Élections législatives indiennes de 2014
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Des élections législatives ont lieu en Inde du 7 avril au [2] afin d'élire pour cinq ans la XVIe législature de la Lok Sabha, la chambre basse du Parlement de l'Inde. Le dépouillement a lieu le .
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Élections législatives indiennes de 2014 | ||||||||||||||
543 des 545 sièges de la Lok Sabha (Majorité absolue : 272 sièges) | ||||||||||||||
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7 avril au | ||||||||||||||
Type d’élection | Élections législatives | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Population | 1 277 803 914 | |||||||||||||
Inscrits | 814 591 184 | |||||||||||||
Votants | 551 millions | |||||||||||||
66,38 %[1] 9,9 | ||||||||||||||
Narendra Modi – NDA | ||||||||||||||
Voix | 207 249 464 | |||||||||||||
38,9 % |
14,3 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 336 | 177 | ||||||||||||
Rahul Gandhi – UPA | ||||||||||||||
Voix | 127 353 605 | |||||||||||||
23,5 % |
13,7 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 59 | 203 | ||||||||||||
Jayalalithaa – AIADMK | ||||||||||||||
Voix | 18 115 825 | |||||||||||||
3,3 % |
1,6 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 37 | 28 | ||||||||||||
Mamata Banerjee – AITC | ||||||||||||||
Voix | 21 259 681 | |||||||||||||
3,8 % |
0,6 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 34 | 15 | ||||||||||||
Front de gauche | ||||||||||||||
Voix | 22 313 325 | |||||||||||||
4,0 % |
2,8 | |||||||||||||
Sièges obtenus | 10 | 10 | ||||||||||||
Carte des résultats par coalition | ||||||||||||||
Répartition des sièges à la Lok Sabha | ||||||||||||||
Premier ministre | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Manmohan Singh UPA (Congrès) |
Narendra Modi NDA (BJP) | |||||||||||||
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Le corps électoral compte plus de 814 millions d'électeurs, ce qui en fait les plus importantes élections démocratiques jamais organisées[3]. Avec 551 millions de votants, la participation s'élève à 66,38 %[4], soit la plus élevée depuis l'Indépendance de l'Inde[1].
Le Bharatiya Janata Party (BJP), dont le candidat est Narendra Modi, remporte une large victoire et la majorité absolue des sièges. Il met ainsi fin à dix années de gouvernement du Congrès national indien et de l'Alliance progressiste unie (UPA). Le Congrès, dont la campagne est dirigée par Rahul Gandhi, réalise le pire résultat de son histoire avec seulement 44 sièges.
En 2009, le gouvernement de Manmohan Singh a été réélu pour un second mandat. Il s'appuie sur une coalition de centre-gauche, l'Alliance progressiste unie, réunie autour du Congrès.
Depuis, le gouvernement a essuyé plusieurs scandales de corruption et est accusé de mal gérer le ralentissement de la croissance et la hausse des prix, de sorte que l'opposition fait figure de favorite pour ces élections.
Le principal parti d'opposition, le Bharatiya Janata Party, malgré des défaites aux élections locales en Uttarakhand, en Himachal Pradesh et au Karnataka, a en effet été élu à Goa et au Rajasthan, réélu au Gujarat, au Madhya Pradesh et au Chhattisgarh et est arrivé en tête à Delhi. Ces victoires ont été en partie attribuées à la popularité de Narendra Modi, le ministre-en-chef du Gujarat[5]. Par ailleurs, le mouvement anti-corruption mené par Anna Hazare a gagné en importance[6], débouchant même sur la création d'un nouveau parti, le Aam Aadmi Party, concurrençant le Congrès.
En 2013, le gouvernement a annoncé la création de l'État du Telangana par une scission de l'Andhra Pradesh. Cette décision, intervenue après une longue agitation au Telangana, a fait perdre certains soutiens au Congrès dans le reste de l'État.
Mode de scrutin
La Lok Sabha, chambre basse du Parlement de l'Inde, est élue pour un mandat de cinq ans mais peut être dissoute plus tôt par le président de l'Inde. La XVe législature a débuté le et s'achève le [7].
Les élections se tiennent au scrutin uninominal majoritaire à un tour : dans chaque circonscription, est élu le candidat ayant rassemblé le plus grand nombre de voix, quel que soit son score. Il y a 543 circonscriptions, dont 84 sont réservées pour des candidats des castes répertoriées (Dalits) et 47 pour des candidats des tribus répertoriées (Adivasis).
À la suite d'une décision de la Cour suprême, les électeurs ont également la possibilité de ne choisir aucun candidat en votant None Of The Above[8].
Corps électoral
814,5 millions d'Indiens sont inscrits sur les listes électorales pour ces élections, soit plus de 100 millions de plus que pour les élections précédentes[2].
Pour la première fois, les personnes transgenre ont pu être inscrites sur les listes en indiquant comme sexe « Autre ». Pour la première fois également, les Indiens vivant à l'étranger ont pu s'inscrire pour voter[2].
La Commission électorale indienne tient les listes électorales à jour sur son site internet et propose également aux électeurs de vérifier leur inscription par SMS. La Commission organise également des « camps spéciaux » à l'emplacement de chaque bureau de vote le pour permettre aux citoyens non inscrits de s'inscrire[2]. Enfin, des agents sont chargés de dresser des listes de personnes absentes, décédées ou ayant déménagé et de les communiquer aux présidents de bureaux de vote avant le jour du scrutin[2].
Calendrier
La Commission électorale indienne fixe le calendrier des élections. Celles-ci se déroulent en neuf phases, du 7 avril au . Le dépouillement a lieu le et les résultats sont annoncés dans la foulée[2],[9].
Jour de vote | États concernés | Circonscriptions |
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Assam (en partie), Tripura (en partie) | 6 | |
Arunachal Pradesh, Manipur (en partie), Meghalaya, Mizoram, Nagaland | 7 | |
Bihar (en partie), Chhattisgarh (en partie), Haryana, Jammu-et-Cachemire (en partie), Jharkhand (en partie), Kerala, Madhya Pradesh (en partie), Maharashtra (en partie), Odisha (en partie), Uttar Pradesh (en partie), Îles Andaman-et-Nicobar, Chandigarh, Lakshadweep, Delhi | 91 | |
Assam (en partie), Goa, Sikkim, Tripura (en partie) | 7 | |
Bihar (en partie), Chhattisgarh (en partie), Jammu-et-Cachemire (en partie), Jharkhand (en partie), Karnataka, Madhya Pradesh (en partie), Maharashtra (en partie), Manipur (en partie), Odisha (en partie), Rajasthan (en partie), Uttar Pradesh (en partie), Bengale-Occidental (en partie) | 121 | |
Assam (en partie), Bihar (en partie), Chhattisgarh (en partie), Jammu-et-Cachemire (en partie), Jharkhand (en partie), Madhya Pradesh (en partie), Maharashtra (en partie), Rajasthan (en partie), Tamil Nadu, Uttar Pradesh (en partie), Bengale-Occidental (en partie), Pondichéry | 117 | |
Andhra Pradesh (en partie), Bihar (en partie), Gujarat, Jammu-et-Cachemire (en partie), Pendjab, Uttar Pradesh (en partie), Bengale-Occidental (en partie), Dadra et Nagar Haveli, Daman et Diu | 89 | |
Andhra Pradesh (en partie), Bihar (en partie), Himachal Pradesh, Jammu-et-Cachemire (en partie), Uttar Pradesh (en partie), Uttarakhand, Bengale-Occidental (en partie) | 64 | |
Bihar (en partie), Uttar Pradesh (en partie), Bengale-Occidental (en partie) | 41 | |
Dépouillement |
Logistique
Il existe environ 930 000 bureaux de vote à travers le pays, une augmentation de 12 % par rapport aux dernières élections[2]. Comme en 2004 et 2009, tous les bureaux sont équipés de machine à voter électroniques. Avant et après le scrutin, les machines à voter sont transportées sous escorte militaire et stockées dans des lieux sécurisés[2].
Les listes électorales disponibles dans chaque bureau comportent les photos d'identité des électeurs et 96 % des électeurs disposent d'une carte d'identité électorale avec photo[10],[2].
Au total, 12 millions de personnes sont chargées d'assurer la sécurité du scrutin[10].
- Carte d'identité électorale avec photo délivrée par la Commission électorale.
- Pour empêcher les votes multiples, l'index de chaque électeur est marqué à l'encre après son vote.
Financement
Selon une étude du Centre for Media Studies, les candidats pourraient dépenser jusqu'à 30 500 crore de roupies en frais de campagne, soit environ 5 milliards de dollars, le triple du coût des élections de 2009. Ce chiffre en ferait les deuxièmes élections les plus couteuses du monde derrière l'élection présidentielle américaine de 2012 durant laquelle les candidats avaient dépensé 7 milliards de dollars. La commission électorale s'inquiète de dépenses trop importantes ou illégales pendant la campagne. La loi autorise chaque candidat à dépenser 70 lakh ₹ par circonscription, mais les dépenses réelles seraient dix fois plus importantes[12].
Par ailleurs, l'organisation des élections devrait coûter 3 500 crore ₹ au Trésor public indien[13].
Depuis les années 1990, le développement de nombreux partis politiques régionaux a rendu quasiment impossible pour un seul parti d'obtenir à lui seul la majorité des sièges à la Lok Sabha. Les principaux partis forment donc des coalitions avant les élections, toutefois ces coalitions évoluent fréquemment y compris pendant les élections, entre les élections et le dépouillement ou après le résultat connu.
Alliance progressiste unie
Alliance progressiste unie (UPA) Rahul Gandhi, leader de la campagne | |
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L'Alliance progressiste unie (UPA) est une coalition de centre gauche autour du Congrès national indien dirigé par Sonia Gandhi. Elle est au pouvoir depuis 2004 sous la direction du Premier ministre Manmohan Singh. L'UPA a été fragilisée pendant le dernier mandat par différents scandales de corruption, une économie moins dynamique qu'avant[14] et le départ de plusieurs partis de la coalition, notamment le Trinamool Congress et le DMK.
Lors d'une conférence de presse début 2014, Manmohan Singh a déclaré qu'il ne se représenterait pas pour un troisième mandat[15]. Rahul Gandhi, héritier de la famille Nehru-Gandhi et récemment nommé vice-président du Congrès, est le leader de la campagne mais le Congrès a indiqué qu'il ne nommerait pas officiellement de candidat au poste de Premier ministre avant le scrutin[16]. Rahul Gandhi a notamment instauré un système de primaires pour choisir les candidats de certaines circonscriptions[14].
Dans son programme électoral, dévoilé le , le Congrès promet notamment d'instaurer un « droit à la santé » en doublant les dépenses de santé, de protéger les droits des femmes et des minorités ou de créer 100 millions d'emplois pour les jeunes[14].
- Rahul Gandhi, leader de la campagne de l'UPA.
- Sonia Gandhi, présidente du Congrès.
- Sharad Pawar, président du NCP.
Alliance nationale démocratique
Alliance démocratique nationale (NDA) Narendra Modi, candidat au poste de Premier ministre | |
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L'Alliance démocratique nationale (NDA) est une coalition formée autour du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) qui fut au pouvoir de 1998 à 2004 quand Atal Bihari Vajpayee était Premier ministre.
Narendra Modi, réélu ministre en chef du Gujarat en 2012, faisait depuis longtemps figure de favori pour être le candidat du BJP. Il a été nommé directeur de la campagne du BJP en [17] avant que sa candidature ne soit officialisée le par le bureau parlementaire du parti[18]. Il reste toutefois un personnage controversé, notamment en raison de son rôle lors des violences anti-musulmans de 2002 au Gujarat.
Ainsi, alors que le gouvernement Vajpayee était considéré comme modéré, le programme du BJP dévoilé le est plus radical, prévoyant notamment la construction d'un temple hindou à Ayodhya — où la destruction d'une mosquée en 1992 avait provoqué un grave conflit inter-communautaire — ou la fin du droit civil personnel des minorités. Le BJP axe toutefois sa campagne sur le développement, prenant en modèle la réussite économique de l'État du Gujarat[19].
- Narendra Modi, candidat au poste de Premier ministre.
- Sushma Swaraj, leader de l'Opposition au sein de la Lok Sabha.
- Uddhav Thackeray, leader du Shiv Sena.
- Narendra Modi lors d'un meeting dans le Bihar.
- Meeting du BJP à Lucknow.
Troisième Front
Front de gauche | |
Le , une douzaine de partis régionaux et laïcs autour du Parti communiste d'Inde (marxiste) (PCI(M)) ont annoncé former la base d'un possible Troisième Front alternatif à l'UPA et la NDA, sans toutefois nommer de candidat au poste de Premier ministre[20].
Toutefois, l'Asom Gana Parishad et le Biju Janata Dal annoncent continuer à négocier une alliance avec la NDA[21] alors que Jayalalithaa, ministre en chef du Tamil Nadu et dont le parti l'AIADMK a rejoint la coalition, en est rapidement exclue à la suite d'un désaccord sur le partage des sièges[22].
Ainsi, pour le secrétaire général du PCI(M) Prakash Karat, un véritable Troisième Front ne pourra émerger qu'après les résultats connus[23]. Il pourrait être formé avec le soutien du Samajwadi Party[24].
Finalement, le PCI(M) s'allie avec le PCI, dans la plupart des États, notamment le Bengale-Occidental et le Kerala, mais ne parvient pas à trouver de terrain d'entente en Andhra Pradesh[25]. Son slogan est « Rejetez le Congrès, battez le BJP »[26].
- Prakash Karat, secrétaire général du Parti communiste d'Inde (marxiste).
Aam Aadmi Party
Le Aam Aadmi Party (« Parti de l'homme ordinaire », AAP) a été fondé par Arvind Kejriwal en 2011 à la suite de l'important mouvement anti-corruption qui a traversé le pays. En 2013, il réussit une percée aux élections dans le territoire de Delhi et forme le gouvernement pendant quelques semaines.
L'AAP présente des candidats dans plusieurs États et son leader, Kejriwal, affronte Narendra Modi dans la circonscription de Varanasi[27]. Le parti dénonce notamment les liens de Modi avec le milieu des affaires[28].
Partis régionaux
D'importants partis régionaux ont décidé de ne rejoindre aucune coalition.
Au Tamil Nadu, la ministre en chef Jayalalithaa, après avoir tenté de rejoindre un Troisième Front, a décidé que son parti l'AIADMK se présenterait dans l'ensemble des circonscriptions de l'État[29].
En Uttar Pradesh, Mayawati, leader du Bahujan Samaj Party, annonce que son parti se présente dans toutes les circonscriptions de l'État avec l'objectif d'empêcher la NDA de former un gouvernement[30]. Le Samajwadi Party se présente également seul mais pourrait soutenir un gouvernement de Troisième Front[24].
Au Bengale-Occidental, la ministre en chef Mamata Banerjee du Trinamool Congress, annonce que son parti — qui a quitté le gouvernement UPA quelques mois auparavant — se présente dans toutes les circonscriptions de l'État sans alliance pour la première fois[31].
Le Janata Dal (United), au pouvoir au Bihar, quitte la NDA après la désignation de Narendra Modi comme candidat. Au Sikkim, le député sortant du Sikkim Democratic Front se représente dans l'unique circonscription de l'État[32]. Naveen Patnaik, du Biju Janata Dal au pouvoir en Odisha, se présente comme « équidistant du Congrès et du BJP »[33].
Source | Date de réalisation | ||||||||
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UPA | NDA | Front de Gauche | Autres | ||||||
Voix | Sièges | Voix | Sièges | Voix | Sièges | Voix | Sièges | ||
Élections 2009 | 37,22 % | 262 | 24,63 % | 159 | 21,15 % | 79 | 11,65 % | 43 | |
Times Now-CVoter | Janvier- | 128 | 184 | 166 | |||||
Headlines Today-CVoter | 37 % | 128 | 25 % | 179 | 38 % | 185 | |||
The Week Magazine | 31,7 % | 184 | 26,7 % | 197 | 41,6 % | 162 | |||
IBN/CNN-The Hindu | 29 % | 149-157 | 29 % | 172-180 | 6 % | 22-28 | 36 % | 179-195 | |
India TV-CVoter | 28 % | 136 | 31 % | 156 | 22 % | 129 | 19 % | 122 | |
India TV-CVoter | 27 % | 117 | 35 % | 186 | 72 | 38 % | 168 | ||
IBN/CNN, The Week and CSDS Pre-Poll | 134-142 | 187-195 | 208-216 | ||||||
India Today-CVoter | - | 23 % | 103 | 34 % | 212 | 43 % | 228 | ||
ABP News-Nielsen | - | 23 % | 101 | 31 % | 226 | 5 % | 30 | 41 % | 186 |
CNN-IBN-Lokniti-CSDS | 28 % | 107-127 | 36 % | 211-231 | 4 % | 15-23 | 32 % | 182-190 | |
Times Now-India TV-CVoter | Janvier- | 101 | 227 | 215 | |||||
ABP News-Nielsen | 24 % | 92 | 31 % | 236 | 5 % | 29 | 40 % | 186 | |
CNN-IBN-Lokniti-CSDS | 29 % | 119-139 | 36 % | 212-232 | 3 % | 1-23 | 32 % | 104-170 | |
NDTV-Hansa GCR | 126 | 229 | 55 | 130 |