Albi
commune française du département du Tarn (chef-lieu) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Albi est une commune française, préfecture du département du Tarn, en région Occitanie.
Albi | |
La vieille ville d'Albi vue depuis les rives du Tarn. | |
Blason |
Logo |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Tarn (préfecture) |
Arrondissement | Albi (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de l'Albigeois (siège) |
Maire Mandat |
Stéphanie Guiraud-Chaumeil (Horizons) 2020-2026 |
Code postal | 81000 |
Code commune | 81004 |
Démographie | |
Gentilé | Albigeois, Albigeoise |
Population municipale |
49 714 hab. (2021 ) |
Densité | 1 123 hab./km2 |
Population agglomération |
73 911 hab. (2021) |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 55′ 44″ nord, 2° 08′ 47″ est |
Altitude | Min. 130 m Max. 308 m |
Superficie | 44,26 km2 |
Type | Commune urbaine |
Unité urbaine | Albi (ville-centre) |
Aire d'attraction | Albi (commune-centre) |
Élections | |
Départementales | Cantons de Albi-1, Albi-2, Albi-3 et Albi-4 (bureau centralisateur) |
Législatives | Première circonscription Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | mairie-albi.fr |
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En 2021, la ville d'Albi compte 49 714 habitants[1], et avec son unité urbaine de près de 74 000 habitants. Albi est la ville-centre de la communauté d'agglomération de l'Albigeois qui compte près de 82 500 habitants et seize communes adhérentes.
Albi est surnommée la « ville rouge » du fait des briques ocre apparentes de sa cathédrale fortifiée et de son centre historique[2]. Albi est ainsi remarquable par cette impressionnante cathédrale Sainte-Cécile, construite entre 1282 et 1480, et son palais de la Berbie, ancien palais des archevêques d'Albi, qui dominent le centre-ville historique et les rives du Tarn. Ce palais abrite le musée Toulouse-Lautrec qui regroupe la plus importante collection au monde d'œuvres du peintre postimpressionniste, né dans la commune. Enfin, Albi est surtout un haut-lieu historique dont le nom a été donné aux adeptes du catharisme, les albigeois[3] (aussi appelés « cathares »), qui subirent une répression violente au XIIIe siècle de la part de l'Église catholique romaine, répression connue sous le nom de croisade des albigeois[4]. La cathédrale Sainte-Cécile fut édifiée par les catholiques dans le cadre de leur lutte contre les cathares.
En , l’ensemble architectural de la cité épiscopale d'Albi a été ajouté à la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO[5],[6]. Cet ensemble comprend dans son périmètre : la cathédrale Sainte-Cécile ; le palais de la Berbie ; l'église Saint-Salvi et son cloître ; les rives du Tarn ; le pont Vieux ; plusieurs édifices classés « monuments historiques ».
Située sur la partie "est" du Midi toulousain, Albi est exposée à un climat méditerranéen altéré ; la ville est drainée par le Tarn et certains de ses affluents, le ruisseau de Carrofoul, le ruisseau de Caussels, le ruisseau de Jauzou, le ruisseau du Séoux, le ruisseau de Cunac, le ruisseau de la Mouline, le ruisseau Lavergne, le ruisseau Rieumas et par divers autres petits cours d'eau. En outre, la commune possède un patrimoine naturel remarquable, composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Les habitants d'Albi sont appelés les Albigeois[3] et les Albigeoises.
Localisation
Albi est une ville qui se situe sur le Tarn non loin des vignobles de Gaillac, du plateau cordais et de la forêt de la Grésigne. La commune est située en région Occitanie, au nord du département du Tarn, entre le bassin aquitain et le Massif central, sur la la partie est du Midi toulousain. La géologie du département du Tarn présente l'aspect d'un amphithéâtre de plateaux et de collines inclinés vers le sud-ouest. À l'est d'Albi, les premiers plateaux de faible altitude forment les contreforts des Causses. Au sud-est, quelques moyennes montagnes, atteignant les 1 300 m d'altitude, forment une barrière : monts de Lacaune, mont du Sidobre et la montagne Noire. Au nord d'Albi, existe un plateau de basse altitude appelé le Ségala. Sa superficie est de 4 226 ha et son altitude moyenne de 170 m. Albi est située à cinquante minutes en voiture de Toulouse, à moins de trois heures des Pyrénées et à moins de deux heures de la mer Méditerranée. Les villes les plus proches sont : Castres, Mazamet, Graulhet, Lavaur, Gaillac, Carmaux, Montauban, Rodez, Carmaux et Toulouse (chef-lieu régional d'Occitanie).
Communes limitrophes
Albi est limitrophe de quinze autres communes. Les communes limitrophes sont Lescure-d'Albigeois, Cagnac-les-Mines, Cambon, Carlus, Castelnau-de-Lévis, Cunac, Florentin, Fréjairolles, Marssac-sur-Tarn, Puygouzon, Rouffiac, Saint-Juéry, Saliès, Le Sequestre, Terssac et Puygouzon (d).
Distances
Le tableau ci-dessous présente les distances routières en kilomètres (km) entre Albi et les dix plus grandes villes françaises et quelques capitales européennes[8].
Hydrographie et géologie
Le Tarn traverse la ville d'Albi. C'est le troisième plus important affluent de la Garonne après la Dordogne[9] et le Lot. Il prend sa source au mont Lozère, traverse les gorges du Tarn puis rejoint Albi par l'est. Le Tarn forme une grande boucle qui divise en deux la ville, le centre historique se situant sur la rive gauche de la rivière. Il traverse la ville aux pieds des remparts et continue sa course vers le sud-ouest pour se jeter dans la Garonne. La rivière est navigable entre Albi et la Garonne. Elle permettait d'assurer le commerce du vin de Gaillac, du chanvre, du pastel et du charbon de Carmaux grâce à des gabarres à fond plat. Le Tarn a longtemps été un élément important de l'industrie albigeoise grâce à la puissance et à la régularité de son débit[10]. Albi est aussi traversée par de petits affluents et sous-affluent du Tarn que sont le ruisseau du Séoux, le ruisseau de Caussels et son affluent le ruisseau de Jauzou. La vallée du Tarn où se trouve Albi correspond aux terrains sédimentaires du bassin aquitain déposés dans le golfe de l'Albigeois et du Castrais. On y retrouve de la molasse, datant du Quaternaire, déposée sur des terrasses creusées par le Tarn et sensible à l'érosion. Autour d'Albi, les plateaux formant le causse d'Albi ou de Carmaux sont faits de calcaire pauvre[11].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Occitanie et Climat du Tarn.
En 2023, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[12]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine orientale, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en hiver, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud et plutôt sec (température moyenne 22,73 °C en juillet et 22,84 °C en août), un début d'automne doux et ensoleillé (novembre humide), des vents faibles, des brouillards assez fréquents en hiver et des orages ponctuels en été (10 à 15 jours)[13].
Pour la période 1991-2020, la température annuelle moyenne est de 13,91 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C (Celsius (°C)). Le cumul annuel moyen de précipitations est de 792 mm, avec 10,2 jours de précipitations en janvier et 5,6 jours en juillet[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,9 | 1,7 | 4,2 | 6,7 | 10,5 | 14,2 | 16,1 | 16,1 | 12,6 | 9,6 | 5,2 | 2,3 | 8,4 |
Température moyenne (°C) | 5,8 | 6,5 | 9,8 | 12,4 | 16,3 | 20,2 | 22,5 | 22,6 | 18,7 | 14,8 | 9,3 | 6,3 | 13,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,7 | 11,4 | 15,3 | 18,1 | 22 | 26,1 | 28,8 | 29,1 | 24,9 | 20 | 13,5 | 10,3 | 19,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−20,4 16.1985 |
−12 14.1983 |
−9,8 01.2005 |
−3,6 03.2022 |
−0,2 05.1979 |
4,3 01.2006 |
6,5 08.1978 |
4,9 30.1986 |
1 19.1977 |
−2,7 25.2003 |
−9,4 23.1988 |
−10,5 24.2001 |
−20,4 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,5 13.1993 |
24,7 23.1990 |
28,3 25.1981 |
29,9 30.2005 |
35,4 21.2022 |
40,5 27.2019 |
40,8 30.1983 |
42,3 23.2023 |
36,5 12.2022 |
34,3 01.2023 |
25,3 07.2015 |
21 15.1989 |
42,3 2023 |
Ensoleillement (h) | 90,5 | 119,7 | 175 | 187,9 | 219,4 | 247,4 | 275,5 | 263,1 | 215,8 | 155,9 | 95,9 | 88,1 | 2 134,2 |
Précipitations (mm) | 60,7 | 48,6 | 54,8 | 80,4 | 78,9 | 62,7 | 45,8 | 49 | 57,1 | 64,9 | 65,5 | 65,5 | 733,9 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 10,8 | 8,6 | 9,1 | 10,1 | 9,3 | 7,4 | 6,1 | 6,1 | 7 | 8,7 | 10,2 | 10,6 | 103,9 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm | 4,4 | 3,4 | 3,8 | 5,5 | 5 | 3,9 | 2,8 | 2,9 | 3,3 | 3,7 | 4,7 | 4,5 | 47,8 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 1,4 | 1,4 | 1,7 | 2,5 | 2,7 | 1,7 | 1,4 | 1,6 | 1,6 | 1,8 | 2 | 1,9 | 21,8 |
Typologie
Albi est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[15],[16],[17].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Albi, une agglomération intra-départementale regroupant 9 communes[18] et 73 911 habitants en 2021, dont elle est ville-centre[19],[20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Albi, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[21],[22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (53,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (44,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (40,9 %), zones agricoles hétérogènes (21,3 %), terres arables (16,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,9 %), eaux continentales[Note 3] (4,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,1 %), prairies (2,4 %), forêts (2,1 %), mines, décharges et chantiers (1,7 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
Albi est délimitée par douze quartiers formés en tenant compte du sentiment d’appartenance exprimé par les habitants, de l’histoire d’Albi et de caractéristiques urbaines et géographiques. Au nord se trouvent les quartiers Le Breuil-Mazicou, Madeleine et Cantepau, au sud, Rayssac-Veyrières-Ranteil et le Lude-Bellevue, au centre, le Grand-Centre, à l'ouest, les quartiers Ouest - Pointe de Marre, et à l'est, la Piscine et la Plaine du Gô, la Renaudié, la Viscose, Lapanouse-Saint-Martin, Jarlard-Le Peyroulié et le Marranel-Le Roc[24]. À noter que la Pointe de Marre forme une extension en queue de poêle.
Logement
Albi comptait 28 794 logements en 2015[25]. Les constructions neuves sont peu présentes et le parc immobilier est assez ancien puisque près de la moitié des résidences principales ont été construites avant 1970. Les constructions antérieures à 1945 représentent même 20,4 % du parc[25].
88,3 % des logements sont des résidences principales, réparties à 51,2 % en maisons individuelles et à 48,5 % en appartements. Albi possède donc beaucoup de logements collectifs. Par ailleurs, 8,8 % des logements sont vacants[25]. 47 % des habitants sont propriétaires de leur logement, contre 51,4 % qui sont locataires[25].
Albi compte 34 643 logements HLM, soit 18,57 % du parc en 2016. La ville ne respecte donc pas les dispositions de l’article 55 de la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU) de fixant, pour Albi, à 20 % le taux minimum de logements sociaux. Elle est cependant exonérée de prélèvement[26],[27].
En 2015, la plupart des résidences principales possèdent 4 pièces ou plus (55,2 %), ou 3 pièces (19,1 %), puis 2 pièces (15,5 %). Les petits logements restent peu nombreux (studios : 10,2 %)[25]. La ville possède par conséquent des logements de taille importante du fait de l'espace immobilier non restreint, permettant de grandes constructions, et du fait de la demande faible en petits logements[28],[29]. Enfin il faut préciser que ces logements sont bien dotés puisque 62,7 % ont un chauffage central collectif ou individuel et 33,8 % tout électrique. 67,4 % dispose d'au moins un emplacement réservé au stationnement[25].
Projets d'aménagement
Au début du XXIe siècle, la ville connaît un vaste chantier d'embellissement. De nombreux lieux publics et de nombreuses rues ont été réhabilités et rénovés dans le respect architectural de la ville. Ainsi, la ville a investi dans un nouvel espace culturel avec la médiathèque Pierre-Amalric. La place du Vigan au cœur du centre-ville a été rénovée et est désormais totalement piétonne. Le marché couvert a été rénové afin de devenir un lieu d'échange et de communication. Enfin, la place Sainte-Cécile a été entièrement repensée pour le public.
La rocade d'Albi, dont la construction a démarré en 1972, est désormais à 2×2 voies sur l'ensemble de son parcours jusqu'au giratoire de Larquipeyre depuis 2015. Elle contourne l'est de la ville par l'axe majeur menant à Toulouse au sud et à Rodez au nord. À partir de , les travaux ont permis l'aménagement des ponts de la rocade et la mise en place de murs anti-bruits. Le sud de la rocade, la voie express Albi-Marssac, a été aménagée pour rejoindre l'autoroute A68 vers Toulouse. La section Albi-Marssac a été inaugurée en . Les derniers tronçons au niveau du Lude, du stadium et de la route de Millau ont été ouverts en 2015.
À l'ouest, un centre commercial de 10 hectares nommé les « Portes d'Albi » dans le quartier de Fonlabour au bord de la rocade avec de nombreuses enseignes a ouvert ses portes le . Les bâtiments de 500 m de long sont équipés de panneaux solaires et de récupérateurs de pluie[30].
La construction d'un grand complexe composé de salles de spectacle et de nombreux cinémas souterrains, d'un parking souterrain et d'un restaurant panoramique sur le toit du théâtre a eu lieu sur l'ancienne place de l'Amitié entre les peuples. Ce projet, appelé « grand théâtre d'Albi » ou parfois « projet des Cordeliers », a été remporté par l'architecte Dominique Perrault[31]. Le début des travaux a débuté en 2011 et s'est terminé en . Autour de la place de l'Amitié entre les peuples, de nombreux aménagements urbains ont été réalisés, notamment sur la place Lapérouse, qui est devenue entièrement piétonne, agrémentée de fontaines conçues par des designers étrangers, ainsi que la rue des Cordeliers qui mène au parc Rochegude.
Depuis 2015, une passerelle est en projet pour relier la rive droite du Tarn et le centre historique. Les travaux ont débuté le et doivent se terminer en 2020[32].
Risques naturels et technologiques
Albi est concernée par plusieurs risques majeurs : l'inondation, les mouvements de terrain, le transport de matières dangereuses et la tempête[33].
Du fait de sa construction sur les rives du Tarn, dans sa plaine alluviale, Albi est concerné par un risque d'inondation. Plusieurs ruisseaux, tel ceux de Caussels, Maranel, Jauzou, Falcou et Séoux au sud, mais aussi ceux de Cunac à l'est et de Carrofoul et Lavergne à l'ouest menacent les faubourgs de la ville en cas de fortes précipitations[34].
Un risque d'effondrement de terrain est présent à Albi, du fait notamment de l'érosion des berges du Tarn, du tassements superficiels dus à la sécheresse par un phénomène de gonflement-retrait des sols argileux et un effondrement des galeries de carrières souterraines datant des années 1980[34].
Par ailleurs, le site de Dyrup présente un risque d'explosion, d'incendie et de nuage toxique[34].
Voies de communication et transports
Voies routières
Albi est située sur l'axe de communication entre Toulouse et Lyon. L'autoroute A68 permet d'accéder à Albi au sud-ouest depuis Toulouse. Elle se transforme en route nationale 88 à l'approche d'Albi. Cette même route nationale 88 continue au nord-est jusqu'à Rodez en Aveyron et Lyon. Le réseau principal est aussi complété par la route départementale 612 qui permet d'accéder au sud-est à Castres puis à Carcassonne via Mazamet. Sur le réseau secondaire, la départementale 999 part à l'est en direction de Millau en traversant le parc naturel régional des Grands Causses. Au nord-ouest, la route départementale 600 rejoint Cordes-sur-Ciel puis Saint-Antonin-Noble-Val et enfin Caussade en Tarn-et-Garonne. Albi est située à 789 km de Paris, 390 km de Barcelone et 195 km de Montpellier.
Transports en commun
Rail
Albi possède deux gares ferroviaires : Albi-Ville (la plus grande) et Albi-Madeleine. La ligne principale est la ligne de chemin de fer Toulouse-Rodez qui passe aussi à Carmaux. Ces deux gares sont desservies par des Intercités de nuit qui les relient à la Paris-Austerlitz, mais aussi par des TER Occitanie qui les relient aux gares de Toulouse-Matabiau et de Carmaux ou de Rodez[35],[36].
Plusieurs lignes secondaires sont aujourd'hui fermées. C'est le cas de la ligne de chemin de fer Tournemire-Albi qui ne fut jamais terminée. La partie Albi-Saint-Juéry est ouverte en 1899 et fermée le [37]. Albi était aussi reliée par les chemins de fer à Castelnaudary entre 1865 et 1987 (voir ligne de Castelnaudary à Rodez) et gérés au début par la Compagnie des chemins de fer du Midi[38].
Bus et cars
Albi est desservie par le réseau urbain Albibus, qui se compose de 16 lignes régulières traversant l'agglomération, et qui transitent toutes par le centre-ville[39]. La gare routière de la ville, située au niveau de la Place Jean Jaurès, en centre-ville, constitue le cœur du réseau puisqu'elle est desservie par l'ensemble de ces lignes régulières. Cette gare routière est également un point central du réseau régional liO, puisque 14 lignes régulières desservent la place, reliant Albi à de nombreuses villes du Tarn et d'au-delà, et notamment à Castres, Millau, Rodez, Montauban, Saint-Sulpice-la-Pointe, Lavaur, Carmaux ou encore Lacaune[40].
Transports aériens
Albi est également desservie par l'aérodrome d'Albi - Le Sequestre, situé à 2,5 km au sud-ouest de la ville. Il est géré par le syndicat mixte de l'aérodrome d'Albi. Il a failli fermer en par manque de trafic et la non volonté d'investir en augmentant la longueur de l'unique piste créée en 1974. L'aérodrome ne sert plus Paris, ni aucune autre destination. Sa proximité avec Toulouse le met en concurrence directe. En 2004, l'aérodrome a accueilli 4 262 passagers[41]. Les aéroports nationaux et internationaux les plus proches sont l'aéroport de Toulouse-Blagnac, l'aéroport de Castres-Mazamet et l'aéroport de Rodez-Aveyron.
Albi s'écrit de la même manière Albi en occitan, mais se prononce accentué sur la première syllabe.
La forme *Albiga en latin tardif, reconstituée à partir de mentions telles que civitas Albigensium « la cité des Albigeois » dans la Notitia Galliarum (fin IVe siècle ou début Ve siècle), ou encore apud Albiginsem Galliarum urbem, « à la ville albigeoise des Gaules », relevé chez Grégoire de Tours (VIe siècle), n'est jamais attestée telle quelle dans les textes, comme le fait remarquer Ernest Nègre[42]. Si l'on exclut les nombreux emplois adjectivaux ou dérivés (les seuls apparemment rencontrés à date ancienne), les premières formes autonomes attestées du nom d'Albi semblent être Albio en 961, puis Albi vers 972[42].
Trois hypothèses étymologiques ont été avancées :
La première en date (dans les années 1930) est attribuable à Auguste Vincent, qui en fait le dérivé adjectival d'un nom de personne gallo-roman Albius, soit « (le domaine/ la maison) d'Albius »[43]. Cette explication est reprise en 1972 puis 1990 par Ernest Nègre, qui n'y voit cependant qu'un réemploi pur et simple du nom Albius, et non d'une forme adjectivale qui en serait dérivée[42],[44]. Cette dernière analyse est reproduite à l'identique quelques années plus tard par Bénédicte et Jean-Jacques Fénié[45], et mentionnée par certaines publications locales[10].
La seconde explication, apparue en 1963, est due à Albert Dauzat et Charles Rostaing, qui en font le dérivé obscur d'un appellatif pré-celtique *alba « colline », d'où « forteresse (comprendre oppidum), ville »[46]. Charles Rostaing avait en effet mis en évidence l'emploi fréquent d'une base *al-b- « hauteur » tout autour de la Méditerranée, et plus diffus ailleurs[47]. Cet auteur la rattache à la racine pré-celtique *al- « hauteur », étudiée en particulier par Alfredo Trombetti (it)[48]. Une telle interprétation ne semble pas avoir été reprise depuis, mais elle est également mentionnée dans quelques publications locales[10].
Une troisième analyse a été proposée en 2011 par Pierre-Henri Billy[49]. Ce dernier pense que certaines formes anciennes considérées comme adjectivales (par exemple, Albigæ, Albige en 575-594 chez Grégoire de Tours) sont en fait des formes féminines représentant un étymon gallo-roman *ALBIGA ou *ALBICA. Le toponyme serait par la suite devenu masculin, pour une raison inconnue. Pierre-Henri Billy considère que ce nom a été formé sur celui des Albici ou Albiques, tribu celto-ligure du groupe des Commoniens autrefois installés à Riez, à l'origine du nom d'Albiosc (aujourd'hui réunie à Esparron-de-Verdon) au sud-ouest de Riez, et dont une partie serait venue s'installer sur le site actuel d'Albi. Dans cette hypothèse, la civitas Albigensium mentionnée dans la Notitia Galliarum (voir ci-dessus) serait à interpréter par « la cité des Albiques », un type d'appellation récurrent dans la Gaule romaine, formé sur un nom de peuple.
Ville créée pendant l'Antiquité, elle est le fief des seigneurs Trencavel au Moyen Âge puis du catharisme. Elle devient une cité épiscopale dès le XIIIe siècle. C'est durant la Renaissance que la ville s'enrichit grâce à la culture du pastel. Plusieurs hôtels particuliers restent les témoins de cette époque. À la Révolution française, les biens du Clergé sont vendus et les différents bâtiments deviennent des centres administratifs. Le XIXe siècle est marqué par l'essor de l'industrie avec la verrerie et la chapellerie ainsi que l'extraction de la houille près de Carmaux.
Préhistoire
Les premiers hommes s'installent sur les bords du Tarn attirés par l'eau et par l'abondance de galets. Ils laissent derrière eux de nombreuses pierres taillées comme des bifaces, des racloirs ou des choppers. Puis des restes d'objets en bronze puis en fer sont retrouvés dans les environs d'Albi. Un atelier de fondeur est découvert près de l'oppidum naturel du Castelviel[50]. Le Tarn est navigable à partir d'Albi d'où l'installation des premiers hommes dans cette région. De plus, le site est proche de vallées fertiles et de richesses minières exploitables. Durant la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C., les Rutènes, des Gaulois, créent un large domaine correspondant aux futurs diocèses d'Albi et de Rodez[51].
Antiquité
En 120 av. J.-C., la région est conquise par les Romains, mais la romanisation est faible et Albi conserve son caractère de petite cité gauloise. Le port d'Albi devient un lieu d'échange et de transit de nombreuses marchandises et de voyageurs. L'agriculture reste tout de même l'activité économique majeure de la cité[50]. Le premier évêque d'Albi est Diogène vers 405 et la première mention de Civitas albigensium date de 406.
En 418, les Wisigoths envahissent la région et en prennent le contrôle, puis les Francs s'en emparent en 507. Le duc Didier la soumet de façon temporaire à la tutelle de Chilpéric Ier, le roi de Neustrie. Rapidement, le royaume des Francs récupère l'Albigeois sous la gouvernance de Clotaire II. En , un grand incendie ravage la ville[52].
Moyen Âge
Durant le Moyen Âge, la ville est un oppidum ceint de murailles. Au Xe siècle, le premier pont sur le Tarn est construit à Albi. Il s'agit de l'actuel Pont-Vieux. Ce pont permet le développement de la ville sur les deux rives du Tarn[53]. Vers l'An Mil, Albi entre dans le fief de la famille Trencavel, les seigneurs d'Ambialet. La ville est pourtant fief ecclésiastique, mais comme un Trencavel était toujours évêque, la famille en use comme de son bien.
Aux XIIe et XIIIe siècle, Albi est un centre du mouvement religieux cathare ; une controverse qui s'y tient donne d'ailleurs aux Cathares le surnom d'Albigeois (ceux qui défendent la doctrine prônée à Albi). L'hérésie progresse rapidement et les diverses missions et prédications des prêtres de l'Église catholique romaine n'empêchent pas son essor. Le catharisme est violemment réprimé lors de la croisade contre les Albigeois. Albi passe pourtant dans le camp catholique sans résistance sous l'impulsion de son évêque Guilhem Peyre qui renforce notablement l'autonomie de la ville[54] ; le vicomte de Carcassonne, Raimond-Roger Trencavel, perd son fief en 1209 lors de la prise de Carcassonne[55]. Par la suite, sous l'égide du seigneur de la ville et vice-inquisiteur de France Bernard de Castanet, la construction du palais épiscopal fortifié de la Berbie et de l'imposante cathédrale Sainte-Cécile ancre la ville dans le giron de l'Église. Les évêques veulent marquer le pouvoir de l'Église grâce à ces nouveaux bâtiments. La ville est aussi un important centre culturel connu pour son scriptorium. Il permet de copier des textes et des livres de la vie liturgique[56].
Au XIVe siècle, la structure de la ville se transforme de façon importante. Elle se divise en six quartiers, ou « gaches » entourés de murailles. Le pont Vieux est fortifié à la fois du côté du faubourg[57] et de la ville, avec un pont-levis à chaque extrémité. Il est surmonté de maisons avec en son centre une chapelle dédiée à la Vierge. La Plassa est le cœur de la cité située au pied de la cathédrale. Dans les faubourgs se trouvent les moulins et les tanneries[58]. Le grand nombre de ces moulins, dix destinés aux céréales, plus les moulins à foulons, les moulins actionnant des forges (soufflets et outils battant le métal) et enfin les moulins installés sur des barques par manque de place sur les rives, encombre le lit de la rivière, qui ne peut plus s'écouler. Son cours naturel étant modifié, le dépôt de sédiments comme l'érosion sont eux aussi modifiés[59], conduisant à sacrifier certains de ces moulins pour laisser les eaux s'écouler[60].
Le fort séisme catalan du est ressenti jusqu'à Albi[61].
Temps modernes
L'époque de la Renaissance est marquée par la prospérité grâce à la culture du pastel, plante servant entre autres à faire un colorant bleu très recherché à l'époque. La région est appelée « pays de cocagne ». De nombreux bourgeois deviennent rapidement riches et influents dans la vie de la ville. C'est l'époque de la construction de nombreuses demeures et hôtels particuliers encore visibles de nos jours dans les rues d'Albi[62]. La maison Enjalbert, l'hôtel Gorsse et l'hôtel de Reynès sont de bons exemples de l'architecture de cette période. Elle se caractérise par l'utilisation exclusive de la brique foraine pour les murs et de la pierre pour les encorbellements et les entourages de portes et fenêtres.
En 1474, Louis d'Amboise est nommé évêque d'Albi. Il a été auparavant ambassadeur de France à Rome puis conseiller du roi Louis XI et Lieutenant général de la province de Languedoc. Il est à l'origine de l'installation de Neumeister, un maître-imprimeur originaire de Mayence et collaborateur de Gutenberg. C'est l'un des premiers ateliers d'imprimeurs de France après celui de Paris et Lyon[63].
Au XVIe siècle, de nouveaux troubles apparaissent avec l'arrivée du calvinisme en France vers 1540. L'évêché d'Albi est considéré comme l'un des plus importants du royaume, à cause de ses revenus considérables. Toutefois les guerres civiles qui désolaient l'Albigeois en firent l'un des plus difficiles à administrer. Plusieurs Italiens se succédèrent sur ce siège. En les choisissant, le pouvoir était sans doute convaincu qu'il trouverait en eux plus de fermeté et plus d'empressement que chez les prélats français à exécuter les mesures sévères qu'il avait à ordonner pour réprimer les désordres intérieurs[64].
Le , Albi organise une grande procession expiatoire et la régente Catherine de Médicis nomme au siège épiscopal son cousin Laurent Strozzi qui est chargé de défendre la ville contre les protestants. Le massacre de la Saint-Barthélemy ( à Paris) se répète à Albi le , et donne lieu à des règlements de compte[65]. Albi adhère à la fronde politique de la Ligue.
Vers 1581, en plus des guerres de religion, la peste fait des ravages dans Albi[66].
En 1593, les États de la Ligue ont lieu en présence de Henri duc de Joyeuse. Le Palais de la Berbie devient une place forte armée jusqu'en 1598, date à laquelle la Ligue disparaît avec la nomination de Henri IV de France comme roi de France[67].
Le XVIIe siècle est une période de déclin économique pour Albi et sa région. Le pastel est en perte de vitesse et la ville recherche de nouveaux débouchés économiques. La verrerie, la tannerie et le tissage sont des activités importantes mais la ville n'arrive pas à revenir au niveau de prospérité passée. Plusieurs briqueteries se sont installées en périphérie et fournissent le matériau de construction de la ville. Le contexte économique à la veille de la Révolution française en 1789 est particulièrement difficile[68].
Révolution française et Empire
À la Révolution, Albi perd un temps son rôle moteur au profit de Castres devenu le chef-lieu du nouveau département du Tarn en 1790. Mais les républicains jugent Castres peu sûre et la fuient pour se réfugier à Albi. La ville devient chef-lieu en 1797, après cette brève période d'hégémonie castraise. Les biens du clergé sont vendus et le couvent des Carmes devient l'actuel palais de justice et celui des Cordeliers est transformé en prison. Le Palais de Berbie devient le siège de l'administration départementale jusqu'en 1823. En 1794, les archives du clergé sont brûlées sur la place du Vigan[69].
Au XVIIIe siècle, le marquis de Solages, seigneur de Carmaux, tente l'une des premières extractions industrielles de charbon en France. Il obtient l'autorisation de construire une ligne de chemin de fer hippomobile jusqu'à Albi. Ainsi naît le faubourg de la Madeleine.
Époque contemporaine
Le chemin de fer arrive à Albi le , rattaché à la ligne de la Cie du P-O Toulouse-Lexos par l'embranchement depuis Tessonières. Un deuxième pont, l'actuel Pont Neuf, est construit sur le Tarn, ainsi qu'un viaduc pour le train ouvert en . La métallurgie s'implante au Saut du Tarn entraînant l'apparition de fonderies spécialisées, mais l'activité la plus connue est la verrerie ouvrière d'Albi, fondée en 1896 en coopérative ouvrière autogérée grâce à l'aide d'une souscription nationale et de Jean Jaurès, et à la suite de la grève de Carmaux de 1895. La chapellerie est aussi une industrie importante d'Albi, la plaçant parmi les premières de France au XIXe siècle[70]. En 1931, cette verrerie autogérée passe au statut de société coopérative ouvrière de production (SCOP)[71].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy créé un Centre de rassemblement des étrangers. En , des manifestations ont lieu contre la Relève.
L'archevêque d’Albi, Jean-Joseph Moussaron, proteste ouvertement dès 1942 contre les persécutions à l’encontre des Juifs[72]. Il organise parallèlement l’accueil clandestin de réfugiés juifs dans certaines institutions catholiques de la région et nomme secrètement des aumôniers dans les maquis[73]. Arrêté par la Gestapo le puis incarcéré à Toulouse, Moussaron est accueilli triomphalement par les Albigeois à sa libération.
Peu avant la Libération, une colonne allemande tenta de passer le Tarn, en venant de la Madeleine. Des résistants locaux et étrangers (beaucoup de Polonais et d'Espagnols) livrent un combat acharné sur le Pont-Neuf avant de devoir décrocher. Un monument aux morts rappelle toujours leur action[74].
On peut noter la présence d'un camp de 1 200 prisonniers de guerre russes situé à 1 à 2 km de la ville sur la route de Saint-Juéry en [75],[76].
Des unités militaires ont stationné à Albi, dont le 143e régiment d'infanterie en 1906.
De nos jours, Albi est un pôle d'innovation prometteur avec l'école des mines d'Albi-Carmaux (recherches sur l'énergie solaire, les voitures et les carburants propres). La ville met en avant ses atouts naturels (climat agréable et paysages) et culturels pour développer le tourisme vert, qui est en expansion. Par ailleurs, la ville fait des efforts soutenus pour s'améliorer et s'embellir : la place du Vigan, ainsi que, tout récemment, celle de la Cathédrale, ont été entièrement refaites.