Élections régionales françaises de 2010
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Les élections régionales françaises de 2010 ont eu lieu les 14 et 21 mars et renouvellent les 25 conseils régionaux de métropole et d'outre-mer ainsi que l'Assemblée de Corse[1].
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Élections régionales françaises de 2010 | ||||||||||||||
14 et | ||||||||||||||
Type d’élection | Élections régionales | |||||||||||||
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Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits au 1er tour | 43 642 325 | |||||||||||||
Votants au 1er tour | 20 219 958 | |||||||||||||
46,33 % 14,5 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 1er tour | 19 475 895 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 1er tour | 744 063 | |||||||||||||
Inscrits au 2d tour | 43 350 204 | |||||||||||||
Votants au 2d tour | 22 201 265 | |||||||||||||
51,21 % 14,5 | ||||||||||||||
Votes exprimés au 2d tour | 21 194 314 | |||||||||||||
Blancs et nuls au 2d tour | 1 006 951 | |||||||||||||
Gauche parlementaire | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 9 778 540 | |||||||||||||
50,22 % |
11,1 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 11 456 758 | |||||||||||||
54,05 % |
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Présidences élues | 23 | |||||||||||||
Majorité présidentielle | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 5 066 942 | |||||||||||||
26,02 % |
7,7 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 7 497 649 | |||||||||||||
35,38 % |
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Présidences élues | 3 | 1 | ||||||||||||
Front national | ||||||||||||||
Voix au 1er tour | 2 223 800 | |||||||||||||
11,42 % |
3,3 | |||||||||||||
Voix au 2e tour | 1 943 307 | |||||||||||||
9,17 % |
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Présidences élues | 0 | |||||||||||||
Étiquette des présidents de conseils régionaux élus | ||||||||||||||
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Conseillers régionaux | ||||||||||||||
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Lors du premier tour, la droite parlementaire enregistre son plus mauvais score sous la Ve République, tous scrutins confondus, avec 27 % des suffrages exprimés[2]. Ce premier tour est également marqué par une forte abstention (53,67 %), l'effondrement du MoDem (4,20 %) et une remontée relative du FN (11,42 %) par rapport aux dernières élections[3], mais une baisse de 3,28 points par rapport aux élections régionales de 2004[4]. La gauche remporte à nouveau la Guadeloupe.
Au second tour, la gauche confirme son succès du premier tour en atteignant un score national de 54,1 % des voix, tandis que la droite parlementaire est loin derrière avec 35,4 % des voix. Pour sa part, le Front national obtient 9,2 % des voix et progresse dans les douze régions où il a pu se maintenir entre les deux tours. Sur les 25 régions restant en jeu, la gauche en remporte 22. En métropole, seule l'Alsace reste à droite.
Le mode de scrutin est fixé par le Code électoral. Il précise que les conseillers régionaux sont élus tous les six ans (quatre ans pour l’élection de 2010)[M 1].
Les conseillers régionaux sont élus dans chaque région au scrutin de liste à deux tours sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l'ordre de présentation. Chaque liste est constituée d'autant de sections qu'il y a de départements dans la région[M 2].
Si une liste a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, le quart des sièges lui est attribué. Le reste est réparti à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Une liste ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés ne peut se voir attribuer un siège[M 2].
Sinon on procède à un second tour où peuvent se présenter les listes ayant obtenu 10 % des suffrages exprimés[M 2]. La composition de ces listes peut être modifiée pour comprendre les candidats ayant figuré au premier tour sur d’autres listes, sous réserve que celles-ci aient obtenu au premier tour au moins 5 % des suffrages exprimés et ne se présentent pas au second tour[M 3]. À l’issue du second tour, les sièges sont répartis de la même façon[M 2].
Les sièges étant attribués à chaque liste, on effectue ensuite la répartition entre les sections départementales, au prorata des voix obtenues par la liste dans chaque département[M 4].
Les conseillers à l’Assemblée de Corse sont élus au scrutin de liste à deux tours avec dépôt de listes complètes comportant autant de noms que de sièges à pourvoir, sans adjonction ni suppression de nom et sans modification de l'ordre de présentation[M 5]. Le mode de scrutin diffère par la prime à la liste majoritaire qui est de neuf sièges sur 51. De plus, il n’y a pas de section de département et le seuil pour accéder au second tour est de 7 %[M 6].
Une situation incertaine
À la suite des élections de 2004, qui ont vu une victoire historique du Parti socialiste et de ses alliés (Les Verts et le PCF principalement), seules deux régions métropolitaines, l'Alsace et la Corse, sont gérées par la droite. En six ans, la gauche n'a pas remporté d'élection nationales, alors que les municipales et les cantonales de 2008 lui ont permis de progresser au Sénat. Elle a l'avantage de présenter de nombreux sortants dans une élection intermédiaire traditionnellement favorable à l'opposition au gouvernement, et l'inconvénient de se présenter divisée avec notamment une forte concurrence entre le PS et les écologistes.
La droite (l'UMP et ses alliés du Nouveau Centre principalement) est sortie victorieuse de la présidentielle et des législatives en 2007, et en tête lors des européennes en 2009 grâce à la division des partis de gauche.
La droite apparait en position de force au regard de ses succès précédents mais elle dispose d'une réserve de voix très limitée pour le deuxième tour, à la suite des accords politiques passés avec le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et le mouvement Chasse, pêche, nature et traditions de Frédéric Nihous. Au second tour, elle ne peut compter que sur un report de voix partiel du MoDem et du FN, si ceux-ci ne parviennent pas à se maintenir ou à fusionner avec d'autres listes à l'issue du premier tour. Traditionnellement les élections intermédiaires sont difficiles pour le pouvoir en place. L'impopularité de celui-ci, avant le scrutin, accroit cette situation.
L'extrême droite est pour sa part affaiblie depuis la présidentielle sans avoir disparu pour autant mais semble bénéficier du débat sur l'identité nationale et d'un retour d'une partie de ses électeurs séduits par Nicolas Sarkozy en 2007.
Positionnements et stratégies des partis politiques
Gauche antilibérale et extrême gauche
Comme pour les élections européennes de 2009, une longue série de négociations a lieu entre des organisations de la gauche antilibérale et d'extrême gauche, au premier rang desquelles le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le Parti de gauche (PG) et le Parti communiste français (PCF), sur la perspectives de listes communes aux élections régionales[5].
Le principal point de clivage porte sur le rapport au Parti socialiste (PS). Le NPA refuse de cogérer des conseils régionaux avec le PS, considérant que l'orientation politique du PS est incompatible avec celle du NPA. À l'inverse, le PCF et le PG (créé en scission du PS mais allié du PCF lors des précédentes élections européennes)[6] souhaitent continuer à gérer des conseils régionaux avec le PS.
Les négociations nationales ne permettent pas d'aboutir à un accord, mais des discussions se poursuivent à l'échelle régionale. Finalement, cette alliance large à gauche du PS ne se réalise que dans trois régions : Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Limousin.
Après en avoir débattu, le Conseil national du PCF se prononce pour une alliance au premier tour avec ses partenaires du Front de gauche en autonomie par rapport aux listes présentées par le PS et Europe Écologie, ainsi que pour une fusion au second tour avec les autres listes de gauche, si celles-ci n'accueillent pas le MoDem[7]. La décision est cependant revenue aux militants qui ont défini la stratégie dans chaque région. 17 des 22 fédérations régionales se sont prononcées pour un Front de gauche « élargi ». Cinq l'ont rejeté au profit d'une liste commune avec le PS dès le premier tour (Bourgogne, Champagne-Ardenne, Lorraine, Basse-Normandie et Bretagne)[8]. Dans plusieurs régions, les résultats de la consultation ont fait l'objet de fortes contestations amenant des militants à se présenter sur des listes concurrentes comme en Lorraine où des dissidents du PCF rejoignent une liste intitulée « Front Lorrain de gauche »[9],[10],[11].
Le PG est partie prenante d'un Front de gauche élargi dans 16 des 17 régions où le PCF a décidé de partir de manière autonome[12]. Dans les cinq régions où celui-ci est allié avec le PS, le PG constitue des listes d'union, soit avec le NPA, soit dans une configuration proche de celle du Front de gauche avec des dissidents communistes comme en Lorraine. Dans tous les cas, il est associé avec les autres organisations constituant « l'autre gauche ». Le PG prend la tête de ces listes en Languedoc-Roussillon, en Pays de la Loire et en Rhône-Alpes. Après avoir revendiqué pour Jean-Luc Mélenchon la tête de liste de la région Île-de-France, il y a finalement renoncé pour se ranger derrière la candidature de Pierre Laurent.
Après cinq mois de négociations et un vote des militants, le conseil politique national du NPA acte l'échec des négociations nationales avec les autres forces de la « gauche radicale », tout en poursuivant les discussions locales. Le texte adopté confirme les « fusions techniques » de deuxième tour avec les partis de gauche, sans participation aux exécutifs[13]. Le NPA présente finalement ses propres listes dans quinze régions, fait campagne avec le Front de gauche dans trois régions et conjointement avec le PG dans trois des cinq régions où le PS et le PCF font liste commune (à l'exception de la Bretagne et la Lorraine).
Contrairement à 2004 où elle s'était alliée à la LCR (dissoute depuis dans le NPA), LO présente cette fois des listes autonomes[14].
- Autres formations :
La Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE)[15], Les Alternatifs[16], le Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP), le Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) et l'association République et socialisme se sont prononcés pour un accord national avec les composantes du Front de gauche. Dans les régions où le PCF est associé avec le PS, ces organisations ont conclu des accords avec le PG et le NPA. Plusieurs groupements décroissants se joignent à ces listes d'union dans certaines régions, notamment en Bretagne[17].
Écologistes
Après ses 3,6 % aux élections européennes de 2009, l'AEI, qui rassemble le Mouvement écologiste indépendant (MEI), Génération écologie (GE) et La France en action (LFA), présente des listes autonomes dans 10 régions métropolitaines[18]. Des accords entre l'AEI et d'autres listes ont parfois été conclus, généralement là où le MEI avait la responsabilité de mener les campagnes de l'AEI : avec Europe Écologie en Alsace et Midi-Pyrénées, avec le MoDem en Auvergne, Franche-Comté[19], Pays de la Loire et Poitou-Charentes. Dans le Nord-Pas-de-Calais, GE a rejoint la liste régionaliste autour du MoDem, de gaullistes sociaux et de plusieurs mouvements écologistes[20],[21],[22],[23]. Dans d'autres régions, l'AEI est divisé comme en Île-de-France où GE soutient le MoDem[24].
Les divergences observées ailleurs entre l'AEI et Europe Écologie portent principalement sur la stratégie de second tour puisque l'AEI refuse les fusions et renvoie droite et gauche dos à dos alors qu'Europe Écologie envisage des fusions à gauche. De plus, certaines personnalités de l'AEI[25] suscitent de fortes réticences chez les Verts. Une controverse sur la marque « Europe Écologie » oppose désormais les deux rassemblements, particulièrement en Île-de-France, le chef de la FEA Jean-Marc Governatori en revendiquant la propriété, Europe Écologie et les Verts l'antériorité.
- Cap21 (composante du Mouvement démocrate)
Le parti de Corinne Lepage a d'abord cherché à rapprocher dès le premier tour le MoDem et Europe Écologie. Face aux refus des deux formations, puis aux différences d'approches régionales, Cap 21 a laissé chaque région libre de sa stratégie. Dans la plupart des régions, il continue son partenariat avec le MoDem. Cependant dans sept régions (Alsace, Haute-Normandie, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d'Azur), Cap21 rejoint ou soutient les listes d'Europe Écologie[26]. Dans plusieurs autres régions des négociations similaires ont échoué.
Fort de son succès aux européennes de , le mouvement, qui garde pour cette élection le nom « Europe Écologie », présente des listes dans toutes les régions, sans s'allier aux autres partis, mais en intégrant à titre individuel des candidats qui en sont issus (PS-PCF-Cap21)[27].
Europe Écologie regroupe Les Verts, les régionalistes de la fédération Régions et peuples solidaires, des démissionnaires du PS (Eric Loiselet, Pierre Larrouturou, etc.), des dissidents du PCF (Daniel Breuiller, maire d'Arcueil, Stéphane Gatignon, maire de Sevran, etc.), des membres d'associations écologistes, ainsi que des personnalités de la société civile comme le chercheur Philippe Meirieu, la magistrate Laurence Vichnievsky, le responsable de la Confédération paysanne François Dufour ou le diplomate et résistant Stéphane Hessel. On retrouve également diverses personnalités associatives ou politiques comme Augustin Legrand, fondateur des Enfants de Don Quichotte, Emmanuelle Cosse, ancienne présidente d’Act Up, Robert Lion et Bruno Rebelle, respectivement ancien président et ancien directeur de Greenpeace France.
Les candidats indépendants des Verts représentent la moitié des têtes de listes départementales et sont têtes de listes régionales dans six régions (Auvergne, Basse-Normandie, Bretagne, Champagne-Ardenne, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône-Alpes)[28].
Aucun accord national n'a été passé avec d'autres partis mais, en Alsace, Midi-Pyrénées et dans le Nord-Pas-de-Calais, le MEI[29], dont notamment Antoine Waechter, ont intégré les listes d'Europe Écologie[30].
Au second tour, les listes Europe Écologie envisagent de fusionner avec les autres listes de gauche. Par contre, comme dans les autres partis de gauche, l'attitude à observer vis-à-vis du MoDem fait débat. Europe Écologie espère, comme aux européennes de , dépasser le PS dans certaines régions pour pouvoir en revendiquer la présidence[31] et ne veut plus être un simple supplétif du PS.
Parti socialiste et alliés
Le Parti socialiste aurait aimé renouveler sa stratégie gagnante de 2004 où, dans les deux-tiers des régions, il était parti dès le premier tour avec une large liste d'union regroupant tous les partis de l'ancienne majorité plurielle. Après les décisions du PCF et des Verts de prendre part à d'autres alliances au premier tour, seuls le PRG (sauf en Bretagne[32]) et le MRC font liste commune avec les socialistes dès le premier tour. Le PS a ouvert ses listes à des personnalités associatives (telle le professeur Isabelle This-Saint-Jean, ancienne présidente du collectif « Sauvons la recherche), d'anciens sportifs (Stéphane Caristan, Roxana Maracineanu, Gwendal Peizerat), des syndicalistes (Denis Parise, ex-Molex)[33]. Jean-Luc Romero, ancien membre de l'UMP, est candidat sur une liste socialiste. L'option de listes d'alliance avec le MoDem, un temps envisagée par certains dirigeants du PS, a été écartée. Seule Ségolène Royal en Poitou-Charentes a tenté[34] et partiellement réussi[35] cette alliance dès le premier tour : cinq candidats du MoDem de Charente-Maritime l'ont rejointe. Dans plusieurs régions, les candidats socialistes ont réussi à attirer sur leurs listes quelques conseillers Verts ou communistes sortants, qui entrent en dissidence de leurs partis respectifs, qui qualifient ces ralliements de débauchages individuels.
Le PS a reconduit tous ses présidents et ses deux présidentes sortantes, sauf Georges Frêche (cf cas particulier du Languedoc-Roussillon). Ni Ségolène Royal ni Georges Frêche[36] n'ont participé à la convention de ratification des listes le 12 décembre à Tours[33]. L'objectif affiché par Martine Aubry est de gagner toutes les régions.
Mouvement démocrate
Après le relatif échec des élections européennes, le Mouvement démocrate (MoDem) a tenté de clarifier la stratégie à adopter, voulant éviter de se retrouver dans la situation des municipales de 2008, où sa stratégie variable selon les villes était jugée illisible. Le MoDem choisit d'avoir des listes autonomes au premier tour sans préciser ce qu'il fera au second[37]. Sa composante écologiste, Cap21, s'est alliée dans certaines régions avec Europe Écologie, tout en restant composante du MoDem à qui elle donne rendez-vous au second tour avec l'idée de listes communes[38]. Dans plusieurs régions comme la région PACA, le choix d'une tête de liste et la composition de celles-ci semblent difficiles[39]. Dans quatre régions, les listes sont communes avec l'AEI, mais en Languedoc-Roussillon cette alliance a échoué conduisant le MoDem a ne pas déposer de liste.
Néanmoins, compte tenu de la forte opposition à Nicolas Sarkozy affichée et malgré la proposition d'arc central faite par son chef François Bayrou[40], la plupart des observateurs estiment que la fusion avec des listes UMP est assez improbable. Mais les fusions à gauche sont également difficiles compte tenu de la réticence des partis de gauche. Alors que les premiers sondages le créditent de moins de voix qu'aux européennes, la simple réédition du score de ne permettrait le maintien du MoDem au second tour que dans deux régions.
Droite parlementaire
Depuis sa création, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) a su fédérer l'ensemble des partis de la droite traditionnelle. Le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers et Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) rejoignent le Comité de liaison de la majorité présidentielle en 2009 : il y a donc des listes UMP dans toutes les régions, regroupant toutes ses composantes. Le Nouveau Centre avait menacé, s'il n'obtenait pas cinq têtes de listes, de partir seul, de même que le Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin en Pays de la Loire, s'il n'était pas mieux représenté sur les listes de la majorité, mais ces partis ont finalement décidé de faire liste commune avec l'UMP. Après les européennes, l'UMP espérait reprendre plusieurs régions à la gauche. Mais ces ambitions ont été revues à la baisse au vu des premiers sondages. Plusieurs ministres tels Hubert Falco ou Roselyne Bachelot ont refusé de conduire des listes régionales, arguant de l'impossibilité de cumul avec la fonction de ministre ou avec leur fonction de maire, et se contentent de conduire des sections départementales[41]. Néanmoins trois ministres et cinq secrétaires d'État conduisent des listes régionales. Huit autres membres du gouvernement figurent sur les listes.
- Le mouvement gaulliste Debout la République (DLR) de Nicolas Dupont-Aignan, extérieur à la majorité présidentielle, présente ses propres listes dans trois régions (Île-de-France, Lorraine, Haute-Normandie) en alliance avec le CNI.
- L'Alliance centriste, le parti de Jean Arthuis, n'a pas présenté de listes et figure sur celle de l'UMP en Pays de la Loire et en Bretagne. En Lorraine, il participe à une liste divers droite regroupant aussi le CNI, DLR et des UMP dissidents.
- Le Centre national des indépendants et paysans (CNI) présente sa propre liste dans le Nord-Pas-de-Calais, fait alliance avec DLR dans les trois régions où ce mouvement est présent, avec le dissident UMP Christian Jeanjean en Languedoc-Roussillon et participe à la liste conduite par l'UMP en Vendée.
Extrême droite
- Le Front national présente des listes dans toutes les régions métropolitaines. Contrairement à 1998 et 2004 où le FN détenait souvent une position d'arbitre au vu de ses résultats électoraux (plus de 14 % et même plus de 20 % localement en 2004) et des premiers sondages, il semble ne pouvoir conserver cette position qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Languedoc-Roussillon et dans les régions du Nord-Est, bien que les derniers sondages semblent lui être plus favorables.
- Les mouvances politiques liées au Bloc identitaire sont présentes sur des listes aux revendications régionalistes en PACA avec la « Ligue du Sud » du maire d'Orange Jacques Bompard (ex-FN et ex-MPF), en Languedoc-Roussillon avec la « Ligue du Midi » et en Alsace avec Alsace d'abord.
- Les petits partis issus de scissions du FN présentent également des listes dans huit régions. Le Parti de la France (PDF) de Carl Lang présente ainsi des listes en Haute et Basse-Normandie, dans la région Centre, fait liste commune avec le Mouvement national républicain (MNR) en Lorraine, Picardie et Franche-Comté, et en Languedoc-Roussillon avec l'ex-FN Jean-Claude Martinez.
Cas particulier du Languedoc-Roussillon
À la veille du scrutin, cette région est dirigée par Georges Frêche (divers gauche, après son exclusion du Parti socialiste).
Les socialistes pro-Frêche remportent le référendum interne sur le choix du premier socialiste et le vote validant les listes[42]. Lors de sa convention nationale, le PS choisit de ne pas investir de liste contre Georges Frêche, le soutenant implicitement. Cependant la liste du Languedoc-Roussillon est la seule à n'avoir pas bénéficié d'une présentation à cette convention[36]. Georges Frêche a aussi l'appui d'un certain nombre de dissidents venus d'autres partis dont l'ancien ministre communiste Jean-Claude Gayssot, l'écologiste Yves Piétrasanta et de CPNT.
Hélène Mandroux, maire de Montpellier, et André Vézinhet, président du conseil général de l'Hérault essayent d'élaborer une autre liste « socialiste » en accord avec les autres partis de gauche[43]. Alors que cet accord semblait de moins en moins probable avec la finalisation des listes d'Europe Écologie et du Front de gauche dans la région, une saillie contre Laurent Fabius de Georges Frêche lui fait perdre, à 15 jours du dépôt des listes, le soutien de la direction nationale du PS. Une liste socialiste, menée par Hélène Mandroux, voit le jour[44]. Les négociations entre celle-ci et Jean-Louis Roumégas, tête de liste d'Europe Écologie, pour une liste commune ont échoué notamment sur la question du choix de la tête de liste régionale. Europe Écologie et le Front de gauche annoncent leur refus de fusionner avec une liste sur laquelle Georges Frêche figurerait. Un accord sur le principe d'une fusion au second tour a été conclu entre Europe Écologie et « À Gauche maintenant » (Front de gauche élargi au NPA, à la FASE, aux Alternatifs, aux Objecteurs de croissance et au M'PEP). Didier Codorniou a porté l'affaire devant les tribunaux en demandant l’annulation de la décision du bureau national qui désignait Hélène Mandroux pour conduire une liste PS, ce qui ne lui a pas été accordé.
Dans un premier temps, la liste du MoDem emmenée par Marc Dufour désigné par les militants contre le chef local de l'AEI Patrice Drevet, envisageait de fusionner au second tour avec la liste de Georges Frêche. Puis un accord est intervenu pour fusionner dès le premier tour avec la liste AEI de Patrice Drevet, tandis que Cap21, rejoignait Europe Écologie. Mais le 7 février, le MoDem revenait sur cet accord et annonçait ses têtes de listes[45] puis abandonnait à la veille de la clôture du dépôt des listes[46].
À droite, l'UMP Raymond Couderc[47], sénateur de l'Hérault et maire de Béziers affronte la candidature dissidente de Christian Jeanjean, maire de Palavas-les-Flots[48].
La liste du FN, emmenée par la conseillère régionale France Jamet[49], est concurrencée par celle de la Ligue du Midi de Richard Roudier, et celle du Parti de la France de Jean-Claude Martinez.
Stratégies de l'entre-deux-tours
Seul le socialiste Victorin Lurel est élu dès le premier tour, en Guadeloupe. Dans les 25 autres régions a lieu un second tour le où 43,35 millions d'électeurs sont appelés à voter[50].
Le , au soir du premier tour, les listes du Parti socialiste, arrivées en tête de la gauche dans toutes les régions métropolitaines, commencent à négocier avec les listes Europe Écologie et Front de gauche lorsqu'elles ont atteint le seuil minimum de fusion d'au moins 5 %. Les négociations se déroulent au niveau régional, les états-majors nationaux n'intervenant que sur les points de blocage et pour fixer les règles de fusion. La répartition des places se fait à la proportionnelle selon les rapports de force issus du premier tour. Europe Écologie et le PS négocient également sur le programme tandis que le FG préfère le plus souvent rester en retrait pour rester fidèle à ses orientations. Finalement, les listes de gauche fusionnent partout excepté en Bretagne, où Europe Écologie se maintient, dans le Limousin, où la liste FG-NPA reste aussi en lice, et en Picardie, où le PS a refusé d'intégrer les candidats du Front de gauche. Le Languedoc-Roussillon constitue également un cas particulier, du fait de la non-qualification pour le deuxième tour des trois listes de gauche (PS, EÉ et FG-NPA) qui envisageaient de fusionner.
Les listes de la Majorité présidentielle, arrivées en seconde position dans seize des vingt-six régions, n’ont que très peu de réserves de voix pour le second tour, n'ayant aucun partenaire avec qui fusionner et ayant déjà rassemblé la plupart des formations de droite. De plus, dans douze régions où il le peut, le Front national se maintient au second tour, ce qui constitue un handicap supplémentaire.
Du côté de l'Outre-mer, en Martinique, le second tour oppose deux formations régionalistes. En Guyane, c'est un affrontement gauche / droite, l'ancienne ministre PRG Christiane Taubira, à la tête de la fusion des nombreuses listes de gauche, affronte Rodolphe Alexandre, transfuge du Parti socialiste guyanais passé à l'UMP. À La Réunion, le Parti communiste réunionnais et le PS ne s'étant pas accordés, une triangulaire les oppose à l'UMP.
Désignation des listes candidates
- Le , l'UMP a désigné ses chefs de file pour les élections régionales au terme d'élections primaires internes[51].
- Le , le Nouveau Centre a désigné seize chefs de file pour les élections régionales[52].
- Le , le Front national a désigné 22 têtes de liste.
- Le , le Parti socialiste a désigné ses chefs de file pour les élections régionales[53], au terme d'un référendum militant où les socialistes étaient également appelés à se prononcer sur les primaires ouvertes, le non-cumul des mandats et la parité.
- Le , le Mouvement démocrate propose à ses adhérents des candidats à la tête de liste pour neuf régions[54]. Deux semaines plus tard, ces nominations se poursuivent avec huit régions supplémentaires. Les adhérents sont invités à ratifier ces choix par un vote électronique ouvert à partir du [55].
- Le , l'UMP et ses alliés de la majorité présidentielle investissent finalement des têtes de liste communes dans toutes les régions[56].
- Le , Debout la République investit ses chefs de file dans plusieurs régions[57].
- Le , le Parti socialiste a ratifié en convention ses listes complètes[33].
- Le , le Front de gauche élargi a présenté ses têtes de listes pour les régionales.