Élections générales espagnoles de 2000
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Les élections générales espagnoles de 2000 (en espagnol : Elecciones generales de España de 2000, désignées sous le numéronyme 12-M) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 350 députés et 208 des 259 sénateurs de la VIIe législature des Cortes Generales.
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Élections générales espagnoles de 2000 | ||||||||||||||
350 sièges du Congrès des députés (Majorité absolue : 176 sièges) 208 sièges (sur 259) du Sénat | ||||||||||||||
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Type d’élection | Élection législative | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Population | 39 852 651 | |||||||||||||
Inscrits | 33 969 640 | |||||||||||||
Votants | 23 339 490 | |||||||||||||
68,71 % 8,7 | ||||||||||||||
Votes exprimés | 23 181 290 | |||||||||||||
Votes nuls | 158 200 | |||||||||||||
PP – José María Aznar | ||||||||||||||
Liste
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Voix | 10 321 178 | |||||||||||||
44,52 % |
5,7 | |||||||||||||
Députés élus | 183 | 28 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 127 | 18 | ||||||||||||
PSOE – Joaquín Almunia | ||||||||||||||
Voix | 7 918 752 | |||||||||||||
34,16 % |
3,5 | |||||||||||||
Députés élus | 125 | 16 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 60 | 21 | ||||||||||||
IU – Francisco Frutos (es) | ||||||||||||||
Voix | 1 263 043 | |||||||||||||
5,45 % |
5,1 | |||||||||||||
Députés élus | 8 | 13 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 0 | |||||||||||||
CiU – Xavier Trias | ||||||||||||||
Voix | 970 421 | |||||||||||||
4,19 % |
0,4 | |||||||||||||
Députés élus | 15 | 1 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 8 | |||||||||||||
Congrès des députés | ||||||||||||||
Sénat | ||||||||||||||
Président du gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
José María Aznar PP |
José María Aznar PP | |||||||||||||
infoelectoral.mir.es | ||||||||||||||
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Organisées exactement quatre ans après le précédent scrutin, ces élections générales sont les premières à se tenir au terme d'une législature complète. Celle-ci a été marquée par la première alternance au pouvoir depuis 1982, avec l'élection à la présidence du gouvernement du conservateur José María Aznar en remplacement du socialiste Felipe González grâce au soutien des nationalistes basques et catalans.
Ce scrutin, où la participation recule fortement, voit une nouvelle fois la victoire du Parti populaire (PP), qui décroche la majorité absolue des sièges au Congrès des députés. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), seul auteur de cette performance jusqu'à présent, réalise alors pour sa part son plus mauvais résultat depuis 1977. Son secrétaire général Joaquín Almunia démissionne au soir même de l'élection. De même, Izquierda Unida chute pour la première fois depuis 1982.
Six semaines plus tard, Aznar obtient de nouveau l'investiture du Congrès, ce qui lui permet de former son second gouvernement.
Première alternance depuis 1982
Lors des élections générales anticipées du 3 mars 1996, le Parti populaire (PP) de José María Aznar remporte la majorité relative au Congrès des députés avec 156 députés sur 300. Au pouvoir depuis 1982, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du président du gouvernement Felipe González obtient 141 sièges et cède la place de première force politique espagnole pour la première fois en 13 ans. Aznar obtient ainsi le plus faible résultat pour un vainqueur depuis 1977. Aucun parti ne détenant la majorité absolue des 176 mandats, le rôle des nationalistes catalans de Convergence et Union (CiU), qui obtiennent 16 parlementaires, se révèle déterminant[1].
Lors de l'ouverture de la VIe législature le , le candidat du PP Federico Trillo est élu président du Congrès des députés avec 179 voix favorables, bénéficiant du soutien de CiU, du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV), de la Coalition canarienne (CC) et de l'Union valencienne (UV)[2]. Le , le roi Juan Carlos Ier informe Trillo qu'il désigne Aznar candidat à la présidence du gouvernement, celui-ci disposant du soutien assuré de 160 députés et souffrant du rejet de 166 autres, 22 autres étant indécis[3].
Bénéficiant déjà du soutien de la Coalition canarienne depuis le début du mois d'[4], Aznar scelle à la fin du mois un accord d'investiture et de législature avec Convergence et Union[5]. Aznar conclut deux jours après, le , un pacte avec le Parti nationaliste basque, l'ensemble de ces alliances lui assurant au moins 181 votes favorables, cinq de plus que la majorité absolue requise[6]. Le , il est élu président du gouvernement par le Congrès des députés par 181 voix pour, 166 voix contre et une abstention, portant le centre droit conservateur au pouvoir pour la première fois depuis [alpha 1],[7].
Instabilité à gauche
Parti socialiste ouvrier espagnol
Au pouvoir entre 1982 et 1996, le Parti socialiste ouvrier espagnol change de secrétaire général lors de son congrès de . Titulaire de ce poste depuis , Felipe González décide à l'ouverture du conclave de ne pas postuler à un nouveau mandat[8]. Les principaux dirigeants du parti s'accordent ensuite sur la candidature du porte-parole parlementaire et ancien ministre Joaquín Almunia, qui constitue une équipe de direction où siègent la plupart des cadres influents du PSOE[9].
L'un des engagements du congrès est l'organisation en 1998 d'élections primaires internes pour désigner ses chefs de file aux élections locales de 1999 et générales, prévues en 2000. Almunia s'y présente[10], et se trouve opposé à l'ancien ministre des Travaux publics Josep Borrell[11]. Borrell l'emporte avec 55 % des voix lors du vote des militants, le [12]. Des tensions entre le chef de file électoral et le secrétaire général sur la politique d'alliances se font rapidement jour[13], puis des désaccords surgissent en au sujet des relations avec le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme basque[14]. Ces mésententes sont systématiquement aplanies après l'intervention des « barons »[alpha 2],[15],[16]. Après que Josep Borrell a renoncé le en raison de la mise en examen de deux ex-collaborateurs quand il était secrétaire d'État aux Finances[17], Joaquín Almunia est investi candidat à la présidence du gouvernement dix semaines plus tard[18].
Izquierda Unida
Au soir des élections de 1996, le coordonnateur général d'Izquierda Unida (IU) Julio Anguita assume devant la direction « la stagnation » de ses résultats, et évoque en public « une progression timide », loin de ses attentes initiales[19]. Environ deux mois plus tard, le , le courant social-démocrate « Nouvelle gauche » forme le Parti démocratique de la nouvelle gauche (PDNI), qui reste intégré à la coalition IU[20]. Les désaccords idéologiques et stratgiques du PDNI avec la direction d'IU conduisent Anguita à exclure le parti de la coalition, une décision ratifiée le [21].
Le PDNI s'entend un an plus tard pour former des listes conjointes avec les socialistes aux élections locales et européennes[22], puis en 1999 pour se présenter ensemble aux élections générales[23]. Le , les principaux cadres d'Izquierda Unida prennent la décision de remplacer Julio Anguita par le secrétaire général du Parti communiste d'Espagne (PCE) Francisco Frutos (es) comme chef de file électoral mais pas comme coordonnateur général d'IU après qu'Anguita a été opéré du cœur en urgence[24].
Élections locales et européennes de 1999
Pour le Congrès des députés
Le Congrès des députés est composé de 350 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal à listes fermées dans 52 circonscriptions correspondant aux 50 provinces du pays ainsi qu'aux villes autonomes de Ceuta et de Melilla. Le nombre de députés qui leur est alloué est variable en fonction de leur population, avec néanmoins un minimum de deux sièges par province, à l'exception des villes autonomes qui n'ont chacune en tout qu'un seul siège et pour laquelle les élections se tiennent donc de facto au scrutin uninominal majoritaire à un tour[25].
Après décompte des voix, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt dans chacune des circonscriptions. Ne peuvent prétendre à la répartition des sièges que les listes ayant franchi le seuil électoral de 3 % des suffrages exprimés. Dans la pratique, ce seuil se révèle plus élevé dans les circonscriptions ayant peu de sièges à pourvoir. Il est ainsi en réalité de 25 % dans les provinces ne comptant que trois sièges. Le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme suffrage exprimé, ce qui élève légèrement le seuil réel par rapport à un système classique où ils ne sont pas reconnus[25].
Circonscriptions | Députés |
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Madrid | 34 |
Barcelone | 31 |
Valence | 16 |
Séville | 13 |
Alicante | 11 |
Málaga | 10 |
Asturies, Biscaye, Cadix, La Corogne et Murcie | 9 |
Pontevedra | 8 |
Îles Baléares, Cordoue, Grenade, Las Palmas, Santa Cruz de Tenerife et Saragosse | 7 |
Badajoz, Guipuscoa, Jaén, Tarragone | 6 |
Almería, Cáceres, Cantabrie, Castellón, Ciudad Real, Gérone, Huelva, León, Navarre, Tolède et Valladolid | 5 |
Álava, Albacete, Burgos, Lérida, Lugo, Ourense, La Rioja et Salamanque | 4 |
Ávila, Cuenca, Guadalajara, Huesca, Palencia, Ségovie, Soria, Teruel et Zamora | 3 |
Ceuta et Melilla | 1 |
Pour le Sénat
Le Sénat est composé de 259 sénateurs dont 208 élus au scrutin direct, les 51 restants étant élus par les parlements des 17 communautés autonomes.
Les sénateurs élus par la population le sont au scrutin majoritaire plurinominal dans 59 circonscriptions plurinominales correspondant aux provinces du pays et à Ceuta et Melilla, à l'exception des deux communautés autonomes archipélagiques. Les principales îles des archipels des Baléares et des Canaries sont en effet dotées de leurs propres circonscriptions. Il y a ainsi quatre sénateurs pour chacune des 47 provinces de la péninsule, trois sénateurs pour les îles de Grande Canarie, Majorque et Tenerife, deux sénateurs respectivement pour Ceuta et Melilla, et un sénateur pour les îles de Minorque, Fuerteventura, La Gomera, Ibiza-Formentera, El Hierro, Lanzarote, et La Palma.
Les assemblées législatives des communautés autonomes désignent aussi des sénateurs, à raison d'un de droit par communauté, plus un siège supplémentaire par tranche d'un million d'habitants. Le nombre est de ce fait variable en fonction de l'évolution démographique. Il était de 51 en . Ces élections indirectes ont lieu pour chaque assemblée communautaire peu après leurs renouvellements, et ne coïncident donc pas nécessairement avec les élections au scrutin populaire.
Principales forces politiques
Sondages
Le graphique ci-dessous est une synthèse des résultats des sondages réalisés depuis les élections du 3 mars 1996.