Côte d'Ivoire
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La Côte d'Ivoire, en forme longue république de Côte d'Ivoire (RCI), est un État situé en Afrique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée. Elle présente sensiblement la forme d'un carré d'environ 600 km de côté[7]. D'une superficie de 322 463 km2[8], elle est bordée au nord-ouest par le Mali, au nord-est par le Burkina Faso, à l'est par le Ghana, au sud-ouest par le Liberia, à l'ouest-nord-ouest par la Guinée et au sud par l'océan Atlantique. La population est estimée à 29 389 150 habitants en 2021[9].
Pour les articles homonymes, voir Côte d'Ivoire (homonymie).
République de Côte d’Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire |
Armoiries de la Côte d'Ivoire |
Devise | Union, Discipline, Travail |
---|---|
Hymne | L'Abidjanaise |
Fête nationale | |
· Événement commémoré |
Indépendance vis-à-vis de la France () |
Plus grandes villes | Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa, San-Pédro, Divo, Yamoussoukro, Odienné |
---|---|
Superficie totale |
322 462 km2 (classé 69e) |
Superficie en eau | 1,04 % |
Fuseau horaire | UTC +0 (WET) |
Entité précédente | |
---|---|
Indépendance | France |
Date | |
Première République |
(constitutions de 1959 et de 1960) |
Deuxième République |
(constitution de 2000) |
Troisième République |
(constitution de 2016) |
Gentilé | Ivoirien, Ivoirienne |
---|---|
Population totale (2021[1]) |
29 389 150 hab. (classé 53e) |
Densité | 91 hab./km2 |
PIB nominal (2020) | 61,502 milliards de dollars US[2] (73e) |
---|---|
PIB (PPA) (2020) | 144,497 milliards de dollars US[2] (75e) |
Dette publique brute (2015) |
Nominale : 6393,234 milliards de Franc CFA +4,77 %[3] Relative : 34,694 % du PIB -5,31 %[3] |
Monnaie |
Franc CFA (UEMOA) (XOF ) |
IDH (2021) | 0,550[4] (moyen ; 159e) |
---|---|
IDHI (2021) | 0,358[4] (135e) |
Coefficient de Gini (2018) | 37,2 %[5] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,613[4] (155e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 32,8[6] (138e) |
Code ISO 3166-1 |
CIV, CI |
---|---|
Domaine Internet | .ci |
Indicatif téléphonique | +225 |
Organisations internationales |
ONUUAOIF G24ADPA (observateur)OHADAAPOBADCEDEAOCEN-SADZPCASG33CAMES |
La Côte d'Ivoire a pour capitale politique et administrative Yamoussoukro mais la quasi-totalité des institutions se trouvent à Abidjan, son principal centre économique. Sa langue officielle est le français, mais quelque 70 langues et dialectes[10] sont parlés au quotidien. Sa monnaie est le franc CFA. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union africaine (UA), de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), de l'Organisation des Nations unies (ONU), du Groupe des vingt-quatre (G24), du Groupe des 33 , de la Banque africaine de développement (BAD), de l'Organisation de la presse africaine (APO), de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) , du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES) et de la Zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud (ZPCAS).
D'abord protectorat français[11] en 1843, puis colonie française le , le pays acquiert son indépendance le , sous la houlette de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République. L'économie, essentiellement axée sur l'agriculture, notamment la production de café et de cacao, connaît au cours des deux premières décennies un essor exceptionnel[12]. En 1990, le pays traverse, outre la crise économique survenue à la fin des années 1970, des périodes de turbulence sur les plans social et politique. Ces problèmes connaissent une exacerbation à la mort de Félix Houphouët-Boigny en 1993. L'adoption d'une nouvelle constitution[13] et l'organisation de l'élection présidentielle qui, en 2000, porte au pouvoir Laurent Gbagbo n'apaisent pas les tensions sociales et politiques, qui conduisent au déclenchement d'une crise politico-militaire le . Après plusieurs accords de paix, l'élection présidentielle de 2010 voit la victoire d'Alassane Ouattara face à son opposant Laurent Gbagbo. Réélu en 2015, Alassane Ouattara relance la croissance économique par une politique libérale et interventionniste tout en étant critiqué pour sa gestion de l'armée et de la justice. En 2016, une nouvelle constitution est adoptée, marquant l'avènement de la Troisième République.
La Côte d'Ivoire est en voie de développement et se place en 159e position selon son indice de développement humain (IDH) en 2021[4].
La dénomination de « Côte d'Ivoire » est la traduction en français du nom portugais de Costa do Marfim donné par les commerçants navigateurs en route vers l'Inde, qui apparaît sur les portulans portugais à la fin du XVIIe siècle.
En octobre 1985, le gouvernement ivoirien a demandé à tous les pays d'utiliser comme dénomination officielle le nom en français de « Côte d'Ivoire » (de manière similaire aux noms de certains pays qui ne sont pas traduits comme Costa Rica, Sierra Leone, etc.). Ce nom officiel s'écrit sans trait d'union, faisant exception, comme certains autres noms de pays, aux règles de la typographie française qui prescrivent habituellement, pour la graphie des noms d'unités administratives ou politiques, des traits d'union entre les différents éléments d'un nom composé, et une majuscule à tous les éléments (sauf articles…) ce qui donnerait normalement « Côte-d'Ivoire ».
Hors des pays francophones, les médias et les populations continuent à s'exprimer usuellement dans leurs propres langues : Elfenbeinküste en allemand, Ivory Coast en anglais, Costa do Marfim en portugais, Costa de Marfil en espagnol, Costa d'Avorio en italien, ساحل العاج en arabe, Бе́рег Слоно́вой Ко́сти (Béreg Slonovoï Kosti) en russe (avec Кот д'Ивуа́р (Kot d'Ivouar) comme transcription phonétique du nom français), Elefántcsontpart en hongrois, ou encore 象牙海岸 en chinois (avec aussi 科特迪瓦 comme transcription du nom français).
Depuis 1985, le pays a donc, dans les pays non francophones, deux noms : le nom officiel en français sans trait d'union, et un nom vernaculaire selon la langue et les règles de chaque pays.
La Côte d'Ivoire a aussi communément été appelée la « terre d'Éburnie »[14], qui désigne la partie forestière du pays[15]. À l'indépendance, des propositions avaient suggéré de remplacer le nom de Côte d'Ivoire, considéré comme trop colonial, par celui d'« Eburnea »[15].
Le français est la langue officielle de la Côte d'Ivoire et plus de 80 % des habitants du pays le comprennent et le parlent[16]. Selon l'OIF en 2009, 99 % des habitants de la plus grande ville du pays, Abidjan, savent lire, écrire et parler français[17]. Aujourd'hui, plus du tiers de la population du pays a le français comme langue maternelle, surtout parmi les jeunes générations.
En plus du français parlé par la majorité des Ivoiriens, plus de 70 autres langues sont parlées au quotidien, principalement dans les zones rurales. Parmi ces langues, les plus parlées dans le nord sont le sénoufo (2 400 000 locuteurs) et le malinké, mais on y compte aussi d'autres langues régionales, par exemple le mahouka et le koyaka (1 500 000 locuteurs). Plus au centre, le baoulé (7 200 000 locuteurs) et le bété (3 000 000 locuteurs) sont les plus parlées. Le yacouba (118 300 locuteurs), l'agni (400 000 locuteurs), le gouro sont aussi des langues beaucoup parlées.
Le dioula serait la langue la plus parlée au pays du fait de son utilisation universelle dans le commerce. Le dioula appartient au groupe ethnique Mandingue, il est essentiellement utilisé par les commerçants et les artisans du commerce transsaharien dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre les grands groupes ethniques du nord de la Côté d'Ivoire, ainsi qu'avec les pays frontaliers dont le malinké est la langue officielle ou la plus parlée comme au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
Topographie
Le territoire de la Côte d'Ivoire présente l'aspect d'un quadrilatère, dont le sud offre une façade de 520 km sur l'océan Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée.
Le pays est caractérisé par un relief peu élevé. Les terres sont constituées en majeure partie de plateaux et plaines. L'ouest du pays, région montagneuse, présente toutefois quelques reliefs au-delà de mille mètres (le mont Nimba culmine à 1 752 m[18]). Hormis cette région, les altitudes varient généralement entre 100 et 500 mètres, la plupart des plateaux se situant autour de 200 à 350 mètres. Ceux-ci présentent différents aspects. Les plateaux les plus élevés sont rigides dans leurs formes ainsi que dans leurs matériaux ; ceux de niveaux intermédiaires ont assez souvent des formes émoussées ; les plus bas présentent quant à eux une certaine rigidité, mais ils sont constitués de matériaux meubles. Des étendues énormes et verticales rigoureusement tabulaires et horizontales sont parfois présentes dans les régions de savanes, mais également sous les petits accrocs de savanes incluses dans la forêt dense. L'élément dominant de ces plateaux est constitué par une cuirasse ferrugineuse visible en surface sous forme de dalles de teinte rouille, mais parfois voilées de sables, de gravillons ou produits plus fins[19].
Littoral et fleuves
Les eaux, qui couvrent environ 4 462 km2, soit 1,38 % de la superficie totale du pays, sont constituées au sud par l'océan (Atlantique), les lagunes dont les plus célèbres sont les complexes (d'est en ouest) Aby-Tendo-Ehy, lagune Ebrié, Grand-Lahou-lagune Tadio-Makey-lagune Tagba, ainsi que d'eaux mortes.
La grande houle du sud qui vient battre la plage rend l'accès par mer très difficile[20].
Le bord de mer en Côte-d'Ivoire est une longue suite de plages qui ne s'interrompent qu'aux embouchures de fleuves, quand elles existent (en saison des crues)[20].
De nombreux cours d'eau avec souvent des débits extrêmes, drainent tout le territoire. Au nombre de ceux-ci figurent quatre grands fleuves[21] qui sont le Cavally (700 km), le Sassandra (650 km), le Bandama (1 050 km) et la Comoé (1 160 km). D'autres cours d'eau importants sont tributaires de ces derniers ou forment des bassins versants indépendants en tant que fleuves côtiers comme le Tabou, le Néro, le San-Pedro, le Bolo, le Niouniourou, le Boubo, l'Agnéby, la Mé, la Bia. À cet ensemble s'ajoutent des ruisseaux et plusieurs étendues marécageuses[19].
Géologie
Les sols présentent la même apparence que ceux que l'on rencontre en grande partie en Afrique de l'Ouest . Ils sont souvent meubles, parfois indurés, d'un matériau dont la couleur se situe habituellement dans la gamme des rouges, allant de l'ocre au rouille sombre. Toutefois, l'empreinte des milieux équatoriaux sur les sols ivoiriens est proportionnellement plus marquée que dans la quasi-totalité des territoires qui se situent au nord du golfe de Guinée[22].
Tout comme le relief, les sols sont influencés de manière souvent déterminante par la composition des roches. Le soubassement rocheux de la Côte d'Ivoire est diversement constitué et presque invisible, à l'exception des dômes cristallins. Il est formé en quasi-totalité par des roches de socle, cristallines ou phylliteuses, présentant divers degrés de métamorphisation. Les formations cristallines occupent environ les deux tiers du pays et sont subdivisées en cinq grandes familles par les géologues : les migmatites et les gneiss (anciennes roches plutoniques, volcaniques ou sédimentaires métamorphosées), les charnockites (granites à hypersthène) et norites, les « granites baoulé » qui elles-mêmes comprennent plusieurs variétés de roches, la catégorie des roches riches en minéraux noirs (diorites ou granodiorites) et les « granites de Bondoukou » (fréquemment granodioritiques mais parfois alcalins également). Quant aux roches phylliteuses, elles sont essentiellement composées de schistes, qui divergent en fonction des caractères des sédiments originels qui les ont formés et des degrés de métamorphismes qu'ils ont subis. Mais elles comprennent également quelques quartzites et grès-quartzites. Sont assimilées à cette famille les roches communément appelées « roches vertes » en Côte d'Ivoire (métamorphiques mais d'origine non sédimentaire). Le socle ivoirien est bordé par une minuscule couverture sédimentaire constituée surtout de sables argileux d'origine continentale, d'argiles, sables et vase d'origine marine[23].
Les sols ferralitiques couvrent la majeure partie du territoire ivoirien. Ils sont notamment présents dans l'Est, l'Ouest, le Sud, les zones forestière et pré-forestière, les zones de savanes soudanaises ou sub-soudanaises, les aires septentrionales, etc. Les sols ferrugineux tropicaux qui se rencontrent sur des roches granitoïdes ont leur extension majeure dans le Nord-Est du pays, autour de la localité de Bouna et dans l'interfluve entre le haut N'Zi et la haute Comoé. Les trois dernières classes citées sont beaucoup plus étroitement localisées ; elles sont situées en topographie accidentée et se rencontrent dans les régions de buttes du Yaouré et de Bondoukou, de la haute Comoé et dans les chaînes des localités de Sifié, d'Oumé à Fetékro[24].
Climat
Compris entre 4° et 10° de latitude nord, le territoire de la Côte d'Ivoire est distant de l'équateur d'environ 400 km sur ses marges méridionales, et du tropique du Cancer d'environ 1 400 km sur ses frontières septentrionales. Le climat, généralement chaud et humide, constitue dès lors une transition entre l'équatorial et le tropical[25]. Équatorial le long des côtes, il est semi-aride à l'extrême nord. Le pays connaît en général des variations importantes de température entre le nord et le sud, mais également le long de l'année en fonction des saisons. Les températures oscillent autour de 28 °C en moyenne. Deux grandes zones climatiques se côtoient : le climat équatorial et le climat tropical de savane, lui-même plus ou moins sec.
Le climat subéquatorial est caractérisé par des températures de faibles amplitudes de (25 °C à 30 °C), un fort taux d'humidité (de 80 à 90 %) et des précipitations abondantes, qui atteignent à Abidjan 1 766 mm et à Tabou 2 129 mm. Cette zone connaît deux saisons sèches et deux saisons humides. La grande saison sèche, chaude, est entrecoupée de quelques pluies et s'étend du mois de décembre au mois d'avril. La petite saison sèche couvre les mois d'août et de septembre. Quant aux saisons de pluie, elles s'échelonnent de mai à juillet pour la grande et d'octobre à novembre pour la petite[18].
Le climat tropical de savane humide couvre le nord de la zone forestière du sud et le sud de la région des savanes. Les températures, à amplitudes plus importantes, y oscillent entre 14 °C et 33 °C avec une hygrométrie de 60 % à 70 % et des précipitations annuelles de 1 200 mm3 à Bouaké. Cette région climatique connaît également quatre saisons : deux saisons sèches, de novembre à mars et de juillet à août et deux saisons pluvieuses, de juin à octobre et de mars à mai[18].
Le climat de savane sec concerne principalement la Région des Savanes. Les amplitudes thermiques quotidiennes et annuelles y sont relativement importantes, de l'ordre de 20 °C, le taux d'humidité, inférieur à celui du sud du pays, varie de 40 % à 50 %. La zone considérée est caractérisée par la présence intermittente entre les mois de décembre et février d'un vent frais et sec, l'harmattan. On y relève deux saisons : l'une sèche, de novembre à juin, ponctuée par quelques pluies au mois d'avril, et l'autre pluvieuse, couvrant la période de juillet à octobre. Les précipitations moyennes enregistrées sont de 1 203 mm à Korhogo.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 23 | 24 | 21 | 25 | 25 | 24 | 24 | 23 | 22 | 24 | 24 | 24 | 21 |
Température maximale moyenne (°C) | 31 | 32 | 32 | 32 | 31 | 29 | 28 | 27 | 28 | 29 | 31 | 31 | 32 |
Précipitations (mm) | 21 | 49 | 110 | 159 | 319 | 607 | 201 | 32 | 69 | 165 | 149 | 92 | 1 973 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
31 23 21 | 32 24 49 | 32 21 110 | 32 25 159 | 31 25 319 | 29 24 607 | 28 24 201 | 27 23 32 | 28 22 69 | 29 24 165 | 31 24 149 | 31 24 92 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 20 | 20 | 21 | 21 | 22 | 21 | 20 | 20 | 20 | 20 | 21 | 20 | 20 |
Température maximale moyenne (°C) | 33 | 34 | 34 | 33 | 33 | 31 | 29 | 29 | 30 | 32 | 33 | 33 | 34 |
Précipitations (mm) | 15 | 44 | 90 | 134 | 140 | 141 | 105 | 109 | 199 | 128 | 34 | 20 | 1 159 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
33 20 15 | 34 20 44 | 34 21 90 | 33 21 134 | 33 22 140 | 31 21 141 | 29 20 105 | 29 20 109 | 30 20 199 | 32 20 128 | 33 21 34 | 33 20 20 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 18 | 18 | 22 | 23 | 22 | 21 | 21 | 21 | 20 | 20 | 18 | 16 | 16 |
Température maximale moyenne (°C) | 34 | 35 | 36 | 35 | 34 | 31 | 30 | 29 | 30 | 31 | 32 | 33 | 36 |
Précipitations (mm) | 8 | 15 | 38 | 82 | 121 | 168 | 293 | 356 | 274 | 155 | 47 | 16 | 1 573 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
34 18 8 | 35 18 15 | 36 22 38 | 35 23 82 | 34 22 121 | 31 21 168 | 30 21 293 | 29 21 356 | 30 20 274 | 31 20 155 | 32 18 47 | 33 16 16 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Ces climats induisent quatre grands types de biomes différents, que le WWF désigne par écorégions. La savane soudanienne occidentale, au nord du 8e parallèle, recouvre près du tiers du territoire. Le tiers sud du pays est lui à cheval sur deux écorégions : à l'ouest l'écorégion de forêts appelée « forêt de plaine de l'ouest guinéen » ainsi qu'au centre sud et au sud-est l'écorégion de la forêt de l'est guinéen, séparée par le Sassandra. Entre ces deux zones, la mosaïque de forêt-savane guinéenne, entrecoupée de zones ripariennes et de zones humides au centre du pays, présente de nombreux points de forêt sèche assez dense. En outre, le centre ouest du pays abrite une petite écorégion de montagne appelée forêt de montagne ouest-africaine. Ces trois zones sont incluses par la Conservation International dans le point chaud de biodiversité de l'Upper Guinean forests (littéralement de l'anglais « forêt haute-guinéenne »). Il existe aussi deux mangroves, de l'écorégion des mangroves guinéennes, une à l'ouest d'Abidjan, à l'embouchure de la Bia et l'autre à l'ouest à l'embouchure du Boubo.
Le climat d'Odienné, une ville du nord-ouest, est lui, influencé par la présence des montagnes, la pluviométrie y est plus élevée avec 1 491 mm3 et les températures y sont plus basses[18], que plus à l'est. La pluviométrie de cette zone est même de 1 897 mm3 à Man.
Faune et flore
Le couvert végétal s'est considérablement modifié au cours des années. Le paysage de base était constitué par les forêts denses, globalement subdivisées en forêts hygrophiles et forêts mésophiles, qui occupaient à l'origine un tiers du territoire au sud et à l'ouest[29]. Il est complété par les forêts claires ou savanes arborées ou boisées, qui s'étendent du Centre au Nord, avec toutefois de nombreux points de forêt dense sèche. De petites mangroves en outre existent sur la côte.
Depuis la période coloniale, les surfaces de forêts denses ont connu, par le fait de l'homme (plantations arbustives, exploitations forestières), une importante réduction. Depuis l'indépendance, la superficie couverte par les forêts est passée de 16 millions à 3 millions aujourd'hui, en raison de la déforestation massive au profit de la culture du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial[30].
La faune présente une richesse particulière, avec de nombreuses espèces animales (vertébrés, invertébrés, animaux aquatiques et parasites). Parmi les mammifères, l'animal le plus emblématique reste l'éléphant, dont les défenses, constituées d'ivoire, ont jadis été une importante source de revenus. Espèce autrefois abondante en forêt comme en savane, l'éléphant a été intensément chassé et braconné. Aussi ne subsiste-t-il que dans les réserves et parcs et en quelques points des forêts.
La Côte d'Ivoire abrite aussi les deux espèces d'hippopotames, celle de savane répandue dans toute l'Afrique, et l'espèce pygmée, localisée aux forêts du pays et du Liberia voisin, l'hylochère ou sanglier géant, les antilopes et céphalophes, des buffles, des singes encore nombreux, des rongeurs, des pangolins et des carnivores, parmi lesquels le lion[réf. souhaitée], la panthère et la mangouste.
Les oiseaux, dont plusieurs centaines d'espèces ont été identifiées, embellissent les paysages. On trouve également de nombreux reptiles (serpents, lézards, caméléons…), batraciens et poissons d'eau douce, et d'innombrables espèces d'invertébrés comme des mollusques, insectes (papillons, scarabées, fourmis, termites…), araignées et scorpions, etc. Certains animaux, célèbres dans la zone plus humide du Sud, deviennent, à l'image de quelques sous-espèces du chimpanzé commun, plus rares. Bien d'autres espèces sont en voie de disparition[31].
Aires protégées
Le gouvernement ivoirien a multiplié la création et l'aménagement d'aires protégées pour préserver l'environnement, notamment le couvert forestier qui a connu une régression exceptionnelle depuis l'indépendance[32], ainsi que certaines espèces animales rares ou en voie de disparition.
Le ministère ivoirien de l'Environnement assure la mise en œuvre de la politique de gestion de l'environnement et des aires protégées. De ce ministère dépend l'Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) qui gère la faune et la flore protégées du pays. La Société de développement des forêts (SODEFOR) est une agence d'État dépendant du ministère des Eaux et Forêts qui s'occupe notamment d'expulser les agriculteurs occupant illégalement des zones protégées[33].
En 2021, on dénombre huit parcs nationaux et 234 forêts classées en Côte d'Ivoire[34]. Ces forêts sont des terres de l'État mises de côté pour la conservation[33], dont quinze réserves botaniques. Six zones protégées sont inscrites à la convention de Ramsar, trois le sont au patrimoine mondial et deux sont des réserves de biosphère.
En juillet 2014, la Côte d'Ivoire a adopté un nouveau code forestier dont les objectifs étaient notamment de restaurer au moins 20 % du territoire du pays à la forêt[33].
Des plans de réintroduction d'animaux, notamment pour le rhinocéros noir et la girafe qui avaient disparu de certaines zones ont été menés à bien, par exemple dans la nouvelle réserve d'Aboukouamékro. Le gouvernement doit aussi faire face, comme ailleurs, au problème du trafic d'animaux.
Parcs nationaux
- Le parc national de la Comoé fondé en 1968, couvre 1 150 000 hectares et 500 km de pistes carrossables. Il occupe près du quart de la zone forestière du pays et est l'une des plus grandes aires protégées d'Afrique. Y ont été recensés notamment 75 000 cobes de Buffon, 14 000 bubales, 3 000 hippotragues, 6 000 buffles, 1 200 éléphants, 700 hippopotames et environ 250 lions, mais le parc de la Comoé renferme aussi de très nombreuses autres espèces d'antilopes comme le céphalophe, dont six familles différentes ont été identifiées, des singes, des hyènes, des panthères, des mangoustes, d'innombrables oiseaux.
- Le parc national de Taï (350 000 hectares), prolongé au nord par la réserve de faune du N'Zo (70 000 hectares), est surtout axé sur la préservation de la forêt primaire (forêt vierge). Un embranchement permet d'atteindre, à l'intérieur de celui-ci, le mont Niénokoué qui le domine, ainsi que les derniers géants végétaux.
- Le parc national de la Marahoué s'étend sur 100 000 hectares[35].
- Le parc national du Mont Péko (34 000 hectares) est surtout réputé pour sa végétation : flore de montagne et forêt primaire.
- Le parc national d'Azagny est situé au bord de l'océan à l'embouchure du Bandama, sur 30 000 hectares essentiellement constitués de savane marécageuse avec des palmiers, où l'on peut apercevoir des troupeaux d'éléphants et de buffles. La réserve de faune du Haut-Bandama (123 000 hectares) couvre une zone de savane et abrite des éléphants, des buffles et antilopes.
- Le parc national du Mont Sangbé, d'une superficie de 95 000 hectares est entièrement situé en zone montagneuse (14 sommets de plus de 1 000 m dans les monts du Toura) ; il est giboyeux et abrite une flore particulière.
- Le parc de Kossou, né de la nécessité de reloger les animaux menacés de la noyade par la montée des eaux du barrage de Kossou, s'étend sur 5 000 hectares.
- Le parc national du Banco (3 000 hectares), situé aux portes d'Abidjan, est un exemple de forêt primaire avec des acajous, framirés, avodirés, niangons, espèces devenues très rares.
- Le parc national des îles Ehotilé, un parc marin créé en 1974 et situé sur la lagune Aby à l'Est d'Abidjan, présente un intérêt particulier pour les recherches historiques et archéologiques.
Réserves naturelles
- La réserve naturelle de Dahliafleurs, est située sur la route de Bingerville. Elle s'étend sur 148 ha[37]. La diversité de végétations est favorable à la recherche scientifique avec 91 ha de forêt bien conservée, 8 ha de forêt secondaire, 15 espèces de mammifères et 69 espèces d'oiseaux inventoriés. La réserve est située dans une région à fort potentiel touristique. La reserve est déclarée domaine d'utilité publique par le décret n° 00895/MINEEF/ du 17 octobre 2007 avec la dénomination Réserve naturelle Partielle de Dahliafleur[38].