Économie de la Turquie
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En 2017, la Turquie était la première puissance économique du Moyen-Orient, devant l'Iran et l'Arabie saoudite[10], la 7e puissance économique d'Europe et la 17e puissance économique mondiale[11]. Membre du G20 et de l'Union douanière, la Turquie a officiellement entamé ses négociations d’adhésion avec l’Union européenne en octobre 2005, négociations qui sont au point mort depuis quelques années.
Économie de la Turquie | |
Levent, un des quartiers d'affaires d'Istanbul. | |
Monnaie | Livre turque |
---|---|
Année fiscale | calendaire |
Organisations internationales | G20, OCDE, OMC, EUCU, ECO, OCEMN, OTAN, OSCE |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 1247 milliards $ de US$ (2023)[1] |
Produit intérieur brut en PPA | 3 679,07 milliards de US$ (2022)[2] |
Rang pour le PIB en PPA | 9e |
Croissance du PIB | 5.6% (2022) [1] |
PIB par habitant en PPA | 9 961 $ (2022) |
PIB par secteur | agriculture : 8,5 % industrie : 28,6 % services : 62,9 % (2008) |
Inflation (IPC) | 85,51 % (Octobre 2022)[3] |
Pop. sous le seuil de pauvreté | 17,5 % (2010) 12,9 % (2011) 9,5 % (2012) 13,9 % (2020) |
Indice de développement humain (IDH) | 0,838 (très élevé ; 48e) (2021)[4] |
Population active | 34.2 millions (2022)[5] |
Population active par secteur | agriculture : 8,5 % industrie : 27,1 % services : 64,4 % |
Taux de chômage | 9,1 % (Janvier 2024) |
Principales industries | textiles, agro-alimentaire, automobile, l'électronique, l'exploitation minière (charbon, chrome, cuivre, bore), acier, pétrole, construction, bois, papier, construction navale. |
Commerce extérieur | |
Exportations | 255.8 milliards $ (2023)[7] |
Biens exportés | Produits chimiques, denrées alimentaires, textiles, matériel de transport, des fabrications métalliques, électronique, automobile. |
Principaux clients | Allemagne 8.3 %, États-Unis 6.6 %, Irak 5.4 %, Royaume-Uni 5.1 %, Italie 4.9 %, Espagne 3.8 % (2022) |
Importations | 361.8 milliards $ (2023)[7] |
Biens importés | Hydrocarbures, machines, produits chimiques, produits semi-finis, équipements de transport. |
Principaux fournisseurs | Russie 16.4 %, Chine 11.3 %, Allemagne 6.6 %, Suisse 4.2 %, États-Unis 4.2 %, Italie 3.9 % (2022) |
Finances publiques | |
Dette publique | 42 % du PIB (2021)[8] |
Dette extérieure | 453,5 milliards $ (2021) (T.C. Hazine ve Maliye Bakanligi) |
Recettes publiques | 205 milliards $ (29,3 % du PIB de recettes fiscales) |
Dépenses publiques | 241 milliards $ |
Déficit public | 1.1 % du PIB (2022)[9] |
Aide au développement | - 5.48Md de $ |
modifier |
La livre turque a perdu 30 % de sa valeur en 2018 et le taux de chômage a atteint 14,7 % en 2019[12]. L'inflation était supérieure à 30 % pour les produits alimentaires en 2019. La Turquie est aussi confrontée à l'émigration d'une partie de sa jeunesse éduquée en conséquence de la crise économique et de la répression politique. Le nombre de départs est en forte augmentation avec 113 326 départs en 2017, soit 63 % de plus par rapport à l’année précédente[13].
La Turquie est un pays semi-industriel où l'agriculture occupe encore une place importante dans le PIB. La valeur ajoutée de l'industrie représente 26,6 % du PIB[14], contre 63,7 % pour les services et 9,6 % pour l'agriculture.
L'économie turque est une économie ouverte. Les échanges extérieurs représentent 48 % du PIB[14] contre 22 % au Brésil et 88 % en Allemagne. L’Union européenne est le premier partenaire commercial du pays. Le commerce extérieur du pays est largement déficitaire et de manière chronique, ce qui conduit à une balance des paiements courants structurellement déficitaire et à un endettement extérieur croissant.
La place de l'économie informelle est importante et tendrait à croitre. En 2015, une étude de l'OCDE indique que la part des activités productrices de biens et services échappant au contrôle de l’État dépasse les 28 % du PIB.[réf. nécessaire] Travail sans contrat, évasion fiscale, corruption et trafic illégaux de biens sont en hausse.[réf. nécessaire] La guerre en Syrie a provoqué l'immigration en Turquie de millions de réfugiés syriens, qui forment une main d’œuvre exposée à l'exploitation ; beaucoup de ces travailleurs ne sont pas déclarés par leurs employeurs et sont très peu rémunérés[15].
En 2000, le pays a connu la plus grave crise financière de son histoire moderne.
En 2001, d'importantes réformes économiques ont été mises en place :
- autonomie de la banque centrale ;
- recapitalisation des deux plus grandes banques publiques et de certaines banques privées ;
- saisie ou fermeture de banques insolvables ;
- restructuration des principaux établissements.
Ces réformes ont permis le rétablissement du secteur bancaire et financier de la Turquie.
La stabilité politique (majorité parlementaire AKP depuis 2002), le début des négociations d'adhésion avec l'Union européenne, la mise en circulation d'une nouvelle monnaie et la maîtrise des dépenses publiques ont amélioré la confiance des agents économiques envers les autorités politiques et monétaires du pays et ont contribué à la stabilisation du niveau général des prix et au renforcement du secteur financier.
Dans le domaine économique, le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan a essuyé de vives critiques des milieux d'affaires, notamment celles de la puissante association laïque Tüsiad, qui représente les grandes entreprises turques. Le ministre de l'Économie, Ali Babacan affirmait que le programme économique de l'accord avec le FMI serait mené à son terme, mais en rappelant que certains volets seraient repoussés pour mieux combattre l'inflation et la corruption, réformer le système des impôts, et attirer les capitaux étrangers (en particulier européens).
En 2004, la Turquie avait la croissance la plus rapide de l'OCDE. Le taux d'inflation avait fortement reculé et était revenu à un taux annuel à un seul chiffre en 2005, pour la première fois en trente ans. Un nouveau cadre institutionnel pour les politiques monétaire et budgétaire a été mis en place, de même pour les marchés des produits, du travail et des capitaux, les secteurs d’infrastructure et des aides agricoles.
Les années 2000 ont été marquées par la libéralisation de l'économie et la diminution du nombre de fonctionnaires.
L'AKP a aussi mis de côté les grandes entreprises turques (Sabancı, Koç, Çukurova, Anadolu, Profilo, etc.) qui tiraient jusqu’à présent l’économie du pays. Ce sont les « tigres anatoliens » qui ont pris leur place. Ils sont représentés par les hommes d’affaires et industriels indépendants (Müsiad). Un lobby qui réunit 2 000 membres dans 10 000 entreprises. Grâce à leur petite taille, ces petites entreprises ont su s'adapter à la crise économique de 2001, contrairement aux grands groupes qui ont dû entreprendre une restructuration douloureuse.
L’AKP a fortement amplifié la politique entreprise par les précédents gouvernements, en mettant fin au protectionnisme d'État et en libéralisant les échanges commerciaux, en abaissant les droits de douane, et en supprimant les quotas sur les importations.
D'après le sénateur Hubert Haenel : « La faiblesse la plus importante de l'économie turque est l’absence d’investissements directs étrangers […]. Les investisseurs sur le long terme sont hésitants en raison de l’instabilité des années passées, du souvenir de la surinflation mais aussi des pesanteurs de l’appareil bureaucratique, qui s’accompagne fréquemment de la persistance de la tradition du bakchich. C’est un obstacle pour le programme important de privatisations qui a besoin d’investisseurs étrangers industriels. »
La politique économique du gouvernement est accusée de faire une large part au clientélisme : ainsi, après chaque succès électoral, les hommes d'affaires proches du pouvoir se voient attribuer les plus importants contrats avec l'État. La gauche et la droite nationaliste dénoncent cette situation en faisant faire valoir notamment le recul des droits syndicaux des ouvriers, mais surtout la mainmise de plus en plus importante des entreprises étrangères sur l'économie turque.
Depuis le début des années 1990, la Turquie a renforcé son ouverture économique en signant une série d'accords de libre échange. Ce faisant, elle a ouvert de nouveaux débouchés à ses entreprises exportatrices et favorisé leur approvisionnement en matières premières.
La vitalité de l'économie turque s'expliquait par :
- une consommation privée soutenue par un pouvoir d'achat en hausse ;
- des investissements élevés, qui représentaient une part importante du PIB en 2010 (20 %[14] contre 17,3 % en Allemagne)
La Turquie, après de bons chiffres jusqu'en 2011 (+ 8,5 % en 2011 et + 9,1 % en 2010[14]) a connu un net infléchissement de son taux de croissance (+ 2,9 % en 2014)[16].
Le gouvernement s'est efforcé d'augmenter son volume d'exportations, ce qui nécessitait :
- d'augmenter ses efforts en matière de recherche et développement (0,73 % du PIB[14] en Turquie contre 2,68 % pour l'Allemagne)
- d'exporter des produits à forte valeur ajoutée pour retrouver un équilibre de sa balance commerciale (les exportations de produits de haute technicité représentent 1,93 %[14] des exportations de biens manufacturés en Turquie contre 11,2 % pour le Brésil et 15,2 % pour l'Allemagne).
La consommation privée soutenue, le taux d'investissements élevé et le déficit de la balance commerciale ont conduit le pays à recourir aux flux de capitaux étrangers (IDE et investissements de portefeuille). Le taux d'épargne (14,5 % du PIB[14]) bien que supérieur à celui du Royaume-Uni (12,9 %) ou des États-Unis (11,6 %) ne suffisait pas à apporter les sommes nécessaires au développement économique du pays. La vigueur de l'économie turque en 2010 s'est accompagnée de tensions inflationnistes (+8,7 %).
En 2010, les finances publiques étaient maîtrisées. La Turquie avait remboursé la totalité de sa dette auprès du FMI en avril 2013 :
- la dette du gouvernement se montait à 50,7 % du PIB[14] contre 117 % pour l'Italie et 56 % pour l'Allemagne ;
- le déficit budgétaire représentait -2,25 % du PIB[14] contre -3,14 % en Allemagne.
Le risque pays se rapprochait des pays européens. Toutefois, l'épargne turque est insuffisante et le pays, dépendant des capitaux étrangers, a vu son endettement privé extérieur fortement augmenter, augmentant le risque de change. Entre 2000 et 2010, la dette extérieure de la Turquie a été multipliée par 3 et a atteint les 294 milliards de $US[14].
En 2010, la Turquie était la 15e puissance économique mondiale relativement au PIB[17], mais pour ce qui est de l'indice de développement humain, le classement était moins favorable et montrait que la Turquie devait intensifier ses investissements dans l'éducation, la recherche et la santé et mener des politiques moins inégalitaires[réf. nécessaire]. En 2011, l'IDH de la Turquie se montait à 0,762[18]. Au niveau mondial, la Turquie était classée 75e.
L'éclatement de scandales de corruption en 2013[19], la tournure autoritaire du pouvoir politique et la fin du processus de paix avec le PKK en 2015 ont augmenté les lacunes en matière de transparence, d'indépendance de la justice et de stabilité. Ces carences apparaissent comme des freins au bon développement économique du pays et à l'attrait de capitaux étrangers. Les responsables d'entreprises qui s'opposent politiquement au gouvernement sont systématiquement sanctionnés. Ainsi les holdings Koç et İpek Koza sont punies la première pour son soutien aux manifestants de Gezi et la deuxième pour l'opposition politique de sa branche média. Les moyens utilisés par le gouvernement vont de l'annonce d'amendes fiscales records à la mise sous tutelle des entreprises sans décision de justice[20],[21].
- en matière d'indépendance de la justice, la Turquie était classée 88e sur 142 en 2012[22],
- en matière d'indépendance de la presse, la Turquie était classée 148e sur 179 en 2012[22],
- en matière de corruption la Turquie était classée 64e sur 175 en 2014[22].
La fin du processus de paix avec le PKK est à l'origine de nombreux accrochages entre l'armée et la guérilla, aussi bien à l'est du pays que dans les grandes métropoles turques. Ces évènements créent un climat de violence qui n'est pas propice aux affaires. Les tensions institutionnelles, judiciaires et politiques canalisent l'énergie du pays vers l’appareil sécuritaire. Le recul de la démocratie turque fragilise la paix sociale, polarise la population selon des critères politiques, ethniques et religieux, et bride le potentiel de l'économie turque.
En mai 2018, la livre turque a connu une chute importante qui faisait suite à la perte d'un tiers de sa valeur en un an. Un décrochage qui s'expliquait par le déficit extérieur chronique du pays, déficit aggravé par le surendettement des années 2010, les Turcs ayant emprunté en devises étrangères à court terme à taux d'intérêt proche de 0 %. Caractéristique du manque de confiance des Turcs dans leur propre monnaie : 60 % de leur épargne serait libellée en devises étrangères[23].
L'agriculture
Les principales productions agricoles de la Turquie s'élevaient en 2012 à 21 millions de tonnes de blé, 13,6 millions de tonnes de betterave à sucre et 131 000 tonnes de thé. Les autres cultures comprennent principalement les pastèques, les concombres, les pois chiches, les lentilles, le maïs, les tomates, le melon, les agrumes, les olives, les coings, les citrus maxima, tomates, aubergines, poivrons verts, le tabac, le thé, les pommes, le coton, l'orge, les citrons, et enfin les raisins.
La Turquie est le premier producteur et exportateur mondial de noisettes. Celles-ci font vivre environ 2 millions de personnes. Elles sont cultivées sur les bords de la mer Noire au Nord-Est du pays. La récolte constitue entre 70 % et 80 % de la production mondiale en 2012.
L'agriculture turque en quelques chiffres
En 2009, la Turquie est caractérisée par :
- une population plus rurale que celle de l'Europe : en Turquie la population rurale représente 30,2 %[24] de la population totale du pays contre 26,5 % dans l'Union Européenne. La population turque est de moins en moins rurale : en une décennie, la part de la population en milieu rural a diminué de 5,5 %
- une agriculture qui occupe une place importante dans l'économie du pays :
- en Turquie, l'agriculture est à l'origine de 22,9 %[24] du total des emplois contre 5,1 % pour l'Union Européenne et 29,1 % en Roumanie. En une décennie, la part des emplois agricoles dans l'ensemble des emplois a chuté de 18,5 %
- la valeur ajoutée de l'agriculture représente 9,34 %[24] du PIB contre 1,5 % en Europe
- l'agriculture occupe la moitié de la surface du pays : 389 000 km2[24] de terres agricoles soit 50,5 % de la surface totale du pays contre 45,1 % dans l'Union Européenne. Comme dans le reste de l'Europe, la part des terres agricoles connaît une tendance à la baisse. Pour ce qui est des terres agricoles, la Turquie est la première agriculture d'Europe devant la France (293 000 km2) et l'Espagne (277 000 km2)
- 21,3 millions[24] d'hectares de terres arables soit, comme la France, 0,3 hectare de terres arables par personne contre 0,2 hectare dans l'Union Européenne. Pour ce qui est des terres arables, la Turquie est la première agriculture d'Europe devant la France (18,3 millions d'hectares) et l'Espagne (12,3 millions d'hectares)
- les terres arables représentent 27,7 %[24] du territoire national contre 26 % dans l'Union Européenne et 33,5 % en France
- 11,9[24] millions d'hectares sont consacrés à la production céréalière. En Europe, la Turquie est le premier pourvoyeur de terre consacrée à la production céréalière devant la France (9,3 millions d'hectares) et la Pologne (8,6 millions d'hectares). Les terres consacrées à la production céréalière représentent 55 % des terres arables en Turquie contre 51 % en France et 68 % en Pologne
- 3,8 %[24] du territoire national est utilisé en permanence contre 2,9 % dans l'Union Européenne, 1,9 % en France et 9,5 % en Espagne
- une agriculture « plus naturelle » que la moyenne européenne : 96,5[24] kilogrammes d'engrais sont consommés par hectare de terres arables en Turquie, contre 130,6 kg pour l'Union Européenne et 148,3 kg pour la France
- 593 mm[24] par an de hauteur moyenne des précipitations en Turquie contre 867 mm en France et 636 en Espagne
- une agriculture 2 fois moins productive que celle de l'Europe : le rendement des céréales se monte à 2 808 kg[24] par hectare en Turquie contre 5 047 kg dans l'Union Européenne et 7 456 kg en France
- l'agriculture turque est l'avant-dernière d'Europe sur le plan de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée à l’agriculture par travailleur est de 3 635 $[24] (dollars US constants de 2000) en Turquie contre 17 550 $ en Europe, 57 973 $ en France et 2 964 $ en Pologne
- 98 %[24] de la population rurale a accès à une source d’eau améliorée en milieu rural (99,7 % dans l'Union Européenne)
- rapporté à l'ensemble de ses importations, la Turquie est le deuxième plus gros importateur de produits agricoles en Europe. Les importations de matériaux agricoles bruts représentent 2,4 %[24] des importations de marchandises du pays, soit la plus forte valeur d'Europe derrière la Slovénie (2,8 %). En moyenne les importations de matériaux agricoles bruts représentent 1,3 % des importations de marchandises dans l'Union Européenne
- rapporté à l'ensemble de ses exportations, la Turquie est le plus petit exportateur de produits agricoles en Europe. Les exportations de matériaux agricoles bruts représentent 0,4 %[24] des exportations de marchandises de la Turquie, soit la plus faible valeur de l'Europe. En moyenne les exportations de matériaux agricoles bruts représentent 1,3 % des exportations de marchandises de l'Union européenne.
En 2000, l'agriculture turque est moins mécanisée que l'agriculture européenne :
- 941 835[24] machinerie agricole et tracteurs contre 1 306 700 en Pologne, 1 264 000 en France et 1 643 613 en Italie
- 395[24] machinerie agricole et tracteurs par 100 km2 de terres arables en Turquie contre 934 en Pologne, 685 en France et 1 938 en Italie
En 2010 la Turquie avec 113 340 km2[24] de surface forestière est la 5e plus grande forêt d'Europe derrière la Suède (282 000 km2) et la France (159 000 km2). Toutefois, en ce qui concerne la part des forêts dans la superficie totale, le tableau est moins rose : la Turquie consacre seulement 14,7 % de sa superficie aux forêts contre 29 % pour la France, 32 % pour l'Allemagne et 36 % pour l'Espagne. Entre 2000 et 2010, la forêt turque est celle qui s'agrandit le plus en Europe (+12 % de surface forestière). La Turquie, à travers l'association TEMA vakfi est particulièrement dynamique en matière de reboisement.
En 2008, en Turquie les terres agricoles irriguées représentent 13,3 %[24] du total des terres agricoles contre 11,9 % pour l'Espagne et 17,3 % pour la Grèce.
En 2018, la Turquie est :
- le 10e producteur mondial de blé (20 millions de tonnes);
- le 5e producteur mondial de betterave sucrière (18,9 millions de tonnes), qui sert à produire du sucre et de l'éthanol;
- le 4e producteur mondial de tomates (12,1 millions de tonnes);
- le 8e producteur mondial de orge (7 millions de tonnes);
- le 20e producteur mondial de pomme de terre (4,5 millions de tonnes);
- le 3e producteur mondial de pastèque (4 millions de tonnes), juste derrière la Chine et l'Iran;
- le 6e producteur mondial de raisin (3,9 millions de tonnes);
- le 4e producteur mondial de pomme (3,6 millions de tonnes), juste derrière la Chine, les États-Unis et la Pologne;
- le 6e producteur mondial de coton (2,5 millions de tonnes);
- le 7e producteur mondial de tournesol (1,9 million de tonnes);
- le 7e producteur mondial de oignon (1,9 million de tonnes);
- le 9e producteur mondial de orange (1,9 million de tonnes);
- le 2e producteur mondial de melon (1,7 million de tonnes), juste derrière la Chine;
- le 4e producteur mondial de olives (1,5 million de tonnes), juste derrière l'Espagne, l'Italie et le Maroc;
- le 6e producteur mondial de citron (1,1 million de tonnes);
- le 5e producteur mondial de pêches (789 000 tonnes);
- le plus grand producteur mondial d'abricot (750 000 tonnes);
- le 5e producteur mondial de poire (519 000 tonnes);
- le 5e producteur mondial de fraise (440 000 tonnes);
- le 9e producteur mondial de seigle (320 000 tonnes);
- le plus grand producteur mondial de figue (306 000 tonnes);
- le 6e producteur mondial de prune (296 000 tonnes);
- le 5e producteur mondial de thé (270 000 tonnes);
- le 3e producteur mondial de pistache (240 000 tonnes), perdant uniquement face à l'Iran et aux États-Unis;
- le 4e producteur mondial de noix (215 000 tonnes);
- le plus grand producteur mondial de coing (176 000 tonnes);
- Elle a produit 5,7 millions de tonnes de maïs;
- et 940 000 tonnes de riz;
En plus de petites productions d'autres produits agricoles[25].
L'industrie
L'industrie turque est développée (16e mondial pour ce qui est de la production industrielle en 2012) mais mal répartie à travers le territoire, 22,8 % de la population active vit de l'industrie qui reste concentrée dans les grandes villes turques. L'industrie du textile est l'une des plus actives (soie, coton et laine), avec la filature et le tissage du coton dans des régions comme la Cilicie ou l'Égée. La force de l'industrie turque est qu'elle est aux normes européennes et s'adapte rapidement aux innovations technologiques, sa faiblesse est qu'elle crée peu de licences, les investissements pour la recherche et développement (R&D) sont encore faibles comparés à l'Europe, la Turquie produit essentiellement sous licence, d'où des valeurs ajoutées plus faibles que dans la zone de l'union européenne. La sidérurgie s'est beaucoup développée en Turquie, alimentant l'industrie automobile et l'industrie ferroviaire grandissante, c'est un secteur fortement exportateur. Les raffineries de pétrole, la chimie lourde et les fabrications d'engrais et de matières plastiques sont également des secteurs en pleine expansion.
Des sociétés comme Beko ou Vestel sont des acteurs majeurs en Europe dans les secteurs de l'électronique grand public, elles produisent notamment des téléviseurs et de l'électroménager ; fortement exportatrices, elles commencent à s'attaquer au marché des autres continents. La Turquie est également classée au troisième rang mondial dans le secteur de la construction navale.
Istanbul et la région de Marmara abritent le quart des emplois industriels du pays.
La Turquie du fait de sa position stratégique est un couloir énergétique important depuis quelques années. Le pays tire profit de plusieurs oléoducs pétroliers traversant son territoire pour alimenter les marchés européens, comme celui de l'Oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui achemine le pétrole de la mer Caspienne vers l'Europe, d'autres projets d'oléoducs, notamment russe, sont à l'étude et comportent parfois des tensions entre les différents acteurs géopolitiques. La Turquie est un pays stable et sûr pour le transport énergétique dans un environnement géostratégique tendu (Caucase, Iran, tensions diplomatico-économiques entre la Russie et l'Ukraine…).
Construction
L’industrie de la construction et du bâtiment est un des grands secteurs d’activité en Turquie. Les sociétés de constructions turques ont une bonne implantation sur les marchés étrangers : Europe de l'Est, Russie, Azerbaïdjan, Asie Centrale, Irak et Moyen-Orient. Elles s’intéressent de manière croissante aux marchés grec, maghrébin et africain. Les entreprises turques gagnent des parts de marché grâce à leur politique de livraison "clé en main", elles gèrent ce qu'elles construisent comme la gestion des aéroports par le géant du secteur, TAV, en Europe de l'Est (Budapest, Tbilissi) et dans les pays musulmans (Tunis, Alger, Aden), des centres commerciaux (Russie, Hongrie, Roumanie, Asie centrale)[réf. nécessaire].
En 2006, elles auraient, selon les chiffres du ministère du Commerce extérieur, accumulé un carnet de commandes de plus de 9 milliards de dollars. Au premier semestre 2012 ce carnet de commande s'élevait à 8,8 milliards de dollars[réf. nécessaire].
La politique « extrêmement volontariste » du Parti de la justice et du développement (AKP) visant à soutenir le « miracle économique turc » a eu d’une part pour effet de permettre à un grand nombre de citoyens de devenir propriétaires de leur logement, mais a également placé le secteur du BTP sous son contrôle. Recep Tayyip Erdoğan, à son arrivée au pouvoir en 2002, place ainsi le secteur de la construction et de l’immobilier au centre de l’économie. Les liens qu’il a créé avec le secteur du BTP l’aident dans cette stratégie. Cette politique fonctionne jusqu’en 2008 contribuant au redressement de l’économie turque[26].
L’importance croissante du secteur de la construction dans l’économie turque s’est traduit par l’augmentation de sa part dans le PIB entre 2002 et 2017, pour atteindre un pic de 9,3 %. L’emploi a augmenté de 72 % dans le secteur, contre 32 % pour l’ensemble de l’économie turque. Néanmoins, la crise économique de 2018 a fait redescendre sa part à 4,4 % du PIB (premier trimestre 2022)[26]. Autrefois, principalement constitué par de petites entreprises locales, le secteur du BTP est en 2023 dominé par de grands acteurs, les sociétés d’investissement immobilier (REIT), soutenu par de grands groupes financiers. Selon Selmin Seda Coskun, « le cadre juridique adopté au fil de ces années a servi à distribuer la rente générée par les appels d’offres publics à des groupes proches du pouvoir. »[26]
La série de séismes de février 2023, a pour conséquence la nécessité de reconstruire 61 722 bâtiments, soit environ 270 000[27]. Des dizaines d’arrestations dans le milieu de la construction et de la promotion immobilière mettent alors en lumière des pratiques frauduleuses et des négligences ayant coûté la vie à plusieurs milliers de personnes[26]. 564 enquêtes ont été ouvertes contre des entrepreneurs et des promoteurs dont les bâtiments se sont effondrés[26].
Automobile
L’automobile est un des piliers de l'économie turque. Le secteur automobile représente la première activité exportatrice du pays. Il emploie environ 500 000 personnes et regroupe plus de 1 000 entreprises. La capacité de production est de 1 million d'unités dont 700 000 pour les voitures particulières. Le secteur est concentré dans la région de Marmara : Bursa (Renault et Fiat), Istanbul, Kocaeli (Ford et Hyundai), Gebze (Honda), Adapazarı (Toyota).
C'est avec l'entrée du pays dans l'Union douanière avec l'UE en janvier 1996 que l'industrie automobile turque a connu une mutation rapide avant de devenir progressivement un centre de production à vocation mondiale.
Industrie militaire
L'industrie de la défense nationale turque est l'ensemble des activités humaines tournées vers la production militaire pour l'État Turc.
Le matériel militaire de la Turquie comprend un large éventail d'armes, de chars, d'avions, de canons et de véhicules blindés. Plusieurs de ces produits sont exportés.
L'industrie militaire turque est née après la guerre de Chypre, après un développement moindre dans les années 1980, depuis la fin des années 1990, l'industrie a pris un élan dans la conception et dans la recherche et développement[28].
Rang | Pays | 2021 |
---|---|---|
1 | États-Unis | 1 130 |
2 | Azerbaïdjan | 202 |
3 | Qatar | 180 |
4 | Émirats arabes unis | 161 |
5 | Maroc | 159 |
6 | Allemagne | 154 |
7 | Éthiopie | 125 |
8 | Ukraine | 124 |
9 | Bangladesh | 97 |
10 | France | 86 |
11 | Tunisie | 63 |
12 | Inde | 61 |
13 | Royaume-Uni | 51 |
14 | Turkménistan | 37 |
15 | Kirghizistan | 32 |
Autres | 538 | |
Totaux | 3 200 |
Énergie et mines
En 2010[29] :
- La production d'énergie désigne les formes d'énergie primaire, soit le pétrole (pétrole brut, liquides du gaz naturel et pétrole de sources non conventionnelles), le gaz naturel, les autres combustibles solides (charbon, lignite et autres combustibles dérivés) et les combustibles renouvelables et dérivés des déchets, ainsi que l'électricité primaire, tous convertis en équivalent pétrole :
- La production d’énergie de la Turquie est de 32 225 kt d’équivalent pétrole[29]. La Turquie est le huitième producteur d'énergie en Europe derrière le Royaume-Uni (148 765 kt d’équivalent pétrole), la France (135 569 kt d’équivalent pétrole) et l'Allemagne (131 349 kt d’équivalent pétrole)
- L'utilisation d’énergie de la Turquie est de 105 133 kt d’équivalent pétrole[29], soit un déficit de -72 908 kt d’équivalent pétrole. La Turquie est le sixième consommateur d'énergie en Europe. En dix ans, l'utilisation d’énergie de la Turquie a augmenté de 38 % en Turquie contre 1,7 % dans l'Union Européenne.
- La Turquie comme l'Union Européenne sont des importateurs nets d'énergie. La Turquie est plus dépendante de l'extérieur que l'Union Européenne. En Turquie, les importations d’énergie, nettes représentent 69,3 %[29] de l’utilisation d’énergie contre 51,3 % dans l'Union Européenne, 48,3 % en France, 59,9 % en Allemagne et 82,5 % en Italie. La part des importations d'énergie augmente dans l'Union Européenne comme en Turquie. Ainsi, la dépendance énergétique de l'ancien continent vis-à-vis de l'extérieur augmente.
- Origines de l'énergie utilisée en Turquie :
- Les combustibles fossiles comprennent le charbon, le pétrole, l'huile de roche et les produits du gaz naturel. Les combustibles fossiles représente 89 %[29] du total de l'énergie utilisée en Turquie contre 75,1 % dans l'Union Européenne, 78,1 % en Allemagne et 50 % en France. Alors que la tendance est à la baisse dans l'UE entre 2000 et 2010 (-3,9 %), la Turquie connaît une évolution opposée (+2,6 %).
- Les combustibles renouvelables et les déchets comprennent la biomasse solide, la biomasse liquide, le biogaz, les déchets industriels et les déchets ménagers. Les combustibles renouvelables sont à l'origine de 4,3 %[29] du total de l'énergie utilisée en Turquie contre 7,6 % en Europe, 6 % en France, 7,5 % en Pologne et 9 % en Allemagne. En une décennie, la part des combustibles renouvelables augmente dans l'Union Européenne (+3,64 %) alors qu'en Turquie elle diminue (-4,2 %). La Turquie occupe le dixième rang européen pour ce qui est des combustibles renouvelables et déchets : 6 558 tonnes métriques d’équivalent pétrole contre 29 408 t en Allemagnes, 15 730 t en France et 8 737 t en Italie. Entre 2000 et 2010, les tonnages de combustibles renouvelables et déchets diminuent de -30 % en Turquie alors qu'ils augmentent en Allemagne (+274 %), en France (+45 %) et en Italie (+288 %).
- L'énergie propre est une énergie non glucidique qui n'émet pas de dioxyde de carbone lorsqu'elle est produite. L'énergie propre regroupe entre autres l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire, géothermale et solaire. L’énergie propre représente 6,8 %[29] de l’utilisation totale d’énergie en Turquie contre 0,4 % en Pologne, 17,1 % dans l'Union Européenne, 13,3 % en Allemagne et 45 % en France. Ces dix dernières années la part des énergies propres augmente de 2 % en Turquie, 8,3 % en Tchéquie et 6,1 % en Roumanie. À l'avenir, la part de l'énergie propre devrait augmenter en Turquie. Le pays investit dans l'hydroélectricité, l'éolien et lance un Programme nucléaire de la Turquie.
- Le PIB par unité d’énergie utilisée est de 11 $ PPA par kg d’équivalent pétrole[29] en Turquie, contre 9,3 $ PPA par kg d’équivalent pétrole dans l'Union Européenne, 6,1 $ PPA par kg d’équivalent pétrole en France et 12,7 $ PPA par kg d’équivalent pétrole en Irlande. Cet indicateur est sur une tendance à la hausse, aussi bien en Europe qu'en Turquie.
- La Turquie affiche les prix à la pompe les plus élevés d'Europe :
- La Turquie est relativement économe ou efficiente en matière d'utilisation d'énergie :
La production d'électricité
Le tableau ci-dessous présente la part du projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP) dans la production hydroélectrique de la Turquie ainsi que dans la production d'énergie électrique globale.
Année | Turquie | Production hydroélectrique du GAP (GWh) |
Part du GAP | ||||
Production thermique (GWh) |
Production hydroélectrique (GWh) |
Production éolienne (GWh) |
Total (GWh) |
Part du GAP dans la production hydroélectrique (%) |
Part du GAP dans la production totale (%) | ||
1995 | 52 548 | 31 973 | 16 114 | 84 521 | 50 | 19 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 94 041 | 30 881 | 12 100 | 124 922 | 39 | 10 | |
2005 | 121 900 | 39 600 | 60 | 18 700 | 161 500 | 47 | 11 |
2006 | 131 400 | 44 200 | 130 | 21 400 | 175 200 | 48 | 12 |
Le "GAP" est un projet de développement du Sud-Est anatolien d’un montant de 32 milliards de dollars. Il prévoit la construction de 22 grands barrages, 19 centrales électriques sur l’Euphrate et le Tigre et leurs affluents. Plus de 1,7 million d’hectares devraient être couverts par un système d’irrigation et la production électrique devrait s’élever à 27 milliards de kilowatts.
La Turquie projette de se doter de trois centrales nucléaires, pour une capacité cumulée de 5 000 mégawatts[30]. La mise en service est prévue pour 2012. L'appel d'offre a été lancé en mars 2008.