Bretagne (région administrative)
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Cet article a pour sujet l'actuelle région administrative française. Pour la région historique, voir Bretagne. Pour les autres significations du nom Bretagne, voir Bretagne (homonymie).
La Bretagne est une région administrative française composée des départements des Côtes-d'Armor, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Sa préfecture, qui est aussi sa plus grande ville, est Rennes.
Bretagne | |
Logo du conseil régional. | |
Blason |
Drapeau |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Préfecture | Rennes |
Départements et collectivités territoriales | Côtes-d'Armor (22) Finistère (29) Ille-et-Vilaine (35) Morbihan (56) |
Arrondissements | 15 |
Cantons | 102 |
Communes | 1 207 |
Conseil régional | Conseil régional de Bretagne |
Président du conseil régional Mandat |
Loïg Chesnais-Girard (Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates de Bretagne (DVG).) 2021-2028 |
Préfet | Philippe Gustin |
Code Insee | 53 |
Code ISO 3166-2 | FR-BRE |
Démographie | |
Gentilé | Breton |
Population | 3 394 567 hab. (2021) |
Densité | 125 hab./km2 |
Rang (population) | 9e sur 18 |
Langues régionales |
Breton (langue celtique) Gallo (langue d'oïl) |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 07′ 19″ nord, 2° 46′ 08″ ouest |
Superficie | 27 209 km2 |
Rang | 12e sur 18 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | bretagne.bzh |
modifier |
Elle est créée par un décret ministériel du dans le cadre des « programmes d'action régionale » ; ses compétences sont élargies par les lois Defferre en 1982.
Baignée par la Manche au nord, par la mer Celtique à l'ouest et par l'océan Atlantique au sud, elle se trouve dans le Grand Ouest français, et est limitrophe des régions Normandie et Pays de la Loire.
La région Bretagne est parfois désignée sous l'expression « Bretagne administrative » par opposition à la « Bretagne historique » ou la « Bretagne culturelle » qui comporte également la Loire-Atlantique et dont la question du rattachement avec le reste de la région administrative est débattue depuis des décennies.
Les quatre départements de la région forment une péninsule à l’extrémité ouest de l’Eurasie ; la mer entoure les quatre cinquièmes de la région. Les côtes sont profondément entaillées et dessinent une multitude de presqu’îles. Les abers, sortes de vallées fluviales où la mer remonte à chaque marée, rappellent partout la présence de l’océan. Le littoral, plus peuplé, est dénommé l’Armor. Ses paysages maritimes font face à ceux plus campagnards de l’intérieur : l’Argoat. Les deux se mêlent constamment et construisent ainsi l’identité du territoire. La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes puisqu'avec plus de 2 700 km de côtes, elle représente un tiers du littoral de la métropole[1]. De nombreuses îles sont présentes au large de la Bretagne, on dénombre 797 îles et îlots tout le long du littoral breton[2].
Cette péninsule est à la fois une extrémité terrestre pour le voyageur et une porte d’entrée et de sortie pour le marin. L’attractivité économique et commerciale du littoral a favorisé l’implantation des villes. Elles se sont développées au fond de rias où l’on pouvait établir des ports abrités des tempêtes et bénéficier de la proximité d’un pont entre les deux rives (Dinan, Morlaix, Quimper, etc.).
Les paysages
L’essentiel du relief est constitué de collines et de plateaux de faible altitude. Des roches plus dures ont mieux résisté à l’érosion et forment quelques crêtes comme les monts d'Arrée ou les montagnes Noires. Les points les plus hauts ne dépassent pas 400 mètres d’altitude (Roc'h Ruz, 385 m).
La région présente un habitat dispersé avec des parcelles entourées de haies et destinées à l’élevage. Les arbres sont nombreux (chênes, hêtres) et participent au paysage de bocage mais, paradoxalement, il y a peu de grandes forêts. La lande atlantique (bruyères, ajoncs) occupe les terres les plus pauvres. On trouve au nord de la région de vastes espaces ouverts où l’on produit des légumes en grande quantité.
Climat
La région Bretagne a un climat océanique, donc tempéré, surtout le long des côtes, avec de faibles différences de températures entre l'été et l'hiver. Le vent de nord-ouest (noroît ou plus précisément galerne en français, gwalarn en breton) domine au nord. Les pluies sont fréquentes, mais fines. Dans une même journée, il est courant qu'alternent éclaircies et ciel couvert.
La végétation est abondante. La Bretagne était autrefois un pays de bocage : la réorganisation des parcelles dans les années 1960, appelée remembrement, a éliminé une grande partie des haies bordant les champs, permettant de moderniser l'agriculture mais entraînant un lessivage de la couche superficielle des champs. Ce remembrement s'est fait à plus basse échelle que dans de nombreuses plaines céréalières du reste de la France (Beauce, Champagne…).
Comme toute région avec un grand littoral, ici amplifié par le climat océanique tempéré, il n'est pas surprenant d'avoir des conditions météorologiques différentes entre le proche littoral et les villes à quelques kilomètres dans les terres. Il en va de même pour les températures. À plus forte échelle, et sauf dans le cas de dépressions majeures, le climat reste sensiblement différent entre le Nord et le Sud de la Bretagne.
Ce climat permet une plus grande homogénéité des températures sur l'année, même si les saisons restent marquées. Seul l'hiver ici est moins froid. La pluviométrie n'est que faiblement supérieure à celle d'autres régions, comme l'Île-de-France. Cela provient des vents d'ouest et nord-ouest, qui déplacent les éventuelles perturbations vers le centre et le nord de la France. Il n'est guère possible de donner de règle à la région entière, tant les statistiques sont différentes entre les différents secteurs, tels Brest, Quimper, Lorient, Morlaix ou encore Saint-Brieuc.
Transports
Tant que les liaisons maritimes ont prévalu sur les liaisons terrestres, la position de la Bretagne, passage et escale obligée au milieu de la façade atlantique de l'Europe, lui a valu une certaine prospérité. Mais elle a souffert de son isolement géographique principalement lors du XXe siècle. En effet, excentrée par rapport aux grands axes économiques de la France, elle a pris du retard sur le développement des infrastructures de transport. Les principaux axes ferroviaires se sont développés par rapport aux zones touristiques, essentiellement sur un axe Paris-Armor (zone côtière de la Bretagne).
Voies routières
La région est dotée d'un réseau de routes couramment appelées « voies express » (réseau à 2 × 2 voies) issu du plan routier breton. L'ensemble de ces voies longe approximativement les côtes de la région ; des liaisons transversales existent depuis Rennes vers Vannes et Lorient ainsi que vers Nantes. La liaison intérieure Rennes-Brest est assurée par la RN 164 dont des tronçons passent progressivement en voie express. L'ensemble des routes en Bretagne est gratuit, cette décision du général de Gaulle via René Pléven est essentiellement la conséquence de l'action des acteurs économiques et politiques bretons à travers le CELIB. Celui-ci voulait en effet compenser l'éloignement géographique de la région par la gratuité des voies terrestres.
Voies aériennes
La région Bretagne compte sept aéroports, dont quatre aéroports internationaux (Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Lorient-Lann Bihoué). Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire des aéroports de Brest, Rennes, Dinard Saint-Malo et Quimper.
Voies ferroviaires
Le TER Bretagne compte treize lignes et couvre 1 193 km. Il est structuré par trois lignes majeures au départ de Rennes, et à destination de Quimper, Brest et Saint-Malo. Ces lignes sont parcourues par des TGV au départ de Paris ou Lille. Rennes n'est qu'à 1 h 25 de Paris et les TGV les plus rapides relient Brest à la capitale en 3 h 24[3].
Le réseau TGV relie directement Rennes à Lille (en 3 h 30), Lyon (en 3 h 50), Strasbourg (4 h 20), Marseille (en 5 h 40)[4].
D'autres lignes transversales, parcourues uniquement par des TER et moins fréquentées, relient Rennes, Nantes, Brest et Quimper avec les stations balnéaires : Guingamp - Lannion, Morlaix - Roscoff ou Auray - Quiberon.
Voies maritimes et fluviales
Le Conseil régional de Bretagne est propriétaire de 22 ports. Les cinq principaux ports marchands sont Brest, Lorient, Roscoff, Le Légué et Saint-Malo. Ils concentrent 95 % du trafic et totalisaient un transit de 8 millions de tonnes de marchandises en 2018. Les ports de Saint-Malo et Roscoff accueillent principalement des voyageurs à destination de la Grande Bretagne (Portsmouth, Plymouth et Poole) et de l'Irlande (Cork). Le port de Saint-Malo a de nombreuses liaisons avec les îles anglo-normandes. L'île aux Moines, Arz, Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Belle-Ile, Groix, les Glénans, Houat et Hoëdic sont reliées par des liaisons maritimes régulière. La desserte de ces îles, totalise près de 2 millions de voyageurs par an. La région dispose également de nombreux ports de plaisance parmi lesquels Brest, Saint-Malo, Arzon ou Lorient.
Divisions administratives
- Superficie : 27 209 km2
- Population : 3 394 567 habitants (en 2021)
- Préfecture régionale : Rennes
- Préfectures : Saint-Brieuc, Quimper, Rennes, Vannes
- Densité : 124,8 habitants/km2 (en 2021)
Département | Préfecture | Sous-préfectures | Superficie (km2) |
Population (en 2021) |
Densité (hab./km2) | |
---|---|---|---|---|---|---|
22 | Côtes-d'Armor | Saint-Brieuc | Dinan, Guingamp et Lannion | 605 917 | ||
29 | Finistère | Quimper | Brest, Châteaulin et Morlaix | 921 638 | ||
35 | Ille-et-Vilaine | Rennes | Fougères, Redon et Saint-Malo | 1 098 325 | ||
56 | Morbihan | Vannes | Lorient et Pontivy | 768 687 |
Un territoire historique aux frontières stables
La Bretagne connait différents régimes politiques à partir du IXe siècle. Après l'unification de son territoire suite à la constitution d'un Royaume de Bretagne, un Duché de Bretagne émerge à partir de 938, puis une province à partir de 1532 suite à son intégration au royaume de France. Les frontières de ce territoire sont stables du IXe siècle jusqu'à la révolution Française en 1789[5], et les administrations qui s'y succèdent jusqu'à cette date disposent d'institutions propres et d'une autonomie importante[6].
la Révolution française amène la disparition d'une unité politique en Bretagne. Le Parlement de Bretagne est dissout le , les États de Bretagne le sont deux jours plus tard[7], et d'autres institutions comme la chambre des comptes de Bretagne suivent les années suivantes. La province laisse place à partir de 1790 à cinq départements qui recoupent les divisions existantes de la province : Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine, Loire-Inférieure et Morbihan. L'idée d'un sixième département formé autour de Saint-Malo est un temps envisagée, mais est finalement délaissée[8].
L'émergence d'un Mouvement breton tout au long du XIXe siècle fait se développer dans la région un discours prônant la création d'un nouvelle entité politique prenant pour cadre la Bretagne. L'Union régionaliste bretonne voit le jour en 1898[9] et inspiré par les idées de Jean Charles-Brun pose les bases du régionalisme breton[10] et revendique dès ses débuts une forme de décentralisation[11]. La questions des limites géographiques se pose rapidement. Si au sein de l'Union régionaliste bretonne les contours de l'ancien duché-province sont mis en avant, au sein de la Fédération régionaliste de Bretagne (fruit d'une scission de l'URB) les intérêts économiques de ses membres, issus de la bourgoisie nantaise poussent à privilégier un cadre plus large, et propose en 1920 d'intégrer aussi la Vendée, l'Anjou, et le Cotentin au sein d'une « région ouest »[12] ou de « région Armorique »[13]. L'entre-deux-guerres voit l'émergence de deux discours politiques s'inscrivant en continuité du régionalisme breton : le Fédéralisme breton cherchant à faire émerger une Bretagne dotée d'institutions autonomes au sein de la France, et le nationalisme breton qui cherche lui à sortir du cadre français[14]. Un Programme du Front Breton initié au sein du régionalisme breton est co-signé en 1936 par 15 députés qui visent à proposer au parlement plusieurs mesures visant à un début de régionalisation et de décentralisation, mais est repoussé à l'Assemblée nationale[15].
Premières propositions étatiques de regroupements territoriaux
Dès la fin du XIXe siècle, troisième République ressent le besoin de regrouper les départements dans le but d’une meilleure gestion administrative. Ainsi, en 1874 on créé les régions militaires. Celle-ci sont essentiellement destinées au recrutement et comptent toutes approximativement le même nombre structures. La 10e région militaire (Rennes) regroupe alors les trois départements des Côtes-du-Nord, de Ille-et-Vilaine et de la Manche[16]. Toujours sous la troisième République, le , Étienne Clémentel institue des « groupements économiques régionaux » ou « régions économiques » qui réunissaient des chambres de commerce. Celle de Rennes regroupe le Finistère, les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine. Le département du Morbihan fait alors le choix de faire partie de la région économique de Nantes avec l’Indre-et-Loire, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe et la Vendée. En 1926, le gouvernement Poincaré institue les conseils interdépartementaux de préfecture. Ces collectivités sont des organismes administratifs qui jugent les conflits nés de l'exécution des marchés publics et d'autres contentieux. Le conseil de Rennes regroupe les quatre départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, de l'Ille-et-Vilaine et de la Mayenne[17]. La même année, l'administration des postes et télécommunications créa 17 régions postales. Celle de Rennes comporte les mêmes départements plus celui de la Sarthe[18].
Le 13 avril 1941, l'État français créa les préfectures régionales auxquelles étaient transférées d'importantes attributions économiques et de police. Il créa une région de Rennes qui regroupait les quatre départements des Côtes-du-Nord, du Finistère, de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan[19], et à laquelle est adossée un Comité consultatif de Bretagne[20]. À la Libération, ces préfectures régionales ont été supprimées.
Localement le comité d'étude et de liaison des intérêts bretons qui réunit des responsables politiques, économiques, et universitaires commencent à militer dès 1950 pour la création d'une région bretonne. En mettant en avant des problématiques liées à l'Aménagement du territoire, ce comité mène des actions de lobbying auprès de l'Etat[21] qui préfigure les politiques de régionalisation des décennies suivantes[22], et s'inscrit dans la dynamique initiée par la publication de Paris et le désert français par Jean-François Gravier en 1947[23]. Le CELIB peut compter sur une quarantaine de députés, ce qui lui permet d'être très influent auprès des gouvernements successifs de la Quatrième République[24]. Le groupe perd cependant en influence à partir de 1958 et l'instauration de la Cinquième République[25].
C'est en 1955, sous la Quatrième République, que la France se dote de nouvelles structures intermédiaires entre l'échelon départemental et l'échelon national sous la forme de « régions de programme »[26], projet auquel le CELIB a participé. Un premier « programme d'action régional » est mise en œuvre le et a pour cadre la Bretagne[27],[26].
Création de la région Bretagne et évolutions
Le processus de régionalisation est relancé par le pouvoir lors du référendum de 1969 dont l'une des questions porte sur la question de la décentralisation. La population bretonne soutient largement ce processus, contrairement au reste de la France. Cependant la loi no 72-619 du , « portant création et organisation des régions » instaure un Conseil régional de Bretagne, duquel est exclu le département de la Loire-Atlantique, certains notables cherchant ainsi à préserver leurs fiefs[28]. Ces entités deviennent officiellement des Établissements publics régionaux, disposent de compétences limitées à l'économie, et sont placées sous l'autorité du préfet de région[29]. L'ancien président du CELIB René Pleven en devient le premier président, et ses membres sont pour moitié nommés, et pour moitié élus[30]. Le périmètre choisis, excluant le département de la Loire-Atlantique rencontre une certaine opposition, et des manifestations sont organisées dès 1976 pour aboutir à une région à cinq départements. Le tracés est cependant confirmé en 1982 lors de la réforme suivante. La région récupère de plus des compétences culturelles en 1977 dans le cadre l'adoption de la Charte culturelle bretonne sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing[31].
Les lois de décentralisation dites « Lois Defferre » de 1982-1983 dotent les régions de nouvelles compétences et d'une dotation financière[21]. L'enseignement (secondaire, supérieur, et professionnel) et l'aménagement du territoire sont aussi attribués aux régions. Pour la première fois le conseil régional est élu au suffrage universel direct en 1986, et Yvon Bourges devient le premier président élu directement par les bretons[32].
La région est proactive lors des réformes de décentralisations suivantes. Un « Manifeste breton » est adopté en 2002 par le conseil régional avant le début des débats parlementaires portant sur l'acte II de la décentralisation de 2003-2004, suivi en 2013 par l'adoption d'une « contribution au débat national sur la décentralisation » par la même institution en amont du travail parlementaires sur l'acte III de la décentralisation. La région est alors la seule en France à proposer ce type de texte réclamant une plus grande autonomie et un plus grand transfert de compétences[33]. La portée jugée trop limitée des mesures adoptées lors de l'acte III de la décentralisation font l'objet de nombreuses critiques localement, dont certaines s'exprime lors de l'hivers suivant lors du mouvement des Bonnets rouges[34],[35].
La question du périmètre de la région ressurgit à plusieurs reprises à partir de la fin des années 2000. Le comité pour la réforme des collectivités locales de 2008-2009 piloté par Édouard Balladur propose dans le cadre d'une réforme territoriale de la France deux évolutions pour la région, à savoir une réunification avec le département de la Loire-Atlantique ou au contraire une fusion avec la région des pays de la Loire, mais les propositions du comité ne sont pas suivis d'effet[36]. La réforme territoriale de 2014 voit ses deux options revenir dans le débat public, mais la région ne voit pas son périmètre évoluer à l'issue de la réforme[37].
Prospective
Plusieurs évolutions sont régulièrement proposées pour faire évoluer le périmètre ou les compétences de la région.
L'évolution du périmètre de la région fait l'objet de nombreux débats, et deux grands projets contradictoires sont régulièrement proposées. La réunification de la région avec le département de la Loire-Atlantique fait l'objet de plusieurs manifestations, pétitions, et vœux de différentes collectivités territoriales ainsi que d'appels à un référendum sur la question[38],[39]. La fusion des régions Bretagne et pays de la Loire pour former un Grand ouest est aussi parfois évoquée dans certains cercles politiques, mais sans faire l'objet d'action particulière[40].
La création d'une collectivité territoriale unique regroupant au sein d'une seule institution, ou « Assemblée de Bretagne », des conseils départementaux et le conseil régional est aussi parfois avancée. L'idée est à l'origine lancée le politologue Romain Pasquier en 2013[41], et reprise par l'ancien ministre de la justice et élu de Quimper Jean-Jacques Urvoas en 2014. Le conseil régional de Bretagne engage la même année une consultation internet à ce sujet[42], et le sujet refait régulièrement surface avant les élections déartementales et régionales[43].
La question de l'autonomie de la région est aussi régulièrement évoquée, allant de l'application du « droit à l'expérimentation »[44] à la création d'une collectivité sur le modèle corse[45]. Cette demande d'une autonomie accrue pour la région est soutenue par une grande partie des courants politiques locaux[46].
Conseil régional
Le conseil régional de Bretagne compte 83 conseillers et est présidé par le socialiste Loïg Chesnais-Girard. La région est dirigé par la gauche depuis les élections régionales de 2004 et la victoire cette année-là du socialiste Jean-Yves Le Drian[47]. Loïg Chesnais-Girard accède à la présidence de la région en 2017 et conserve son mandat après les élections régionales de 2021, mais sans disposer de majorité absolue au conseil régional[48].
En 2023, le budget primitif du conseil général de Bretagne était de 1,861 milliards d'euros[49].
Le conseil culturel de Bretagne est une assemblée consultative créée par la Charte culturelle bretonne. En 2009, son statut évolue pour devenir une institution consultative auprès du Conseil régional de Bretagne, dont l'objet est de valoriser l'identité culturelle bretonne[50]. Son expertise s'étend sur la vie culturelle, artistique, patrimoniale et linguistique des 5 départements du territoire breton.
Circonscriptions législatives
La Bretagne compte au total 27 circonscriptions (soit une moyenne de 124 253 habitants par circonscription) :
Circonscription | Députés par département | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Côtes-d'Armor | Finistère | Ille-et-Vilaine | Morbihan | |||||
Première | Mickaël Cosson | Annaïg Le Meur | Frédéric Mathieu | Anne Le Henanff | ||||
Deuxième | Hervé Berville | Jean-Charles Larsonneur | Laurence Maillart-Méhaignerie | Jimmy Pahun | ||||
Troisième | Marc Le Fur | Didier Le Gac | Claudia Rouaux | Nicole Le Peih | ||||
Quatrième | Yannick Kerlogot | Sandrine Le Feur | Mathilde Hignet | Paul Molac | ||||
Cinquième | Eric Bothorel | Graziella Melchior | Christine Cloarec-Le Nabour | Lysiane Métayer | ||||
Sixième | Mélanie Thomin | Thierry Benoit | Jean-Michel Jacques | |||||
Septième | Liliana Tanguy | Jean-Luc Bourgeaux | ||||||
Huitième | Erwan Balanant | Mickaël Bouloux |
Grandes tendances politiques
La gauche dispose d'un ancrage important dans la région. Ses tendances modérées et issues de la démocratie chrétienne sont les plus influentes[51], alors que l'extrême gauche est en perte de vitesse depuis les années 1970, malgré quelques percées ponctuelles et locales entre 5 et 10 %[52]. Le parti socialiste est à gauche celui qui enregistré le plus de succès depuis les années 1970, parvenant à durablement se hisser à la tête des exécutifs de plusieurs grandes villes, départements, puis de la région à partir de 2004. Cet ancrage de la gauche de la région se traduit aussi lors de scrutins nationaux, la région Bretagne enregistrant des pourcentages de votes pour les candidats socialistes supérieurs à la moyenne française lors des présidentielles de 2007 et de 2012[53]. La démocratie chrétienne qui a favorisé le vote de gauche dans la région se déporte sur le vote macroniste à partir de 2017[54].
Le centrisme enregistre historiquement de bons résultats dans la région. Édouard Balladur devance ainsi Jacques Chirac Élection présidentielle de 1995, le profils de Balladur penchant plus vers le centre que son concurrent du RPR. François Bayrou y enregistre un de ses scores les plus élevés lors de l'Élection présidentielle de 2007[55]. Les bons résultats qu'enregistre le macronisme dans la région à partir de 2017 est aussi analysée comme relevant du poids local du centrisme, Emmanuel Macron y réussissant localement le « mariage des deux centres [centre-droit et centre-gauche] »[56]. Cette tendance est cependant limitée aux scrutins nationaux, le parti d'Emmanuel Macron ne réussissant pas à s'implanter lors des élections municipales de 2020[57].
La droite est longtemps dominante dans la région jusqu'aux années 1990 (Yvon Bourges puis Josselin de Rohan dirigent le conseil régional entre 1986 et 2004). Une perte de vitesse est enregistrée à partir de la fondation de l'UMP en 2002 et la droitisation de son discours, notamment à partir de la prise de pouvoir de Nicolas Sarkozy au sein du parti. La droite conserve cependant certains fiefs dans la région, dans le Léon et dans le Vannetais, le long des côtes touristiques, notamment grâce à l'émergence d'une droite locale beaucoup plus modérée que la droite nationale. Si les partis de droites enregistrent une série de défaites qui sape sa représentation nationale (municipales de 2008, régionales de 2010, sénatoriales de 2011, législatives de 2012), les élus locaux parviennent lors des municipales de 2014 à remporter 20 des 37 villes de plus de 10 000 habitants de la région[58].
Les faibles résultats du Front national sont l'une des particularités politique historique de la région Bretagne. Cette particularité se retrouve aussi en Loire-Atlantique[59],[60], mais tend à s'amoindrir à partir de années 2020. Le vote extrême droite se développant principalement dans les territoires périphériques et ruraux, et bénéficie de l'effondrement des partis alors traditionnels combiné à la hausse des difficultés économiques. Bien qu'enregistrant des scores de plus en plus importants lors des élections nationales, l'extrême droite peine à y développer un ancrage local, et ne dispose que de très peu d'élus locaux[61].
L'écologie politique est localement très souvent associée au régionalisme breton depuis les années 1990. Leurs scores combinés oscillent depuis régulièrement entre 10 et 15 % lors des différents scrutins. C'est dans le cadre que cette alliance que le député autonomiste Paul Molac (en 2012)[52] et la député européenne UDB Lydie Massard (en 2023) sont élus[62].