Canal+
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Canal+ est une chaîne de télévision généraliste nationale française privée à péage, axée sur le cinéma et le sport.
Création | |
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Propriétaire | |
Slogan |
« Pour vivre ensemble ces moments-là » |
Format d'image | |
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Pays | |
Statut |
Généraliste nationale privée |
Siège social |
CANAL+ ONE 50 Rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux |
Chaîne sœur | |
Site web |
Diffusion |
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Lancée le par Havas, Canal+ devient la première chaîne privée payante française. Depuis 2014, elle appartient à la Société d'Édition de Canal Plus, filiale du groupe Vivendi, lui-même contrôlé par son actionnaire principal, le groupe Bolloré.
Naissance de la première chaîne cryptée
Le , le président de la République française François Mitterrand annonce lors d'une conférence de presse : « Une quatrième chaîne de télévision sera incessamment mise en œuvre. Elle se tournera davantage vers les retransmissions et aussi des thèmes culturels. Cette chaîne ne doit être financée ni par la redevance, ni par la publicité ». Ce projet de chaîne culturelle que lui ont suggéré Jean-Louis Bianco et Jérôme Clément, provient également de plusieurs autres sources. Une antenne à dominante culturelle est également un dossier soutenu par le ministre de la culture Jack Lang et son conseiller Jean Cazès, ainsi que par le ministre des PTT Louis Mexandeau et son conseiller Alain Giraud. L'objectif consiste à recycler l'ancien réseau d'émetteurs de la bande VHF, que TF1 a abandonné en renonçant au noir et blanc en 819 lignes, en passant à la télédiffusion en couleurs en bande UHF. Toutefois, le projet initial axé sur les sujets culturels avec une dominante sur le travail associatif et l'opéra est considérablement modifié pour devenir une chaîne à péage consacrée au cinéma. En , Pierre Nicolaÿ est nommé président du Groupe Havas. En , il désigne Léo Scheer comme Directeur du Développement et Directeur de Cabinet du Président et le charge de définir un plan stratégique dans le domaine audiovisuel pour le groupe. En , un rapport est présenté lequel prévoit d'accompagner la CLT (groupe RTL) et le gouvernement luxembourgeois dans leurs projets européens de télévision par satellite, puis de créer une chaîne à péage à partir du premier réseau hertzien français historique 819 lignes noir et blanc doit être ré-exploité ou cédé par l'opérateur public français TDF. Pour Havas, ce plan prévoit également d'augmenter sa participation dans Pathé et passer de 10 % à 50 %, pour consolider les investissements dans le cinéma. Ce plan est dès lors adopté par la présidence.
L'équipe, dirigée par Léo Scheer comprenant Jacques Driencourt, Antoine Lefébure, Marie Castaing, rejoints par Sylvain Anichini et Marc Friedman, développe ce projet durant l'année 1983. Il comprend l'élaboration du plan d'affaires, la définition d'une grille de programmes basée sur la diffusion de films récents, la négociation avec le BLIC et les industries du cinéma, avec TDF pour la reprise technique du réseau, avec le SJTI, le cadre juridique de la concession de service public, l'expertise technique du décodeur et l'adaptation de la logistique, inspirée des chaînes hertziennes américaines à péage basées à Los Angeles, à l'instar de la chaîne Home Box Office (HBO).
Contexte politique et privilèges règlementaires
En alors qu'André Rousselet est nommé président, Léo Scheer et Jacques Driencourt présentent au comité de direction d'Havas, le projet appelé Canal 4[2]. Il apparaît qu'à la suite d'une erreur d'impression du chiffre 4 sur un dossier, l'idée du titre Canal+ est adoptée[3]. Toutefois, certaines sources rapportent que ce serait le ministre de la communication Georges Fillioud qui aurait trouvé le nom Canal Plus mais sans en déposer la marque[4],[5],[6]. C'est Étienne Robial, le directeur artistisque de la chaîne qui changera ensuite l'appellation de « Canal Plus » à « Canal+ » en 1985[7]. Le comité de direction parait partagé; nombreux sont ceux qui s'inquiètent devant l'ampleur de l'investissement, en particulier Marc Tessier qui vient d'être nommé Directeur Financier. Toutefois, après une courte période d'hésitation, André Rousselet décide de mobiliser les moyens du groupe Havas pour faire aboutir ce projet. La phase de mise au point opérationnelle s'étale sur deux années supplémentaires, au cours desquelles certains membres du gouvernement vont tenter de réorienter le projet vers une télévision culturelle, dont Jack Lang en particulier, en désignant des personnalités comme Alain de Sédouy ou Michel Dahan pour participer à l'équipe de conception de la chaîne. Les projets développés jusque-là n'ayant donné aucun gage de réussite, André Rousselet nomme alors Pierre Lescure à la tête du projet de programmes. Lescure constitue son équipe ; Alain de Greef à la direction des programmes, René Bonnell pour le cinéma, Albert Mathieu pour la conception de la grille, Charles Biétry à la direction des sports, Frédérick Boulay, Erik Gilbert et Jean-Louis Burgat à la rédaction et Marc Tessier à la direction financière. Très homogène sur le plan générationnel, avec une moyenne d'âge autour de 40 ans, l'équipe élabore un projet qui, grâce à la pertinence de son programme, de son impact sur le financement du cinéma et du sport ainsi que de son modèle économique et commercial, rendent enfin le projet apte à être lancé. Cependant, André Rousselet qui garde la confiance du Président de la République, doit lutter pour parvenir à garder le contrôle, contre les pressions politiques. Certaines décisions visent également à protéger la toute première chaîne privée française. Entre 1982 et la naissance de Canal+, le gouvernement français met en œuvre simultanément une série de mesures visant à freiner la croissance du marché de la vidéo ; fort succès commercial engendré par la faible offre télévisuelle de l'époque. Parmi les mesures qui permettent de freiner cette expansion, le , un « blocus de Poitiers » vise à réduire considérablement l'importation des magnétoscopes, notamment d'origine asiatique[8],[9]. De plus, une redevance spéciale sur les magnétoscopes est adoptée par décret, le [10]. Enfin, une TVA dite « de luxe » à 33 % est appliquée pour tous les appareils vidéo et même les vidéocassettes préenregistrées[11]. Au contraire, les décodeurs de Canal+ sont assujettis à la TVA la plus réduite, à l'instar de celle appliquée pour les téléviseurs[12].
L’ère Rousselet (1984-1994)
Le , Canal Plus commence ses émissions en période d'essai en Île-de-France[1]. Ces premières émissions sont programmées tous les jours de 14h00 à 18h00 et se composent de clips musicaux et de bandes-annonces de films[13],[14].
Le dimanche [15], André Rousselet, ex-directeur de cabinet du président de la République, devenu président de Canal+, ouvre l'antenne à 8 h du matin en régie d'un studio, manipule une manette électronique, permettant à ses 186 000 premiers abonnés-« fondateurs » de découvrir la première chaîne à péage française privée, douze ans après la création de la troisième chaîne, qui émet 20 heures sur 24 et sept jours sur sept[16]. Au contraire de HBO qui rediffuse jusqu'à 50 fois ses films dans l'année, Canal+ singularise ses programmes par la multi-diffusion de films récents du cinéma international limitée à six fois sur une période de trois semaines, la présence de sports peu diffusés ailleurs (boxe, basket-ball, golf…) et la prédominance du football qui va devenir son deuxième pôle d'attraction : le , Canal+ diffuse son premier match de football, Nantes-Monaco, avec cinq caméras[17]. Le soin apporté à la réalisation contribue à des retours positifs qui lancent la croissance des abonnements[18]. Le prix de l'abonnement est alors fixé à 120 FRF par mois (soit environ 38 € de fin 2020).
Fraîchement accueillie par ses trois concurrentes publiques, la chaîne connaît des débuts chaotiques, notamment en raison d'une erreur marketing : le choix d'orienter la commercialisation vers les foyers les plus favorisés vivant dans les grandes villes au lieu d'un public bien plus large et populaire. De plus, la chaîne doit exploiter une antenne de réception spécifique (VHF), l'introduction du standard SECAM amélioré dont l'identification couleurs par ligne au lieu des trames peut provoquer du noir et blanc sur certains téléviseurs, s'ajoutant à la nouvelle connectique Péritélévision obligatoire, introduite en 1980. Ajouté à ces problèmes techniques, le piratage de son décodeur « Discret 11 », s'étend considérablement. Des prototypes de circuits de décodeurs pirate sont publiés ou diffusés sous le manteau. Certains parmi le cabinet du ministre des télécommunications, comme Alain Giraud-Ruby estiment qu'ils seraient notamment produits par des techniciens du groupe français Thomson dont la proposition industrielle jugée trop coûteuse par l'équipe d'André Rousselet a été refusée au profit de celle de son concurrent néerlandais Philips[19]. Canal+ parvient à faire supprimer de la revue « Radio Plans » un article contenant des schémas de fabrication d'un décodeur semblable au Discret 11, mais ne peut empêcher la publication de celui-ci, le 24 novembre 1985, par le Quotidien de Paris. Un procès est dès lors intenté par la chaîne payante contre le quotidien et gagné en appel en juin 1987 mais cette publication est très largement copiée[20].
Un mois avant son lancement la chaîne payante n'obtient à peine 60 000 abonnés et les grands titres de la presse comme Le Monde, Le Quotidien de Paris, Le Figaro, critiquent violemment sa direction et ses pratiques[21].
Le 16 janvier 1985 à 20 heures, le président François Mitterand annonce au journal télévisé d'Antenne 2[22], de la création de deux nouvelles chaînes privées gratuites, La Cinq et TV6 et prévoit même jusqu'à 85 télévisions locales[23]. Cette annonce incite les téléspectateurs à l'attentisme et freine sérieusement la courbe des abonnements à Canal+. La chaîne engrange péniblement 3000 nouveaux abonnements par semaine, là où le plan d'affaires en prévoyait 3000 par jour[7]. Un premier plan d'économies a lieu seulement quelques mois après son lancement et les émissions les plus coûteuses sont arrêtées, dont Tous en Scène de Patrick Poivre d'Arvor et Surtout l’après-midi d'Antoine de Caunes[24]. Le dépôt de bilan est un temps envisagé. Fin 1985, le déficit est de 330 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 558 millions.
À la recherche de capitaux frais, les dirigeants rencontrent différents partenaires financiers, parmi lesquels Silvio Berlusconi mais Rousselet refuse sa proposition[7].André Rousselet est contraint de solliciter jusqu'à son ami François Mitterrand pour sauvegarder l'entreprise en grande difficulté financière et il obtient un répit de quelques mois pour faire ses preuves[25]
La rentrée 1985 marque un tournant et les abonnements redécollent, notamment grâce au renforcement des plages « en clair » que la chaîne aménage entre ses programmes cryptés et qui servent de vitrine pour donner un avant-goût de la chaîne aux téléspectateurs en les incitant à s'abonner. La programmation compte aussi plusieurs blockbusters américains récents pendant tout l'été.
La chaîne parvient à transformer l'obligation légale des programmes en clair en une force marketing plutôt qu'une contrainte. Canal+ émettant grâce à l'exploitation d'une partie des canaux sous monopole public financés par le contribuable, abonné ou pas, dès 1984, le gouvernement impose que l'accès soit rendue possible à tous les téléspectateurs, quelques heures par jour et à des horaires de grande écoute.
La durée des premiers abonnements est limitée à six mois et le taux de réabonnement avoisine dès lors, 88 %[7].
Cette période de forte croissance marque le tournant vers l'axe « populaire » et significativement moins « parisien » ou « urbain » de la chaîne, alors que les études marketing ont visés initialement les CSP+ (Catégorie socio-professionnelle supérieure, les cadres, professions libérales) et les grandes villes, grâce à toute une série d'émissions et rendez-vous « accrocheurs ».
La programmation de 1984-1985 comprend :
- un film pornographique par mois : le premier diffusé est Caligula, en , qui comprend sept minutes de scènes sexuelles[26]. Le second est Exhibition, le [17]. C'est la première fois qu'une chaîne de télévision européenne ose diffuser ce genre de films.
- « Top 50 » présenté par Marc Toesca dès le
- « Coluche 1 faux » 1/4 h d'humour animé par Coluche à partir du
- « Surtout l'après-midi » rendez-vous musical quotidien de et par Antoine de Caunes à partir du .
- « La Maxitête », jeu d'argent animé par l'ex-cocogirl Sophie Favier et Roger Zabel, consistant à reconnaître les visages et voix de plusieurs célébrités associées en un seul visage composite à compter du
- « Tout s'achète », jeu d'argent animé par Fabrice (de RTL) et son acolyte « Fifi », consistant à proposer des billets de banques aux passants contre un objet, une action ou leurs vêtements, dès le
- « Les Affaires sont les Affaires », animé par Georges Beller et Sophie Garrel ou Gérard Hernandez avec Sophie Michaud, jeu consistant à répondre à un quiz puis à échanger un cadeau proposé avec des boîtes au contenu surprise. Diffusé à partir du
On retrouve également à l'antenne dès son lancement le , Patrick Poivre d'Arvor (entretiens), Christophe Dechavanne (chroniques), Alain Chabat (météo humoristique et parodies) et Michel Denisot (émission matinale 7/9)[27]. Le premier film diffusé à l'antenne le matin du est L'As des as, avec Jean-Paul Belmondo en vedette.
Parmi les succès d'audience des premières années, on retrouve le Top 50 et Coluche 1 faux en clair. Pour les émissions en crypté, les grandes rencontres de football se placent en tête des audiences. Les films pornographiques réunissent également un nombre important de téléspectateurs pour un horaire aussi tardif. À partir des années 1990, c'est La Semaine des Guignols diffusée en clair qui se hisse en tête des audiences de la chaîne année après année.
Canal+ apporte un certain nombre d'innovations à la télévision en 1984 qui seront ensuite reprises par les autres chaînes dont la diffusion de programmes le matin avant 9h et la nuit après minuit, la diffusion de clips musicaux (le Top 50), la promotion des programmes par des bandes-annonces plutôt que par des speakerines.
On doit à Alain de Greef, ami de Pierre Lescure, directeur de la production des débuts nommé ensuite en 1986 directeur des programmes, la création d'émissions comme Direct () et Nulle part ailleurs (). La chaîne se trouve un ton et une identité constitués d'irrévérence avec Coluche 1 faux présenté par Coluche ( au ), puis avec Les Nuls (Objectif Nuls, ). En , Canal+ crée sa filiale de production, Canal+ Productions, laquelle va devenir StudioCanal, l'un des principaux catalogues de films au monde ; en octobre de la même année, Canal+ lance Canal+ Magazine (rebaptisé ultérieurement « PLUS+ »), le mensuel imprimé destiné aux millions d'abonnés de la chaîne.
Le , Canal+ obtient plus de 3 millions d'abonnés et dégage un bénéfice de 774 millions de francs (118 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires de 5,3 milliards de francs (808 millions d'euros).
Le 2 mai 1990, Canal+ entre en Bourse au CAC40[28].
Pour la première fois, la chaîne lance sa commercialisation par satellite diffusée par TDF 1, dans la norme D2 Mac et au format d'image 16/9e. Le récepteur-décodeur DECSAT est proposé en location par Canal+ et pour la première fois, le contrôle d'accès utilise une carte à microprocesseur. Il est également possible d'acheter des appareils compatibles et de souscrire un abonnement satellite « carte seule ». En 1992, la chaîne quitte la rue Olivier de Serres dans le 15e arrondissement de Paris et investit un nouveau siège sur les bords de Seine, quai André Citroën ; immeuble dessiné par Richard Meier, dans lequel sont regroupés les services techniques, financiers et les plateaux où sont tournées les émissions principales. En parallèle, principalement pour lutter contre le piratage et pour le lancement du bouquet Canalsatellite, Canal+ introduit son deuxième décodeur terrestre, le Syster.
Toujours en 1992, Canal+ diffuse pour la première fois sur son antenne, les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone en Espagne 22 heures sur 24.
Lancée avec 186 000 abonnés en 1984, elle franchit les 500 000 abonnés en septembre 1985. À partir de là, la croissance est exponentielle, même si inégale sur une année (les abonnements se vendent beaucoup à l'occasion des fêtes de fin d'année, très peu au printemps par exemple). Le premier million d'abonnés est franchi en , puis 1,5 million en décembre de la même année, Canal+ devient rentable. Les 2 millions en sont atteints en , les 2,5 millions un an plus tard, puis les 3 millions au moment où la chaîne fête ses cinq ans en 1989[28].
L’ère Lescure (1994-2002)
Le gouvernement Balladur fait voter une nouvelle loi audiovisuelle permettant à un actionnaire de détenir jusqu'à 49% d'une chaîne de télévision contre 25% jusqu'alors. La loi est au départ taillée sur mesure pour Martin Bouygues, principal actionnaire de TF1, mais elle bouleverse également Canal+ lorsque Havas et la Compagnie générale des eaux (qui deviendra quelques années plus tard Vivendi), sur une initiative de Jean-Marie Messier[29], à ce moment-là numéro deux de la Compagnie Générale des Eaux, mettent en commun leurs actions et deviennent majoritaires au sein du conseil d'administration d'une chaîne qui est alors ultra rentable. André Rousselet s'estime trahi, en particulier par certains actionnaires qu'il considérait comme des amis, et en , il démissionne lors d'un conseil d'administration houleux. Il publie dans la foulée dans Le Monde du un cinglant papier titré « Édouard m'a tuer » (en référence à l’affaire Omar Raddad), dans lequel il dénonce le complot fomenté selon lui par le Premier ministre Édouard Balladur pour prendre le contrôle de la chaîne par le biais de la Compagnie générale des eaux. Les actionnaires votent à l'unanimité la nomination de Pierre Lescure en tant que nouveau président, en partie car c'est le successeur naturel ayant été le bras droit de Rousselet depuis le premier jour, et en partie pour calmer les inquiétudes des salariés.
À la rentrée 1994, Jean-Luc Delarue quitte la chaîne, marquant la fin d'une époque, alors qu'elle s'apprête à fêter son dixième anniversaire. Antoine de Caunes, quant à lui, la quitte à la rentrée 1995 pour se lancer dans le cinéma.
La semaine du 4 novembre 1994, la chaîne fête ses 10 ans avec une programmation spéciale pendant une semaine complète. Les affaires sont florissantes avec 3,7 millions d'abonnés[30] et 900 millions de francs de bénéfices[31], la réussite de Canal+ a de loin dépassé les espérances les plus folles de ses fondateurs 10 ans plus tôt, l'objectif initial au lancement était de 1,4 million d'abonnés[30]. Le groupe est en pleine diversification avec des prises de participation dans une multitude de groupes audiovisuels internationaux[31].
À l'occasion du lancement de Canalsat, Canal+ introduit en 1995, son deuxième récepteur-décodeur satellite, cette fois-ci numérique à la norme DVB, le Mediasat.
L'ellipse de Canal+, véritable identité visuelle connue et reconnue de tous, imaginée par Étienne Robial en 1984, passe à la trappe le lorsque Robial épure son logo en cartouche noir écrit en blanc et le décline l'année suivante sous forme de multiplex pour le satellite : Canal+ Bleu (plutôt orientée émissions et documentaires) et Canal+ Jaune (plutôt orientée cinéma). En 1998, Canal+ Vert (plutôt orientée sport) vient compléter le multiplex. L'habillage entier de la chaîne mais également ses bureaux sont entièrement refaits avec une thématique de carrés multicolores qui devient la nouvelle marque de fabrique visuelle.
En plus du nouvel habillage et du nouveau décodeur, la rentrée 1995 voit la diffusion passer à 24h/24 7 jours sur 7, contre 20h/24 la semaine et 24h/24 le week-end auparavant. La nuit, la chaîne diffuse des films avec sous-titrage pour sourds et malentendants incrusté à l'image, une première en France, ce sous-titrage était jusque-là réservé aux possesseurs d'un décodeur télétexte.
Le 6 septembre 1996, Canal+ fusionne avec NetHold pour devenir le leader de la télévision payante en Europe[32].
En , Vivendi détient 49 % de Canal+ mais surtout 75 % des voix au conseil d'administration. Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi, est seul maître à bord d’un groupe qui perd de l'argent depuis 1997 (alors que la chaîne Canal+ France reste très largement rentable). Nulle part ailleurs, l'émission phare de la chaîne, est « déclarée médiatiquement » en perte de vitesse à la suite du départ de Philippe Gildas en 1997, mais son audience est la plus forte de son histoire lors de la dernière année de Gildas et des deux années où Guillaume Durand lui succède. Le coût de la grille a explosé depuis que TPS s'est attaqué aux fondamentaux de la chaîne : le football et le cinéma et toutes les filiales européennes sont déficitaires. En 1999, alors que la chaîne française reste largement rentable, le groupe Canal+/CanalSatellite annonce une perte nette de 892 millions de francs toutes activités confondues. Parmi les branches ultra déficitaires qui plombent le résultat du groupe se trouve la filiale italienne Telepiù qui ne parvient pas à décoller en raison d'une forte activité de piratage. Elle est dirigée par Michel Thoulouze, ex-dirigeant de MultiThématiques, et à ce moment-là très proche de Lescure, ce qui explique en partie que le groupe ne parvient pas à prendre la décision de se désengager[7],[4].
En interne, le malaise commence à pointer pour certains des salariés les plus anciens, alors que la chaîne est passée de 526 employés à son lancement à plus de 4000 en 1999, perdant de plus en plus d'humanité dans sa gestion[32].
Le , Canal+, Vivendi et Universal fusionnent dans un nouvel ensemble, Vivendi Universal (VU), qui les propulse au 2e rang mondial avec à sa tête Jean-Marie Messier. La fusion a pour but d'alimenter les réseaux détenus par Vivendi (SFR, Cegetel, Canal+ SA) avec les contenus musicaux et les films d'Universal. Canal+ SA est la seule entité à rester en dehors de la fusion, puisqu'une règle stipule qu'aucun groupe industriel ne peut détenir plus de 49 % du capital d’une chaîne de télévision française. Toutes les autres composantes du groupe Canal+ (CanalSatellite, MultiThématiques, StudioCanal) sont fusionnées, y compris Canal+ Distribution qui détient le précieux fichier des abonnés. Pierre Lescure est nommé codirecteur général de la nouvelle entité. Denis Olivennes devient directeur général de Canal+ France et est de fait le principal dirigeant de la chaîne au jour le jour alors que Lescure passe de plus en plus de temps à Los Angeles pour superviser les activités d'Universal.
Le , Michel Denisot et Alexandre Drubigny remplacent Alain de Greef à la direction générale des programmes, l'image se dégrade, le taux de désabonnement en France n'a jamais été aussi élevé, surtout en raison de l'explosion de l'offre concurrente : TPS, Canalsat et AB Sat. Canal+ ne détient alors plus le « monopole de fait » de la télévision payante institué en 1984. À la suite de la fusion, Jean-Marie Messier met en place un plan d’économies drastique. En France, Canal+ doit réaliser 400 millions d'euros d'économies sur deux ans et un plan social prévoit 217 licenciements dans le groupe. Ce plan social permet à quelques journalistes de Canal+ de venir remplacer la vingtaine de jeunes journalistes renvoyés de la chaîne d'information de Pierre Lescure, i>Télévision, lancée fin 1999. Les tensions qui règnent avec Vivendi causées par les mesures d'économies imposées entraînent le départ de Denis Olivennes le . Quatre jours plus tard, le 16 avril, Jean-Marie Messier propose à Pierre Lescure la direction du conseil de surveillance du groupe. Il serait remplacé en tant que président par Xavier Couture, jusque-là directeur d'antenne de TF1. Lescure considère que c'est une mise au placard et refuse mais dix minutes plus tard, Messier débute une conférence de presse avec Xavier Couture pour annoncer le changement. Constatant que tout avait déjà été décidé dans son dos, Lescure démissionne[33]. La chaîne interrompt alors ses programmes pour retransmettre en direct et en clair pendant une trentaine de minutes une assemblée générale des salariés[34]. Pierre Lescure y explique la situation, quelques figures emblématiques de la chaîne y expriment leur attachement à Lescure et leur hostilité envers Messier. C'est la plus grande crise que le groupe ait connu. Une quinzaine de hauts cadres remerciés après l'éviction de Pierre Lescure se partagent 60 millions d'euros en primes de départ, ce qui fait scandale auprès des salariés, alors en butte à un plan d'économies et de licenciements[35].
L’ère Couture (2002-2003)
Quelques jours plus tard, Jean-Marie Messier est obligé de se rendre au CSA sous les huées des salariés de Canal+ France pour rassurer le conseil sur les engagements pris deux ans plus tôt au nom de Canal+ SA à l'époque de la fusion avec Universal.
Xavier Couture, ancien numéro 3 de TF1, prend la succession de Pierre Lescure pour quelques mois. Après avoir vécu 18 ans dans l’illusion de faire partie d’une grande famille, les salariés de Canal+ découvrent que leur société, mise en difficulté par le groupe dont elle fait partie, est soumise aux mêmes lois que toutes les autres et craignent alors un possible rachat par le groupe TF1 ou Lagardère SCA et la fin de leur singularité. Pour calmer le jeu, Dominique Farrugia est nommé Président de Canal+ SA comme garant du fameux « esprit Canal » des débuts. Hélène, la speakerine anti-potiche et l'éphémère Hypershow font leur apparition.
Le plan de convergence de Jean-Marie Messier a échoué forçant les actionnaires à demander son départ de Vivendi Universal début . Il est remplacé par Jean-René Fourtou qui met immédiatement en place un plan visant à rendre à la chaîne cryptée « son visage d'avant 1997 » : Canal+ Distribution (qui exploite le fichier d'abonnés), Canal+ Régie (publicité), CanalSatellite, MultiThématiques, i>télévision, la plate-forme outre-mer et internationale MediaOverseas, Pathé Sport, StudioCanal et le reste de participation dans le capital de l'espagnol Sogecable (ex-Sociedad de Televisión Canal Plus) qui opère Canal+ España et le bouquet CanalSatélite Digital, retournent dans le giron de Canal+ SA afin de récupérer les actifs rentables du groupe.
Détenu à 100 % par VU, « Groupe Canal+ » subsiste et abrite tous les actifs non repris par Canal+ SA et destinés à être cédés :
- vente de Tele+ et D+ à Sky (les deux marques disparaîtront)
- vente de Canal+ Scandinavie (la marque sera conservée pour la chaîne premium - ainsi que le logo - et pour le bouquet satellite)
- vente des parts dans Sogecable au groupe PRISA (l'un des principaux groupes de presse espagnol qui contrôle notamment les journaux El País et As)
- vente de Canal+ Belgique, première déclinaison locale du concept premium en Europe, puis de Canal+ Nederland qui deviendront BeTV (Wallonie) et Prime (Flandres) en Belgique et Film 1 / Sport 1 aux Pays-Bas.
En , Jean-René Fourtou démet Xavier Couture de ses fonctions.
L’ère Méheut (2003-2015)
Le gestionnaire Bertrand Méheut qui vient de l'industrie pharmaceutique, remplace Xavier Couture à la présidence du groupe. Il décide de poursuivre la restructuration du groupe. Le siège mythique de la grande époque de Canal+ sur le quai André Citroën est revendu, le groupe s'installe à Issy-les-Moulineaux. Un nouveau plan social est mis en place avec 305 postes supprimés et 138 autres externalisés[36],[37],[38] qui touche tous les services (sauf la création, les commerciaux et les relations clientèle)[39]. Lors du mouvement de grève consécutif à l'annonce du plan social, le journal de la mi-journée du de Canal+ est remplacé par une édition réduite, présentée par Priscilia de Selve et réalisée par les équipes d'i>Télé[40], avec un retard exceptionnel de trois quarts d'heure.
À la rentrée 2003, la grille en clair est revue. Emmanuel Chain anime Merci pour l'info et Stéphane Bern présente 20 h 10 pétantes. Canal+ fête sereinement ses 20 ans en 2004. La chaîne renoue avec les succès de l'époque NPA avec Le Grand Journal de Michel Denisot. Canal récupère l'exclusivité des droits TV de la Ligue 1 pour 600 millions d'€ face à son concurrent TPS et acquiert les droits de la série Desperate Housewives. En 2005, Canal change de stratégie sur la TNT et décide de lancer sa chaîne info i>Télé en gratuit. Fin 2005, Patrick Le Lay, patron de TF1, accepte le principe d'une fusion entre son bouquet satellite TPS et Canalsat. La fusion est concrétisée début 2007 avec l'absorption de TPS par Canalsat.
À la rentrée 2006, Stéphane Bern et Karl Zéro quittent la chaîne, le Vrai Journal est remplacé par une émission politique, Dimanche+, animée par Laurence Ferrari, puis par Anne-Sophie Lapix. Jamel Debbouze lance le Jamel Comedy Club et Thierry Ardisson anime Salut les Terriens. À la rentrée 2007, Yann Barthès anime Le Petit Journal dans Le Grand Journal. Ces nouveaux programmes en clair connaissent beaucoup de succès et deviennent rentables pour la chaîne. Fin 2007, Canal renouvelle ses droits TV de la Ligue 1, mais il les partage avec Orange.
Fin 2010, les émissions de Canal+ sur le réseau Sécam-L analogique sont définitivement arrêtées au profit de la diffusion en numérique sur la TNT. En 2011, Canal+ renouvelle ses droits TV de la Ligue 1, mais il les partage cette fois avec Al Jazeera. De plus, le groupe tente d'obtenir une fréquence sur la TNT gratuite pour lancer Canal 20. Face à la réticence du gouvernement et de ses concurrents TF1 et M6, Canal rachète Direct 8 et Direct Star à Bolloré. Le , Canal+ ouvre son premier magasin, dans le centre commercial de Vélizy 2.
Le , le Conseil d'État rend publique sa décision et de fait, supprime l'autorisation concernant la fusion avec TPS. Il confirme la décision de l'autorité de la concurrence contre le recours déposé par Canal+ contestant les décisions de l'autorité de régulation. La décision de l'autorité de la concurrence de est confirmée : retrait de l'autorisation de fusion des deux bouquets TPS et Canalsat. En revanche, l'amende prononcée en 2011 à l'encontre de Canal+ passe de 30 à 27 millions d'euros[41].
En , la chaîne cryptée obtient la diffusion de la Formule 1 pour 29 millions d’euros par an. Cyril Linette, directeur des sports de Canal+, affirme au journal L'Équipe : « il n'y a pas, dans le monde du sport, de feuilleton du niveau de la F1 » avant d’expliquer que la chaîne n’a pas vocation à « diffuser tout le sport, mais de monter en gamme pour proposer le meilleur ». Peu de temps auparavant, le service des sports a réussi à conserver les droits pour la Première League anglaise, le championnat le plus regardé au monde[42].
Le , l’animateur Antoine de Caunes arrive à la présentation du Grand Journal, après le départ de Michel Denisot.
Pour répondre à la demande de ses abonnés, le groupe lance le la chaîne Canal+ Séries. La nouvelle entité diffuse ses productions originales comme Braquo, mais aussi les grands succès de HBO comme Game of Thrones, The Wire ou encore Boardwalk Empire[43].
Le , Canal+ annonce une prise de participation à 60 % dans Studio Bagel, chaîne humoristique sur YouTube[44].
Le , la chaîne cryptée célèbre ses trente ans avec une semaine de programmes spéciaux[45].
L'ère Bolloré (2015-2018)
La fin de saison 2014-2015 est marquée par la reprise en mains de Canal+ par Vincent Bolloré, le nouveau patron de Vivendi[46]. Celui-ci écarte Rodolphe Belmer (directeur des programmes) de la direction, et le remplace par son adjoint Maxime Saada.
Bertrand Méheut est également remplacé par Jean-Christophe Thiery au poste de président du directoire tandis que Vincent Bolloré prend personnellement le contrôle de la chaîne en tant que président du conseil de surveillance, poursuivant la restructuration entreprise depuis [47].
De nombreuses modifications sont apportées aux différentes émissions de la chaîne : les Guignols passent en crypté et plusieurs animateurs de la chaîne se voient affectés à d'autres émissions.
Certains observateurs notent que les cas de censure des programmes et d'ingérence de la part de Bolloré se multiplient[48].
Fin 2015, Canal+ perd les droits de la Premier League au profit de SFR. Gros coup dur pour Canal qui cherche alors à s'allier à BeIn Sports via un accord de distribution exclusif. Mais à la suite des règles imposées après l'annulation de la fusion avec TPS en 2012, l'autorité de la concurrence refuse cet accord.
Le , l'actionnaire annonce une série de mesures d'austérité concernant les chaînes Canal+ (endettées à 1 milliard d'euros) et leur chaîne sœur I>Télé, elle aussi déficitaire[réf. nécessaire]. Quelques jours plus tard, le site Les Jours annonce qu'au cours du premier trimestre 2016, la chaîne aurait perdu près de 200 000 abonnés, soit la moitié des départs nets enregistrés pour l'ensemble de l'année 2015[49].
Début 2016, Canal+ décide de « ressusciter » le cryptage analogique sur les émetteurs numériques. Le message affiché par les décodeurs est ainsi remplacé par une diffusion brouillée de la chaîne, avec un message incitant à s'abonner.
Le printemps 2016 est marqué par de nombreuses annonces de départs d'animateurs : Yann Barthès, Grégoire Margotton, Maïtena Biraben, Ali Baddou, Ophélie Meunier, et Thomas Thouroude quittent la chaîne.
Le , le groupe Canal+ annonce que les programmes en clair de la chaîne passeront de 6 heures à 2 heures par jour à la rentrée 2016 pour placer des programmes premium afin de recruter plus d'abonnés. Il annonce également que certains programmes seront semi-gratuits soit une partie en clair, une partie en crypté.
En , Canal+ reconnaît avoir perdu 542 000 abonnés en 1 an[50].
A partir de la fin 2016, Canal+ cesse de payer les droits d'auteur des programmes qu'il diffuse[51].
Le , Vincent Bolloré annonce qu'il quitte la présidence de Canal+. Il est remplacé par Maxime Saada et Jean-Christophe Thiery[52].
L'ère Saada (depuis 2018)
Fin , lors de l’attribution des droits télévisés pour la Ligue 1 pour la période 2020-2024, le groupe espagnol Mediapro rafle les lots N1, N2 et N4, au grand dam du Groupe Canal+ qui ne s'est vu attribuer aucun lot de diffusion.
Le , Canal+ annonce la fin des Guignols de l'info, émission culte qui disparaît effectivement le .
Le , Canal+ revient en force dans le football en récupérant pour trois saisons les droits du championnat d'Angleterre, la Premier League, à partir de la rentrée 2019[53]. Le montant de l'acquisition serait proche des 115 millions d'euros mis sur la table par RMC Sport deux ans plus tôt[54]. Ce succès glané lors de l'appel d'offres laisse entrevoir un retour de la chaîne cryptée dans le monde du foot alors qu'elle a perdu peu à peu ses acquisitions historiques lors des dernières années (Championnat d'Angleterre, Ligue 1 et Coupe d'Europe)[55]. Maxime Saada, le président du directoire de Canal+ évoque une « acquisition importante mais pas essentielle »[56].
Le , Canal+ annonce avoir acheté au fonds d'investissement Astorg Partners l'opérateur de télévision payante M7 (en) pour un montant « légèrement supérieur à 1 milliard d'euros »[57],[58],[59]. Ce groupe, agrégateur et distributeur de chaînes locales et internationales par satellite et plateforme OTT, est présent en Belgique, Pays-Bas, Autriche, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie et Roumanie.
Début , un plan de départs volontaires est souhaité par la direction de Canal qui souhaite supprimer 500 postes sur les 2 800 existants[60],[61]. Toutes les entités sont touchées, mais la plus concernée est celle du pôle édition[62]. Le , la direction rencontre les représentants des salariés pour leur signifier qu'au total, 492 postes seront supprimés, espérant que ces départs s'effectueront dans le cadre du volontariat[63]. La direction justifie cette volonté de dégraisser par la concurrence avec les plateformes de streaming et la disparition progressive du football sur ses antennes[64].
Le , le groupe Canal annonce le rachat des activités de distribution, de production et d'édition de chaînes d'Iroko, un géant nigérian de la VOD dont il est déjà actionnaire minoritaire[65],[66]. Avec ce rachat, Canal espère se renforcer sur le marché de Nollywood, en pleine expansion ces dernières années[67],[68].
À la rentrée 2019, la grille en clair est revue. Isabelle Moreau anime L'info du Vrai le mag à 17 h 45 et Yves Calvi présente L'Info du vrai à 18 h 30, suivi par Clique de Mouloud Achour. Néanmoins, l'émission semble accélérer la chute d'audience de la chaîne et atteint un seuil critique le (0,3 % de l'ensemble du public) faisant de Canal+ la chaîne la moins regardée de toute l'offre TNT[69].
En , Canal annonce avoir trouvé un accord avec le géant Netflix pour proposer sa plateforme à ses abonnés[70] : à partir du , par le biais d'un abonnement complémentaire, les abonnés Canal pourront avoir accès au catalogue Netflix[71],[72].
Fin , Canal+ récupère les meilleures affiches de la Ligue des Champions pour la période 2021-2024[73].
En , Canal+ rachète finalement auprès de BeIn Sports les droits du championnat de France de football pour les saisons 2020-2024 et récupère donc par la même occasion les deux affiches de Ligue 1 qui devaient être diffusées au cours de cette période sur beIn Sports[74]. Le montant de cet accord représente selon le site Les Jours une facture de 300 millions d’euros par an[75]. Il s'agit de l'affiche du samedi à 21 h et de celle du dimanche à 17 h[74]. En revanche, il perd son affiche historique du dimanche à 21 h, qui sera diffusée sur Mediapro. Le Canal Football club ne pourra par ailleurs plus diffuser les résumés de matchs[76].
En , Canal annonce avoir trouvé un accord avec Disney+ pour devenir le diffuseur exclusif de la nouvelle plateforme en France[77]. Le lancement officiel, initialement prévu le , a finalement lieu le , en raison de la crise Covid-19[78]. Parmi les nouveautés les plus attendues, la possibilité pour Canal de diffuser les productions cinéma de Disney à peine huit mois après leur sortie sur grand écran (contre 36 mois en moyenne aujourd'hui)[79]. Il ne sera par contre pas obligatoire d'être abonné à Canal+ pour avoir accès à Disney+, un abonnement auprès de Disney+ suffit pour y avoir accès[80].
À partir de la rentrée 2020, la grille du sport et particulièrement du foot évolue avec la perte des droits de la Ligue 1[81]. Une affiche de Top 14 de rugby va prendre la place du grand match de Ligue 1 du dimanche soir et le Canal Rugby Club, présenté par Isabelle Ithurburu, débutera à 20 h 10, tandis que le Canal Football Club, raccourci, sera diffusé l'heure d'avant, à partir de 19 h[82],[83].
En pleine crise liée à l'épidémie de Covid-19, les dirigeants de Canal décident de passer la chaîne en clair à partir du sur toutes les box TV, ainsi que les cinq autres chaînes Canal : Cinéma, Sport, Séries, Famille et Décalé[84]. Une décision qui déclenche l'ire du monde audiovisuel qui dénonce une stratégie marketing qui profite d'un état d'urgence sanitaire et d'un confinement pour se faire de la publicité tandis que des milliers d'abonnés continuent de payer au prix fort des services devenus gratuits pour les autres[85]. La chaîne a pris cette décision sans prévenir non plus les auteurs et producteurs des œuvres qui se trouvent ainsi diffusées gratuitement : « Au risque de me faire écharper par les gogos de la gratuité l'opération Canal plus en clair est une honte qui bafoue toutes les règles de droit et en particulier du droit d'auteur. Le CSA doit réagir avec la plus grande fermeté » résume Pascal Rogard, le directeur général de la SACD[86]. Face à cette levée de boucliers de concurrents qui dénoncent aussi la façon dont Canal « viole les règles », la direction se voit contrainte de crypter quatre de ses six chaînes le en laissant Canal+ et Canal+ Séries en clair toute la journée jusqu'au [87],[88].
En , Maxime Saada annonce vouloir porter plainte contre Mediapro, le diffuseur du championnat de France de football[89]. Maxime Saada s'estime victime d'une « inégalité de traitement » après avoir pris note des conditions qui étaient demandées à Canal dans le cadre de la distribution de la chaîne Téléfoot[90]. « Je crains qu'ils essayent de nous faire payer les montants qu'ils n'auraient peut-être pas obtenus des autres. Cela, c'est hors de question pour Canal+ ! », estime Maxime Saada qui juge les conditions « irréalistes »[91].
En , la filiale STUDIOCANAL licencie son directeur des productions[92], Nicolas Dumont. En , la chaîne licencie l'animateur Sébastien Thoen qui a participé une parodie de l'émission de débats de Pascal Praud sur CNEWS[93].
Le , Canal+ récupère finalement l'intégralité des droits TV de la Ligue 1 pour la fin de saison 2020-2021, et fête le retour du foot le dimanche soir avec le Classico PSG-OM.
L’humoriste Sébastien Thoen est licencié de Canal+ en pour un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud de CNews (également propriété du groupe Canal+). En réaction, la société des journalistes du groupe a publié un communiqué indigné, tandis que le commentateur sportif Stéphane Guy lui apporte publiquement son soutien. Ce dernier est aussitôt mis à pied, tandis que les signataires du communiqué subiraient depuis des « pressions managériales incessantes »[94]. D’après le site Les Jours, il s’agit pour Vincent Bolloré, le propriétaire du groupe, « de faire un exemple. […] Les journalistes de Canal ont été réunis par la direction pour carrément les menacer, leur dire qu’il ne fallait pas dire un mot à l’antenne en faveur de Stéphane Guy »[95].
Début , la direction de Canal+ annonce que quatre grands prix de la saison de formule 1 2021 seront disponibles en clair puisque la chaîne récupère les droits de TF1[96]. Parmi ces courses diffusées en clair, le GP de Monaco et le GP de France[97].
Fin , Canal+ annonce conserver les droits auprès de Sanzaar pour plusieurs saisons pour la diffusion des principales compétitions de rugby de l'hémisphère Sud[98]. En , Canal+ annonce l'acquisition d'une participation de 70 % dans SPI International, une entreprise ayant des dizaines de chaînes thématiques dans différents pays[99].
En décembre 2021, Canal+ annonce son intention de ne plus diffuser le Festival de Cannes, après 28 années de collaboration[100],[101].
En 2021, la chaîne revendique 8,9 millions d'abonnements[102].
Le 10 février 2022, Canal+ peut désormais diffuser les films seulement 6 mois après leur sortie en salle. Canal+ conserve l'exclusivité de diffusion des films qu'elle a co-financés pendant neuf mois[103].
Le 15 février 2022, Canal+ annonce un partenariat avec le groupe Paramount afin de permettre l'accès aux abonnés de l'offre Ciné Séries à la plateforme de streaming Paramount + pour décembre 2022[104].
Le , la chaîne cryptée remporte l'intégralité des droits des coupes d'Europe de football de 2024 à 2027 (Ligue des champions de l'UEFA, Ligue Europa et Ligue Europa Conférence)[105]. Selon L'Équipe, elle devra débourser 480 millions d'euros.
Le la chaîne décide de ne pas renouveler son contrat avec TF1 pour des raisons d’accord financier[106], privant les abonnés de TF1 sans modifier le tarif. La société Canal+ décide d'interrompre également la diffusion de toutes les chaînes du groupe TF1 sur l'offre TNT Sat qu'elle exploite. Le , le groupe TF1 déclare porter plainte en référé contre Canal+ à la suite de cette décision[107]. Le 7 novembre, un accord de diffusion est signé entre les deux chaînes.