Coup d'État de Pavía
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Le coup d'État de Pavía est un coup d'État (un pronunciamiento selon Raymond Carr[1]) mené en Espagne par le général Manuel Pavía — capitaine général de Nouvelle-Castille, qui incluait Madrid — le 3 janvier 1874, au cours de la Première République.
Il consista en l'occupation du palais des Cortès de Madrid — qui abrite le Congrès des députés — par des membres de la Garde civile et des soldats, qui délogèrent les députés alors que ces derniers étaient en train de procéder à l'élection d'un nouveau président du Conseil des ministres en remplacement d'Emilio Castelar, qui venait de perdre la motion de censure présentée par Francisco Pi y Margall, Estanislao Figueras et Nicolás Salmerón, leaders du Parti républicain fédéral opposé à la politique de droite menée par Castelar, qu'ils jugaient contraires à la République[2].
L'objectif du coup de Pavía était précisément de maintenir Castelar à la tête de l'exécutif. Ce dernier refusa néanmoins de rester au pouvoir par des méthodes antidémocratiques, si bien que Pavía dut se résoudre à réunir les partis opposés au fédéralisme, qui désignèrent le général Francisco Serrano — leader du Parti constitutionnel, conservateur — à la tête du « gouvernement national » promu par Pavía[2].
Ce coup marqua le début de la deuxième étape de la République, dénommée « République unitaire » ou « dictature de Serrano » dans l'historiographie.
En mettant à bas le Parlement, il constitua un coup fatal pour la République, qui devint dès lors dans les faits une « Monarchie sans roi »[3] : à son issue, l'opinion générale fut que les jours de la République étaient comptés et qu'il fallait se préparer à l'avènement d’une Restauration de la Monarchie, plus conservatrice, mais dont la forme demeura néanmoins incertaine[4].