Utilisateur:Bruno RACINE/Brouillon
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L’Association Française pour le Développement de l’Enseignement Technique (AFDET), fondée en 1902 à Paris et disposant de la reconnaissance d’utilité publique par décret du 22 janvier 1936, a pour objectif, aux termes de ses statuts, la valorisation et le développement des enseignements technologiques et professionnels, de l'apprentissage, de l’orientation scolaire et professionnelle et de la formation continue dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Elle a joué un rôle notable dans la naissance du système de l'apprentissage et dans les grandes périodes de l’histoire de l’Enseignement professionnel en France, comme l’analyse l’ouvrage fondateur de Claude Hui « L'AFDET et l'Enseignement technique - 1902 - 2002 : une histoire partagée »[1], et selon les grands cycles économiques qui influent sur l’évolution de l’organisation et des pratiques de la formation professionnelle.
Forme juridique |
- Association loi 1901 - ONG, Organisation non gouvernementale - Agréée association complémentaire de l'enseignement public |
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Fondation | 1902 |
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Président | Philippe Dole 2020 |
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Présidents |
++Monde économique E Alain Cadix 2016-2020 Roger Mongereau 2015-2016 Etienne Bessac 2012-2015 Jacques Lair 2006-2012 Raymond Ravenel 1997-2006 Henri Longeot F 1995-1997 Maurice Catalan 1978-1986 Henry Court F Charles Portet E Albert Lecompte E 1977-1978 ++Monde politique P Alfred Jules-Julien 1977-1952 Édouard Herriot 1930-1952 Gustave Dron 1912-1930 Modeste Leroy 1908-1912 Émile Maruéjouls 1902-1908 +Monde de la formation F |
Membres | Un millier d'adhérents en moyenne ces dernières années |
Bénévoles | Une centaine |
Publication | Revue Avenirs professionnels |
Publications |
NEWSLETTER de l'AFDET Brèves d'AFDET |
Au début du XXe siècle, l'AFDET, qui s'est créée en 1902 pour rattraper le retard accumulé par la France en matière d’apprentissage, a joué un rôle majeur dans la longue élaboration de la loi sur l'Apprentissage en France votée en 1919, dans le contexte des fortes oppositions entre les cultures académique et économique d'alors. Cette loi, dite loi Astier, pose les principes de base de l’organisation de l’apprentissage en France. Elle consacre la responsabilité de l’Etat en matière d’enseignement professionnel, dont celle du ministère du Commerce et de l’Industrie auquel il était rattaché aux termes de cette loi.
Dans l'entre-deux guerres, l’enseignement technique est rattaché au ministère de l’Instruction publique par un sous-secrétariat d’Etat à l'Enseignement technique. Son histoire est depuis associée à ce ministère, qui prendra le nom de ministère de l’Éducation nationale à partir de 1932 dans le gouvernement d’Edouard Herriot, président de l’AFDET de 1930 à 1952. Cette période, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale, est marquée par le développement de l'apprentissage et de l'Enseignement technique. Á partir 1936, le Certificat d'Aptitude Professionnelle (CAP), issu de la loi Astier, devient le critère de référence pour définir le statut d'ouvrier professionnel. Les conditions de la guerre amènent à développer par décret du 21 septembre 1939 les centres de formation professionnelle accélérée.
Dans les Trente Glorieuses, entre 1945 et 1975, l'essor sans précédent du développement économique en France pendant cette trentaine d'années est accompagné d’un même essor de la formation professionnelle scolaire et de l’apprentissage en CFA, ces deux voies de formation professionnelle initiales en France étant étroitement cloisonnées. L'AFDET soutient les conseillers de l'enseignement technique, créés en 1946, acteurs bénévoles servant de liens entre l'école et le monde professionnel. Elle critique l'orientation vers la scolarisation de l’enseignement technique pratiqué au sein des collèges d'enseignement technique, sans prendre en compte ses spécificités. L’organisation deviendra celle du collège unique en 1973 avec la loi Haby, puis dans les lycées professionnels à partir de 1977.
Après le choc pétrolier de 1973, s’ouvre une période d’une quarantaine d'années, caractérisées par la mondialisation et le développement des nouvelles technologies, et en France par une rapide désindustrialisation[2] et une forte croissance du chômage en France. La loi Delors de 1971 y répond dans le domaine de la formation continue des adultes, l’AFDET appuyant la formation professionnelle des adultes associée au nouveau rôle des régions en 1984. En formation initiale, la création en 1979 des « séquences éducatives en entreprises » a initié le développement de l’alternance sous statut scolaire et la porosité croissante entre les deux mondes éducatif et économique. L’AFDET s’y implique fortement, tout en agissant pour l’introduction des technologies dès le collège et pour la formation des maîtres. Mais la déprofessionnalisation des programmes et des méthodes pédagogiques accompagnant la voie professionnelle scolaire conduit à une dévalorisation de l'enseignement technique et de sa vocation à former des personnes qualifiées. D’où la forte propension des jeunes à s’orienter vers la voie générale et technologique au détriment de l’apprentissage des métiers techniques, et l'orientation sélective et hiérarchisée subie par de nombreux élèves. L’AFDET critique ces tendances dans les débats sur la place de l'Enseignement technique dans le système de formation au tournant du siècle.
Au cours de la période récente au XXIe siècle, la prise de conscience des effets de la désindustrialisation, « entre 1995 et 2015, la France s’est vidée de près de la moitié de ses usines et du tiers de son emploi industriel », a conduit à des politiques structurantes visant la réindustrialisation des territoires. En 2014 est engagée au plan local la dynamique nationale des Campus des Métiers et des Qualifications reliant le tissu éducatif et les filières professionnelles, puis en 2018 celle des Territoires d'industrie, alliant le tissu industriel et les collectivités locales. Parallèlement, est votée la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018, transformant les conditions de l'apprentissage. Le document d'orientation[3], qui lui a servi d’arrière-plan, expose les intentions gouvernementales. Conjointement se met en place la réforme des lycées professionnels développant l’alternance et la complémentarité des deux voies de production de la qualification. Des débats existent sur la réalité de la rupture réalisée. L’AFDET soutient activement ces initiatives en faisant des propositions. En 2020 elle engage une nouvelle stratégie intitulée « Qualifications Campus Territoires d'industrie » pour répondre à l'impératif de qualification et de réindustrialisation des territoires par la convergence de ces deux dynamiques nationales. Cette politique s'inscrit dans la perspective du projet France 2030. L'AFDET accompagne d'autre part cette politique par son action auprès des jeunes en difficulté[4] avec le projet de Mentorat qu'elle anime dans le cadre du projet national 1 jeune, 1 solution de France Relance.