Charles Ier (roi d'Angleterre)
roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande de 1625 à 1649 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Charles Ier, né le à Dunfermline et mort le à Londres, est roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande de 1625 à son exécution en 1649.
Pour les articles homonymes, voir Charles Ier et Saint Charles.
Charles Ier | ||
Charles Ier par Antoine van Dyck vers 1630. | ||
Titre | ||
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Roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande | ||
– (23 ans, 10 mois et 3 jours) |
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Couronnement | en l'abbaye de Westminster (Angleterre) en l'abbaye d'Holyrood (Écosse) |
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Prédécesseur | Jacques Ier et VI | |
Successeur | Conseil d'État (de facto) Charles II (de jure) |
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Biographie | ||
Dynastie | Maison Stuart | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Palais de Dunfermline Royaume d'Écosse |
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Date de décès | (à 48 ans) | |
Lieu de décès | Palais de Whitehall, Londres Royaume d'Angleterre |
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Nature du décès | Exécution par décapitation | |
Sépulture | Chapelle Saint-Georges | |
Père | Jacques Ier | |
Mère | Anne de Danemark | |
Conjoint | Henriette-Marie de France | |
Enfants | Charles II Marie-Henriette, princesse royale Jacques II Élisabeth Stuart Anne Stuart Henry, duc de Gloucester Henriette Stuart |
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Religion | Anglicanisme | |
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Monarques d'Angleterre Monarques d'Écosse |
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Petit-fils de la reine Marie Stuart et fils du roi Jacques Stuart, il succède à ce dernier à sa mort, le . Dès le début de son règne, Charles Ier affronta le Parlement d'Angleterre pour accroître ses revenus, alors que ce dernier cherchait à limiter les prérogatives royales, que le roi considérait être de droit divin. Ses interférences dans les affaires religieuses des Églises d'Angleterre et d'Écosse, et ses hausses d’impôts sans l'accord du Parlement furent très mal acceptées par certains prédicateurs protestants, qui le considéraient comme un monarque absolu et un tyran.
Son refus de soutenir durablement les forces protestantes durant la guerre de Trente Ans[1], associé à son mariage avec une princesse catholique, Henriette-Marie de France, soulevèrent également des interrogations quant à sa religion. Charles Ier s'allia par ailleurs à des figures ecclésiastiques controversées, comme Richard Montagu et William Laud, qu'il nomma archevêque de Cantorbéry. Tout cela fit que de nombreux sujets, dont les puritains, considérèrent que l'Église d'Angleterre se rapprochait trop de l'Église catholique. Enfin, ses tentatives pour imposer des réformes religieuses en Écosse furent la cause des guerres des évêques, qui renforcèrent la position des parlements anglais et écossais, et précipitèrent sa chute.
Les dernières années de Charles Ier furent marquées par les guerres des Trois Royaumes et par la première révolution anglaise, au cours de laquelle il affronta les forces parlementaires. Ses troupes furent défaites lors de la première guerre civile (1642 – 1645) ; le Parlement escomptait alors qu'il accepterait ses demandes de monarchie parlementaire. Mais, il refusa de négocier et forgea une alliance avec l'Écosse, avant de s'enfuir sur l'île de Wight. Cela déclencha une deuxième guerre civile (1648 – 1649), et Charles Ier fut de nouveau battu, puis arrêté en 1649, jugé et exécuté pour haute trahison. La monarchie fut alors abolie et une « République », appelée Commonwealth d'Angleterre fut instaurée, avec Oliver Cromwell à sa tête. En 1660, la monarchie fut restaurée et le fils aîné de Charles Ier monta sur le trône, sous le nom de Charles II.
Naissance et baptême
Charles Ier est né le au palais de Dunfermline à Fife en Écosse[2],[3], quatrième enfant et second fils de Jacques VI d'Écosse et d'Anne de Danemark. Il fut baptisé le par l'évêque de Ross, David Lindsay (en), en l'abbaye d'Holyrood et fait duc d'Albany, marquis d'Ormond, comte de Ross et lord Ardmannoch[4].
Enfance et mauvaise santé
C'était un enfant fragile et maladif. Lorsque la reine Élisabeth Ire d'Angleterre mourut en et que son père Jacques VI d'Écosse devint roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier, Charles ne put faire le voyage de Londres le mois suivant, en raison de sa santé précaire[5], contrairement à tous ses parents, et frères et sœurs. Il resta en Écosse et fut confié à la charge de son tuteur, Alexander Seton (en), ami de son père[4].
En 1604, à trois ans et demi, Charles pouvait enfin marcher sans aide sur toute la longueur de la grande salle du palais de Dunfermline. On décida qu'il était assez fort pour faire le voyage d'Angleterre et rejoindre sa famille. Il quitta l'Écosse le [6]. En Angleterre, Charles fut confié à Alletta (Hogenhove) Carey, épouse hollandaise du courtisan Robert Carey ; elle lui apprit à parler et insista pour qu'il portât des bottes faites de cuir espagnol et de laiton pour renforcer ses faibles chevilles[7]. Charles parvint finalement à surmonter tous ses problèmes physiques[8], sans doute causés par le rachitisme[7].
Mort de son frère aîné
Charles était moins estimé que son frère aîné Henri-Frédéric, qu'il adorait et essayait d'imiter[9]. En 1605, Charles fut fait duc d'York comme il est coutume pour le second fils du monarque. Mais Henri mourut soudainement d'une fièvre typhoïde, à l'âge de 18 ans en 1612, deux semaines avant le 12e anniversaire de Charles[10]. Ce dernier devint alors prince héritier, et reçut automatiquement plusieurs titres, dont ceux de ducs de Rothesay et de Cornouailles[11]. Quatre ans plus tard, en , il devint prince de Galles, et comte de Chester[12].
Mariage de sa sœur Élisabeth
En 1613, sa sœur Élisabeth épousa Frédéric V du Palatinat, et s'installa à Heidelberg[13]. En 1617, le catholique Ferdinand II fut élu roi de Bohême. Refusant sa politique religieuse, ses sujets protestants le renversèrent ; ils élurent à la place Frédéric V, chef de l'Union protestante. L'acceptation par ce dernier de la couronne de Bohême en 1619 bouleversa le fragile équilibre entre protestants et catholiques au sein du Saint-Empire romain germanique, et les troubles débouchèrent sur la guerre de Trente Ans. Jacques Ier, qui soutenait son beau-fils Frédéric, cherchait à marier le nouveau prince de Galles à l'infante Marie-Anne d'Espagne, afin de se rapprocher de l'Espagne et utiliser la dot pour résoudre ses problèmes financiers[14].
Les tractations diplomatiques avec l'Espagne se révélèrent impopulaires auprès de l'opinion publique anglaise et au sein de la cour de Jacques Ier[15] ; seuls les arminiens étaient favorables à cette union[16]. Le Parlement était ouvertement hostile à Philippe III d'Espagne, et espérait que Jacques Ier mène une croisade[17] pour soutenir les protestants sur le continent, contre la domination des Habsbourg[18]. Dans le même temps, le Parlement, mené par George Villiers, 1er duc de Buckingham, obtint la destitution et le procès pour corruption du lord chancelier Francis Bacon[19]. La condamnation de Bacon par les lords fut la première depuis 1459 qui eut lieu sans l'approbation officielle du roi par une sanction sans procès. L'incident marqua un important précédent pour la définition de la capacité du Parlement à protéger les intérêts de la nation, et à mener des procès comme, plus tard, contre Villiers, Laud, Wentworth, et Charles Ier. Le Parlement et Jacques Ier s'opposaient également sur la politique étrangère. Le roi considérait que la Chambre des communes ne devait gérer que les affaires intérieures tandis que les députés estimaient qu'ils avaient le droit d'en débattre, du fait de la liberté d'expression garantie au sein du Parlement[20]. Charles semblait défendre la cause de son beau-frère, mais considérait que les discussions sur son mariage à la Chambre des communes étaient insolentes et en violation des prérogatives royales[21]. En , Jacques Ier décida de dissoudre le Parlement[22].
Différends avec l'Espagne
Charles et le duc de Buckingham, son favori[23], qui avait une grande influence sur lui, se rendirent secrètement en Espagne en 1623 pour essayer de trouver un accord de mariage[24]. Ce voyage se révéla être un échec total ; les Espagnols demandant que Charles se convertisse au catholicisme et reste en Espagne un an après le mariage, pour s'assurer que l'Angleterre respecterait tous les termes du traité[25]. Charles était outré et à leur retour en , Buckingham et lui demandèrent que le roi déclare la guerre à l'Espagne[24].
Avec le soutien de ses conseillers protestants, Jacques Ier convoqua le Parlement en 1623 pour obtenir des fonds pour la guerre[26]. Sur les injonctions de Charles et de Buckingham, le roi approuva la destitution du lord trésorier Lionel Cranfield par la Chambre des communes ; sa disgrâce fut similaire à celle de Bacon[26].
Jacques Ier demanda également que le Parlement approuve le mariage du prince de Galles et de la princesse Henriette-Marie de France[27], que Charles avait rencontrée à Paris lors de son voyage vers l'Espagne[28]. L'union était intéressante, car elle était la sœur du roi Louis XIII de France, qui était opposé aux Habsbourg[29]. Le Parlement accepta à contre-cœur le mariage, avec la promesse de Jacques Ier et de Charles que l'union n'entraînerait pas l'octroi de la liberté de culte aux catholiques en dehors de la résidence de la princesse[29]. En 1624, Jacques Ier devint de plus en plus malade et il lui fut difficile de contrôler le Parlement. À sa mort en , Charles et le duc de Buckingham étaient déjà, de fait, à la tête du royaume[30].
Charles Ier et Jacques Ier défendaient tous deux l'idée d'une monarchie de droit divin, mais si les ambitions absolutistes de Jacques Ier[31] étaient tempérées par des compromis avec ses sujets, Charles Ier considérait qu'il n'avait aucunement besoin de l'approbation du Parlement, et que sa politique étrangère (qui était très coûteuse et fluctuante) ne devait subir aucune entrave. Charles Ier jugeait qu'il n'avait pas à négocier ou expliquer ses actions, et qu'il ne devait en répondre qu'à Dieu. Il déclara à ce sujet : « les rois n'ont à rendre compte de leurs actions qu'à Dieu seul[32],[33] ».