Étaples
commune française du département du Pas-de-Calais / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Étaples (parfois appelée Étaples-sur-Mer) est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
Étaples | |||||
Le port de plaisance, la ville et le pont rose. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Pas-de-Calais | ||||
Arrondissement | Montreuil | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois | ||||
Maire Mandat |
Franck Tindiller[Note 1] 2022-2026 |
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Code postal | 62630 | ||||
Code commune | 62318 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Étaplois | ||||
Population municipale |
10 930 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 844 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 31′ 07″ nord, 1° 38′ 29″ est | ||||
Altitude | Min. 2 m Max. 78 m |
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Superficie | 12,95 km2 | ||||
Type | Commune urbaine et littorale | ||||
Unité urbaine | Berck (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Étaples - Le Touquet-Paris-Plage (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Étaples (bureau centralisateur) |
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Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | etaples-sur-mer.fr | ||||
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Ville portuaire de 10 930 habitants, elle fait partie de la communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois. Elle est située sur la rive droite de la Canche, face à la station balnéaire du Touquet-Paris-Plage.
Localisation
Étaples[Insee 1] se situe au sud du Boulonnais, au nord des Bas-Champs, à l'ouest de l'Artois, entre les villes côtières de Boulogne-sur-Mer (située à 23 km) et de Berck (à 13 km). Elle est par ailleurs à 48 km d'Abbeville, 50 km de Calais et 100 km de Lille.
La commune est située sur la Côte d'Opale. Elle est bordée par la Canche qui se jette dans la Manche à l'ouest.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes :
Camiers | Lefaux | Frencq |
Estuaire de la Canche | Tubersent | |
Le Touquet-Paris-Plage | Cucq | Saint-Josse |
Géologie et relief
Géologie
Descriptif du littoral
La commune d'Étaples est située sur un littoral, composé de paysage dunaires et d'estuaires, de 30 kilomètres entre le sud d’Équihen-Plage et le nord de Berck.
On peut distinguer cinq grands types de milieux naturels qui sont, d’ouest en est, depuis la mer : les estrans et les estuaires, les cordons dunaires, la plaine humide des bas champs, les anciennes dunes plaquées sur les falaises et les falaises fossiles du rebord du plateau d’Artois.
Ces espaces dunaires occupent l’ensemble de la façade littorale sur une profondeur dans les terres (de l’ouest vers l’est) pouvant atteindre quatre kilomètres comme au niveau de la commune d'Étaples. On y observe des dunes nues et des dunes boisées artificiellement comme Hardelot et le Touquet-Paris-Plage[1].
Histoire de la formation du littoral
L’histoire des paysages dunaires et estuaires d’opale est une succession de transgressions et de régressions marines du bassin parisien.
Il y a 170 millions d’années, au Jurassique, le boulonnais est un golfe et le milieu de sédimentation assez proche d’aujourd’hui. À −90 millions d’années, la mer Crétacé envahit le continent et dépose d’épaisses couches de sédiments. À −45 millions d’années, l’anticlinal de l’Artois commence à se soulever et sépare définitivement le bassin parisien de celui de Londres-Bruxelles. Ce soulèvement crée les premières côtes à falaise. À −2,5 millions d’années, les littoraux de la mer du Nord et de la Manche sont au niveau des Pays-Bas et de la Normandie. À −500 000 ans, au Pléistocène moyen, le pas de Calais est ouvert, probablement lié à un effondrement de blocs entre des jeux de faille qui crée l’ouverture du détroit, créant une fosse entre les îles Britanniques et l’Europe. À −18 000 ans, lors de la dernière période glaciaire, le niveau de la mer était 130 mètres plus bas et le détroit était à sec. Puis survient, avec la fonte des glaces, la transgression flandrienne qui entraine l’élévation de la mer et l’inondation du détroit. C’est à partir de cette période que les dépôts sableux de la plaine maritime se mettent en place. À −10 000 ans, à l’Holocène, début du réchauffement, la mer est encore à environ 65 mètres au-dessous du niveau actuel. À −8 500 ans, la jonction entre la mer du Nord et la Manche est réalisée puis, il y a 5 000 ans, le niveau de la mer s’établit sensiblement au niveau actuel.
Ensuite recommence une évolution littorale des falaises et des marais littoraux, aboutissant par érosion et colmatage à la situation actuelle. Les dunes littorales forment un seul ensemble entre Équihen et le nord de la baie de la Canche. Elles continuent d’envahir, du Moyen Âge jusque récemment, le relief intérieur en constituant des dunes plaquées sur les falaises fossiles (collines d’Artois) et enfin, les résurgences de sources au pied des coteaux, qui proviennent de la nappe de craie, sont à l’origine de nombreux ruisseaux et zones humides dans les bas-champs.
La commune d'Étaples est, en partie vers le nord-est, adossée sur les falaises fossiles[1].
Estuaire de la Canche
La baie de la Canche, qui constitue un écosystème remarquable, est le seul estuaire picard à avoir conservé une rive nord, le musoir, indemne de tout aménagement humain lourd, c’est donc un site unique avec son système complexe de contre poulier au niveau du ply de Camiers.
Au sud de Camiers, débute un vaste ensemble de dunes plaquées sur les falaises fossiles du Crétacé (craie calorifère), ces habitats prennent toute leur ampleur sur la commune d’Étaples.
Dans ce paysage de l’estuaire de la Canche, il faut distinguer deux parties : le schorre qui correspond aux prés salés appelés mollières dans la région, c’est une partie de la grève qui est recouverte de vives eaux seulement par haute mer. le score est le domaine d’une flore riche et diversifiée, on peut y voir l’obione, la salicorne appelée aussi passe-pierre, la soude maritime et l’aster maritime. le pâturage par les ovins était le mode de gestion de ces sites ; et la slikke qui est la partie basse des estuaires, recouverte à chaque marée, composée de vasières nues. Elle a une productivité biologique importante, elle occupe 20 % de la surface et 80 % de la biomasse. C’est le domaine des limicoles (bécasseaux, courlis…). on peut y trouver également la salicorne[1].
Bas-Champs
La zone humide arrière littorale appelée bas champs (4 à 5 mètres d’altitude) occupent une bande étroite, d’est en ouest, de 3 kilomètres et, du nord au sud, de 15 kilomètres, essentiellement situés entre Canche et Authie, bien que l’on trouve une étroite zone humide à l’arrière des dunes du nord d’Étaples. Ces marais arrières-littoraux font partie des deux vallées fluviales, comme au niveau de la Canche avec une importante zone humide entre Étaples et Montreuil-sur-Mer. Elles recueillent les eaux des collines de l’est, résurgences de la nappe de la craie. Ces eaux trouvent leur chemin entre les dunes infranchissables et les falaises fossiles, et qui, comme la grande Tringue, vont se jeter dans la Canche. Ces zones humides et marais constituent une zone de nourrissage pour les oiseaux migrateurs utilisant le rail littoral, comme les marais de Balençon[1].
Superficie et relief
La superficie de la commune est de 12,95 km2 ; son altitude varie de 2 à 78 mètres[2].
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie et sur la rive droite de la Canche qui se jette quelques kilomètres plus loin dans la Manche[3]. C'est sur ce fleuve que se trouve le port de pêche et de plaisance[4].
Elle est également traversée, à l'ouest, par le ruisseau de Camiers, appelé aussi ruisseau du Rohard, d'une longueur de 7,22 km, qui prend sa source à Dannes et se jette dans l'estuaire de la Canche au niveau de la commune[5].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat du Pas-de-Calais.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 783 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Touquet-Paris-Plage à 3 km à vol d'oiseau[8], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 888,8 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2,6 | 2,4 | 4 | 5,6 | 8,7 | 11,6 | 13,8 | 14 | 11,6 | 9 | 5,6 | 3,1 | 7,7 |
Température moyenne (°C) | 5,1 | 5,3 | 7,5 | 9,9 | 13 | 15,6 | 17,6 | 18 | 15,6 | 12,4 | 8,4 | 5,7 | 11,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,6 | 8,2 | 10,9 | 14,1 | 17,2 | 19,7 | 21,4 | 21,9 | 19,5 | 15,8 | 11,3 | 8,2 | 14,7 |
Record de froid (°C) date du record |
−19,1 08.01.1985 |
−18,2 21.02.1956 |
−8,9 03.03.1965 |
−4,5 09.04.1968 |
−2,2 03.05.1981 |
−0,4 01.06.1975 |
4 01.07.1951 |
3,9 01.08.1976 |
1,8 23.09.1979 |
−3,8 28.10.03 |
−8,6 15.11.1983 |
−11,6 29.12.1996 |
−19,1 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,7 01.01.22 |
19,3 24.02.21 |
23,2 31.03.21 |
25,5 22.04.11 |
31,4 27.05.05 |
34,6 21.06.17 |
39,9 19.07.22 |
36,4 11.08.03 |
32,8 10.09.23 |
27,1 01.10.11 |
19,8 07.11.15 |
16,4 31.12.22 |
39,9 2022 |
Ensoleillement (h) | 618 | 784 | 1 328 | 1 896 | 2 098 | 2 204 | 2 251 | 2 051 | 1 612 | 1 106 | 627 | 525 | 1 710 |
Précipitations (mm) | 76,8 | 61,7 | 54,2 | 50,2 | 59 | 55,9 | 58,8 | 73 | 76,8 | 101,3 | 114,2 | 106,9 | 888,8 |
Paysages
La commune est située à la jonction de deux paysages tel que défini dans l’atlas des paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)[Note 2],[12].
- le « paysage montreuillois », qui concerne 98 communes, se délimite : à l’Ouest par des falaises qui, avec le recul de la mer, ont donné naissance aux bas-champs ourlées de dunes ; au Nord par la boutonnière du Boulonnais ; au sud par le vaste plateau formé par la vallée de l’Authie, et à l’Est par les paysages du Ternois et de Haut-Artois. Ce paysage régional, avec, dans son axe central, la vallée de la Canche et ses nombreux affluents comme la Course, la Créquoise, la Planquette…, offre une alternance de vallées et de plateaux, appelée « ondulations montreuilloises ». Dans ce paysage, et plus particulièrement sur les plateaux, on cultive la betterave sucrière, le blé et le maïs, et les plateaux entre la Ternoise et la Créquoise sont couverts de vastes massifs forestiers comme la forêt d'Hesdin, les bois de Fressin, Sains-lès-Fressin, Créquy… [13] ;
- le « paysage des dunes et estuaires d’Opale », qui concerne 23 communes, s’étend le long de la côte sur environ 30 kilomètres, de la baie d’Authie à Équihen-Plage, et sur deux à quatre kilomètres de large. Les paysages des dunes et des estuaires cèdent la place aux abrupts des falaises, au niveau d’Equihen-Plage. Les dunes littorales se sont constituées récemment, depuis le Moyen Âge, et ont envahi le relief intérieur en constituant des dunes plaquées sur les falaises fossiles, spécificité locale. Les résurgences de sources au pied de ces falaises proviennent de la nappe de la craie et sont à l’origine de nombreux ruisseaux et zones humides dans les Bas-Champs, surtout visibles entre Étaples et Rang-du-Fliers.
- Ce paysage des dunes et estuaires d’Opale est constitué : d’un peu plus de 40% de dunes et de plages, dont 28% d’espaces dunaires, dont certains sont boisés comme à Hardelot-Plage et au Touquet-Paris-Plage ; de 22 et 25% au niveau de la baie d’Authie et des Bas Champs, Bas Champs majoritairement en prairies ; de 20% par les communes et d’un peu plus de 5% par les cours d’eau et les marais arrière-littoraux, entre Merlimont et Rang-du-Fliers, comme le marais de Balançon défini réseau Natura 2000[14].
Milieux naturels et biodiversité
Sur la commune on remarque la présence de dunes de sable fin protégées par la loi littoral.
Espaces protégés et gérés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[15].
Dans ce cadre, la commune fait partie de trois espaces protégés :
- les garennes de Lornel, d'une superficie de 529,52 hectares, terrain acquis par le Conservatoire du littoral[16] ;
- la baie de Canche, réserve naturelle nationale, d'une superficie de 507,426 hectares[17] ;
- les cavités d'Étaples, d'une superficie de 1,707 hectare. Terrain géré (location, convention de gestion) par le conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France[18].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF de type 1[Note 3] :
- la zone humide du fond du Valigot, zone de type 1, d'une superficie de 28 ha, altitude de + 15 mètres à + 25 mètres 50° 30′ 42″ N, 1° 40′ 07″ E[19] ;
- les dunes de camiers et la baie de Canche, zone de type 1, d'une superficie de 2 706 ha, altitude de 0 mètre à + 113 mètres 50° 32′ 44″ N, 1° 36′ 00″ E. Ce site, d’intérêt patrimonial de niveau européen, a une partie classée en réserve naturelle nationale. Il est constitué de dunes médiévales et contemporaines récentes et de dunes plus anciennes plaquées sur les falaises de craies fossiles de la branche méridionale de l’anticlinal de l’Artois. Par ailleurs, l’estuaire de la Canche est le seul estuaire de type picard ayant conservé en rive nord son musoir[20] ;
et une ZNIEFF de type 2[Note 4] : la basse vallée de la Canche et ses versants en aval d’Hesdin[21].
- Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
- Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives « habitats » et « oiseaux ». Ce réseau est constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[22].
Trois sites Natura 2000 ont été définis sur la commune, dont deux de type B en site d'importance communautaire (SIC) :
- l'estuaire de la Canche, dunes picardes plaquées sur l'ancienne falaise, forêt d'hardelot et falaise d'Équihen, d'une superficie de 1661 ha, altitude de 0 mètre à 151 mètres 50° 36′ 17″ N, 1° 35′ 39″ E[23] ;
- la baie de la Canche et le couloir des trois estuaires, d’une superficie de 333,06 km2 et d'une altitude variant de −23 à 0 mètres. Ce site se délimite à partir du trait de côte, s'étend jusqu'à la limite des trois milles nautiques, limité au sud par le phare d'Ault et au nord par le village de Sainte-Cécile, sur la commune de Camiers[24].
et un de type A en zone de protection spéciale (ZPS) :
- l'estuaire de la Canche, d’une superficie de 50,32 km2 et d'une altitude variant de 0 à 84 mètres. C’est un site de type : A (ZPS)[25].
Inventaire national du patrimoine géologique
Le territoire communal comprend le site de l'estuaire de la Canche. il est inscrit à l'inventaire national du patrimoine géologique[26].
Biodiversité
L'inventaire national du patrimoine naturel permet de découvrir les espèces présentes[27], les espèces protégées[28] ainsi que le statut biologique (indigène, introduite dont envahissante…) des espèces recensées sur la commune de Preures[29].
Typologie
Étaples est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[30],[31],[32]. Elle appartient à l'unité urbaine de Berck, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[33] et 44 342 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[34],[35].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Étaples - Le Touquet-Paris-Plage, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[36],[37].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[38]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[39],[40].
Occupation des sols
L'occupation des sols est marquée par l'importance des terres arables. La répartition détaillée ressortant de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2018 est la suivante : terres arables (28,7 %), zones urbanisées (22,8 %), forêts (16,3 %), milieux à végétation arbustive ou herbacée (12,7 %), prairies (9,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,9 %), zones humides côtières (0,4%), eaux maritimes (0,2%)[41].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[42].
Lieux-dits, hameaux et écarts
La commune est constituée d'un hameau et de plusieurs lieux-dits : le hameau de Fromessent, au nord-est de la commune, et les lieux-dits les Bergeries ; le Blanc-Pavé ; la Butte aux Signaux ; le Camp d'Hilbert ; le Fond des Mortiers ; la Fosse aux Lions ; la Fosse Aza'hu ; la Garenne de la Justice ; la Grande Fosse ; Hilbert ; les Mollières ; les Moulins ; le Mont de la Clef ; la Palette ; le Pendu ; la Pièce-à-Liards ; les Pins ; le Puits d'Amour ; Rombly ; les Sablins ; la Tombe ; Tombelle ; la Zac.
Logement
La communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois vote, en accord avec la commune, la mise en application, à compter du , du permis de louer, afin de lutter contre l'habitat indigne, sur une zone comprenant 40 logements[43].
Planification de l'aménagement
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les parties d'aménagement de l'espace au sein d'un schéma de cohérence territoriale (SCoT), un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle.
Le schéma de cohérence territoriale (SCOT) du pays maritime et rural du Montreuillois a été approuvé par délibération du [44].
En matière de planification, la commune dispose d'un plan local d'urbanisme (PLU) approuvé le [45].
La communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois (CA2BM) a engagé une démarche de planification de l’urbanisme à l’échelle de son territoire, sous la forme d’un PLU intercommunal (PLUi), en collaboration étroite avec les 46 communes. Le PLUi est un document de planification urbaine qui administre, à l’échelle des communes, les possibilités de construction et d’usage des sols. Il se substituera aux anciens documents d’urbanisme (PLU, POS, CC).
Le PLUI-H, regroupement du PLUi, plan local d'urbanisme intercommunal, et du PLH, programme local de l'habitat, traduit un projet commun de développement urbain et d’aménagement du territoire communautaire pour les 10-15 ans à venir. Il est bâti dans un objectif de développement durable et d’équilibre des espaces, de cohérence et d’optimisation des politiques publiques, visant à promouvoir une dynamique d’agglomération tout en préservant les spécificités de chaque commune.
Ce PLUI-H se déroule en quatre phases :
- Phase 1, 2019 à 2020, état des lieux, diagnostic et enjeux ;
- Phase 2, 2020 à 2022, projet d'aménagement et de développement durable ;
- Phase 3, 2022 à 2024, règlement et zonage ;
- Phase 4, 2024 à 2025, avis des personnes publiques associées et enquêtes publiques[46].
Voies de communication et transports
Voies de communication
La commune est reliée à l'autoroute A16 (qui relie la région Île-de-France à la frontière franco-belge), desservie par la sortie no 26 « Étaples - Le Touquet ».
Elle est sur le trajet de plusieurs routes nationales et départementales, dont la RN 39 reliant Arras au Touquet-Paris-Plage, et la RN 40 qui relie l'estuaire de la Seine à la frontière franco-belge.
Elle est reliée à la rive gauche de la Canche par le pont d'Étaples qui dessert, vers le sud, les communes de Cucq et du Touquet-Paris-Plage.
Transport ferroviaire
La gare d'Étaples - Le Touquet est située au centre de la commune. Elle est desservie par deux lignes : la ligne Paris-Boulogne et la ligne Arras-Étaples.
Elle est desservie par des TGV, qui permettent de rejoindre les gares de Boulogne, Calais et Lille, par des Intercités vers Boulogne, Amiens et Paris et de nombreux TER Nord-Pas-de-Calais.
Au cours de la première moitié du XXe siècle, de 1900 à 1940, une ligne de tramway relie la gare d'Étaples à Paris-Plage avec un arrêt sur la Grand-Place (aujourd'hui place du Général-de-Gaulle) d'Étaples.
Transport aérien
L'aéroport du Touquet-Côte d'Opale est à proximité immédiate de la commune.
Transports en commun
La commune est desservie par les lignes 1A, 1B et Navette du réseau de transport de la communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois (CA2BM). Elle est également desservie par la ligne 430 du réseau interurbain Oscar.
Voies de la commune
- Les voies à l'ouest de la commune.
- Les voies du centre-ville de la commune.
- Les voies à l'est de la commune.
Risques naturels et technologiques
Risques naturels
Le risque sismique est « très faible » sur l'ensemble du territoire communal (zone 1 sur 5 du zonage mis en place en )[47], la majorité des communes du Pas-de-Calais étant en risque « faible » (zone 2 sur 5).
La commune n'est pas exposé à un risque important d'inondation ou de mouvement de terrain, il est noté la présence de 12 cavités souterraines, le potentiel radon est faible et l'exposition au retrait-gonflement des sols argileux dans la commune est avéré.
La commune n'est pas sur un territoire à risques importants d'inondation (TRI) mais elle s'inscrit dans un plan de prévention des risques et fait l'objet d'un programme d'action de prévention des inondations (PAPI).
À la suite de chocs mécaniques liés à l'action des vagues, d'inondations, coulées de boue, mouvements ou glissements de terrains la commune est reconnue, à plusieurs reprises, par arrêté porté au Journal officiel, en état de catastrophe naturelle[48].
À la suite du passage des tempêtes Ciarán, Domingos et Elisa et des inondations et coulées de boue qui se sont produites, la commune est reconnue, par arrêté du , en état de catastrophe naturelle pour inondations et coulées de boue sur la période du au , comme 179 autres communes du département[49].
Risques technologiques
Un site pollué ou potentiellement pollué est recensé dans la commune, mais la commune n'est pas soumise à un plan de prévention des risques technologiques installations industrielles.
Une canalisation de matières dangereuses (gaz) est recensée dans la commune.
La commune est à plus de 20 km d'une centrale nucléaire. Les centrales nucléaires françaises les plus proches, productrices de la grande majorité de l'électricité fournie à la commune, sont celles de Gravelines et Penly (chacune à environ 70 km au nord et au sud), à noter que la centrale de Dungeness, en Angleterre, est située à 80 km[48].
Étaples
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté sous les formes Stapula au IVe siècle ; Stapulae au IXe siècle ; Staplae en 1042 ; Staples en 1141 ; Estaples en 1170 ; Estagles au XIIIe siècle ; Estaples-sur-le-Mer en 1322 ; Estapples en 1346 ; Estaplez en 1404 ; Estaple en 1553 ; Estappes en 1660[50], Estaples en 1793 ; Étaples depuis 1801[51].
Étymologie
Vient du latin stapula (forme latinisée du vieux néerlandais stapal[52]) signifiant « entrepôt ».
On l'écrit Étape en picard et Stapel en néerlandais[53].
Quentovic
Attestations anciennes
Du VIe siècle à la fin du IXe siècle, le port voisin de Quentovic lui est préféré, dont le nom est attesté sous les formes Wic en 718 ; Wicus en 799 ; Quentawie au VIIIe siècle ; Quoentavie au VIIIe siècle ; Quentavich au IXe siècle ; Quentowicus en 831 ; Quentavicus en 835 ; Cuentavicus en 840 ; Quantovicus en 842 ; Contwig en 842 ; Quentvicus en 844 ; Quentwicus en 857 ; Quintovicus en 858 ; Quintuicus en 866 ; Quentovicus de 877 à 879 ; Qwentowic de 879 à 884 et Quentovic depuis le IXe siècle[50].
Étymologie
Son nom serait formé de Quentia, nom latin de la Canche, et de vicus ou wicus ; vicus désignant une petite agglomération[54], alors que wicus pourrait signifier « baie, port » selon Léon Levillain qui traduit Quentovic par « Port-sur-Canche »[55].
Préhistoire
L'emplacement occupé aujourd'hui par la ville d'Étaples présente des traces de présence humaine remontant au Paléolithique. Certains silex taillés découverts sur le site de Bagarre sont vieux d'environ 240 000 ans.
On trouve, à partir du Hallstatt, à l'âge du fer (800 ans avant Jésus-Christ), de nombreux sites de l'installation des Gaulois sur la côte et dans les dunes bordant le nord-ouest de la ville.
Moyen Âge
Bien que le site fut occupé au début du premier millénaire de notre ère par les Romains, la ville elle-même fut probablement fondée par les Francs qui envahirent la Morinie au cours du IVe siècle et du Ve siècle. Elle porte à cette époque le nom de Stapula, « l'entrepôt ».
De la fin du Ve siècle à la fin du IXe siècle, du fait de la montée du niveau de la mer, la ville est lentement abandonnée au profit de la ville portuaire de Quentovic, qui elle, profite de cette montée des eaux et de l'augmentation du tirant d’eau et de l’élargissement naturel des voies navigables afin de devenir un port prospère du royaume des Francs, et ce jusqu'à la fin du IXe siècle où celle-ci, victime de ses richesses, fut pillée, mise à sac et brûlée à maintes reprises par les Normands qui se répandaient dans tout le pays à la recherche de butin. Ils avaient fait de la ville leur base de départ et l'entrepôt de toutes les richesses recueillies aux alentours. À la suite de cela, la ville retrouve son nom de Stapula.
Mathieu d'Alsace, comte de Boulogne, y construisit une forteresse en 1172 qui fut élevée sur les ruines d'un château beaucoup plus ancien (datant de la domination romaine) dont les traces d'incendie laissent penser qu'il fut brûlé lors d'un raid des Normands.
Philippe Auguste en fit le principal port des flottes du Nord (1193).
En 1346, les Anglais incendièrent la ville en revenant vainqueurs de la bataille de Crécy, et en 1355, le duc de Lancastre la pilla.
Étaples subit des sièges en 1351, 1378 et 1435.
Lancelot de Fromessent, sur la commune actuelle d'Étaples, combattit et trouva la mort à la bataille d'Azincourt en 1415[56].
En 1455 et 1546, elle fut à nouveau détruite par les flammes.
Signé le , le traité d'Étaples entre Charles VIII et Henri VII d'Angleterre fut le premier traité entre la France et l'Angleterre depuis le traité de Picquigny marquant la fin de la guerre de Cent Ans.
Temps modernes
Lors de la tenue du camp du Drap d'Or, la réunion diplomatique près de Calais entre François Ier de France et Henri VIII d’Angleterre, François Ier séjourna au château d'Étaples. La réunion a eu lieu à Balinghem entre le 7 et le et François Ier y dormit le 27.
Le château fut démantelé vers 1641 et détruit en 1660.
XVIIIe siècle
C'est à cette période que débute l'exploitation des carrières à Étaples, elle dure près de trois siècles. Celles-ci se trouvaient dans la partie nord-ouest de la ville, comme en témoigne la rue des Carrières. On y extrayait des matériaux comme la chaux et les moellons. Cette activité voit naître plusieurs générations de maçons comme ceux de la famille Roux.
À la fin des années 1930, elles seront utilisées comme champignonnières et elles serviront de refuge pendant la Seconde Guerre mondiale[57].
XIXe siècle
De 1803 à 1805, Napoléon Ier réunit une puissante armée tout le long des côtes de la Manche dans le but d'envahir l'Angleterre. Ce fut le célèbre camp de Boulogne. Pendant deux ans, les troupes du 6e corps d'armée du maréchal Ney stationnèrent dans la ville d'Étaples et ses proches environs. Les trois divisions d’infanterie et la brigade de cavalerie étaient réparties en six camps. L’empereur vint plusieurs fois à Étaples pour y passer ses troupes en revue.
Parmi ces troupes, figurait le 6e régiment d’infanterie légère. Il regroupait en six cantonnements trois divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie[58].
En 1848, fut inaugurée la ligne de chemin de fer reliant Amiens à Boulogne-sur-Mer passant par Étaples.
Après la guerre de 1870, une épidémie de choléra décime le quart de la population[59].
Entre 1880 et 1914, la ville fut le siège d'une importante colonie d'artistes peintres internationaux que l'on appela par la suite l'école d'Étaples. La Première Guerre mondiale mis une fin brutale à cette colonie artistique.
Pendant la Première Guerre mondiale, Étaples vécut à l'heure britannique : l'armée britannique installa un immense camp d'entraînement au mont Levin[60], aujourd'hui couvert d'habitations (camp britannique d'Étaples). Dans ce camp, qui compta jusqu'à 80 000 hommes, éclata en 1917 une violente mutinerie. Étaples vécut pendant plusieurs jours des heures dramatiques ; dans ses rues se déroulèrent des scènes extrêmement violentes. Ce camp était un centre de préparation des soldats venant du Commonwealth, mais aussi un centre disciplinaire réputé très dur. C'est aussi l'endroit où étaient réceptionnées et montées les mitrailleuses qui devaient partir pour le front allié. L'ennemi allemand, attiré par les installations militaires, bombarda la ville, malgré la présence d'un hôpital militaire, causant destructions et victimes parmi la population. La grippe espagnole a également fait de nombreuses victimes dans la population en 1918-1919.
Pour le lourd tribut payé pendant quatre ans, la ville reçoit la croix de guerre en 1920[61].
- Le cimetière anglais.
- Les tombes allemandes au cimetière d'Étaples.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Étaples est à nouveau la cible des bombardements aériens qui font 70 victimes civiles et détruisirent ou endommagèrent le tiers des habitations.
En 1949, le ministre de la Défense vient agrafer une palme sur la croix de guerre de la ville. Il lit la citation suivante :
« Ce port de pêche a payé un lourd tribut pour la libération du territoire et a bien mérité de figurer parmi les cités les plus glorieusement meurtries. Le courage de sa population et particulièrement la ténacité de ses marins restera un exemple pour tous les artisans du relèvement national. »