Île d'Arran
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L'île d'Arran (en anglais : Isle of Arran ; en gaélique écossais : Eilean Arainn) est la plus grande île du Firth of Clyde, en Écosse, et, avec une superficie de 432 km2, la septième plus grande île écossaise. Arran fait partie de l'autorité unitaire du North Ayrshire et, d'après le recensement de 2011, sa population s'élève à 4 629 habitants[1]. Bien qu'elle soit couramment associée aux Hébrides, avec lesquelles elle partage beaucoup de points communs sur les plans physique et culturel, ces dernières sont localisées au nord et à l'ouest de la péninsule du Kintyre. Arran est montagneuse et a été décrite comme le « paradis des géologues »[2].
Île d'Arran Isle of Arran (en) | ||||
Image satellite de l'île d'Arran avec à l'est Holy Isle et au sud la minuscule Pladda. | ||||
Géographie | ||||
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Pays | Royaume-Uni | |||
Archipel | Îles Britanniques | |||
Localisation | Firth of Clyde | |||
Coordonnées | 55° 33′ 44″ N, 5° 14′ 04″ O | |||
Superficie | 432 km2 | |||
Point culminant | Goat Fell (874 m) | |||
Géologie | Île continentale | |||
Administration | ||||
Nation constitutive | Écosse | |||
Council Area | North Ayrshire | |||
Démographie | ||||
Population | 4 629 hab. (2011) | |||
Densité | 10,72 hab./km2 | |||
Plus grande ville | Brodick | |||
Autres informations | ||||
Découverte | Préhistoire | |||
Fuseau horaire | UTC+0 | |||
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
Géolocalisation sur la carte : Écosse
Géolocalisation sur la carte : North Ayrshire
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Îles au Royaume-Uni | ||||
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L'île a été habitée sans interruption depuis le début du Néolithique, comme en témoignent de nombreux vestiges préhistoriques. À partir du VIe siècle, des peuplades parlant le gaélique et venant d'Irlande ont colonisé l'île, qui est devenue un centre d'activité religieuse. Durant la période tourmentée qu'a été l'« âge des Vikings », Arran est devenue la propriété de la couronne norvégienne avant d'être absorbée officiellement par le royaume d'Écosse au XIIIe siècle. Les clearances au XIXe siècle ont abouti à une diminution importante de la population et à la disparition de la langue et de la culture gaéliques.
L'économie et la population se sont renforcées ces dernières années, le secteur principal étant le tourisme. Arran abrite également une grande biodiversité, dont trois espèces d'arbres endémiques à l'île.
La plupart des îles de l’Écosse ont été habitées par les locuteurs d'au moins quatre langues différentes depuis l'âge du fer, et beaucoup de noms d'îles ont donc plus d'une signification possible. Arran ne fait pas exception et l'origine de ce nom est loin d'être connue. Mac an Tàilleir, en 2003, affirme que ce terme n'a a priori aucun lien avec le nom « Aran » qui, en Irlande, signifie « réniforme » (de l'irlandais ára : « le rein »)[3]. Haswell-Smith (en 2004) propose que le mot soit une dérivation lexicale du brittonique, ce qui est inhabituel pour une île écossaise, et comprenant le sens d'un « lieu élevé », ce qui correspond à la géographie de l'endroit. Arran est en effet bien plus élevée que les territoires avoisinants le long des rives du Firth of Clyde[2].
Tous les autres toponymes locaux d'origine brittonique qui pourraient avoir existé ont ensuite été remplacés à l'arrivée des Gaëls (parlant le gaélique), depuis l'Irlande et via leur royaume tout proche de Dal Riada. Durant l'âge des Vikings, Arran, tout comme la vaste majorité des îles écossaises, est devenue la propriété de la couronne norvégienne et était probablement connue sous le nom d'« Herrey » ou « Hersey ». En raison de cette influence du norrois, beaucoup de noms de lieux actuels sur l'île d'Arran sont d'origine viking[4].
Relief
L'île se trouve dans le Firth of Clyde, entre Ayr et le Kintyre. Le profil des collines du nord d'Arran observé depuis les côtes de l'Ayrshire est une vue bien connue appelée le « Guerrier endormi » (The Sleeping Warrior), à cause de sa ressemblance avec un visage humain qui se repose[5]. La plus haute de ces collines est le Goat Fell, culminant à 873,5 m[6]. Il y a trois autres pics au nord-est de l'île : Caisteal Abhail, Cìr Mhòr et Beinn Tarsuinn. Bheinn Bharrain est le point culminant du nord-ouest de l'île, s'élevant à 721 m[7].
La plus grande vallée d'Arran est le Glen Iorsa à l'ouest, bien que le Glen Sannox (en gaélique : Gleann Shannaig) et le Glen Rosa (Gleann Ròsa) à l'est entourent le Goat Fell. Si le relief du sud de l'île est moins montagneux, une partie importante des terres intérieures se trouve à une altitude dépassant les 350 m et le sommet de l'A'Chruach atteint les 512 m[8]. Il y a deux autres « marilyns » au sud, Tighvein et Beinn Bhreac.
- Beinn Tarsuinn
- Caisteal Abhail
- Glen Rosa
- L'Àrd Bheinn.
- Le Goat Fell et autres sommets au nord d'Arran
Îles environnantes
Arran est entourée de trois petites îles toutes proches : Holy Isle[9] à l'Est, face à Lamlash, Pladda[10] au large de la côte sud-ouest, et la minuscule île de Hamilton[11], au large de Clauchlands Point, à 1,2 km au nord de Holy Isle. Les autres îles importantes du Firth of Clyde incluent Bute et Inchmarnock au nord d'Arran, Great Cumbrae et Little Cumbrae au nord-est[12].
Villages
Arran compte un certain nombre de villages principalement sur le littoral. Brodick (en vieux norrois : Breiðvík, « large baie ») est le site du principal terminal de ferry, de plusieurs hôtels et de la majorité des commerces. Le château de Brodick est le siège des Ducs de Hamilton. Cependant, Lamlash est le plus grand village de l'île, avec une population de 1 010 habitants en comparaison avec les 621 habitants que compte Brodick (recensement de 2001)[13]. Les autres villages incluent Lochranza au nord, Corrie, Arran (en) au nord-est, Blackwaterfoot au sud-ouest, Kildonan au sud et Whiting Bay au sud-est. Catacol se trouve juste sur la route de Lochranza[14].
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Population
L'île d'Arran compte 4 629 habitants en 2011[1], soit une densité de 10,72 hab./km2. Les principaux villages de l'île sont Brodick et Lamlash sur la côte est : ils comptent à eux seuls 32 % des habitants d'Arran[13]. D'un point de vue historique, la population de l'île augmente sensiblement du milieu du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle. À la suite du programme des Highland Clearances initié au milieu du XIXe siècle, des populations entières déménagent[15] : la courbe de population baisse constamment jusqu'au milieu du XXe siècle. Depuis les années 1980, la population d'Arran est de nouveau en hausse.
Climat
L'influence de l'océan Atlantique et du Gulf Stream contribue à un climat océanique doux. Les températures sont généralement basses, en moyenne 6 °C en janvier et 14 °C en juillet au niveau de la mer[17].
La partie méridionale de l'île, moins montagneuse, possède un climat plus favorable que la moitié nord, et la côte orientale est plus abritée des vents que l'ouest et le sud. La neige tient rarement au niveau de la mer et les gelées sont moins fréquentes qu'en Écosse continentale. Comme pour la plupart des autres îles de la côte occidentale de l’Écosse, les précipitations sont en général élevées, comprises entre 1 500 mm par an au sud et à l'ouest et 1 900 mm par an au Nord et à l'Est. Les montagnes sont encore plus humides, recevant plus de 2 500 mm annuellement. Mai et juin sont les mois les plus ensoleillés, avec plus de 200 heures de plein soleil en moyenne[17].
Arran est parfois surnommée « l’Écosse en miniature » car elle est traversée par la ligne de faille des Highlands qui divise l’Écosse en Highlands et Lowlands du nord-est au sud-ouest[18]. L'île est une destination prisée des géologues depuis le XVIIIe siècle, car elle est constituée d'une grande variété de formations géologiques : des roches magmatiques sous formes d'essaims de dykes, de sills, datant du Paléogène ; des roches sédimentaires, datant du Trias[19] ; des roches métamorphiques, datant du Précambrien[20].
La plupart des terres intérieures septentrionales de l'île sont occupées par un large batholite de granite d'origine volcanique apparu il y a 60 millions d'années au Cénozoïque. On trouve un cercle extérieur de granites bruts et un noyau interne de matériaux granuleux plus fins[21]. Les roches sédimentaires dominent la partie méridionale de l'île, en particulier le grès rouge. Certains de ces grès contiennent des fulgurites – des marques probablement causées par la foudre, datant du Permien[18]. Des dunes de sable sont maintenues dans du grès du Permien près de Brodick. Il y a aussi des couches de roches triasiques et même un rare exemple de craie du Crétacé[22].
On y trouve par ailleurs de la rétinite, une roche volcanique semblable à l'obsidienne, utilisée du Mésolithique jusqu'à l'âge du bronze, en passant par le Néolithique, pour fabriquer différents objets[23]. À partir du Néolithique, ce matériau faisait l'objet d'un échange dans l'ensemble de la Grande-Bretagne actuelle[23]. On en a retrouvé récemment dans un site du South Lanarkshire (Ecosse) datant du IVe millénaire av. J.-C., en association avec du tuf volcanique de Cambrie et de la poterie carénée[24].
Au XIXe siècle, le baryte était extrait d'une mine près de Sannox. Il y a été découvert en 1840 et, entre 1853 et 1862, environ 5 000 tonnes de ce minerai ont été produites. La mine a été fermée par le 11e duc de Hamilton, sous prétexte qu'elle « gâchait la majesté solennelle du panorama », mais elle a été rouverte après la Première Guerre mondiale et exploitée jusqu'en 1938, date à laquelle la veine s'est tarie[25],[26].
En visite à Arran en 1787, le géologue James Hutton a trouvé son premier exemple de « discordance » au nord de Newton Point près de Lochranza, apportant des preuves de ses théories plutonistes de l'uniformitarisme et des indices sur l'âge de la Terre. La zone est l'un des endroits les plus réputés pour l'étude de la géologie[27],[20].
Les glaciations du Pléistocène ont recouvert presque entièrement l’Écosse de glace et les pics les plus élevés étaient probablement des « nunataks » à cette époque[18]. Après la dernière déglaciation de la fin du Pléistocène, le niveau des mers était 70 m plus bas qu'à l'heure actuelle et il est probable que, vers 14000 avant notre ère, l'île ait été reliée à l’Écosse « continentale »[28]. Les changements de niveau des mers et l'élévation isostatique des terres rend le tracé des côtes post-glaciaires complexe, mais il est évident que l'île est encerclée par des plages post-glaciaires[29]. La Grotte du Roi (en anglais : King's Cave) sur la côte sud-ouest est un exemple de formation émergente sur une telle plage. Cette caverne, longue de 30,5 m et haute de 15,3 m, s'étend bien au-dessus de l'actuel niveau de la mer[30]. Il y a de hautes falaises maritimes au nord-est, dont les larges strates sous les hauteurs de Torr Reamhar et à Scriden (en gaélique : An Scriodan) à l'extrême nord de l'île. Le Nord d'Arran est un des quarante lieux de l’Écosse désignés par l'appellation « National Scenic Area »[31].
L'île possède trois espèces de sorbiers, arbres endémiques et dont les noms scientifiques sont : Sorbus arranensis, Sorbus pseudofennica et Sorbus pseudomeinichii[32]. Ces arbres sont considérés comme des espèces vulnérables, protégées dans le Glen Diomhan, réserve naturelle en partie clôturée, au nord d'Arran. Elles sont contrôlées par le Scottish Natural Heritage. Seuls 236 Sorbus pseudofennica et 283 Sorbus arranensis à l'état adulte ont été enregistrés en 1980[33]. Ce sont des arbres typiques des pentes montagneuses, bien qu'ils poussent à des altitudes plus basses et qu'ils soient conservés dans le Brodick Country Park. Hormis ces trois espèces d'arbres, on trouve à Arran une grande variété de plantes sauvages (jacinthe des bois, ajonc, bruyère callune, rosier arctique, compagnon rouge, chèvrefeuille, piment royal entre autres), de champignons et de mousses[34].
Plus de 250 espèces d'oiseaux ont été identifiées à Arran, notamment le guillemot à miroir, l'eider à duvet, le faucon pèlerin et l'aigle royal[35]. En 1981, on comptabilise 28 lagopèdes alpins, mais en 2009, des enquêtes plus approfondies n'ont pas permis d'en trouver un seul[36]. De la même façon, le crave à bec rouge a aujourd'hui disparu d'Arran[37].
L'île héberge des populations importantes de cerfs élaphes, mais aussi d'écureuils roux, de blaireaux, de loutres, de vipères péliades et de lézards. Au large d'Arran, on trouve des phoques, des marsouins, des requins pèlerins et plusieurs espèces de dauphins[38].
- Sorbus arranensis (fleurs).
- Sorbus pseudofennica.
- Sorbus pseudofennica (feuilles).