République romaine
phase de la civilisation de la Rome antique / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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La République romaine est le nom donné à la fois au régime de gouvernement et à la période de l'histoire de la Rome antique qui succède à la période royale et qui précède l'époque impériale. Cette période commence traditionnellement en , à la chute de la royauté. Le dernier détenteur du titre royal, Tarquin le Superbe, un Étrusque, est alors chassé du pouvoir par une révolte menée par l'aristocratie patricienne. Même si cette date revêt un aspect quasi-légendaire pour les historiens contemporains, elle est toujours communément admise comme point de départ d'une organisation politique fondée sur la domination collective de l'aristocratie romaine sur le peuple romain, l'exercice du pouvoir par des magistrats, ainsi que la collégialité, l'annalité (ce qui est annuel), et l'électivité des magistratures. La République romaine prend fin, après presque un siècle de guerres civiles, en , date à laquelle Caius Octavius Thurinus, fils adoptif de Jules César, reçoit le titre d'Auguste. Cette accession au pouvoir lui est permise par sa victoire militaire à la bataille d'Actium (le 2 septembre ) lors de la dernière guerre civile de la République romaine, consacrant la fin de la carrière politique de Marc Antoine, et la déchéance de Cléopâtre VII. La victoire d'Octave, alors revêtu de nombreux pouvoirs constitutionnels et militaires du fait de sa position de triumvir, lui permet de briser les dernières résistances au sein du parti conservateur romain et d'instaurer un nouveau régime politique, le principat, ou Empire, dans lequel l'essentiel de la vie politique romaine, l'armée, les orientations monétaires et religieuses, sont contrôlées par un seul homme, désigné par le titre d'Auguste : l'empereur romain.
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SPQR |
Devise |
Senatus populusque Romanus (« Le Sénat et le Peuple romain ») |
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Statut | République, oligarchie |
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Capitale | Rome |
Langue(s) | Latin |
Religion | Religion romaine traditionnelle |
Monnaie |
As, sesterce, denier, aureus (voir Monnaie romaine) |
Population | |
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• | 130 000 citoyens[N 1] |
• | 103 000 citoyens[N 2] |
• | 297 797 citoyens[N 3] |
• | 214 000 citoyens[N 4] |
• | 910 000 citoyens[N 5] |
Superficie | |
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• | 10 000 km2 |
• | 360 000 km2 |
• | 800 000 km2 |
• | 1 200 000 km2 |
• | 1 950 000 km2 |
vers | Instauration de la République. |
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vers | Deux décemvirats |
vers | Prise de Véies. |
vers | Sac de Rome. |
fin IVe siècle av. J.-C. | Guerres latines et samnites. |
IIIe siècle av. J.-C. | Guerres contre Pyrrhus et puniques. |
début IIe siècle av. J.-C. | Guerres macédoniennes. |
Ier siècle av. J.-C. | Guerres civiles. |
vers | Dictature de Sylla. |
César proclamé dictateur à vie. | |
Bataille d'Actium. | |
Couronnement d'Auguste. |
Brutus, Collatin et Valerius | |
Auguste et Agrippa |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
- Denys d'Halicarnasse, Ant. romaines, V, 20 / (en).
- Denys d'Halicarnasse, Ant. romaines, IX, 36 / (en).
En français moderne, le mot de « république » dérive directement du concept latin de res publica, signifiant « chose publique », par opposition à res privata, « chose privée ». En effet, à l'époque républicaine, la gestion de la cité romaine est d'abord marquée par la consécration du principe de publicité des réunions politiques (dans le cadre du Sénat mais aussi dans le cadre des réunions comitiales), de collégialité des pouvoirs (les magistrats sont toujours plusieurs à détenir une même charge, à l'instar des deux consuls), de spécialisation des magistratures (chacune d'elles dispose d'un pouvoir spécifique et d'un champ d'application bien défini) et d'électivité des charges (les magistrats sont pour l'immense majorité élus par le peuple romain réuni en assemblées). La devise traditionnelle de la république est Senatus populusque Romanus (SPQR), « le Sénat et le peuple romain ». Elle symbolise l'union consensuelle du Sénat, où siègent à l'origine les familles de l'élite économique et politique de la cité, et de l'ensemble des citoyens romains, qui par son vote adopte les lois, confère leurs pouvoirs aux magistrats, et consent au versement des impôts et à la levée des armées.
À l'origine, la République romaine est largement dominée par l'aristocratie patricienne, héritière de la fondation de Rome, lorsque celle-ci a constitué le Sénat primitif autour des rois légendaires. Cette division entre patriciens et plébéiens s'estompe cependant au cours des siècles, au gré des différentes sécessions plébéiennes permettant à l'élite économique de la plèbe de se faire une place en politique — en obtenant notamment, à partir de , le droit d'élire un consul chaque année. L'essentiel des citoyens romains reste composé d'une importante masse d'artisans et de petits paysans propriétaires dans les zones fertiles de l'Italie centrale, tandis que les patriciens sont souvent propriétaires de vastes domaines cultivés qui leur permettent de dégager d'importants revenus pour subventionner leur carrière politique. L'élite de la société romaine qui contrôle les rouages de la République se caractérise notamment par une célébration des origines familiales et des ancêtres prestigieux, dans le cadre de la gens. Chaque gens a ainsi ses propres cultes, dont celui des ancêtres vénérés dans la maison par le biais de portraits. Chaque grande famille de Rome exerce alors un pouvoir informel dans la cité, grâce au système clientélaire : chaque chef de famille accorde sa protection à un nombre plus ou moins grand de clients qui doivent obéissance à ce « patron » et reçoivent en échange aide et assistance en cas de besoin. La République romaine est loin d'être une démocratie : il s'agit avant tout d'un régime oligarchique dans lequel les citoyens jouissent certes des mêmes droits civils, mais ne jouissent pas des mêmes privilèges politiques et religieux, l'essentiel des droits du citoyen romain dépendant, de fait, de sa position au sein des classes censitaires romaines, établies en fonction du patrimoine foncier des familles recensées. La République romaine est donc avant tout un système de compétition, de course aux honneurs, entre les mains d'un nombre restreint de grandes familles patricio-plébéiennes formant la nobilitas, la noblesse.