1879
année du XIXe siècle / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Cette page concerne l'année 1879 (MDCCCLXXIX en chiffres romains) du calendrier grégorien.
L'année 1879 est une année commune qui commence un mercredi.
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 Décennies : 1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050 Siècles : XIXe XXe XXIe XXIIe XXIIIe Millénaires : Ier IIe IIIe |
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Manche, Mer Baltique, Mer des Caraïbes, Mer Caspienne, Mer Méditerranée, Mer du Nord, Mer Noire, Mer Rouge, Océan Arctique, Océan Atlantique, Océan Austral, Océan Indien et Océan Pacifique |
Afrique
- 17 février : arrivée du père Siméon Lourdel à Entebbe. La Congrégation des Pères Blancs, catholique, s’installe au Bouganda. Elle s’attache à repousser l’avancée de l’Islam[1].
- 15 mars : Albert Grévy est nommé gouverneur général de l’Algérie (fin en 1881)[2].
- Antoine Chanzy, en conflit avec les représentants des Européens, doit céder la place. Albert Grévy, peu au fait des affaires coloniales, se laisse dominer par les colons membres de l’Assemblée nationale qui cherchent à étendre le pouvoir civil au détriment des militaires responsables de l’administration depuis la conquête. Il se bat pour l’assimilation, mais, taxés d’imprévoyance, il est remplacé par Tirman[3].
- 8 juin : arrivée à Benghazi de Ali Kiemali Pacha, nommé par Istanbul gouverneur de Cyrénaïque[4]. La Cyrénaïque retrouve son autonomie : la régence de Libye, réunifiée en 1871, est à nouveau divisée en deux administrations distinctes[5]. Le gouverneur entreprend des réformes de l’éducation et de l’armée.
- 25 juin : par un firman du sultan, le khédive d’Égypte Ismaïl Pacha est déposé au profit de son fils Tawfiq Pacha (fin en 1892). Ismaïl, qui a nommé le 27 avril un gouvernement sans ministres européens, est obligé de démissionner cinq jours après à la suite des pressions occidentales sur le sultan[6].
- 27 juillet, Cyrénaïque : l’expédition de Rohlfs, partie de Benghazi le 5 juillet, atteint l’oasis de Koufra[7].
- 8 juillet : départ de Rotombo (Sierra Leone) de l’expédition de Josua Zweifel et Marius Moustier aux sources du Niger[8].
- 15 juillet : reddition de Soliman bey, fils du trafiquant d’esclaves soudanais Zubeir Pacha, battu par Romolo Gessi (it), gouverneur du Bahr el-Ghazal. Il est exécuté[9].
- Rabah Fadlallah, ancien lieutenant de Soliman bey, se taille un empire dans les pays centrafricains et tchadiens de 1879 à 1893[10]. Il occupe successivement le Darfour et le Dar Runga (1887), le Dar Fertit (1890) et le Baguirmi (1892-1893).
- 18 juillet : le Secrétaire d’État aux Colonies et le Ministre des Affaires étrangères (Salisbury) autorisent l’extension de la domination britannique en Gold Coast vers l’est (1879-1890). En décembre, le nouveau gouverneur Herbert Taylor Ussher annexe Dénou et Aflao[11].
- 21 août, Boma : début de l’expédition au Congo d’Henry Morton Stanley financée par le roi des Belges Léopold II et l’Association internationale africaine (fin en juin 1884)[12]. Sur ordre de Léopold II, Stanley amène progressivement les ethnies locales à se constituer en États indépendants sous l’égide de la Belgique qui entend ainsi exploiter à son seul profit les grandes richesses du bas Congo en caoutchouc et en ivoire.
- 10 septembre : Lat Dyor Diop, damel (roi) du Cayol (Sénégal) sous protectorat français et fermement opposé à la colonisation, signe à regret le traité de construction de la ligne de chemin de fer Dakar-Saint-Louis du Sénégal, dans lequel il pressent, à juste titre, la fin de son autonomie[13].
- Jean Jauréguiberry, ancien gouverneur du Sénégal nommé ministre de la marine en février, fait adopter en septembre le projet de chemin de fer Sénégal-Niger. La Chambre des députés vote les crédits destinés à financer les études préliminaires relatives au Transsaharien. Le nouveau président du Conseil français Freycinet, nommé en décembre, est partisan de la construction du Transsaharien et de la « conquête pacifique » de l’Afrique par les chemins de fer et autres moyens de transport modernes[14].
- Septembre : le gouverneur du Sénégal Brière de l'Isle envoie le capitaine Joseph Simon Gallieni à Ségou pour y négocier un nouveau traité avec le sultan Ahmadou. Il arrive à Médine et crée le 12 octobre le poste de Bafoulabé, au confluent du Bakoy et du Bafing, premier maillon d’une chaîne destinée à relier le haut Sénégal au delta central nigérien[15].
- Septembre-octobre : Muteesa Ier, kabaka (roi) du Bouganda demande successivement aux Protestants de la Church Mission Society et aux Pères blancs de le baptiser, ce qui lui est refusé en raison de sa polygamie. Un mois plus tard, il fait des ouvertures aux musulmans, puis finalement revient à la religion traditionnelle[16].
- 17 novembre : le Comité d’Études du haut-Congo est remplacé par l’Association internationale du Congo par le roi Léopold II de Belgique[17].
- 23 décembre : Muteesa Ier interdit les religions étrangères au Bouganda[18]. L’année suivante, il proclame l’islam religion officielle (), tout en reconnaissant aux Ganda la liberté religieuse. En 1885-1886, les chrétiens seront persécutés, ce qui dégénérera en guerre civile (1888-1890).
- Au Bouganda, la religion traditionnelle jouit de la faveur du plus grand nombre : composée de médiums, de prêtres et de guérisseurs, la classe religieuse (Semakula Kiwanuka) est puissante et riche et contrôle d’immense domaines que le roi n’a pas le droit de confisquer. Pour le pouvoir, les religions étrangères apparaissent comme la promesse de ressources politique accrues et d’alliance diplomatiques multiples, ce qui explique les nombreux revirements du roi et de ses successeurs.
- Décembre à avril 1881 : campagnes victorieuse de Samori Touré pour étendre son empire (Guinée actuelle) jusqu’à la mer. Les puissants Cissé défaits, seule la ville de Kankan semble s’opposer à l’expansion irrésistible de Samori Touré jusqu’en 1881[19].
Afrique australe
- 11 janvier : début de la guerre des Zoulous en Afrique du Sud[20].
- 22 janvier : le corps expéditionnaire britannique (15 000 hommes) est mis en pièces par les troupes du chef Zoulou Chettiwayo à la bataille d’Isandhlwana. L’affrontement fait 1 600 morts parmi les troupes britanniques[20] qui perdent plus d’officiers qu'à Waterloo. Le même jour les Zoulous sont battus à la bataille de l’Inyezane et les Britanniques résistent à Rorke’s Drift dans la nuit du 22 au 23 janvier[21].
- 7 février-3 avril : une colonne britannique est assiégée à Eshowe par les Zoulous pendant deux mois avant d’être secourue[21].
- 12 mars : victoire zouloue à la bataille de la Ntombe[21].
- 25 mars : institution du service militaire obligatoire à Madagascar[22].
- 28 mars : victoire des Zoulous à la bataille de Hlobane[21].
- 29 mars : défaite des Zoulous à la bataille de Kambula[21].
- 2 avril : défaite des Zoulous à la bataille de Gingindlovu[21].
- 1er juin : mort du Prince impérial, fils de Napoléon III, officier dans l'armée anglaise en guerre contre les Zoulous.
- 4 juillet : bataille d’Ulundi. Aidés par les dissensions internes et la trahison de certains chefs, les 20 000 soldats anglais de Sir Wolseley entrent dans Ulundi, la capitale zoulou. La ville est incendiée, le roi Chettiwayo emmené en captivité et l’État zoulou morcelé en plusieurs petites chefferies, dirigées par des hommes nommés et payés par les Britanniques, dont le Sud-africain John Robert Dunn[20].
Amérique
- 14 février : les forces armées Chiliennes prennent le port d’Antofagasta alors bolivien[23].
- 16 février : le Chili prend le centre minier de Caracoles[24].
- 5 avril : le Chili déclare la guerre au Pérou ; la Bolivie déclare la guerre au Chili le lendemain[23]. Début de la guerre du Pacifique pour le contrôle des gisements de nitrate du désert d’Atacama. La Bolivie et le Pérou, liés par un pacte secret signé le , et croyant s’imposer facilement par les armes, refusent l’arbitrage international. Elle se termine en 1883 par la victoire du Chili qui conquiert les provinces d’Antofagasta sur la Bolivie et de Tarapacá sur le Pérou et devient la principale puissance de la côte Pacifique.
- 12 avril : combat de Chipana[25].
- 29 avril, Carhué : début de la conquête du Désert[26]. L’Argentine conquiert le sud de la Pampa. Victorieux des Indiens et de leurs alliés gauchos, le général Julio Argentino Roca s’empare de leurs terres. La vente de ces dernières aux officiers et aux riches propriétaires fait reculer la frontière des estancieros jusqu’à la Patagonie.
- 21 mai : victoire péruvienne contre le Chili au combat naval d’Iquique[23].
- 24 août : Cuba connaît une nouvelle insurrection, la « Guerra Chiquita »[27]. Elle ruine un peu plus une économie déjà exsangue qui tombe aux mains des Nord-Américains.
- 8 octobre : victoire chilienne décisive au combat naval de Angamos ; le monitor Huáscar est capturé par la marine chilienne[23].
- 27 novembre : victoire péruvienne sur le Chili à la bataille de Tarapacá[24].
- 11 décembre : constitution au Guatemala[28] instituée par le président de la République Justo Rufino Barrios, qui réaffirme le principe fédéral, ligne directrice du parti libéral.
Asie et Pacifique
- 8 janvier, seconde guerre anglo-afghane : les Britanniques du général Donald Stewartenre s’emparent de Kandahar[29].
- Janvier : création de la brigade cosaque persane par le gouvernement russe à la demande de Nasseredin Shah, instrument militaire de la pénétration russe en Asie centrale, notamment au Turkestan[30].
- 16 février, Bombay: arrivée en Inde de Mme Helena Blavatsky et du colonel américain Henry Steel Olcott de la société théosophique[31], qui reconnaît la religion, les rites et les institutions hindoues comme l’une des plus hautes formes de sagesse et de pensée humaine.
- 28 février, Arabie : le sultan d’Oman lance une expédition maritime qui annexe le Dhofar[32]. Le pouvoir ibadite, rapatrié de Zanzibar depuis 1856, fonde sa nouvelle capitale à Salalah, ville portuaire du Dhofar de population sunnite. L’arrière pays, le désert de Rub al-Khali, est en partie contrôlé par les Omanais et constitue une frontière naturelle avec le Yémen ottoman.
- Février : le député britannique Laurence Oliphant quitte l’Angleterre pour un voyage en Transjordanie. Il se rend à Constantinople en mai, et cherche à persuader le Sultan d’accorder des terres aux Juifs sous une charte de colonisation[33].
- Avril : départ de Zaïssan de l’expédition du colonel russe Nikolaï Prjevalski en Mongolie et dans le Tibet du Nord. Il est arrêté le 3 décembre à 250 km au nord de Lhassa[34]. Il mourra en 1883 au bord du lac Issik Koul, dans les monts Tien Shan, à nouveau sur le chemin de Lhassa.
- 14 mai : arrivée à Levuka de 463 Indiens sous contrat d’indenture aux Fidji[35]. Les Britanniques introduisent dans les plantations de canne à sucre des journaliers indiens pour pallier le manque de main-d’œuvre. Ils seront nombreux à s’installer de façon permanente en marge des populations indigènes.
- 25 mai : début de l'Année de la Charrue. Résistance passive des Te Whiti en Nouvelle-Zélande (1879-1886)[36].
- 26 mai : traité de Gandomak qui met fin à la seconde guerre anglo-afghane. L’Afghanistan devient un protectorat britannique. Les Britanniques contrôlent la politique étrangère, administrent la région de Pichin au débouché du Kandahar et obtiennent le débouché de Khyber, dans les Monts Sulaiman (en), aux portes de l’Inde[37].
- 7 juillet : arrivée au Tibet du pandit Sarat Chandra Das, envoyé comme espion par les Britanniques (fin en 1881)[38]. Il rédige un dictionnaire tibétain-anglais qui reste une référence.
- 21 juillet, Hyderabad : échec en Inde d’une tentative de soulèvement contre les Britanniques organisé par le révolutionnaire marathe Vasudev Balwant Phadke. Fait prisonnier, il sera condamné à la prison à vie[39].
- 3 septembre : assassinat de l’envoyé britannique en Afghanistan, Pierre Cavagnari (en) qui remet en cause le traité de Gandamak[40].
- 17 septembre : ouverture de l’exposition universelle de Sydney[41].
- 2 octobre : signature du traité sino-russe du Livadia, qui fixe la frontière sino-russe en Asie centrale. La Russie occupe une partie de la vallée de l’Ili. L’ambassadeur Chonghou sera désavoué à son retour à Pékin et condamné à mort. La Chine dénonce le traité le . Un nouvel accord est conclu à Saint-Pétersbourg le [42].
- 6 octobre :
- victoire britannique à Charasiab. Kaboul est occupée le 9 par les forces anglo-indiennes[43]. Yakoub Khan, fils de Shir Ali Khan, qui avait pris la succession, est contraint d’abdiquer le 28 octobre[29].
- ouverture du premier congrès des syndicats ouvriers en Australie ( Intercolonial Trade Union Congress, Sydney)[44]. Les syndicats, qui existent depuis plusieurs années, avait déjà réclamé l’établissement de la journée de travail de huit heures.
- 15 - 23 décembre : échec du siège du cantonnement britannique de Sherpur par les afghans[43].
- Inde : une ordonnance exige qu’une proportion de moins de 1/6e des emplois de l’administration soit réservée aux Indiens[45].
Europe
- 21 janvier : début de la première guerre scolaire en Belgique[46].
- 21 février ( du calendrier julien), Russie : assassinat du gouverneur général de Kharkov, le prince Kropotkine[47]. Développement systématique du terrorisme par certains membres de Zemlia i Volia
- 22 février : publication à Genève du Révolté[48], journal anarchiste fondé par Pierre Kropotkine, François Dumartheray et Herzig.
- 3 avril, Pays-Bas : fondation du parti antirévolutionnaire par le protestant orthodoxe Abraham Kuyper[49].
- 14 avril ( du calendrier julien), Russie : attentat manqué de Soloviev contre l’empereur de Russie[47]. Du au (1er mars julien), Alexandre II échappe à quatre attentats contre sa vie[50].
- 28 avril ( du calendrier julien) : constitution de Tarnovo[51]. La nouvelle Principauté de Bulgarie se dote d’une Constitution qui prévoit une Assemblée unique élue pour cinq ans au suffrage universel.
- 29 avril ( du calendrier julien) : Alexandre Ier de Battenberg devient prince de Bulgarie. Il arrive à Varna le 6 juillet ( du calendrier julien)[51].
- 2 mai : Pablo Iglesias fonde clandestinement à Madrid le parti socialiste ouvrier (PSOE) et son organe, El Socialista, issu de la Nouvelle Fédération[52].
- 22 mai : modification de la loi de 1868 sur l’instruction publique en Hongrie : l’enseignement du hongrois devient obligatoire dans toutes les écoles primaires et les écoles normales[53].
- 29 juin-3 juillet (- du calendrier julien) : congrès de Zemlia i Volia à Lipetsk et à Voronej : divergences sur le terrorisme, entraînant la scission entre terroristes (groupe Narodnaïa Volia, la Volonté du peuple) et propagandistes (groupe Tcherny Peredel, « Partage noir »), qui évoluera vers le marxisme[54].
- 4 juillet : le Reichstag d’Allemagne octroie une constitution aux territoires occupés d’Alsace-Lorraine. Ils disposent d’une certaine autonomie sous l’autorité d’un gouverneur (Statthalter) nommé par l’empereur[55].
- 15 juillet : vote d’un tarif douanier protectionniste en Allemagne (droits d’entrée sur les produits céréaliers et industriels)[56]. Aggravé en 1885 et 1887 pour les céréales, il sert les intérêts de l’aristocratie terrienne et de la grande bourgeoisie industrielle qui s’unissent pour défendre l’ordre social et politique contre les socialistes et les libéraux de gauche (alliance du seigle et de l’acier). La production industrielle retrouve son niveau de 1873.
- 4 août : encyclique Æterni Patris du pape Léon XIII sur la Philosophie chrétienne, à l’origine du néo-thomisme[57].
- 12 août, Autriche : cabinet conservateur Taaffe (fin en 1894)[58]. Il étudie une nouvelle législation du travail.
- 7 septembre ( du calendrier julien) : le groupe Narodnaïa Volia condamne l’empereur Alexandre II de Russie à mort[59].
- 7 octobre : Duplice[43]. Confirmation de l’alliance austro-allemande, alliance défensive contre la Russie. Ce traité d’assistance militaire consacre la fin de la ligue des trois empereurs à la suite de la guerre russo-turque dans les Balkans, qui a démontré que les intérêts stratégiques de la Russie s’opposaient à ceux de Vienne. Deux axes émergent, l’un franco-russe, l’autre austro-allemand.
- 21 octobre : fondation de la Ligue agraire irlandaise, dirigée par le fenian Michael Davitt, elle est destinée à protéger les paysans contre les huissiers et les percepteurs de loyers[60]. Charles Parnell dirige le groupe des députés nationalistes irlandais aux Communes.
- 25 octobre ( du calendrier julien) : devant la pression des puissances occidentales, le ministère roumain de Bratianu accepte de réviser l’article 7 de la constitution qui écarte les Juifs de la citoyenneté. Les Juifs peuvent devenir citoyens roumains, mais restent exclus de la possession de terre[61].
- 30 novembre et 1er décembre (18 et du calendrier julien[62]) : échec de deux attentats contre le train impérial près de Moscou[50].