Attentat du 14 juillet 2016 à Nice
attaque terroriste au moyen d'un camion-bélier / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L'attentat du 14 juillet 2016 à Nice est une attaque terroriste islamiste au camion-bélier, qui s'est déroulée à Nice (Alpes-Maritimes, France) dans la soirée du sur la promenade des Anglais.
Attentat du 14 juillet 2016 à Nice | |||||
La promenade des Anglais, lieu de l'attaque. | |||||
Localisation | Promenade des Anglais, Nice, Alpes-Maritimes ( France) | ||||
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Cible | Civils | ||||
Coordonnées | 43° 41′ 40″ nord, 7° 15′ 36″ est | ||||
Date | Vers 22 h 40 (UTC+2) |
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Type | Attaque au véhicule-bélier Fusillade Tuerie de masse |
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Armes | Camion-bélier 19 tonnes[1] Arme de poing |
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Morts | 86 (et 1 terroriste)[2] | ||||
Blessés | 458[2] | ||||
Auteurs | Mohamed Lahouaiej-Bouhlel | ||||
Organisations | État islamique (revendiqué) | ||||
Mouvance | Terrorisme islamiste | ||||
Géolocalisation sur la carte : Nice
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : France
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Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien domicilié à Nice, conduit un camion poids lourd sur la promenade sur près de deux kilomètres, prenant pour cible une foule de civils, à l'issue du feu d'artifice donné pour la fête nationale. L'attaque cause la mort de 86 personnes, fait 458 blessés[2] et prend fin quand le terroriste est abattu par la police. L'attentat est revendiqué le 16 juillet par l'organisation terroriste État islamique (dite « Daech »).
Attaque
Le à Nice lors des festivités de la fête nationale française, un feu d'artifice se déroule de 22 heures à 22 h 20 et réunit près de 30 000 personnes. Vers 22 h 30, peu après la fin du feu d'artifice, un poids lourd blanc de dix-neuf tonnes (un camion de livraison Renault Midlum[3]) provenant du quartier Magnan débouche sur la partie laissée libre de circulation de la promenade des Anglais, au niveau de l'hôpital Lenval[4].
Le chauffeur, filmé par des caméras de surveillance, est venu chercher son camion à vélo, avant de ranger ce dernier à l'arrière du véhicule[5]. Il s'engage sur la promenade des Anglais, feux de circulation éteints, à 22 h 32[6]. Sur 400 m, il prend de la vitesse, atteignant près de 90 km/h[5], afin de forcer, au niveau de l'intersection du boulevard Gambetta, le barrage policier (constitué d'une voiture de police, de barrières de foule et de séparateurs de voies[7]) qui délimite la partie de la promenade traditionnellement dévolue aux piétons le jour de la fête nationale, en montant sur le trottoir[8].
Une fois franchi ce barrage, le camion est filmé effectuant plusieurs embardées de droite à gauche[6] en percutant la foule massée sur le trottoir sud (côté mer) et les trois voies de la chaussée sud de la promenade[9]. Il essaie de rester le plus possible sur le trottoir afin d'y causer le maximum de victimes avant d'être confronté à des obstacles — dont un auvent de bus et une pergola — puis de revenir sur la chaussée[10]. La course du véhicule est ralentie devant l'hôtel Negresco : Franck Terrier, un homme roulant en scooter aux côtés du camion, lâche alors son deux-roues pour le ralentir, puis s'accroche sur le marche-pied du camion pour tenter, en vain, d’entrer dans la cabine du chauffeur[11]. Ils se battent dans la cabine du camion sur plusieurs centaines de mètres avant qu'il reçoive un coup de crosse sur la tête et tombe.
Le conducteur du camion tire à plusieurs reprises avec un pistolet de calibre 7,65 mm sur des agents de la Police nationale qui ripostent avec des Sig-Sauer 9 mm[5], le pourchassent et tentent de le neutraliser[12]. Le camion fait encore 300 m pour s'arrêter à 22 h 50 face au palais de la Méditerranée (les pneus crevés et le pare-brise criblé de balles) où deux policiers de la Brigade spécialisée de terrain abattent le conducteur[13], mais ces derniers ne sont pas rassurés, ayant peur d'une explosion soudaine. La tuerie se déroule sur une distance de 1,7 km, entre les numéros 11 et 147, provoquant la mort de 86 personnes et suscitant un important mouvement de panique[14].
Certains des blessés le sont en ayant sauté sur la plage de galets plusieurs mètres en contrebas[15].
Réactions immédiates
Le dispositif ORSEC et le plan Orsan sont rapidement déclenchés, le plan Vigipirate est rehaussé en « alerte-attentats » dans les Alpes-Maritimes[16],[17].
Le High Club, une discothèque sur la promenade des Anglais, et l'hôtel Negresco sont transformés en hôpitaux de campagne, assurant le triage médical, et le palais de la Méditerranée fait office de PC de sécurité. Une cellule d'aide psychologique est mise en place au centre universitaire méditerranéen[18].
Sur place, quelques individus pillent des cadavres de victimes pour voler leurs effets personnels (téléphones portables, poupée de petite fille)[19].
Mode opératoire
Le camion loué par le terroriste a pu circuler et rester garé près de la promenade des Anglais, alors que la circulation était en principe interdite un jour férié dans le centre-ville[20]. Frédéric Gallois, ancien patron du GIGN, estime que les forces de l'ordre ont été confrontées à un « mode opératoire extrêmement difficile à contrer qui correspond aux consignes de l'État islamique »[21].
Ce mode opératoire utilisant un véhicule-bélier a déjà été utilisé par le passé, en France et dans plusieurs autres pays, avec des circonstances et des mobiles divers[22],[23].
Le mode opératoire employé présente aussi des similitudes avec ce message de propagande, diffusé en 2010 par une branche d'Al-Qaïda[24] : « Utilisez un camion comme une tondeuse à gazon. Allez dans les endroits les plus densément peuplés et prenez le maximum de vitesse pour faire le plus de dégâts. Si vous avez accès à une arme à feu, utilisez-la pour finir le travail. » Ces similitudes suscitent des interrogations, quant à l'inspiration que le tueur aurait pu trouver dans ces recommandations[25].
Une telle utilisation de véhicules par des djihadistes a eu lieu en près de Londres lors du meurtre de Lee Rigby et en au Québec lors de l'attentat de Saint-Jean-sur-Richelieu[26].
Communication de crise
L'application système d’alerte et d’information des populations (SAIP) du gouvernement français signale cet attentat à 1 h 34 le 15 juillet, tandis que les réseaux sociaux, dont la fonctionnalité contrôle d'absence de danger Facebook, sont plus réactifs[27].
Cibles
Les précédents attentats en France avaient eu pour cible les clients des commerces (années 1980), les usagers des transports (années 1990), les militaires et les juifs dont les enfants (2012), les journalistes accusés de blasphème, les policiers et les juifs (janvier 2015), les pratiquants de loisirs populaires (rencontre sportive, terrasses, concert) (novembre 2015), les militaires, les policiers et les prêtres et fidèles dans les églises (2015, 2016). Auxquels s'ajoutent les attentats visant des Français à l'étranger, qu'ils soient militaires ou touristes[réf. souhaitée].
L'auteur de l'attentat a choisi le lieu emblématique de la métropole qu'il habitait. La date est celle de la fête nationale, mais aussi celle de la Prom Party (fête de la Promenade des anglais), un des plus grands projets de la mairie de Nice depuis quelques années, à grand renfort de campagnes de publicité nationale et internationales, notamment dans les magazines de compagnies aériennes.
Aussi, plus de trente victimes sont des touristes étrangers venus en France.
Bilan des victimes
Au lendemain de l'attentat, le 15 juillet à 9 heures du matin, un bilan provisoire fait état de 84 morts, dix-huit personnes en urgence vitale absolue, 31 en urgence relative[28],[29]. Le bilan est comparable à l'attaque du Bataclan du qui fit 90 morts, et plusieurs centaines de blessés, mais où les terroristes étaient trois.
Le ministère de la Santé indique que 188 patients ont été pris en charge et, le 15 juillet dans l'après-midi, une cinquantaine de personnes sont encore entre la vie et la mort[30]. Vers 17 h, le procureur de la République de Paris, François Molins, qui fait le point de l'enquête dans sa première conférence de presse, annonce un bilan provisoire de 84 morts (dont treize enfants et adolescents) et 202 blessés de dix-huit nationalités différentes, dont 52 en état d'urgence absolue[31]. L'évaluation officielle du nombre de blessés est ultérieurement revue à la hausse, à 458 blessés.
Pour leur rendre hommage, des mini biographies des victimes sont rendues publiques[32].
Le 17 juillet, le pronostic vital de dix-huit blessés est encore engagé (sur 85 personnes toujours hospitalisées)[33]. Au 21 juillet, le nombre de blessés au pronostic vital incertain est de 15[34]. Le , le bilan passe à 85 morts après le décès de Pierre Hattermann, 55 ans, originaire de Passy en Haute-Savoie. Son épouse et un de leurs enfants faisaient déjà partie des victimes au soir de l'attentat[35]. Le 18 août, un autre blessé meurt des suites de l'attentat[36].
Pays d'origine | Morts | Blessés | Total | Réf. |
---|---|---|---|---|
France | 43 | 395 | 438 | [37] |
Italie | 5 | 4 | 9 | [38],[39] |
Algérie | 5 | – | 5 | [40],[41],[42] |
Maroc | 4 | 1 | 5 | [40] |
Tunisie | 4 | – | 4 | [40] |
Kazakhstan | 4 | – | 4 | [43],[44] |
Allemagne | 3 | 2 | 5 | [45] |
États-Unis | 3 | – | 3 | [46] |
Estonie | 2 | 4[Note 1] | 6 | [47],[réf. nécessaire] |
Russie | 2 | 3[Note 1] | 5 | [45],[48] |
Pologne | 2 | – | 2 | [49] |
Suisse | 2 | – | 2 | [45] |
Madagascar | 1 | 4 | 5 | [50] |
Roumanie | 1 | 4 | 5 | [51] |
Brésil | 1 | 3 | 4 | [52] |
Ukraine | 1 | 2 | 3 | [45] |
Arménie | 1 | – | 1 | [53] |
Belgique | 1 | – | 1 | [54] |
Géorgie | 1 | – | 1 | [54] |
Australie | – | 3 | 3 | [55] |
Chine | – | 2 | 2 | [56] |
Pays-Bas | – | 2 | 2 | [57] |
Hongrie | – | 1 | 1 | [58] |
Irlande | – | 1 | 1 | [59] |
Malaisie | – | 1 | 1 | [60] |
Portugal | – | 1 | 1 | [61] |
Singapour | – | 1 | 1 | [62] |
République tchèque | – | 1 | 1 | [63] |
Royaume-Uni | – | 1 | 1 | [64] |
Total | 86[2] | 458[2] |
En mai 2018, le président de la République Emmanuel Macron rencontre dans son pays une victime australienne, qui demande que la personne lui étant venue en aide soit décorée pour sa bravoure[65].
Quelques fausses victimes attirées par les indemnisations sont démasquées, tel un couple de Cannes, qui affirmait avoir été présent près du stade de France le 13 novembre 2015 et avait escroqué le Fonds de garantie des victimes du terrorisme : les époux sont condamnés en décembre 2016 à six et trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Grasse, après qu'ils ont prétendu avoir été sur la promenade des Anglais le 14 juillet[66]. Soupçonné d'abus de confiance et d'escroquerie, l'ex-secrétaire général et cofondateur de l'association de victimes Promenade des Anges, est cité à comparaître le 19 juillet devant le tribunal correctionnel de Nice, pour avoir possiblement détourné 7 300 euros provenant de l'opération de solidarité Courir pour nos anges[67].