Alternatiba (mouvement écologiste)
mouvement français de mobilisation face au défi du changement climatique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Alternatiba (« Alternative », en basque[1]) est un mouvement citoyen de mobilisation sur le dérèglement climatique[2].
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Alternatiba utilise plusieurs modes de mobilisation différents : « villages des alternatives », tour à vélo pour valoriser les initiatives locales[3], ou encore actions de désobéissance civile non violente[4].
Premier village des alternatives
En , l'organisation écologiste basque Bizi ! annonce à la presse le premier projet d'un village écologique à Bayonne pour célébrer une « journée d'appel international contre le réchauffement climatique » avec le patronage de la militante altermondialiste Susan George. Ce projet vise à réunir « des exemples d'actions quotidiennes pour lutter contre le réchauffement climatique »[5]. Le premier « Alternatiba, village des alternatives » se déroule à Bayonne les 5 et et accueille plus de 12 000 visiteurs[6].
Ce premier village est composé de nombreuses conférences[7], des stands, des ateliers[8], des animations réparties en une quinzaine d'espaces thématiques. L’événement reçoit le soutien de « 90 organisations – citons en vrac la FSU, les Amis de la Terre, Greenpeace, SUD solidaires, Attac, Biocoop ou encore la Fondation Nicolas-Hulot [et a] mobilis[é] un millier de bénévoles »[alpha 1],[Note 1]. Il est parrainé par le militant politique Stéphane Hessel dès décembre 2012, puis par Christiane Hessel après le décès de son mari[9]. Celle-ci conclu l'événement par un discours appelant à la construction d'autres Alternatiba ailleurs dans le monde[Note 2].
Considérant la conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques comme un échec, le mouvement déclare l’intention de créer une mobilisation auprès des citoyens européens en les poussant à s’investir dans des initiatives telles que l'éco-habitat, les circuits courts, l'énergie renouvelable, l'agriculture biologique, la monnaie locale[10] L'objectif promu par l'association fondée à ce moment-là est de ne pas attendre le changement de la part des organisations gouvernementales mondiales ou européennes, mais de l'initier à un niveau local[11].
Construction d'autres Alternatiba
À la suite de l'appel terminant le premier événement[Note 3], d'autres collectifs Alternatiba ont été constitués dès 2013, notamment à Paris, puis Bruxelles, Bilbao[12]. La coordination européenne des collectifs Alternatiba est fondée le [13].
En 2018, des groupes sont actifs hors d'Europe à Haïti[Note 4],[Note 5] et au Sénégal[Note 6].
Après l'organisation d'ateliers formant aux actions de désobéissance civile qui provoquent une polémique en , le préfet de la Vienne découvrant, que la Ville et l’agglomération de Poitiers ont attribué des fonds publics à hauteur de 15 000 euros à l’association, dépose deux recours devant le tribunal administratif de Poitiers pour réclamer l’annulation des subventions accordées par Poitiers et le Grand Poitiers[14].
L'expérience accumulée par Bizi ! à Bayonne lors de la construction du premier Alternatiba, laquelle avait été formalisée dans un kit méthodologique, s'est traduite dans les méthodes d'organisation très voisines des différents collectifs Alternatiba[réf. nécessaire].
Tour Alternatiba 2015
Au cours de l'été 2015, Alternatiba lance une manifestation à vélo, le Tour Alternatiba[alpha 2]. Il est effectué par des équipages en vélos tandem de 3 et 4 places pour symboliser la transition écologique, la solidarité et l’effort collectif. Partis de Bayonne, ils sont accompagnés de cyclistes lors de chaque arrivée d'étape, et traversent 6 pays d'Europe, soit un périple de 5 000 km[alpha 3]. Cette manifestation est accompagnée d'évènements locaux pour populariser les diverses initiatives d'Alternatiba et d'associations partenaires dans les villes participant au mouvement, et continuer la mise en avant d'alternatives concrètes réalisables dès aujourd'hui[15].
Il s'est conclu en Île-de-France par une vélorution rassemblant 1 500 cyclistes jusqu'à la place de la République, où s'est tenu l'événement Alternatiba Paris[alpha 4].
Un documentaire relate cette manifestation : Irrintzina.[réf. nécessaire]
Difficultés
Malgré le refus de la Mairie de Marseille[16], le tour arrive à Marseille, sans encombre, et fait étape dans la ville, en coordination avec le démarrage de l'Alternatiba local, dit « Alternabaioli », pourtant interdit par municipalité[17]. Inversement, l'hebdomadaire Télérama note que :
« À Grenoble, où les triplettes ont fait halte le 2 juillet, c'est au contraire avec le sourire complice du maire écolo Eric Piolle qu'elles ont été reçues[alpha 5]. »
Le , après avoir parcouru 2 300 km, alors que les cyclistes arrivaient près de Fribourg-en-Brisgau en Allemagne, la police allemande exige, sous peine d’arrestation, le contrôle d’identité de toutes les personnes présentes sur le lieu[18].
- L'accueil au pied de la statue Place de la République.
- Les visiteurs et les stands.
- Le Village.
- L'arrivée du Tour Alternatiba à Paris.
- Le banquet des 5000.
- Un slogan des Conspirateurs Positifs, Alternatiba Paris.
- Banquet et Village des Alternatives le long du Rhône.
- Conférence gesticulée.
- Concert de clôture.
Tour Alternatiba 2018
Un second Tour Alternatiba débute le de Paris[19],[20]. Le parcours de 5 800 km en 200 étapes traverse 200 territoires jusqu'au , en passant notamment par Orléans, Lille, Bruxelles, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse et arrivant à Bayonne[21]. L'arrivée à Bayonne coïncide avec la parution du rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C[22] et célèbre l'ouverture du village des alternatives de Bayonne, qui marque les 5 ans de la dynamique citoyenne. Cette édition est parrainée par le sociologue et philosophe Edgar Morin et l'anthropologue sénégalaise Mariama Diallo[Note 7]. Le village se conclut avec la lecture par deux adolescents d'un manifeste intitulé « Le temps de l'espoir et de l'action »[23].
Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle française de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, Alternatiba appelle dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate du Front national[24].
Une manifestation organisée le , soit quatre ans après la mort d'Adama Traoré, découle de l'appel commun du Comité Adama et Alternatiba. Elodie Nace, porte-parole d'Alternatiba, indique qu'ils partagent les « mêmes combats »[25].
Notes
Générales
- Cf. la page donnant dans 25 différentes langues l’appel lu le 6 octobre à Bayonne par Christiane Hessel et Juan Lopez de Uralde.
- Cf. https://www.vantbefinfo.com/environment-organisateurs-village-alternatiba-se-disent-satisfaits-deroulement-de-4e-edition/ Vant Bèf Info le 12 avril 2018.
- Cf. http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/164872/Village-Alternatiba-une-deuxieme-edition-reussie Le Nouvelliste le 28 octobre 2016.
- Cf. http://elpais.com/elpais/2016/11/02/planeta_futuro/1478092685_428878.html?id_externo_rsoc=FB_CC El Pais le 3 novembre 2016.]
- « Climat : le Tour Alternatiba repart pour 5800 km de Paris à Bayonne », sur SudOuest.fr, (consulté le )
Sur le mouvement en général
- Cf. L'Humanité du 4 octobre 2013.
- Pierre Crépel, « Le Tour Alternatiba, bilan et perspectives, Entretien avec Txetx Etcheverry* » , La Revue du projet, sur Parti communiste français, (consulté le )
- Collectif, « 5000 kilomètres en vélo... et 1000 manières de soutenir le Tour Alternatiba ! », sur Basta!, (consulté le )
- Cf. l'article « Climat : vive la vélorution ! » dans le numéro du 26 juillet 2015 de Télérama.
Références
- Coralie Schaub, « Alternatiba, noyau durable » , sur Libération, (consulté le )
- Gabriel Siméon, « Climat Alternatiba pousse à la roue » , Libération, (consulté le )
- Marie-Noëlle Bertrand, « Agir pour le climat, y compris par la désobéissance civile », L'humanité.fr, (consulté le )
- Pierre Penin, « Bienvenue au village de l'écologie puissance 10 » , sur Sud Ouest, (consulté le )
- « Entre 12 000 et 15 000 personnes dans les rues du Petit-Bayonne et des alentours – le centre historique de la ville –, des centaines d’ateliers et d’animations, des dizaines d’associations nationales représentées, etc. Les 5 et 6 octobre, la réussite d’Alternatiba, le « village des alternatives contre le changement climatique a dépassé les prévisions les plus optimistes des organisateurs ». » Cf. Politis du 19 décembre 2013.[réf. souhaitée]
- Selon La Vie du 7 octobre 2013, « [Le plateau rassemblé par Alternatiba avait] de quoi impressionner : il y a eu aussi bien les compagnons d'Emmaüs de Lescar, pionniers de l'éco-habitat que le réseau des magasins Biocoop, les altermondialistes d'Attac que France Nature Environnement, le CCFD du pays basque que les décroissants de S!lence. Même éclectisme avec la liste des personnalités qui soutiennent ce rassemblement qui vont d'Edmond Maire, l'ancien secrétaire général de la CFDT, à Pierre Larrouturou, le promoteur de la semaine de quatre jours, en passant par Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Susan George, Edgar Morin, Michel Rocard. »
- Pierre Penin, « Bayonne : une fête des alternatives » , sur Sud Ouest, (consulté le ) : « « à travers quinze espaces “thématiques” Alternatiba proposera des animations de rues comme un marché paysan, des mutxikos, des chants, une visite de la ville par l'historien Claude Labat, une information sur la fabrication d'une bière locale, des “conférences gesticulées”, des jeux pour enfants, une bourse aux vélos et atelier de réparation… » »
- Pour Sud Ouest du 7 octobre 2013 « Christiane Hessel, la femme de Stéphane Hessel, était hier l'invitée du forum Alternatiba. Son mari, ancien résistant, diplomate et intellectuel, avait accepté de parrainer la manifestation. Après son décès, l'année dernière, sa veuve a confirmé ce parrainage. Devant le public d'Alternatiba, elle a lu un appel à la mobilisation contre le réchauffement climatique. Lors de cette soirée, hommage a été rendu à son défunt mari. »
- Cf. les déclarations d'un des organisateurs, le 6 octobre 2013 à La Vie du 8 octobre 2013.
- Philippe Bach, « Le futur s'invente aujourd'hui », Le Courrier, 18, 19 et 20 septembre 2015, p. 1
- « Con el fin de reflejar dicha adhesión, han convocado la movilización del próximo 14 de marzo. «El actual modelo no nos sirve y con la movilización nacional reivindicaremos un modelo social alternativo». Del mismo modo, han dado a conocer que realizarán una segunda iniciativa denominada ‘Alternatiba’ el 24 de octubre de 2015 en Bilbo, para «dar pie a una gran movilización ante el COP-21», cumbre sobre el clima organizada por la ONU. » Cf. Naiz le 19 novembre 2014.
- Barnabé Binctin, « Alternatiba grandit et se coordonne » , Reporterre, (consulté le )
- Eugénie Boilait, « Écologie : à Poitiers, une association prônant «la désobéissance civile» face à la justice administrative » , sur Le Figaro, (consulté le )
- « Reportage : Alternatiba, Lyon 2015 (par Dens, et Dan’s) | Foutou'art » (consulté le )
- « Né à Bayonne, le concept Alternatiba n'est pas bienvenu à Marseille », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- Cf. article « Alternatiba interdit à Marseille », Politis, 19 juin 2015.
- C.O., « Alternatiba contrôlé par la police allemande » , sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
- « Tour Alternatiba : le grand tour de France pour le climat » , sur Radio France internationale, (consulté le )
- « Alternatiba prépare un grand tour vélo pour 2018 » , Reporterre, (consulté le )
- P.P., « Climat : le Tour Alternatiba repart pour 5800 km de Paris à Bayonne » , sur Sud Ouest, (consulté le )
- Rémi Barroux, « Climat : Alternatiba, une génération militante qui n’entend pas se résigner » , Le Monde, (consulté le )
- Sophie Chapelle, « Réchauffement : « Nous sommes la dernière génération à pouvoir agir » » , sur Basta !, (consulté le )
- Benoît Jourdain et Pierre Godon, « Adama Traoré : la marche a rassemblé environ 2 700 personnes, selon les gendarmes » , sur France Info, (consulté le )
Articles connexes
Liens externes
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