de type autoroutier suivent les vallées. Ainsi, l'A43 qui relie Lyon à Chambéry, remonte la vallée la vallée de la Maurienne jusqu'au tunnel du Fréjus à la frontière italienne et permet de traverser le département d'ouest en est. Une autre autoroute, l'A41, permet de descendre vers le sud de la France par Grenoble, ou de monter au nord vers Annecy par Aix-les-Bains. Enfin l'A430 prolonge l'A43 avant la Maurienne pour relier Albertville.
Le réseau routier savoyard comporte plus de 3 600 ouvrages d'art[25], en particulier des tunnels, des ponts, des murs ou des paravalanches. Il comporte en outre plus d'une cinquantaine de cols[26] dont sept situés au-dessus de 2 000 mètres. Pour autant, le taux d'accidentalité y est parmi les plus faibles de France[27] (83e rang sur 96 en 2009).
Transport ferroviaire
Le département de la Savoie bénéficie d'un transport ferroviaire de voyageurs et de marchandises relativement important. Ce dernier comporte en effet pas moins de cinq lignes différentes :
- la ligne de Culoz à Modane (frontière), dite aussi « ligne de la Maurienne », est la principale ligne ferroviaire du département, dans lequel elle est quasi exclusivement située (hormis la portion de 1 km allant du Rhône à Culoz, située dans l'Ain). 135 km de double voie électrifiée traversent donc le département du nord-ouest au sud-est en passant par Aix-les-Bains, Chambéry et la Maurienne. Modane est sa dernière ville desservie avant le passage dans le tunnel ferroviaire du Fréjus conduisant en Italie ;
- la ligne de Saint-Pierre-d'Albigny à Bourg-Saint-Maurice, ou « ligne de la Tarentaise », se détache de la précédente dans la combe de Savoie, entre Chambéry et Albertville. Cette ligne à voie unique électrifiée dessert toute la vallée de la Tarentaise d'Albertville à Bourg-Saint-Maurice via Moûtiers, et donc les principaux domaines skiables du département ;
- la ligne d'Aix-les-Bains-Le Revard à Annemasse, voie unique électrifiée, relie les chefs-lieux de la Savoie et de la Haute-Savoie, Chambéry et Annecy à partir d'Aix-les-Bains ;
- la ligne de Grenoble à Montmélian, à double voie électrifiée (depuis 2013), se détache de la ligne de la Maurienne à Montmélian et joint Grenoble (Isère) par la vallée du Grésivaudan. Mais sa longueur est de moins de 10 kilomètres sur le territoire du département. Elle est le prolongement logique de la précédente, descendant la vallée de l'Isère vers Grenoble ;
- la ligne de Saint-André-le-Gaz à Chambéry, voie unique électrifiée, est une ligne ayant un but de desserte locale de l'Avant-pays savoyard uniquement. Mais, reliée à la ligne à double voie de Grenoble vers Lyon à partir de Saint-André-le-Gaz (Isère), elle est donc aussi principalement utilisée sur les liaisons de la Savoie vers Lyon.
Au total, la Savoie compte 270 km de voies ferrées, desservant un total de 28 gares ferroviaires. Les lignes d'Aix-les-Bains-Le Revard à Annemasse, de Culoz à Modane entre Aix-les-Bains et Montmélian et de Grenoble à Montmélian forment une partie de la ligne du Sillon Alpin, reliant Genève (Suisse) à Grenoble puis Valence, et actuellement desservie par des TER Rhône-Alpes.
En 2005, le trafic s'est élevé à 6 263 887 voyageurs, ce qui sur deux ans représentait une hausse d'environ 9,4 %. Mais ce nombre prend aussi en compte le trafic hors gares de Savoie. Le trafic annuel entre gares savoyardes pour 2007 ne s'est élevé pour sa part qu'à 1 390 609 voyageurs, soit 0,5 % d'augmentation par rapport à 2006. Cet important écart s'explique par le nombre très important de touristes et de vacanciers venant l'hiver en Savoie par train au départ de grandes métropoles européennes comme Paris, Lille, Londres, Lyon ou Bruxelles[28].
Le transport de voyageurs en Savoie s'organise autour du TER Rhône-Alpes, du TGV et de quelques Intercités de nuit. Les liaisons TER internes à la Savoie sont celles de Chambéry à Modane ou à Bourg-Saint-Maurice. Toutes les autres liaisons concernent des villes d'autres départements, notamment Lyon, Grenoble, Annecy, Genève ou Valence. Du côté des TGV, Chambéry, Aix-les-Bains et Modane sont desservies directement depuis et vers Paris toute l'année, et la vallée de la Tarentaise est desservie durant la période hivernale.
Pour ce qui concerne les marchandises, 6,6 millions de tonnes de fret ont transité en 2007 par le tunnel ferroviaire du Fréjus[28]. Un projet de ferroutage, appelé « autoroute ferroviaire alpine », existe sur la ligne de la Maurienne entre Aiton (Savoie) et Orbassano (Italie), et utilise des wagons de type Modalohr. Malgré quelques baisses d'activité, cette liaison de 175 km entre la France et l'Italie a vu franchi le seuil de 100 000 camions transportés en , avec un taux de remplissage restant relativement élevé[29].
Quelques anciennes lignes de desserte locale sont déclassées. Il s'agit par exemple de la ligne d'Annecy à Albertville, partiellement fermée et déposée d'Ugine jusqu'à la Haute-Savoie, le tronçon d'Ugine à Albertville ne restant ouvert qu'au service marchandises. Une autre ligne, le Chemin de fer du Mont-Cenis, long de 77 km, a également existé au-delà de Modane, jusqu'à Suse en Italie, par le col du Mont-Cenis.
Transports aériens
Le transport aérien au niveau départemental est en constante augmentation. L'aéroport de Chambéry-Savoie[30], géré par le conseil départemental, est implanté entre Chambéry et Aix-les-Bains, à Voglans, à quelques mètres de la rive sud du lac du Bourget. Il dessert le Royaume-Uni et les Pays-Bas[31]. À cela s'ajoutent de nombreuses lignes hivernales en raison de la proximité des stations de sport d'hiver. Trois compagnies à bas prix proposent des vols réguliers. L'aéroport Chambéry - Savoie totalise à lui seul, pour l'année 2005, 9 844 passagers vols d'affaires, 194 435 passagers commerciaux dont 21 390 passagers vols réguliers. En 2008, ce furent 270 632 passagers qui ont transité par l'aéroport, soit 16,7 % de plus par rapport à 2007. Autre évolution notable : le nombre de passagers des vols charters s'est stabilisé tandis que celui des vols réguliers a augmenté de 53,7 %. En outre, l'activité charters neige a représenté 178 926 passagers pour la saison hivernale 2010-2011[32].
Il est aujourd'hui estimé que de mi-décembre à mi-avril, l'aéroport voit transiter jusqu'à 12 000 passagers le samedi, et 6 000 le dimanche. Parmi eux, 80 % de Britanniques[33].
Deux autres aérodromes sont également implantés en Savoie :
- l'aérodrome de Chambéry - Challes-les-Eaux de taille modeste. Il est essentiellement spécialisé dans la pratique du planeur ;
- l'aérodrome d'Albertville de plus petite taille, où est notamment basé le Secours aérien français (SAF).
Il existe également deux altisurfaces dans les stations de ski : les altiports de Courchevel et de Méribel.
Transports départementaux
Depuis le , le réseau interurbain du département, Belle Savoie Express, est géré par la région Auvergne-Rhône-Alpes. 7 lignes régulières sont en service toute l’année, auxquelles s’ajoutent 21 lignes touristiques ne circulant qu’en hiver ou en été pour relier les gares ferroviaires ou routières du département aux stations de sports d’hiver de Maurienne et de Tarentaise[34].
Les grandes intercommunalités savoyardes disposent de transports urbains : Chambéry avec les Synchro Bus, Aix-les-Bains avec Ondéa, Albertville et les Transports Région Arlysère, Saint-Jean-de-Maurienne avec les Cœur de Maurienne Arvan Bus,... En hiver, le nombre de bus urbains dans le département est augmenté, avec la mise en place de nombreux skibus.
Enfin, la Savoie et la Haute-Savoie ont lancé le projet du site « Mobi Savoie », conçu pour préparer tout voyage dans l'un ou les deux départements quel que soit le mode de transport choisi[35].
Autres moyens de transports
La Savoie ne connaît pas de transport maritime ni de véritable transport fluvial : aucune des deux principales rivières du département ne peut servir de moyen de transport du fait de leur aspect torrentiel. En revanche, le canal de Savières reliant le lac du Bourget au Rhône peut être remonté par des bateaux touristiques ou de plaisance.
En ce qui concerne le cyclisme et le cyclotourisme, le département comporte 43 km de voies vertes (moyens de transports motorisés interdits) et 180 km de bandes cyclables le long des routes départementales. L'agglomération de Chambéry métropole à elle seule compte pour sa part 60 km de pistes cyclables[36].
Aucune ville du département ne possède de tramway. En revanche le funiculaire Les Arcs' Express relie sur près de 3 km la gare de Bourg-Saint-Maurice à la station des Arcs à 1 625 m. À noter également la présence de la télécabine d'Orelle près de Modane, longue de 5 km et permettant de rejoindre la station de Val Thorens située dans la vallée voisine de Belleville.
Le nom Savoie provient de l'ancien territoire Sapaudie (en latin sapaudia, vers 354 : Unde per Sapaudiam fertur (Rhodanus) et Sequanos chez Ammien Marcellin, lib. XI, cap. XI), qui signifierait le « (pays des) sapins » ou le « (pays couvert de) sapins » (du gaulois sapo : sapin). Le nom aurait ensuite dérivé en Sabaudia, Sabogla, Saboia, Savogia et enfin Savoie[37]. Il est fait mention à la fin du IVe siècle de la Sapaudia dans les Res Gestae d'Ammien Marcellin en 369[38], puis au Ve siècle dans la Notitia Dignitatum (deux mentions)[39] et la Chronica Gallica de 511. Il faut néanmoins attendre le XIIe siècle pour que Sabaudia ou Sabauda désigne le domaine de la famille princière de Savoie[40].
Contrairement à la majorité des autres départements français, le département de la Savoie a conservé sa dénomination historique et n'a pas été nommé selon la géographie des lieux. Cela s'explique par la création tardive du département, en 1860. À cette époque, la volonté post-révolutionnaire d'oublier l'ancien découpage par province de l'Ancien Régime n'était plus aussi forte que peu après la Révolution française en 1789[41].