Berlin
Land, plus grande ville et capitale de l'Allemagne / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Berlin (/bɛʁ.lɛ̃/[2] Écouter ; en allemand : /bɛɐ̯ˈliːn/[3] Écouter) est la capitale[4] et la plus grande ville d'Allemagne. C'est également l'un des seize Länder de la République fédérale.
Berlin Land Berlin | |
Blason |
Drapeau |
À gauche, localisation de Berlin (en vert foncé) en Allemagne et en Union Européenne. À droite, localisation de Berlin en Allemagne. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Allemagne |
Bourgmestre-gouverneur | Kai Wegner (CDU) |
ISO 3166-2 | DE-BE |
Démographie | |
Gentilé | Berlinois |
Population | 3 677 472 hab. ([1]) |
Densité | 4 124 hab./km2 |
Rang | 8e |
PIB (2015) PIB/hab. |
124,627 Md € (7e) 33 900 € (8e) |
Géographie | |
Superficie | 891,7 km2 |
Rang | 14e |
Politique | |
Parti(s) au pouvoir | SPD-Linke-Grünen |
Chambre des députés SPD Grünen CDU Linke AfD FDP Total |
36 32 30 24 13 12 147 |
Nombre de voix au Bundesrat |
4 |
Liens | |
Site web | www.berlin.de |
modifier |
Située dans le Nord-Est du pays, Berlin compte environ 3,8 millions d'habitants[1], sur 892 km2. Ses habitants s'appellent les Berlinois et les Berlinoises (die Berliner et die Berlinerinnen en allemand). Elle est la ville la plus peuplée de l'Union européenne et la huitième agglomération la plus peuplée d'Europe. L'agglomération de Berlin s'étend sur 3 743,31 km2. La région métropolitaine de Berlin-Brandebourg qui cumule les länder de Berlin et de Brandebourg regroupe au total près de six millions d'habitants.
Fondée au XIIIe siècle, Berlin a été successivement capitale de l'électorat du Brandebourg (1247-1701), du royaume de Prusse (1701-1871), de l'Empire allemand (1871-1918), de la république de Weimar (1919-1933) et du Troisième Reich (1933-1945). Après 1945 et jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989, la ville est partagée en quatre secteurs d'occupation. Pendant la guerre froide, le secteur soviétique de la ville, nommé Berlin-Est, est devenu la capitale de la République démocratique allemande, alors que Berlin-Ouest était politiquement rattachée à la République fédérale d'Allemagne, devenant ainsi un bastion avancé du « Monde libre » à l'intérieur du Bloc communiste. Après la chute du mur, Berlin redevint, en 1990, la capitale de l'Allemagne alors réunifiée, et les principales institutions fédérales y emménagèrent en 1999.
Berlin est une ville mondiale culturelle et artistique de premier plan[5]. En 2018, Berlin a accueilli 13,5 millions de visiteurs[6], dont 6,5 millions de visiteurs étrangers.
- Vue aérienne de Berlin.
Toponymie
L'influence lacustre se retrouve dans l'étymologie même de Berlin, issue de la racine slave *brl qui désigne un marais ou une zone marécageuse[7]. Le toponyme Berlin pourrait être aussi rapproché du terme sorabe barlen ou berlén qui désigne les grillages de bois placés en divers endroits d'une rivière par les pêcheurs[8]. Contrairement à ce que l'étymologie populaire affirme, Berlin n'est pas basé sur le nom allemand de l'ours, Bär, suivi du suffixe diminutif -lin sous une forme dialectale (allemand -lein)[9]. D'ailleurs, l'accentuation même s'oppose à cette interprétation, puisque l'on doit prononcer [bɛɐ̯.ˈliːn] en appuyant sur le i long, tout comme dans les nombreux toponymes en -in de la partie est de l'Allemagne (ex. : Schwerin) qui remontent au slave. L'ours a néanmoins été choisi pour être la mascotte de la ville et figure sur ses armoiries.
Topographie
La ville de Berlin se situe dans le Nord-Est de l'Allemagne, dans la plaine germano-polonaise, à 33 m d'altitude, au confluent de la Sprée et de la Havel. Les affluents de la Sprée sont la Panke, la Dahme, la Wuhle et l'Erpe. Une particularité de la ville est la présence de nombreux lacs et rivières, le long des cours d'eau. On en trouve plusieurs à l'ouest, mais aussi à l'est avec le Müggelsee.
La topographie berlinoise a été fortement influencée par la dernière ère glaciaire, et par la glaciation saalienne et la glaciation vistulienne qui a dessiné la vallée proglaciaire de Varsovie-Berlin qui traverse le land d'est en ouest entre le plateau de Barnim au nord et le plateau de Teltow au sud.
- Plans d'eau à Berlin.
- Vue aérienne.
- Schlachtensee.
Climat
La capitale allemande possède un climat semi-continental, caractérisé par une amplitude plus importante qu'en climat océanique (plus à l'ouest) entre des hivers modérément froids et relativement secs et des étés assez chauds et orageux. Berlin est classé dans « Cfb » selon la classification de Köppen. Les précipitations tombent d'ailleurs majoritairement durant la saison estivale. Le record de chaleur est de 38,5 °C le et le record de froid de −26 °C le . La température moyenne annuelle est de 9,7 °C.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,9 | −1,5 | 1,3 | 4,2 | 9 | 12,3 | 14,3 | 14,1 | 10,6 | 6,3 | 2,2 | −0,4 | 5,9 |
Température moyenne (°C) | 0,5 | 1,4 | 4,9 | 8,8 | 14 | 17 | 19,1 | 18,9 | 14,7 | 9,9 | 4,7 | 1,9 | 9,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 2,9 | 4,2 | 8,5 | 13,2 | 18,9 | 21,6 | 23,7 | 23,6 | 18,8 | 13,4 | 7,1 | 4,1 | 13,4 |
Record de froid (°C) | −23,1 | −26 | −16,5 | −8,1 | −4 | 1,5 | 6,1 | 3,5 | −1,5 | −9,6 | −16 | −20,5 | −26 |
Record de chaleur (°C) | 15,5 | 19,6 | 24,8 | 31,3 | 35,5 | 35,9 | 38,5 | 37,2 | 34,2 | 28,1 | 20,5 | 16 | 38,5 |
Précipitations (mm) | 42,3 | 33,1 | 40,5 | 37,1 | 53,8 | 68,7 | 55,5 | 58,2 | 45,1 | 37,3 | 43,6 | 55,3 | 570,5 |
Berlin, capitale
Berlin est redevenue la capitale de l'Allemagne le . Il a cependant fallu un vote[10] tendu et très serré au Bundestag, le , pour que la décision soit prise de transférer les institutions de Bonn à Berlin. Le transfert du gouvernement et du chancelier à Berlin a eu lieu en 1999.
- La chancellerie.
- Palais du Reichstag, hébergeant le Bundestag.
Berlin, ville-État
Du point de vue institutionnel, Berlin est une ville-État (Stadtstaat en allemand) où coïncident dans les mêmes organes et sur le même territoire les compétences de l'administration municipale et celles des États-membres (länder) qui composent la fédération. C'est pourquoi on l'appelle aussi « Land de Berlin ». Hambourg et Brême possèdent une organisation similaire.
En tant que land, Berlin envoie quatre représentants au Conseil fédéral (Bundesrat) où elle participe ainsi au vote des lois nationales. La ville dispose de pouvoirs administratifs étendus, mais également de pouvoirs législatifs, pouvant réglementer par ses propres normes un ensemble très étendu de domaines. Ainsi, le land a compétence sur pratiquement tous les domaines (l'éducation, la culture, la planification, l'aide sociale, les transports), à l'exception de ceux exclusifs du Bund, l'État fédéral. La puissance de la ville-État se manifeste également par l'importance de son budget (plus de 20 milliards d'euros en 2011), même si le service de la dette y tient une place considérable. En effet, le montant de celle-ci s'élevait à 60 milliards d'euros en 2006[11].
Comme les autres länder, Berlin est dotée d'une constitution dont le respect par les lois du land est contrôlé par sa Cour constitutionnelle de Berlin. Remplaçant le précédent texte qui datait de 1950, l'actuelle Constitution de Berlin date de 1995. Elle accorde notamment une attention particulière à l'environnement.
Le pouvoir exécutif est exercé par le Sénat de Berlin (Senat von Berlin), gouvernement dirigé par le bourgmestre-gouverneur (regierender Bürgermeister) et composé de huit membres. Ils sont à la tête d'une administration sénatoriale (Senatsverwaltung) elle-même organisée en une dizaine de ministères. Le bourgmestre-gouverneur et le Sénat sont responsables devant la Chambre des députés de Berlin (Abgeordnetenhaus von Berlin), parlement monocaméral composé de 149 membres élus pour cinq ans au moyen d'un scrutin partiellement majoritaire d'arrondissement et partiellement proportionnel.
L'unification des Bundesländer de Berlin et de Brandebourg a été rejetée par référendum en 1996 : si les Berlinois se sont exprimés en faveur de la fusion avec une majorité de 53,6 %, la proposition a été massivement rejetée dans le Brandebourg avec 62,7 % d'opposition[12].
Arrondissements de Berlin
L'organisation administrative est fixée, dans le cadre des principes établis par la Constitution de Berlin, par la législation du land. Or celle-ci prévoit une décentralisation territoriale articulée en arrondissements municipaux (Bezirke). Chacun d'eux constitue une collectivité dirigée par un maire et un exécutif de cinq membres siégeant dans une mairie d'arrondissement. Ils sont élus au suffrage universel direct à la proportionnelle tous les cinq ans par le biais de l'assemblée des délégués d'arrondissement (Bezirksverordnetenversammlung - BVV). Non seulement les arrondissements disposent d'une réelle légitimité politique, mais ils ont des pouvoirs croissants. Leur nombre, qui était de 23 en 1990, a d'ailleurs été ramené à 12 afin notamment de renforcer leurs structures administratives (mesure votée en 1998 et entrée en vigueur en 2001). Bien que soumis à la tutelle de l'exécutif du land, les arrondissements disposent depuis 1995 d'une autonomie de dépenses, dans le cadre d'une dotation qui leur est attribuée globalement et sans contraintes particulières.
Sécurité
En 2005, Berlin est en deuxième position pour ce qui est du taux de délinquance en Allemagne (15 002 délits pour 100 000 habitants)[13].
Barbara Slowik, première femme à occuper le poste de préfet de police de Berlin depuis 2018, estime que le nombre de policiers, actuellement de 17 000, devrait remonter à 19 000. Elle envisage de recruter des candidats étrangers[14].
La Police fédérale (Bundespolizei) est l'une des trois forces de police nationale dans la République fédérale d'Allemagne[15] exerçant les compétences de la Fédération en matière de sécurité et de maintien de l'ordre. Elle est placée sous la tutelle du ministère fédéral de l'Intérieur.
Logement
Dans les années 1990, plus de 200 000 logements communaux publics sont privatisés en faveur de grandes firmes immobilières et de fonds d'investissements[16].
Le coût des loyers a plus que doublé entre 2013 et 2023[17].
En septembre 2021, lors des élections législatives allemandes, dans référendum organisé à Berlin, 56 % des votants ont exprimé le souhait d'exproprier les sociétés immobilières détenant plus de 3 000 logements, demandant à la ville de racheter les biens pour en faire des logements à loyer modéré. Le referendum n'est pas tenu d'être suivi légalement mais oblige le parlement à débattre de la solution[18].
Jumelages
La ville de Berlin entretient des accords de partenariat avec[19] :
- Los Angeles (États-Unis) depuis le ;
- Paris (France) depuis le (partenariat, pas de jumelage) ;
- Madrid (Espagne) depuis le ;
- Istanbul (Turquie) depuis le ;
- Varsovie (Pologne) depuis le ;
- Moscou (Russie) depuis le ;
- Alger (Algérie) depuis le ;
- Budapest (Hongrie) depuis le ;
- Bruxelles (Belgique) depuis le ;
- Jakarta (Indonésie) depuis le ;
- Tachkent (Ouzbékistan) depuis le ;
- Mexico (Mexique) depuis le ;
- Pékin (Chine) depuis le ;
- Tokyo (Japon) depuis le ;
- Buenos Aires (Argentine) depuis le ;
- Prague (Tchéquie) depuis le ;
- Windhoek (Namibie) depuis le ;
- Londres (Royaume-Uni) depuis le .
Depuis 2005, Berlin fait partie du réseau des villes créatives UNESCO, comme ville de design. Les coopérations entre les onze villes design de ce réseau sont nombreuses et se développent maintenant en dehors du strict cadre du design.
La ville et le land de Berlin comptaient 3 748 148 habitants au [1] (4 203 hab./km2), dont 1 855 248 hommes (49,5 %) et 748 472 étrangers (20,0 %). L'âge moyen est de 42,7 ans.
Au début de son histoire en 1220, Berlin était une petite île sur la Sprée de 1 200 habitants. L'immigration des huguenots français à la suite de l'Édit de Potsdam en 1685 a donné une forte impulsion à la ville, alors peuplée de 10 000 habitants. Sa superficie et sa population ont progressé jusqu'en 1747 où elle a dépassé la barre des 100 000 habitants. Le siècle suivant était celui de l'industrialisation et du boom démographique de la ville qui a dépassé le million d'habitants en 1877.
L'intégration des communes limitrophes pour créer le grand Berlin en 1920 a fait de la ville pendant les années 1920 et 1930 la plus grande ville du continent européen et la troisième ville du monde après New York et Londres. Elle a connu sa plus grande population pendant la période du national-socialisme en 1942 avec 4 478 102 habitants, avant de baisser drastiquement à la fin de la Seconde Guerre mondiale à 2 807 405. La bataille de Berlin a complètement changé le visage de la population berlinoise : seul 14 % des Berlinois d'après-guerre habitaient à Berlin avant-guerre[20].
Entre 1957 et 1990, des jeunes hommes de la République fédérale d'Allemagne ont eu la possibilité de s'échapper du service militaire s'ils vivaient à Berlin-Ouest[21].
La population a ensuite très légèrement augmenté de quelques dizaines de milliers d'habitants pendant la partition, avant d'accuser une légère baisse après la réunification à la fin des années 1990. La population actuelle augmente aujourd'hui très lentement. La croissance démographique était en 2010 de 5,2 ‰ surtout grâce à un solde migratoire de 4,9 ‰. Le taux de fécondité selon le recensement de 2011 est de 1,31 enfant par femme[22], légèrement en dessous de la moyenne nationale allemande à 1,36 enfant par femme[23].
Immigration
Nationalité | Population |
---|---|
allemande | 2 984 036 |
turque | 98 814 |
polonaise | 55 593 |
syrienne | 40 574 |
italienne | 31 355 |
bulgare | 30 645 |
russe | 26 913 |
roumaine | 24 463 |
américaine | 22 175 |
serbe | 20 154 |
française | 19 590 |
vietnamienne | 19 475 |
britannique | 16 092 |
espagnole | 14 840 |
grecque | 14 458 |
indienne | 14 161 |
D'après le registre des déclarations domiciliaires, 621 075 Berlinois sur 3 610 156 ne possédaient pas la nationalité allemande en [25], mais celle d'une des 190 nationalités présentes à Berlin. Cela représente 17,2 % de la population. En 2013, 6 674 Berlinois dont 3 690 Européens (y compris 1 600 Turcs) ont acquis la nationalité allemande[26]. D'après les résultats du recensement de 2011, il y eut cette année-là 164 577 immigrants (dont 87 573 Allemands et 77 104 étrangers) et 123 253 émigrants (dont 75 339 Allemands et 47 914 étrangers) à Berlin. Cela représente un solde migratoire positif de 41 324 personnes (dont 29 190 Allemands et 12 124 étrangers) qui constitue le principal facteur d'accroissement démographique de la capitale allemande.
Il existe également en Allemagne des statistiques sur les Allemands issus de l'immigration (Deutsche mit Migrationshintergrund), c'est-à-dire les immigrés naturalisés ou les enfants d'au moins un parent immigré depuis 1949. À ce compte, 444 257 Berlinois allemands (sur 3 562 166) ont un antécédent migratoire en 2014, dont 101 198 de l'Union européenne (dont 51 017 de Pologne), 153 452 des pays islamiques (dont 74 603 de Turquie, 18 113 du Liban), 64 624 de l'ex-Union soviétique (dont 24 256 de Russie), 19 827 de l'ex-Yougoslavie. Si l'on additionne les étrangers de Berlin et les Berlinois allemands ayant un « antécédent migratoire », on totalise 1 078 091 personnes, c'est-à-dire près d'un tiers des Berlinois (29,9 %)[25].
Les immigrés d'origine turque représentent la plus grande population étrangère à Berlin. En prenant en compte les Turcs d'Allemagne (mit Migrationshintergrund) et les étrangers turcs, la population turque ayant sa résidence principale à Berlin totalise 173 242 personnes, c'est-à-dire 4,9 % des Berlinois. C'est la plus grande population turque au monde hors de la Turquie[27]. Il s'agit d'une population ethnique non homogène, en reflet de la démographie de la Turquie. Il existe par exemple une minorité kurde. Ils sont présents majoritairement dans l'Ouest de Berlin, là où ils avaient originellement immigré. Les arrondissements où ils sont les plus nombreux sont Neukölln (12 %), Mitte (11,4 %) et Friedrichshain-Kreuzberg (10,9 %). Dans les années 1980, le sénat de Berlin-Ouest a stoppé temporairement l'immigration dans les districts de Tiergarten, Wedding et Kreuzberg, pour mieux répartir la population étrangère (et surtout turque) dans la capitale et éviter la formation de ghetto.
C'est le président Theodor Heuss qui invita d'abord 150 jeunes Turcs à venir en formation professionnelle à Berlin en 1955. Ensuite l'État allemand signa avec la Turquie un traité d'embauche de main-d'œuvre d'immigration turque en 1961. Ce seront les fameux Gastarbeiter. Leur séjour était limité à deux ans, et l'Allemagne arrêta les embauches en 1973. Depuis l'immigration turque se fait par regroupement familial et demande d'asile. Le nombre de retours au pays a ces dernières années dépassé l'immigration, et la population globale des Berlino-Turcs est en baisse. Les étrangers turcs à Berlin représentaient 120 684 habitants en 2003[28] et 98 659 en 2014. De même, 2 745 Berlino-Turcs ont acquis la nationalité allemande en 2003 et 1 600 en 2013.
Quoique le nombre d'immigrés fût nettement inférieur à Berlin-Est, des étudiants issus de la République démocratique du Viêt Nam furent invités par la RDA à venir y séjourner. Le flux se poursuivit après la réunification du Viêt Nam. Jusqu'en 1989, plus de 100 000 Vietnamiens sont venus en Allemagne de l'Est, et particulièrement à Berlin, pour y rester temporairement ou définitivement. Aujourd'hui ils représentent environ 23 179 personnes à Berlin (0,6 % de la population). 14 431 d'entre eux sont de nationalité vietnamienne et 8 354 sont de nationalité allemande. Ils sont restés majoritairement à l'est de Berlin, comme à Lichtenberg où ils représentent la première minorité immigrée (3 800 personnes[29]). La religion majoritaire parmi les immigrés vietnamiens est le bouddhisme mahāyāna.
Langue
Comme dans toute l'Allemagne, la langue officielle à Berlin est l'allemand standard (Hochdeutsch).
Religion
37 % des Berlinois s'identifient à une religion, dont 22 % à l'Église protestante (2011). La proportion des croyants aux grandes religions stagne ou baisse depuis vingt ans, sauf ceux de l'Islam qui représentent environ 8 % des Berlinois.
Les différentes religions chrétiennes sont stables voire en déclin à Berlin depuis la réunification, mais on remarque encore des différences notables entre la partie occidentale et la partie orientale de la ville. En effet dans beaucoup des anciens quartiers de Berlin-Ouest, la communauté protestante ou catholique compte plus de 40 % de croyants, tandis qu'il y en a pas plus de 10 % dans les nouveaux quartiers issus de Berlin-Est. Le primat de l'Église protestante Berlin-Brandebourg-Haute Lusace silésienne est l'évêque Christian Stäblein depuis 2019. Heiner Koch est archevêque de l'Archidiocèse de Berlin depuis 2015. En 2009, les prestations annuelles du land de Berlin était respectivement de 8 146 910 € à l'Église protestante et de 2 860 000 € à l'Église catholique[30].
L'Église protestante luthérienne indépendante, aujourd'hui composée de huit paroisses à Berlin, a été fondée en 1830. Berlin est également le siège allemand des évêques orthodoxies bulgares et russes. Les baptistes sont présents dans la capitale fédérale depuis le milieu du XIXe siècle, avec aujourd'hui 36 paroisses. La communauté mormonne compte six paroisses. À Berlin se trouve également le siège des Témoins de Jéhovah allemand.
Le Conseil central des juifs d'Allemagne a son siège à Berlin. Son président depuis est Josef Schuster. Le Conseil coordonne la vie des différentes communautés juives installées sur le sol allemand. Actuellement, on dénombre environ 100000-200000 juifs vivant en Allemagne, avec de fortes communautés à Berlin et Munich. Aujourd'hui (2020) la plupart des membres sont des migrants. Berlin est la seule ville d'Europe où le nombre de juifs augmente, alors qu'il diminue partout ailleurs[31]. Symbole du renouveau du judaïsme, la plus grande synagogue d'Allemagne a rouvert ses portes en 2007 à Berlin[32].
On compte aujourd'hui plus de onze synagogues, plusieurs temples bouddhiques et 76 mosquées dans la ville. Le nombre de croyants dans la religion islamique augmente régulièrement depuis la réunification et représente aujourd'hui plus de 7 % de la population berlinoise.
L'Église de Scientologie est également présente à Berlin. Le déménagement de son siège de Friedenau vers celui de Charlottenburg en 2007 a occasionné des polémiques[33].