Aire urbaine (France)
notion utilisée par l'Insee pour appréhender et décrire l'organisation urbaine de la France / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'aire urbaine est une ancienne catégorie de zonage utilisée par l'Insee pour appréhender et décrire l'organisation urbaine de la France, et notamment le phénomène de la périurbanisation.
La notion d’aire urbaine est utilisée dans d’autres pays, mais avec une signification assez différente. Le terme d'aire métropolitaine peut également être utilisé, mais celui-ci désigne, en France, les plus grandes aires urbaines.
Ce zonage a été abandonné par l'Insee en 2020, au profit d'un zonage en aire d'attraction d'une ville répondant à une définition un peu différente, mais qui vise à appréhender des phénomènes similaires.
Définition
La notion d'aire urbaine repose sur celle d’unité urbaine, définie selon des critères morphologiques (continuité du bâti) et démographiques (taille minimale). On utilise pour l'aire urbaine également des critères de fonctionnement : le nombre d'emplois offerts et les déplacements domicile-travail.
Une aire urbaine est, selon la définition de l'Insee[1], un ensemble continu et sans enclave formé par un pôle urbain (unité urbaine offrant plus de 10 000 emplois) et par sa couronne périurbaine, c'est-à-dire les communes dont 40 % de la population active résidente ayant un emploi travaille dans le pôle urbain ou dans une commune fortement attirée par celui-ci ; ces communes sont dites monopolarisées.
Cette définition a été élaborée entre 1994 et 1996 et appliquée pour la première fois en 1997 dans le cadre du recensement de 1990[2], en remplacement de la notion de zone de peuplement industriel et urbain (ZPIU), devenue trop peu discriminante. La taille minimale des pôles urbains était alors fixée à 5 000 emplois, elle a été portée à 10 000 lors de la révision en 2011. Cette révision s'est appuyée sur les données du recensement de la population de 2008. La fréquence prévue pour les prochaines mises à jour est de dix ans.
L'aire urbaine représente l'ensemble des habitants d'un même bassin d'emploi. Elle peut être considérée en particulier comme le bon cadre pour mettre au point des politiques de transport en commun. Ainsi, l'aire urbaine de Paris recouvre à peu près la superficie couverte par le réseau des transports en commun d'Île-de-France. Cependant, on constate souvent que les ressorts territoriaux des autorités organisatrices de la mobilité sont nettement plus petits que les aires urbaines[3], les habitants des zones périurbaines se trouvant ainsi mal desservis. La notion d'aire urbaine entre donc dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire, tandis que l'unité urbaine ou agglomération concernera plutôt la politique de la ville.
En 2020 l'Insee substitue à l'aire urbaine l’aire d'attraction d'une ville. Celle-ci est définie comme « un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, qui définit l’étendue de l’influence d’un pôle de population et d’emploi sur les communes environnantes, cette influence étant mesurée par l’intensité des déplacements domicile-travail. Une aire est constituée d’un pôle et d’une couronne. »[4]
Zonage en aires urbaines
La définition de l'aire urbaine vise la couverture totale du territoire français : le zonage en aires urbaines. Les unités urbaines offrant plus de 10 000 emplois sont qualifiées de grands pôles urbains, entre 5 000 et 10 000 emplois de moyens pôles urbains [sic], entre 1 500 et 5 000 emplois de petits pôles urbains, qui forment avec leurs couronnes éventuelles les grandes aires urbaines, les moyennes aires urbaines [sic] et les petites aires urbaines.
Les communes dont plus de 40 % des actifs travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles sont dites multipolarisées. On distingue les communes multipolarisées des grandes aires urbaines et les autres communes multipolarisées. Typiquement, il s'agit des espaces à l'interstice entre plusieurs aires urbaines.
Toutes les autres communes sont qualifiées de communes isolées hors influence des pôles[5].
Au total, le zonage définit donc neuf catégories :
- Les grands pôles urbains.
- La couronne des grands pôles urbains.
- Les communes multipolarisées des grandes aires urbaines.
- Les moyens pôles urbains.
- La couronne des moyens pôles urbains.
- Les petits pôles urbains.
- La couronne des petits pôles urbains.
- Les autres communes multipolarisées.
- Les communes isolées hors influence des pôles.
Les catégories 1 et 2 forment les grandes aires urbaines, les catégories 2 et 3 forment l'espace périurbain et les catégories 1, 2 et 3 forment l'espace des grandes aires urbaines[6].
Le département de l'Ain présente tous les types de communes[7] :
- Les communes de Bourg-en-Bresse et Oyonnax sont centres de grands pôles urbains, celle de Montluel appartient à la banlieue du pôle urbain de Lyon.
- La commune de Gex appartient à la couronne du grand pôle urbain du Grand Genève, tandis que Feillens appartient à celle de Mâcon.
- La commune de Vonnas est une commune multipolarisée des grandes aires urbaines.
- Les communes de Belley, Bellegarde-sur-Valserine et Ambérieu-en-Bugey (cette dernière incrémentée des communes de Lagnieu, Ambronay et Pont-d'Ain) sont centres d'un moyen pôle.
- La commune de Cuzieu est dans la couronne du moyen pôle de Belley.
- Les communes de Hauteville-Lompnes, Montréal-la-Cluse, Nantua et Culoz sont centres d'un petit pôle.
- La commune de Cormaranche-en-Bugey est dans la couronne du petit pôle d'Hauteville-Lompnes.
- La commune d'Izernore fait partie des autres communes multipolarisées.
- La commune de Saint-Trivier-de-Courtes est isolée hors influence des pôles.
Notion d'aires urbaine et métropolitaine
Dans une étude publiée en 2011[8], l'Insee introduit les notions d'aire métropolitaine et de grande aire urbaine. Les 41 plus grandes aires urbaines françaises ont été déterminées selon la « loi rang-taille », qui établit une relation entre la taille de la ville (pour chacune des trois variables suivantes : population, nombre d'emplois, nombre de cadres des fonctions métropolitaines) et son rang de classement. Les fonctions métropolitaines sont, selon l'Insee, celles qui assurent l'attraction et le rayonnement des plus grandes villes. Elles sont au nombre de cinq : celles qui sont liées aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, au commerce inter-entreprises, à la gestion ou à la culture et aux loisirs[9].
Les aires métropolitaines sont les plus grandes aires urbaines, ayant au moins 500 000 habitants et concentrant au moins 20 000 cadres des fonctions métropolitaines (CFM), c'est-à-dire les cadres et chefs d'entreprise d'au moins dix salariés travaillant dans les fonctions métropolitaines. Elles sont au nombre de treize : Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Rennes, Grenoble, Saint-Étienne et Montpellier.
Vingt-huit autres aires urbaines de plus de 200 000 habitants concentrent, à un moindre degré (moins de 20 000 chacune), les cadres des fonctions métropolitaines, et figurent dans le classement des grandes aires urbaines : il s'agit de Toulon, Douai, Rouen, Metz, Clermont-Ferrand, Nancy, Valenciennes, Tours, Caen, Orléans, Angers, Dijon, Avignon, Brest, Le Mans, Reims, Le Havre, Mulhouse, Perpignan, Amiens, Dunkerque, Limoges, Nîmes, Besançon, Pau, Bayonne, Poitiers et Annecy.
Au total, l'ensemble de ces quarante et une aires urbaines concentrait, au recensement de 2006, 68,1 % de la population des 355 aires urbaines françaises, 78,8 % de leurs emplois, 77,4 % des emplois des fonctions métropolitaines et 84,4 % des cadres des fonctions métropolitaines.