Belgrade
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Belgrade (en serbe cyrillique : Београд ; en serbe latin : Beograd) est la plus grande ville et la capitale de la Serbie. Au recensement de 2011, la ville intra muros comptait 1 233 796 habitants et, avec le district dont elle est le centre, appelé ville de Belgrade (Град Београд/Grad Beograd), 1 687 132 habitants[3] en 2017, cela représente 24 % de la population totale de Serbie[4].
Belgrade Београд | |
Héraldique |
Drapeau |
De haut en bas, de gauche à droite : panorama de Belgrade, bâtiment de l'Assemblée nationale, Novi dvor, tour d'Avala, tour Ušće, tour Gardoš, académie serbe des sciences et des arts, église Saint-Sava, forteresse de Belgrade (Porte de Zindan), monument au Héros inconnu. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Serbie |
Province | Serbie centrale |
District | Belgrade |
Maire Mandat |
Aleksandar Šapić (SNS) depuis 2022 |
Code postal | 11 000 |
Démographie | |
Gentilé | Belgradois |
Population | 1 233 796 hab. (2011[1]) |
Densité | 3 428 hab./km2 |
Population de l'agglomération | 1 659 440 hab. (2011[2]) |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 49′ nord, 20° 28′ est |
Altitude | 117 m |
Superficie | 35 996 ha = 359,96 km2 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.beograd.rs |
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Belgrade est l'une des plus anciennes cités d'Europe, avec une histoire qui s’étend sur plus de 7 000 ans. Selon les historiens, on évalue la destruction de la ville entre 28 et 33 fois, sa position stratégique en Europe étant son bonheur et son malheur, d'où les vers du XVe siècle de Constantin le philosophe, « Pleure ville blanche, le noir de tes deuils »[5]. Les premières traces de présence humaine dans la région remontent à la Préhistoire et à la culture de Vinča. Historiquement, Belgrade est l’antique cité de Singidunum, colonie romaine située dans la province de Mésie. Le nom slave Beograd apparaît pour la première fois le , dans une épître envoyée par le pape Jean VIII au prince Boris Ier de Bulgarie. Il a pour signification la « ville blanche ». Au fil de son histoire mouvementée, Belgrade a été conquise par 40 armées : elle a été romaine qui l'a surnommé « La colline aux méditations »[6], byzantine, hongroise, serbe, autrichienne, ottomane, serbe, yougoslave puis de nouveau capitale de la Serbie indépendante depuis 2006.
Aujourd'hui, Belgrade dispose d'un statut qui la dote d'une assemblée et d'un gouvernement particuliers, à l'instar des districts de Serbie[7]. Sa zone métropolitaine, appelée « district de Belgrade » ou « ville de Belgrade », est divisée en 17 municipalités qui possèdent toutes leur propre conseil local[8]. Le district de Belgrade couvre ainsi 3,6 % du territoire de la Serbie et abrite 21 % de la population du pays (hors Kosovo). Belgrade est le centre économique de la Serbie, mais aussi la capitale de la culture serbe et celui de l'éducation et des sciences du pays.
Données générales
Belgrade se situe à 44° 49′ 14″ N, 20° 27′ 44″ E. Construite au nord de la Serbie centrale, au confluent d'une rivière, la Save, et d'un fleuve, le Danube ; la capitale de la Serbie se trouve ainsi à la limite entre deux espaces géographiques : la plaine pannonienne, qui fait partie de l’Europe de l'Est, et la péninsule des Balkans[9].
La ville proprement dite, dans ses limites actuelles, couvre une superficie de 359,96 km2, et, si l’on y ajoute l’ensemble de sa zone métropolitaine, c'est-à-dire le district de Belgrade, 3 222,68 km2. L'altitude moyenne y est de 116,75 m. Sur la rive droite de la Save, le centre de la ville est constitué d'un certain nombre de collines, dont la plus élevée, celle de Torlak, dans la municipalité de Voždovac, culmine à 303 m ; le point le plus bas de la capitale, soit 70 m se trouve dans l'île fluviale d'Ada Huja. Les monts Avala et Kosmaj, respectivement situés à 511 m et à 628 m, s'élèvent au sud de la ville[10]. Sur les rives gauches de la Save et du Danube, le terrain, généralement plat, est constitué de plaines alluviales et de plateaux de lœss. Le district de Belgrade conserve de nombreuses forêts, dont les plus importantes sont celles des monts Kosmaj et Avala, de Trešnja, Lipovica, Topčider, Obrenovački zabran et Bojčin[10].
Le centre historique de la capitale, aujourd'hui constitué par la forteresse de Belgrade et le parc de Kalemgdan (dans la municipalité de Stari grad, la « vieille ville »), se trouve sur la rive droite des deux cours d'eau. Depuis le XIXe siècle, la ville s'est étendue en direction du sud et de l'est. Après la Seconde Guerre mondiale, le quartier de Novi Beograd, la « Nouvelle Belgrade », a été construit sur la rive gauche de la Save, réunissant ainsi Belgrade à l'ancienne ville de Zemun. Des localités résidentielles, de l'autre côté du Danube, comme Krnjača et Ovča, ont également été intégrées dans la zone métropolitaine de la capitale serbe.
Climat
Depuis 1887, le climat de Belgrade est étudié par l'observatoire météorologique de Vračar, situé à 132 m d'altitude, coordonnées 44° 48′ N, 20° 28′ E[11]. Belgrade possède un climat continental modéré. Pour la période de 1961 à 1990[12], la température moyenne annuelle s’est élevée à 11,9 °C. Le mois le plus chaud a été juillet, avec une température moyenne de 21,8 °C[12]. Pour la période de 1991 à 2010, la température a connu une moyenne de 12,8 °C[13]. La ville connaît une température supérieure à 30 °C pendant trente jours par an et une température supérieure à 25 °C pendant 95 jours[14]. La température la plus basse jamais enregistrée à l'observatoire a été de −26,2 °C, le et le ; la température la plus élevée a été de 43,6 °C, le [11].
Dans la période de 1961 à 1990, Belgrade a reçu environ 684,3 mm de précipitations par an[12] ; la moyenne a été de 661,9 mm entre 1991 et 2010[13]. La ville connaît en moyenne 2 096 h d’ensoleillement. Les mois les plus ensoleillés sont juillet et août, avec une moyenne de 10 heures de soleil par jour. Au contraire, décembre et janvier sont les mois qui reçoivent le moins de soleil, avec une moyenne de 2 à 2,3 heures d’ensoleillement par jour[12]. Le jour le plus pluvieux fut le , avec 94 mm enregistrés en une seule journée[11] ; les chutes de neige les plus importantes jamais enregistrées en une seule journée ont eu lieu le , avec une couverture neigeuse de 80 cm[11].
Mois | Janv | Fév | Mars | Avr | Mai | Juin | Juil | Août | Sept | Oct | Nov | Déc | Année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Températures moyennes 1961-1990 (°C)[12] | 0,4 | 2,8 | 7,2 | 12,4 | 17,2 | 20,1 | 21,8 | 21,4 | 17,7 | 12,5 | 7,0 | 2,3 | 11,9 |
Températures moyennes 1991-2010 (°C)[13] | 1,7 | 3,5 | 7,9 | 13,0 | 18,2 | 21,4 | 23,3 | 23,2 | 17,9 | 13,2 | 7,9 | 2,5 | 12,8 |
Précipitations moyennes 1961-1990 (mm)[12] | 49,3 | 44,4 | 49,5 | 58,8 | 70,7 | 90,4 | 66,5 | 51,2 | 51,4 | 40,3 | 54,3 | 57,5 | 684,3 |
Précipitations moyennes 1991-2007 (mm)[13] | 38,2 | 37,4 | 40,6 | 49,5 | 47,9 | 94,0 | 62,5 | 66,2 | 61,8 | 56,1 | 52,4 | 55,4 | 661,9 |
Danube et Save
Belgrade est située au confluent de la Save et du Danube. Cette position a souvent impressionné les voyageurs. C’est ainsi qu’en septembre 1833 le poète Alphonse de Lamartine, de retour d’une visite au prince Miloš Obrenović et évoquant le Danube, écrit dans son carnet de voyage : « Le fleuve, large et profond, a des vagues comme la mer »[15]. On trouve aussi, en 1888, sous la plume du comte d’Haussonville, cette description du fleuve observé depuis la hauteur de Kalemegdan : « Après avoir promené son ruban de lumière autour de Semlin (Zemun), il décrit dans la plaine une courbe parfaite et cueille au passage les eaux plus vertes de la Save ; puis, grossi de son tributaire, emportant avec lui la fortune de vingt peuples souverains, il reprend sa course vers l’Orient »[16].
Belgrade entre l’Orient et l’Occident
Comme beaucoup d’autres villes, Belgrade est considérée comme un carrefour entre l’Orient et l’Occident[9]. Par son histoire, Belgrade, au moins depuis la présence romaine et particulièrement du fait de la longue présence ottomane, a souvent joué un rôle de ville frontière et de lieu de rencontre entre les civilisations.
Encore une fois, ce sentiment a souvent été exprimé par les voyageurs, notamment au XIXe siècle. Alphonse de Lamartine, toujours dans son Voyage en Orient, décrit le contraste qu’il observe entre Belgrade et Zemun[17] : « La ville (Belgrade), semblable à toutes les villes turques, descend en rues étroites et tortueuses vers le fleuve. Semlin (Zemun), première ville de la Hongrie, brille de l’autre côté du Danube avec toute la magnificence d’une ville d’Europe ; les clochers s’élèvent en face des minarets »[15]. Ce contraste était également exprimé par Victor Hugo dans « Le Danube en colère » :
« Belgrade et Semlin sont en guerre. (...)
Allons, la turque et la chrétienne !
Semlin, Belgrade, qu’avez-vous ? (...)
Quoi ! ne pouvez-vous vivre ensemble,
Mes filles ? faut-il que je tremble
Du destin qui ne vous rassemble
Que pour vous haïr de plus près,
Quand vous pourriez, sœurs pacifiques,
Mirer dans mes eaux magnifiques
Semlin tes noirs clochers gothiques,
Belgrade, tes blancs minarets »[18].
Par rapport à l’époque de Lamartine et de Hugo, le contraste s’est amoindri entre ce qui constitue aujourd’hui les divers quartiers de Belgrade ; à partir du XIXe siècle, notamment par la volonté des différents souverains serbes, la ville s’est occidentalisée[19] et, si Zemun conserve nombre de ses bâtiments de l’époque autrichienne, Belgrade ne dispose plus que d’une seule mosquée.