Cléder
commune française du département du Finistère / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Cléder [kledεʁ] est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne.
Cléder | |
La plage des Amiets au nord de Cléder. | |
Héraldique |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Morlaix |
Intercommunalité | Communauté de communes Haut-Léon Communauté |
Maire Mandat |
Jean-Noël Edern 2023-2026 |
Code postal | 29233 |
Code commune | 29030 |
Démographie | |
Gentilé | Clédérois, Clédéroises |
Population municipale |
3 594 hab. (2021 ) |
Densité | 96 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 51″ nord, 4° 06′ 03″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 79 m |
Superficie | 37,44 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Cléder (ville isolée) |
Aire d'attraction | Roscoff - Saint-Pol-de-Léon (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Pol-de-Léon |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la mairie de Cléder |
modifier |
Au cœur de la Ceinture dorée, la ville dispose à la fois de vastes exploitations agricoles (champs et serres) et d'une façade littorale avec de grandes plages de sable fin et une nature préservée.
Localisation
Cléder est située en bordure de la Manche, proche de Saint-Pol-de-Léon et entre les communes de Plouescat, Sibiril, Tréflaouénan et Saint-Vougay. Sa superficie est de 3 744 hectares (soit 103,6 hab/km2). La distance entre Cléder et Morlaix est 22 km (Morlaix se trouve au sud-est de Cléder).
Cléder fit partie de la Communauté de communes de la Baie du Kernic jusqu'à sa fusion avec la communauté de communes du Pays Léonard, et désormais, depuis le , de Haut-Léon Communauté.
La Manche | La Manche | La Manche |
Plouescat | Sibiril | |
Plounevez-Lochrist Saint-Vougay |
Plouzévédé | Tréflaouénan |
Description
Le littoral, orienté est-ouest et à dominante sableuse (d'où l'appellation touristique de « Côte des Sables »[1]), bordé d'un cordon dunaire de faible hauteur (13 mètres maximum) et peu large, va de l'estuaire du Pont-Neuf (où se jette un minuscule fleuve côtier, qui sert de limite avec Sibiril) à l'est, à la plage de Kerfissien à l'ouest, en passant par Tévenn Braz, les plages de Groac'h Zu et de Kervaliou et la plage des Amiets ; quelques pointes rocheuses très modestes an Holed, an Amied) les séparant.
Ce littoral, anciennement marécageux (un hameau de Cléder porte le toponyme révélateur de « Palud ») et tourbeux (une grande tourbière[Note 1] existait devant Kerrien et Roguennic avant les aménagements survenus pendant la seconde moitié du XXe siècle[2]).). est très fragile et menacé par l'érosion ; le cordon dunaire est régulièrement aminci par les tempêtes et sa rupture éventuelle menacerait les maisons, des résidences secondaires pour la plupart, situées juste en arrière. Chaque année, il faut réensabler (« On a remonté 2 000 tonnes l'hiver dernier » [hiver 2016-2017] dit le maire, Gérard Daniélou, qui voudrait prolonger les enrochements déjà existants, mais cela est désormais interdit, car la commune est classée « Site remarquable » depuis 1986[3].
L'érosion modifie même les paysages rocheux : la roche connue sous le nom "le macareux de Cléder" a ainsi disparu lors d'une tempête en 2009[4]
- Carte de la commune de Cléder.
- La plage de Groac'h Zu.
- Le corps de garde des Amiets.
- La maison des douaniers et les rochers de Kerfissien.
- Rochers devant la plage de Kerfissien.
- Ganivelles et escalier donnant accès à la plage de Kerfissien (protection contre l'érosion accentuée par le piétinement).
Le bourg de Cléder s'est développé sur le plateau, vers 45 mètres d'altitude, à l'écart de la côte, comme c'est le cas pour la plupart des communes voisines, probablement en raison des menaces que représentait le littoral en raison des dangers d'incursions d'envahisseurs venus de la mer et de son caractère inhospitalier, le dit littoral n'étant pas propice à un développement portuaire, même si un modeste port de plaisance a été aménagé au Poulennou dans le cours du XXe siècle[5] et était traditionnellement peu habité. Ce plateau est troué de quelques vallons creusés par de minuscules fleuves côtiers coulant sud-nord, à l'exception du Kérallé, qui coule est-ouest car il se jette dans l'anse de Kernic. Les altitudes les plus élevées (66 mètres au maximum) se rencontrent dans la partie sud du finage communal.
Paradoxalement, malgré la proximité de la mer, Cléder était avant tout une paroisse, et est encore une commune rurale, faisant partie de la Ceinture dorée, cultivant choux-fleurs, artichauts, oignons de Roscoff (AOC), échalotes, etc.
L'habitat rural traditionnel est dispersé en un grand nombre de hameaux et fermes isolées, répartis dans l'ensemble du territoire communal. Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que des lotissements touristiques se sont créés le long du littoral, juste en arrière du cordon de dunes.
Cadre géologique
Cléder est au nord-est du domaine structural de la zone de Léon qui constitue un vaste antiforme granitique et métamorphique de 70 km sur 30 km orienté NE-SW. Postérieurement au métamorphisme hercynien, se développe un important plutonisme : le chapelet nord de granites rouges tardifs (ceinture batholitique de granites individualisé pour la première fois par le géologue Charles Barrois en 1909[6], formant de Ouessant à Barfleur (Aber-Ildut, Carantec, Ploumanac'h, puis Flamanville et Barfleur, un alignement de plutons de direction cadomienne, contrôlé par les grands accidents directionnels WSW-ENE), datés aux alentours de 300 Ma, correspond à un magmatisme permien[7]. L'orogenèse hercynienne se termine par la formation de deux accidents crustaux majeurs qui décalent les granites carbonifères : le décrochement dextre nord-armoricain (faille de Molène – Moncontour) et le cisaillement senestre de Porspoder-Guissény (CPG)[8]. Le plutonisme sur le territoire de Cléder se traduit par la mise en place du massif de monzogranite de Brignogan-Plouescat-Cléder qui forme un pluton unique, coupé par le décrochement de Porspoder (baie de Goulven). Le monzogranite de Cléder est constitué par un faciès à mégacristaux d'orthose (3 cm) et avec un peu de muscovite. Cette venue granitique est associée au fonctionnement de la faille de Porspoder[9].
Le granite de Cléder est gris très clair, avec une faible nuance bleutée dans ses parties les plus saines, à grains moyens, et présente une texture porphyroïde. Plusieurs facteurs (aptitude à la taille, très grande résistance aux agents météoriques, extraction aisée sur le littoral clédérois où le granite affleure sous forme de chaos de boules énormes) expliquent l'engouement pluriséculaire pour cette roche qui offre les qualités permettant l'obtention de pierres de taille : par exemple, depuis des carrières exploitées à ciel ouvert situées près du littoral aux lieux-dits "La Grève Blanche" et "Port-Neuf" ainsi qu'à la pointe de Theven Braz. Le granite de Cléder fut utilisé pour construire le château de Kergounadeach, l'église de Plouénan et de Saint-Vougay, pour daller les églises de Tréflez, de Roscoff et du Kreisker, ou pour construite des ouvrages d'art sur la ligne ferroviaire allant de Morlaix à Roscoff[10]. Les carrières aujourd'hui abandonnées occupaient à la fin du XIXe siècle près de 200 tailleurs de pierre sur le territoire de Cléder[11] qui faisait figure à cette époque de « petite capitale du granite », « petite » car cette roche était concurrencée à Morlaix par des granites plus distaux comme ceux de l'Île-Grande[12].
En 1875, Émile Cartailhac écrit : « Entre le bourg de Cléder et celui de Plouescat est une étendue de terrain très considérable, couverte d'une grande quantité d'énormes pierres brutes, usées et arrondies avec le temps. La plus grosse de ces pierres, qui obstruait le chemin de Plouescat ayant été brisée, on trouva dessous plusieurs haches en bronze et beaucoup d'instruments du même métal d'une forme et d'un usage inconnu »[13],[14].
Touristiquement, les principaux aspects de la géologie de la région peuvent être abordés au cours de promenades géologiques qui permettent d'observer sur un espace réduit des roches d'âge et de nature différents, témoins de phénomènes géologiques d'ampleur (magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion…)[15].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Finistère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[16]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[17]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes[18].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 9,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 912 mm, avec 16,2 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[16]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Servais à 17 km à vol d'oiseau[19], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 160,4 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
Typologie
Cléder est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[23],[24],[25]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cléder, une unité urbaine monocommunale[26] de 3 779 habitants en 2017, constituant une ville isolée[27],[28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Roscoff - Saint-Pol-de-Léon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 9 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[29],[30].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[31]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[32].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (66,1 %), zones agricoles hétérogènes (14,3 %), prairies (8,9 %), zones urbanisées (6,8 %), forêts (3,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,5 %), zones humides côtières (0,1 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Parrochia de Cleder en 1282[34] ; Cleder en 1516, 1709[35].
La toponymie retenue couramment est de faire découler Cléder du nom d'un saint gallois[36] ou irlandais, saint Ké-Collédoc (Ke ou Keenan, surnommé Colodoc), né en Hybernie vers le milieu du Ve siècle, puis ermite en Grande-Bretagne.
Cependant, la présence d'un toponyme St Clether en Cornouailles britanniques (Sanctus Clederus, Seyncleder en 1249, ecclesia Sancti Clederi en 1261) remet en cause cette hypothèse ; le nom de la commune tirerait plutôt son origine de ce saint Cleder[37],[38],[39]. C'est à ce saint gallois que fait sans doute référence Ernest Nègre.
Le nom breton de la commune est Kleder.