Cathédrale Saint-Étienne de Cahors
cathédrale située dans le Lot, en France / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Cette cathédrale n’est pas la seule cathédrale Saint-Étienne.
La cathédrale Saint-Étienne de Cahors[1] est une cathédrale catholique romaine, située à Cahors, dans le département du Lot, en région Occitanie. Édifiée à partir du XIIe siècle, elle est un des plus vastes édifices français à coupoles sur pendentifs et mêle éléments romans et gothiques (chœur).
Cathédrale Saint-Étienne de Cahors | |
La cathédrale Saint-Étienne vue depuis la Croix de Magne | |
Présentation | |
---|---|
Nom local | Cathédrale de Cahors |
Culte | Catholique romain |
Dédicataire | Saint Étienne |
Type | Cathédrale |
Rattachement | Diocèse de Cahors (siège) |
Début de la construction | XIIe siècle |
Style dominant | Roman Gothique Romano-Byzantin |
Protection | Classée MH (1862, 2020) Patrimoine mondial (1998) |
Site web | Groupement Paroisse Saint-Etienne Cahors/Mercuès/Pradines |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Lot |
Ville | Cahors |
Coordonnées | 44° 26′ 50″ nord, 1° 26′ 35″ est |
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Elle abrite la Sainte Coiffe, relique qui aurait enveloppé la tête du Christ lors de sa mise au tombeau[2].
Cette cathédrale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[3],[4]. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
En 2020, un nouvel arrêté de classement au titre des monuments historiques se substitue aux précédentes mentions[3].
L'histoire de la cathédrale n'est pas parfaitement connue ; tous les historiens ne s'accordent pas sur les dates de construction de ses différentes parties.
Pour Joseph Daymard, une première cathédrale a probablement été construite du temps de saint Martial qui a introduit le christianisme dans la région, vers 260. Cependant l'analyse des textes anciens a montré que l'évangélisation du Quercy par saint Martial et saint Génulphe est légendaire. Le premier évêque attesté de Cahors est Florentius en 405[5].
Il est possible que cette première église ait été détruite par Théodebert (ou Thibert), fils de Chilpéric Ier, quand il a pris la ville et la détruisit en 574. La cathédrale a été reconstruite car elle est citée plusieurs fois dans la vie de saint Didier, évêque de Cahors, ainsi que les bâtiments qu'il a fait construire, en particulier le palais double qu'il avait bâti pour lui et ses clercs au nord de la cathédrale, l'oratoire dédié à saint Martin dans la cathédrale, et ses donations aux établissements religieux de son diocèse[6].
De même, le testament de saint Didier mentionne que la cathédrale de Cahors existait au même emplacement. Cette église a dû être de nouveau détruite, soit en 732 par les Sarrasins, ou en 763, par Pépin le Bref quand il lutte contre le duc d'Aquitaine Waïfre. Une troisième cathédrale a dû être reconstruite sous le règne de Charlemagne ou ses successeurs et qui aurait subsisté jusqu'à la cathédrale actuelle à file de coupoles[7].
Époque romane
Sous l'influence de la réforme grégorienne, le chapitre de chanoines dépendant de la cathédrale est réorganisé à partir du XIe siècle. Son évêque, Géraud de Cardaillac, lui octroie une dotation dans son testament. Avec l'appui du pape Urbain II puis de ses successeurs, le chapitre récupère également des biens qui, lui ayant anciennement appartenu, avaient été accaparés par des laïcs. Cet enrichissement permet d'envisager la construction d'une nouvelle cathédrale et d'un cloître[8].
Les travaux ont lieu au début du XIIe siècle et le maître-autel est consacré le 27 juillet 1119 par le pape Calixte II[8]. Les travaux se poursuivent toutefois après cette consécration. Pour Mireille Bénéjeam-Lère, ils se seraient achevés un peu après 1140 avec la construction du portail nord[6]. Pour Maurice Scellès et Gilles Séraphin, ils auraient continué plus longtemps ; les coupoles pourraient en particulier avoir été édifiées seulement à la fin du XIIe siècle, voire au début du XIIIe. De cette première période de construction, en style roman, dateraient la nef ainsi que les portails nord et sud. Scellès et Séraphin émettent l'hypothèse que le chœur aurait initialement possédé un déambulatoire, détruit au moment de la construction des coupoles[9].
La coupole centrale, comportait, à hauteur de la nef et du chœur, une représentation de la Cène, qui a été cachée par une couche de ciment lors d'une précédente restauration.
Époque gothique
Une nouvelle vague de travaux a lieu au XIIIe siècle, dans le style gothique. Elle aurait débuté vers 1280, sous l'impulsion de l'évêque Raimond de Cornil, selon Durliat et Bénéjeam-Lère, mais dès le milieu du XIIIe siècle pour Scellès et Séraphin. Sur la base romane qui est conservée jusqu'au niveau supérieur des absidioles d'après Paul Abadie[10], l'abside est surélevée de trois niveaux distincts. Certaines discontinuités architecturales[11] observables dans cette partie du bâtiment seraient dues à des modifications apportées en cours de route au projet de construction[9]. Le chœur est pourvu de sa voûte. Deux chapelles latérales sont construites au nord et deux au sud.
Le massif occidental est également de style gothique. On supposait depuis le XIXe siècle qu'il avait été construit à partir de 1309[6] mais, pour Scellès et Séraphin, la construction aurait plutôt débuté à la fin du XIIIe siècle[12],[9]. Cette datation est approuvée par des auteurs ultérieurs, sur la base d'une analyse stylistique du décor sculpté du portail occidental[13].
La chapelle adjacente au portail sud (dédiée à sainte Anne)[9] ainsi que la chapelle saint Martin[6] datent vraisemblablement du XIVe siècle.
À l'achèvement de la guerre de Cent Ans, dans un contexte de reprise économique, plusieurs chapelles sont à nouveau construites. La chapelle profonde, construite à l'emplacement de l'absidiole sud, dédiée à Notre-Dame, consacrée le 14 novembre 1484 par Antoine d'Alamand[14], et la petite chapelle située entre les absidioles nord et est sont construites à la fin du XVe siècle ; l'actuelle chapelle Saint-Gausbert, à l'est du cloître, l'est vers 1500. Le cloître est également reconstruit à partir de la dernière décennie du XVe siècle[6].
À partir du XVIIe siècle
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, quelques modifications sont encore apportées à l'intérieur de l'église. Les coupoles sont dotées d'une balustrade. Le maître-autel est reconstruit, ainsi que le jubé. La tribune de l'orgue de chœur de la maison Harry est installée en 1722 ; une autre tribune, réservée aux chanoines, est installée sur le mur nord, condamnant l'entrée par le portail roman[8]. En 1738 est installée la chaire. À l'exception de celles des coupoles, les peintures gothiques, passées de mode, sont recouvertes d'un badigeon[6].
Pendant la Révolution française, le chapitre canonial est supprimé et la cathédrale affectée au culte de la Raison. Le culte catholique y est rétabli en 1795. Toutefois, la cathédrale, mal entretenue, a besoin d'être rénovée.
Restauration de la cathédrale au XIXe siècle
Des réparations ont lieu dans le chœur et l'absidiole nord dans la première moitié du XIXe siècle ; le portail roman du mur nord est dégagé en 1862[6].
Au début des années 1840, le service des monuments historiques commence à envisager un projet complet de restauration. Viollet-le-Duc, consulté, ne s'y montre pas favorable en raison, selon lui, du caractère « confus » du bâtiment. Des projets sont établis par les architectes diocésains successifs, Paul Abadie qui succède à Charles Hector Malo, Charles Lainé puis Victor Tourrette, mais les travaux ne commencent qu'à la fin des années 1860, sur l'insistance de l'évêque Pierre-Alfred Grimardias. L'abside est restaurée et réaménagée. Elle est en particulier dotée d'une crypte funéraire ; les anciennes peintures gothiques y sont débarrassées de leur badigeon et des vitraux sont posés. Les combles masquant les coupoles[15] sont supprimés[8]. En 1890, des traces de peintures sont découvertes à l’intérieur des coupoles[16].
Élévation nord de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors par Adrien Dauzats, dans Charles Nodier, Justin Taylor, Alphonse de Cailleux, Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, 1834, volume 2. Dessin de 1841 représentant la cathédrale, en coupe. On y voit les combles au-dessus des coupoles. Dessin de l'église cathédrale de Cahors (1850). Plan de la cathédrale de Cahors, par C. Lainé (1855). Rose centrale de la façade occidentale, par P. E. Deménieux (1891). - La Cathédrale prise avant les travaux.
Restauration de la cathédrale au XXe siècle
D'autres rénovations ont lieu au XXe siècle. Le massif occidental, dont on constate l'affaissement, est renforcé dans les années 1950 ; le cloître est restauré dans les années 1960. Enfin, un programme de restauration lancé en 1975 permet de rénover le porche du massif occidental et le buffet d'orgue de chœur, de la maison Harry, ainsi que de dégager des peintures gothiques découvertes en 1956[6].
Restauration de la cathédrale au XXIe siècle
Des vitraux modernes, conçus par l'artiste Gérard Collin-Thiébaut, sont installés dans la nef en 2013[17].
Une campagne de restauration de la chapelle d'axe de la cathédrale est entreprise dans le cadre de la commémoration des 900 ans de la consécration du maître-autel de la cathédrale par le pape Calixte II en 1119.