Expérimentation animale
utilisation d'animaux comme modèles de l'organisme humain / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L’expérimentation animale consiste à utiliser des animaux comme substituts ou « modèles » pour mieux comprendre la physiologie d'un organisme et ses réponses à divers facteurs (alimentation, environnement, agents pathogènes) ou substances (pour en tester, vérifier ou évaluer l'efficacité, l'innocuité ou la toxicité). Il s'agit généralement de tenter de prévoir ce qui se passe chez l'espèce humaine sans exposer de personnes humaines aux risques, aux contraintes et aux souffrances (douleurs et/ou stress) susceptibles d'être générées par les expérimentations.
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Historiquement, la vivisection est apparue durant l'Antiquité. Après une absence relative au Moyen Âge, elle a été explorée à nouveau durant la Renaissance, puis systématisée au XIXe siècle, en particulier sous l'impulsion des physiologistes français tels que Claude Bernard. L'apparition de la bactériologie et des sérums à la fin du XIXe siècle a marqué un tournant paradigmatique et la naissance de l'expérimentation animale dans les diverses formes qu'on lui connait aujourd'hui. Depuis le XXe siècle, une grande majorité des expérimentations se font sur des souches spécifiques de rongeurs utilisés comme modèles – et en particulier des souris.
En 2010, la directive européenne 2010/63/UE a remplacé la directive 86/609/CEE qui était en vigueur depuis 1986. La nouvelle directive a mis en avant le principe des 3R, instauré de nouvelles obligations (comités d'éthique pour l'évaluation des projets, résumés non techniques à destination du grand public) et approfondi d'autres dispositions (conditions de détention minimales, formation du personnel), sans encadrer cependant ces prescriptions par des sanctions dissuasives dont l'application serait commune partout au sein de l'Union. Tous les États membres ont transposé cette directive dans leur réglementation, avec des sanctions plus ou moins bien définies (en France, il s'agit d'amendes de quelques centaines d'euros au maximum). D'autres réglementations existent en dehors de l'Union européenne (Suisse, États-Unis, Australie, Japon...), la plus ancienne étant l'amendement du Cruelty to Animals Act, 1876 (en) en Angleterre.
Environ dix millions de vertébrés et de céphalopodes sont utilisés chaque année dans les laboratoires des États membres de l'Union européenne, auxquels s'ajoutent dix millions d'animaux élevés et morts ou tués hors utilisation expérimentale. Ces chiffres sont connus pour chaque État membre de l'UE (deux millions d'utilisation et deux millions d'animaux morts hors utilisation chaque année pour la France), mais beaucoup plus difficiles à évaluer pour de nombreux autres pays dont les recensements statistiques sont encore moins exhaustifs. Tous ces animaux sont utilisés majoritairement pour la recherche fondamentale, la recherche appliquée, les tests réglementaires de toxicité et la production de routine de substances telles que les anticorps.
De nombreuses controverses existent autour de l'expérimentation animale. Il s'agit de débats épistémologiques (notamment autour de la validité des modèles animaux et le développement des méthodes de substitution (en)), philosophiques (en éthique animale, en philosophie morale et en philosophie politique), juridiques (la réglementation cherchant à la fois à protéger les animaux et ne pas freiner la recherche médicale), et pragmatiques (concernant notamment l'application de la réglementation). Bien qu'il soit difficile d'étudier l'opinion publique de manière rigoureuse, de nombreuses actions collectives et politiques (Initiatives citoyennes européennes, votations, manifestations, propositions de loi...) attestent d'un engagement relativement important du public sur ce sujet, notamment lorsqu'il s'agit d'utiliser les animaux pour tester des produits du quotidien (en particulier les cosmétiques (interdiction dans l'EU depuis 2013)).