Culte de la personnalité de Maurice Thorez
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Le culte de la personnalité de Maurice Thorez, transmis par la propagande, les articles de journaux, œuvres d'art et affiches à sa gloire, est une méthode de culte de la personnalité[Quoi ?] pour élever le statut du secrétaire général du Parti communiste français Maurice Thorez à celui d'un leader héroïque infaillible, également présente dans les pays du bloc de l'Est, et qui « prend des proportions particulièrement importantes lors de la célébration de son cinquantième anniversaire » en avril 1950[1].
Tout comme le culte de la personnalité de Mao Zedong à partir de la Longue Marche (1935-1936), il est une imitation contemporaine du culte de Joseph Staline. Thorez dirigea le PCF, « de manière de plus en plus personnelle, laissant se développer un culte de la personnalité à son égard et à celui de Staline », les historiens parlant de « culte de la personnalité de Maurice Thorez »[2].
Après la Seconde Guerre mondiale, André Marty jouissait lui aussi de ce que l'historien Rémi Skoutelsky considère comme un « véritable culte », en tant qu'ex-mutin de la mer Noire et dirigeant des Brigades internationales[3]. Puis après la Seconde Guerre mondiale, le « culte du leader » profite de « l'avancée mondiale du communisme »[4] et prospére dans « les États satellites de l’Est comme dans le mouvement communiste international »[4], amenant les mouvements constitués autour de la figure du leader à se modeler comme « un univers clos de relations sociales définies par le leader lui-même »[5], dans une « phase d’introversion et de sectarisme extrêmes »[4]. En France, ce culte du leader est célébré par la centaine de journaux du PCF réunis dans l'Union française de l'information.
Non seulement les 70 ans de Staline suscitèrent tributs et offrandes à « une échelle internationale sans précédent »[4], mais ils furent suivis de « commémorations à moindre échelle des secrétaires du Parti en France, en Italie, en Grande-Bretagne et dans les nouvelles démocraties populaires »[4]. En France, où « les normes staliniennes furent adoptées comme nulle part ailleurs par un parti communiste d’opposition », selon Kevin Morgan, politologue et professeur d'histoire contemporaine à l'université de Manchester[4] « les liens entre le culte de Staline et celui du Staline de substitution qu’était Maurice Thorez ont été étudiés en profondeur » par les historiens[4],[6] ,[7],[8]. Les purges les plus brutales des années 1950 sont aussi une spécificité française parmi les PC d'Europe de l'Ouest et il « n’y a jamais eu de « procès de Moscou » à Londres, comme cela semble s’être fait à Paris, ni aucune grande épuration sur le modèle de l’affaire Barbé-Célor en France »[4].