Élections départementales françaises de 2015
scrutin de renouvellement des conseils départementaux (jusque là conseils généraux) en 2021 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Les élections départementales françaises de 2015 ont lieu les 22 et [1] afin d'élire l'intégralité des conseillers départementaux, pour la première fois au scrutin binominal majoritaire. À compter de ce scrutin, les « élections départementales » et les « conseils départementaux » remplacent les « élections cantonales » et les « conseils généraux ».
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Élections départementales françaises de 2015 | ||||||||||||||
22 et | ||||||||||||||
Type d’élection | Élections départementales | |||||||||||||
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Postes à élire | 4 108 conseillers départementaux | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits au 1er tour | 42 693 843 | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 21 419 092 | |||||||||||||
50,17 % 5,9 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 1er tour | 20 371 925 | |||||||||||||
Votes blancs au 1er tour | 704 436 | |||||||||||||
Votes nuls au 1er tour | 342 731 | |||||||||||||
Inscrits au 2d tour | 40 334 367 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 20 159 198 | |||||||||||||
49,98 % 5,2 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 2d tour | 18 481 576 | |||||||||||||
Votes blancs au 2d tour | 1 153 238 | |||||||||||||
Votes nuls au 2d tour | 524 384 | |||||||||||||
Droite | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 7 456 607 | |||||||||||||
36,60 % |
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Voix au 2e tour | 8 322 426 | |||||||||||||
45,03 % |
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Présidences élus | 67 | 26 | ||||||||||||
Gauche | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 7 474 118 | |||||||||||||
36,70 % |
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Voix au 2e tour | 5 939 627 | |||||||||||||
32,13 % |
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Présidences élus | 30 | 27 | ||||||||||||
Front national | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 5 142 241 | |||||||||||||
25,24 % |
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Voix au 2e tour | 4 107 891 | |||||||||||||
22,23 % |
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Présidences élus | 0 | |||||||||||||
Nuance des présidences des conseils départementaux à la suite des élections | ||||||||||||||
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À l'issue du second tour, la gauche, qui détenait jusque-là la majorité des départements, n'est plus majoritaire que dans 30. La droite remporte 27 nouveaux départements et n'en perd qu'un : elle est majoritaire dans 67 départements. Le Front national réussit à faire élire 62 conseillers départementaux mais ne remporte aucun département.
La loi du 17 mai 2013 relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers intercommunaux et modifiant le calendrier électoral a modifié l'appellation des conseils généraux et leur mode d'élection.
Le scrutin a toujours lieu au suffrage majoritaire à deux tours, mais les conseils sont désormais renouvelés intégralement (et non plus par moitié) et le scrutin devient binominal et paritaire : les candidatures sont présentées sous la forme d'un binôme composé d'une femme et d'un homme avec leurs suppléants (une femme et un homme également). Pour être élu au premier tour, un binôme doit obtenir au moins la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages égal à au moins 25 % des électeurs inscrits. Si aucun binôme n'est élu au premier tour, peuvent se présenter au second tour les binômes qui ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits[n 1]. Est élu au second tour le binôme qui obtient le plus grand nombre de voix.
Pour permettre l'organisation du scrutin binominal, un redécoupage des cantons a été effectué entre les 13 et . Il y a désormais 2 054 cantons et ceux-ci sont découpés de manière à assurer que, dans chaque département, les cantons aient approximativement la même population (ce qui n'était pas toujours le cas dans les découpages antérieurs)[4].
Plusieurs territoires ne sont pas concernés par ces élections départementales :
- la ville de Paris, qui est à la fois une commune et un département, dont le conseil de Paris est élu lors des élections municipales.
- la métropole de Lyon créé au , qui exerce les compétences d'un département, dont le conseil métropolitain est issu du conseil du Grand Lyon élu lors des élections municipales.
- la Guyane et la Martinique où le conseil général sera remplacé par une collectivité territoriale unique dont le conseil sera élu en , en même temps que les conseils régionaux[5].
- les collectivités d'outre-mer (Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et la Nouvelle-Calédonie.
Par ailleurs, le conseil départemental de Mayotte exerce également les compétences d'un conseil régional.
Le report de ces élections départementales, à , est un temps envisagé[6] mais elles sont finalement découplées des élections régionales qui ont lieu en [7].
Compétences des départements
La campagne des départementales a lieu alors qu'est débattu au Parlement le projet de loi « NOTRe » qui prévoit de modifier les compétences des différentes collectivités territoriales. Le projet envisage notamment de supprimer la clause de compétence générale des départements et de réduire leurs compétences au profit des régions.
La droite critique ainsi le fait que les électeurs sont appelés à se prononcer alors que les compétences des élus pour lesquels ils votent ne sont pas encore clairement définies dans la loi[8].
L'Assemblée des départements de France critique le projet de loi, qu'elle qualifie de « dévitalisation des départements »[9].
En 2014, le Premier ministre Manuel Valls avait par ailleurs annoncé la suppression des départements en 2021. Il a depuis annoncé que cette suppression ne toucherait finalement pas les départements ruraux[9].
Financement
Plusieurs élus critiquent la baisse des dotations que l'État verse aux départements alors même que leurs dépenses, liées aux politiques sociales dont ils ont la compétence, sont en hausse du fait de la crise. Des conseils départementaux envisagent des restructurations de service ou des suppressions de postes[10].
Alliances à gauche
Après la sortie d'EÉLV du gouvernement, ces élections départementales sont l'objet d'alliances fréquentes entre les écologistes et le Front de gauche alors que ces partis s'alliaient plus fréquemment avec le PS précédemment[11].
Ainsi, alors que lors des élections municipales de 2014 le PCF présentait 60 % de listes communes avec le PS, il n'a plus que 5 % de binômes communs pour les départementales. 43 % des candidatures d'EÉLV sont communes avec le Front de gauche, contre 18 % avec le PS et 36 % de candidatures autonomes[11].
Contestations de la classification du ministère de l'Intérieur
Après l'annonce des résultats du premier tour, le Front de gauche et les écologistes, alliés dans de nombreux cantons, contestent les totaux nationaux publiés par le ministère de l'Intérieur qui les placent à environ 6 et 2 % : ils accusent le ministère d'avoir profité de cette stratégie d'alliance et notamment de l'asymétrie des alliances écologistes (l'aile gauche s'alliant généralement avec le FG[12] et l'aile droite préférant le PS[13]) pour placer une grande partie des binômes communs FG-EELV sous l'étiquette divers gauche et ainsi les exclure du score des deux partis. Ainsi, le Front de gauche revendique un score de 9,4 % au niveau national pour lui et ses alliés et souligne que, dans les seuls cantons où il se présente, le score moyen est de 13,6 %[14],[15],[16],[17],[18]. Certains médias contestent eux aussi les totaux publiés par le ministère[19],[20],[21],[22],[23].
Poids du FN
Le score potentiel du Front national est l'objet de nombreux commentaires. Le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête lors des élections européennes de 2014 et de nombreux sondages le placent de nouveau en première position pour ces élections départementales. Il pourrait gagner des élus, notamment dans le Sud-Est et en Picardie, voire un département (le Vaucluse ou l'Aisne sont fréquemment cités)[24],[25].
Profil des candidats
Du fait du nouveau mode de scrutin, la moitié des conseillers départementaux élus seront des femmes, contre seulement 13 % dans les conseils généraux sortants. On note également, dès le dépôt des candidatures, un renouvellement assez important puisque 2 200 des 18 193 candidats sont des élus sortants : dans tous les cas, après les élections, au moins 50 % des élus seront de nouveaux élus, contre 60 à 70 % habituellement[26].
Sur le plan socio-professionnel, 35,3 % des candidats sont salariés ou retraités de la fonction publique, soit une part de 15 points supérieure à leur proportion dans l’ensemble de la population. On note des différences considérables entre les partis : 51,5 % des candidats du Front de gauche sont issus du secteur public, 50,8 % au Parti socialiste et 43,7 % chez Europe Écologie-Les Verts mais 26,7 % pour l’UMP et seulement 16,6 % pour le Front national. Cette surreprésentation des fonctionnaires dans les binômes présentés par les partis de gauche est causée principalement par la part des enseignants (15,4 % chez EÉLV, 11,9 % au PS, 9,4 % au Front de gauche)[27].
Enfin, peu de parlementaires ont décidé de se présenter : on compte 61 députés candidats et 46 sénateurs, alors que parmi les conseillers généraux sortants se trouvent 101 députés et 94 sénateurs[26].
Incidents
Un certain nombre de candidats FN sont remarqués pour leurs propos antisémites, racistes, islamophobes, homophobes ou violents. Le Huffington Post recense ainsi une centaine de propos polémiques par des candidats FN à travers la France[28],[29]. Ces propos sont qualifiés de « dérapages esthétiques » par Jean-Marie Le Pen[30] et de « cas isolés » par Marine Le Pen[31].
Plusieurs personnes sont agressées physiquement lors de la campagne. C'est notamment le cas d'une militante du Parti communiste à Bobigny[32], d'un candidat PS à Metz[33], de militants du FN à Vélizy[34], Elbeuf[35] et Crès[36], et de candidats du FN à Savigny-le-Temple[37] et Sartrouville[38]. Après cette dernière agression, le vice-président du Front national Florian Philippot estime que ces événements sont la conséquence d'une « hystérie d'État » créée par le gouvernement à l'encontre de son parti[39]. Le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, y voit une conséquence du « climat d'agressivité » instauré par le premier ministre[40]. Le , entre les deux tours, la mairie de Hénin-Beaumont, dirigée par le maire FN Steeve Briois, est victime d'une tentative d'incendie et des tags menaçant de mort l'élu sont découverts[41],[42].
À la suite d'un tweet de SOS Racisme, lors du premier tour, enjoignant aux électeurs du FN d'inscrire une croix sur leurs bulletins de vote, les rendant ainsi invalides, le FN a annoncé porter plainte contre cette association[43]. Lors du second tour, SOS Racisme récidive en incitant les électeurs du FN à dessiner un cœur sur leurs bulletins, entraînant la même réaction du FN[44].
Dans la journée du second tour, l'humoriste Jean Roucas, sympathisant déclaré du Front National, dénonce dans un tweet les divers incidents qui ont visé des candidats FN pendant la campagne et conclut « Valls et ses SA en action. Heil Hollande[45] ! », il sera renvoyé pour cela du Théâtre des Deux Ânes où il se produisait[46].
Quatre Femen font irruption devant le bureau de vote d'Hénin-Beaumont afin de chahuter Marine Le Pen et manifestent seins nus en brandissant des pancartes « Je suis fasciste », pastichant le slogan « Je suis Charlie ». Certaines arborent également une petite moustache dessinée sur le visage, en référence à Adolf Hitler. Elles n'ont cependant pas croisé la présidente du FN, arrivée une demi-heure plus tard[47].
Stratégies de second tour
À l'issue du premier tour et dans les cas de triangulaire, le Parti socialiste a appelé ses candidats qualifiés en troisième position à se retirer pour réduire le risque d'élection de candidats FN. Cette consigne n'est suivie que dans 21 des 88 triangulaires où le candidat socialiste est arrivé troisième[49]. Le PS, EÉLV et le Front de gauche s'entendent dans certains départements pour se désister en faveur du binôme de gauche le mieux placé (par exemple en Seine-Saint-Denis ou en Seine-et-Marne)[50].
À droite en revanche, la consigne est au maintien. Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, impose la règle du « ni-ni » : en cas de duel entre un candidat PS et un candidat FN, il appelle à ne voter ni pour l'un, ni pour l'autre, et menace d'exclusion les candidats UMP arrivés en troisième position et qui se retireraient[51]. Le Front national se maintient également[50] à l'exception notable du canton de Bollène où il se retire au profit de la Ligue du Sud et contre le PS dans un département qu'il espère remporter[52].
Premier tour
Ci-dessous figure la liste des intentions de vote nationales. Les intentions de vote dans les départements spécifiquement sondés peuvent se trouver dans la page qui leur est consacrée.
Organisme
de sondage |
Date | Échantillon | LO et NPA | FG | EELV | PS, PRG et alliés | MoDem | UDI | UMP et alliés | FN - RBM et alliés | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Odoxa | 11 et | 1 002 | 2 % | 9 % | 7 % | 17 % | 5 % | 7 % | 25 % | 28 % | – |
Odoxa | 1 015 | 1 % | 10 % | 7 % | 20 % | 6 % | 7 % | 23 % | 26 % | – | |
BVA | 29 et | 1 044 | 2 % | 9 % | 7 % | 18 % | 8 % | 5 % | 25 % | 26 % | – |
Ifop | 11 et | 900 | 2 % | 7 % | 6 % | 21 % | 6 % | 27 % | 29 % | 2 % | |
Ifop | 19 et | 918 | 2 % | 6 % | 7 % | 20 % | – | 28 % | 30 % | 7 % | |
Odoxa | 26 et | 807 | 2 % | 9 % | 4 % | 19 % | – | 27 % | 33 % | 6 % | |
CSA | 2 et | 965 | – | 6 % | 2 % | 21 % | 5 % | 25 % | 29 % | 12 % | |
Opinion Way | 3 et | 977 | – | 7 % | 2 % | 21 % | – | 29 % | 28 % | 13 % | |
Harris Interactive | 3 et | 1 030 | 1 % | 6 % | 4 % | 21 % | 3 % | 28 % | 30 % | 7 % | |
Odoxa | 5 et | 880 | 1 % | 8 % | 4 % | 20 % | – | 29 % | 31 % | 7 % | |
Harris Interactive | 10 et | 1 020 | 0,5 % | 7 % | 3 % | 26 %[53] | 0,5 % | 32 %[54] | 29 % | 2 % | |
Ifop | 11 et | 1 473 | – | 6 % | 3 % | 19 % | – | 29 % | 30 % | 13 % | |
Ipsos | 16 et | 1 038 | – | 7 % | 2 % | 21 % (26%[53]) |
0,5% | 30 % (34%[54]) |
29 % | 1,5 % | |
CSA | 16 au | 979 | – | 7 % | 3 % | 20 % | – | 27 % | 28 % | 15 % | |
Harris Interactive | 17 et | 1 015 | – | 7 % | 2 % | 19 % | 1 % | 28 % | 29 % | 14 % | |
Opinion Way | 17 au | 2 274 | – | 6 % | 3 % | 22 % | 0,5 % | 29 % | 29 % | 10,5 % | |
Ifop | 18 et | 1 132 | – | 6 % | 3 % | 20 % | 29 % | 30 % | 12 % |
Second tour
D'après un sondage[55], dans les cantons confrontés à un duel UMP-PS, le PS pourrait bénéficier d'un report de vote des autres partis de gauche. D'après ce même sondage, l'UMP bénéficierait d'un report de vote du PS (57 %) en cas de duel UMP-FN et d'un report de voix du FN (43 %) en cas de duel UMP-PS. Enfin, le PS et le FN bénéficieraient à parts égales (27 %) du report de voix de l'UMP en cas de duel PS-FN.