Fort-de-France
commune française du département d'outre-mer de la Martinique (chef-lieu) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Pour les articles homonymes, voir Fort Royal.
Fort-de-France (/fɔʁ.də.fʁɑ̃s/ ; en créole martiniquais : Fodfwans) est une commune française, chef-lieu de la Martinique. Ses habitants sont appelés les Foyalais. Cette ville qui compte 76 512 habitants en 2019[2], concentre d'importantes fonctions administratives, militaires et culturelles. C'est aussi un pôle économique, commercial et portuaire majeur de l'archipel des Petites Antilles. L'unité urbaine, c'est-à-dire l'agglomération au sens statistique et morphologique tel que l'Insee l'a défini, comprend 114 896 habitants en 2021[3]. Cependant, Fort-de-France est au cœur d'une conurbation de 165 500 habitants, incluant la commune limitrophe du Lamentin où se situent d'importantes zones d'activités et l'aéroport international Martinique Aimé Césaire, la commune de Schœlcher, ville universitaire, et les communes de Saint-Joseph et de Case-Pilote.
Fort-de-France | |||
Vue de Cathédrale Saint-Louis à l'arrivée des bateaux en provenance des Trois-Îlets, le centre d'affaire Pointe Simon, le Fort Saint-Louis, centre ville et le Jardin de Balata. |
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Blason |
Logo |
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Administration | |||
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Pays | France | ||
Région | Martinique | ||
Département | Martinique | ||
Arrondissement | Fort-de-France (chef-lieu) |
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Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Centre de la Martinique (siège) |
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Maire Mandat |
Didier Laguerre (PPM) 2020-2026 |
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Code postal | 97200, 97234 (quartier de Balata) | ||
Code commune | 97209 | ||
Démographie | |||
Gentilé | Foyalais[1] | ||
Population municipale |
74 921 hab. (2021 en diminution de 9,19 % par rapport à 2015) | ||
Densité | 1 695 hab./km2 | ||
Population agglomération |
114 896 hab. (2021) | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 14° 36′ 48″ nord, 61° 03′ 52″ ouest | ||
Altitude | 535 m Min. 0 m Max. 1 070 m |
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Superficie | 44,21 km2 | ||
Type | Commune urbaine et littorale | ||
Unité urbaine | Fort-de-France (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Fort-de-France (commune-centre) |
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Élections | |||
Législatives | Troisième circonscription | ||
Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte : Martinique
Géolocalisation sur la carte : Martinique
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Liens | |||
Site web | www.fortdefrance.fr | ||
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Fort-de-France a changé plusieurs fois d'appellation : les Français baptisent le site du nom de Cul-de-Sac Royal (1635-1672), il devient la paroisse puis la ville de Fort-Royal (1672-1793) avant de devenir Fort-de-la-République ou République-Ville à la suite de la Révolution (1793-1794). La ville redevient Fort-Royal (1794-1807) et enfin Fort-de-France depuis 1807.
Par ailleurs, Fort-de-France est aussi connue pour sa baie ouverte sur la mer des Caraïbes et notamment la baie des Flamands qui borde le centre-ville[4].
Localisation
Fort-de-France se situe sur la côte caraïbe de la Martinique, c'est-à-dire à l'ouest de l'île, et presque à mi-chemin entre les extrémités septentrionale et méridionale du département. La ville est construite sur le littoral nord de la baie de Fort-de-France.
C'est une commune très étendue (11,7 km du nord au sud et 5,2 km d'est en ouest) : certains quartiers, comme Balata, sont très éloignés du centre-ville. La partie septentrionale du territoire communal s'étire le long de la RN 3, dite route de Balata ou route de "la Trace". Elle mène au Morne Rouge et au volcan de la Montagne Pelée, entourée d'une forêt tropicale exceptionnelle.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Fonds-Saint-Denis, Le Lamentin, Saint-Joseph et Schœlcher.
Schœlcher | Fonds-Saint-Denis | Saint-Joseph |
Schœlcher | Le Lamentin | |
Baie de Fort-de-France | Baie de Fort-de-France | Baie de Fort-de-France |
Géologie, relief et hydrographie
La topographie est très variée. La commune de Fort-de-France s'étire des contreforts du massif volcanique des Pitons du Carbet (le point culminant de la commune atteint environ 1 100 mètres d'altitude, près du sommet du Piton Dumauzé) et du Morne Césaire (603 mètres) jusqu'à la mer des Caraïbes. Les pentes volcaniques abruptes et boisées sont entaillées par quelques cours d'eau peu importants mais dont le débit prend un caractère torrentiel par temps de pluie. Les hauteurs qui dominent la partie centrale de la ville, entre les Pitons du Carbet et la plaine du Lamentin, forment une sorte de piémont disséqué en collines (les mornes) et en lambeaux de plateaux en pente douce. Les deux principaux cours d'eau qui débouchent sur la mer à Fort-de-France sont la Rivière Madame et la Rivière Monsieur. L'hypercentre de la commune, appelé ville basse, se déploie dans une zone plate autrefois marécageuse (mangrove) entre le Morne Tartenson et le Morne Pichevin (Hauts du Port). Elle donne sur un éperon rocheux qui forme une avancée de 300 mètres dans la baie sur lequel est bâti le Fort Saint-Louis. Il constitue la principale défense de la ville avec les forts Tartenson et Desaix sur des mornes d'une altitude de 140 mètres surplombant le centre-ville.
La côte, le long du littoral foyalais, alterne donc falaises et parties basses, et les plages, de sable gris, n'y sont guère étendues. Seule quelques reliquats de mangrove subsistent aux abords de la Pointe des Sables.
Climat
Le climat de Fort-de-France est de type tropical humide, caractérisé par des températures moyennes élevées tout au long de l'année (26,5 °C) et un gros volume de précipitations (1 950 mm). Cependant, les températures moyennes mensuelles les plus chaudes sont observées d'août à octobre (31 °C de maximum en journée, 24 à 25 °C minimum la nuit) et les moins chaudes en janvier et février (29 °C maximum en journée et 22 °C minimum la nuit). Comme toute la Martinique, Fort-de-France est soumise au régime des alizés, les vents d'est, dont la circulation générale détermine les saisons pluviométriques[5]. Ainsi, on distingue :
- le carême, de février à avril, saison plus sèche au cours de laquelle les alizés sont moins chargés en humidité (les précipitations moyennes mensuelles sont de 60 à 90 mm) et où le ciel est relativement clair ; les très belles journées n'excluent pas quelques averses ;
- l'hivernage (ou saison des pluies), de juillet à octobre, saison plus chaude au cours de laquelle les averses sont plus nombreuses et plus intenses. Entre deux perturbations, cependant, le temps est beau, le ciel est peu nuageux et les alizés sont faibles. L'hivernage correspond à la période des cyclones tropicaux. Parmi les cyclones les plus violents ou dévastateurs, on retient celui du , qui avait provoqué la mort de 400 personnes à Fort-de-France (1 000 au total en Martinique), détruit la majeure partie de l'hôpital et du camp militaire de Balata. Lors du passage de l'ouragan Allen, les 3 et 4 août 1980, des pointes de vent de 167 km/h ont été enregistrées à Desaix et on y a relevé 159 mm de précipitations en 18 heures. Lors du passage d'Edith, le , le débit de la Rivière Madame à Fort-de-France a atteint 150 m3/s, alors qu'il varie normalement entre 20 m3/s en période de crue et 0,050 m3/s en période d'étiage[6].
Si les intersaisons (de novembre à janvier, de mai à juin) possèdent des caractéristiques climatiques intermédiaires, elles peuvent être marquées par des épisodes exceptionnels. Ainsi, à cause de l'épisode pluvieux des 4 et 5 mai 2009, les précipitations du mois de mai 2009 ont été les plus fortes enregistrées au cours des cinquante dernières années à Fort-de-France pour un mois de mai (trois fois le volume moyen)[7], provoquant d'importantes inondations.
Une des conséquences du caractère montueux de la majeure partie du territoire de la commune de Fort-de-France et des épisodes de fortes pluies est l'instabilité des versants, avec le risque de glissement de terrain.
Les températures diminuant avec l'altitude, les populations de classes moyennes ou aisées ont recherché ces espaces plus aérés pour y bâtir leurs résidences, comme à Balata, Tivoli, La Redoute ou Haut Didier. Par ailleurs, l'espace végétal et forestier tient encore une grande place dans la ville, surtout sur les pentes du nord de la commune. La végétation mésophile des premières pentes cède la place à la végétation hygrophile (forêt avec lianes et grands arbres) au-dessus de 700 mètres. En outre, les maisons entourées de leurs jardins recèlent d'espèces qui peuvent compléter l'alimentation des citadins foyalais, comme les arbres à pain, les manguiers, les cocotiers…
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 21,9 | 21,7 | 22 | 22,8 | 23,6 | 24 | 23,9 | 24 | 24 | 23,8 | 23,4 | 22,6 | 23,1 |
Température moyenne (°C) | 24,7 | 24,7 | 25,2 | 26,1 | 26,7 | 26,8 | 26,7 | 27 | 27,2 | 26,9 | 26,2 | 25,3 | 26,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 27,5 | 27,8 | 28,5 | 29,4 | 29,8 | 29,5 | 29,5 | 30 | 30,3 | 30 | 29 | 28,1 | 29,1 |
Record de froid (°C) date du record |
17,8 21.1955 |
17,3 25.1955 |
18,6 06.1951 |
18,9 11.1955 |
19,9 27.1946 |
20 17.1981 |
18,4 20.1995 |
19,5 11.1988 |
17,9 25.1963 |
20,2 02.1984 |
19,7 28.1986 |
17,4 15.1949 |
17,3 1955 |
Record de chaleur (°C) date du record |
31,5 18.1995 |
32,1 25.2010 |
33,6 09.2010 |
33 10.1987 |
33,9 05.1933 |
33,6 19.1934 |
33,6 23.1997 |
33 23.1949 |
33,8 29.2012 |
33,2 19.2016 |
32,1 01.2014 |
31,3 21.1995 |
33,9 1933 |
Ensoleillement (h) | 204,2 | 197,6 | 222,1 | 209,5 | 207,5 | 190,3 | 201,5 | 224,6 | 205,3 | 187,4 | 183,2 | 204 | 2 437 |
Précipitations (mm) | 119,5 | 77,8 | 74,3 | 94 | 131,5 | 159,8 | 219,3 | 254,7 | 234,5 | 265,9 | 254,5 | 134,7 | 2 020,5 |
Record de pluie en 24 h (mm) date du record |
53,9 16.1967 |
91,3 25.1989 |
66,7 17.1990 |
102,3 28.2011 |
123,2 19.1936 |
94,6 12.1978 |
92,9 06.1989 |
276 20.1970 |
299 07.1967 |
293,5 03.1990 |
133 27.1999 |
154,5 07.1976 |
299 1967 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 18,9 | 13,6 | 12,8 | 11,5 | 12,7 | 16,4 | 20 | 19,6 | 17,9 | 18,2 | 19 | 17,6 | 198,2 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 3,6 | 1,9 | 1,7 | 2,5 | 3,6 | 4,9 | 7,2 | 7,1 | 7 | 7,8 | 7,5 | 4,1 | 59 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
27,5 21,9 119,5 | 27,8 21,7 77,8 | 28,5 22 74,3 | 29,4 22,8 94 | 29,8 23,6 131,5 | 29,5 24 159,8 | 29,5 23,9 219,3 | 30 24 254,7 | 30,3 24 234,5 | 30 23,8 265,9 | 29 23,4 254,5 | 28,1 22,6 134,7 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Typologie
Fort-de-France est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. Elle appartient à l'unité urbaine de Fort-de-France, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[11] et 114 896 habitants en 2021, dont elle est la ville-centre[12],[13].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Fort-de-France, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 28 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
La commune, bordée par la mer des Caraïbes au sud, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17],[18].
Morphologie urbaine
La ville de Fort-de-France est composée de 135 quartiers. Voici le nom des principaux quartiers de la ville :
- Balata
- Bellevue
- Canal Alaric
- Châteaubœuf
- Citron
- Clairière
- Cluny
- Coridon
- Crozanville
- Desrochers
- Didier
- Dillon
- Godissard
- Fond d'Or
- Jambette-Beauséjour
- Langellier-Bellevue
- La Meynard
- La Médaille
- L'Ermitage
- Montgérald
- Morne Calebasse
- Morne Laurent
- Morne Morissot
- Morne Pichevin
- Morne Tartenson
- Morne Venté
- Moutte
- Pointe de la Vierge
- Pointe des Sables
- Pointe des Nègres
- Post-Colon
- Ravine-Bouillé
- Ravine-Vilaine
- Redoute
- Renéville
- Rodate
- Rive Droite (Bo kannal)
- Sainte-Catherine
- Sainte-Thérèse
- Terres-Sainville
- Texaco
- Tivoli
- Trénelle
- Volga-Plage
Logement
Le nombre total de logements sur la commune est de 46 908 au recensement de 2015. Parmi ceux-ci, 80,9% sont des résidences principales, 1,6 % sont des résidences secondaires et 17,5% sont des logements vacants, et 23,0%, ou 8 750, sont des logements HLM[19]. Le prix moyen de l'immobilier à la vente est d'environ 2 706 €/m2 en mai 2010.
Projets d'aménagement
La Ville de Fort-de-France a engagé depuis de longues années un grand projet de rénovation urbaine et d'attractivité qui a modifié fortement son paysage urbain, même si de nombreux défis demeurent.
Dans le centre-ville, un Plan d'Action Cœur de Ville dénommé "Fort-de-France Cœur battant", qui bénéficie du programme national de revitalisation des quartiers anciens dégradés (PNRQAD), est engagé[20]. Une expositions de présentation du projet est accessible au grand public dans la cour du centre culturel Camille Darsières (ex-Palais de Justice). Le projet comporte entre autres:
- La rénovation d'immeubles abandonnés pour le logement et l'activité, incluant leur ravalement
- La réhabilitation de nombreux immeubles et sites d'intérêt patrimonial
- L'aménagement de la voirie et la piétonisation de certaines rues
- La création de lieux attractifs pour les visiteurs: meublés touristiques, bars et restaurants, tiers-lieux, espaces de co-working et cinéma d'art et essais ...
- La rénovation des marchés et des commerces de proximité
La Ville engage également un nouveau programme de renouvellement urbain avec l'ANRU, l'Agence Nationale de Rénovation urbaine.
D'autres quartiers de Fort-de-France sont en effet en cours de rénovation, avec une politique active de participation citoyenne et de rénovation des logements, équipements et services: Terres-Sainville, Trénelle, Volga-Plage; Texaco, Dillon ou Godissard.
Dans le cadre du changement climatique en Martinique, le fonds vert pour le climat accompagne le projet pour la transformation du quartier Bon Air à Fort-de-France en Écoquartier[21].
- Le complexe moderne de la Pointe Simon et l'appontement croisière, de nuit.
- Un patrimoine remarquable, comme ici le Théâtre de la Ville, ex-hôtel de Ville, qui accueille l'espace muséal Aimé Césaire, à visiter.
- Le canal Levassor qui accueille la rivière Madame. A voir le mur peint d’œuvres artistiques côté Centre-ville. Au fond, la Tour Lumina.
- Un centre-ville commercial et vivant le jour et le samedi matin.
- Une couronne de quartiers populaires auto-construits sur les mornes, comme ici à Trénelle.
Voies de communication et transports
Voies routières
L'autoroute A1 (972) relie Fort-de-France à l'aéroport, puis débouche sur la RN5 vers le sud de l'île. Il s'agit de la seule autoroute française située en outre-mer. Les autres accès principaux à la ville sont :
- la RN 1 vers La Trinité ;
- la RN 2 vers Saint-Pierre ;
- la RN 3 (Route de la Trace) vers Le Morne-Rouge ;
- la RN 4 vers Saint-Joseph.
La ville est contournée par la rocade RD 41 d'est en ouest.
Pistes cyclables
La ville est en retard en matière d'aménagement cycliste. En 2012, le département prévoit la création de 129 km de pistes cyclables pour une durée de 15 ans pour toute l'île. Toutefois, les passionnés de vélos se donnent rendez-vous sur des sites praticables comme la route de Didier après le tunnel ou le front de mer et le stade Louis Achille, voire, au Lamentin, vers l'aéroport civil. Chaque année, les "Ronde des Quartiers" animée par des centaines de passionnés parcourt la ville en mode convivial.
Transport aérien
L'aéroport international « Martinique Aimé Césaire » se situe à environ 10 km de Fort-de-France[22]. On compte environ 2 000 000 passagers en 2019. Il dessert la Caraïbe (Guedeloupe, Saint-martin, Cuba, Haïti, République Dominicaine, Porto Rico, Barbade ...), l'Europe (France et Belgique), l'Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et l'Amérique du Sud via la Guyane.
Transport maritime
- Vue de la gare multimodale de Fort-de-France à la Pointe-Simon, bateau Vedettes Madinina pour les Trois-Îlets.
Le port de Fort-de-France est le premier port de croisière français avec environ 470 000 passagers au début des années 2000[23].
Transports en commun
Le périmètre de la CACEM est desservi par des transports en commun desservent également les villes de Fort-de-France, Schœlcher, Le Lamentin et Saint-Joseph.
Le réseau de transports urbains se nomme Mozaïk. Il existe une gare des taxis collectifs à la Pointe-Simon[24].
Le TCSP avec un Bus à haut niveau de service est désormais fonctionnel et disponible depuis 13 août 2018. Il relie le centre-ville de Fort-de-France (Pointe Simon) au Lamentin, à la Place Mahault d'une part et à l'échangeur de Carrère d'autre part, en desservant notamment l'aéroport Aimé Césaire [25].
Risques naturels et technologiques
Sismicité
Située sur une faille de subduction sur le bord oriental de la plaque caraïbe, l'île est soumise à un important risque sismique comme l'ensemble de l'espace insulaire caribéen. L’événement le plus violent enregistré est le séisme du 11 janvier 1839 qui ruina complètement la ville (qui s'appelait alors Fort-Royal).
Le nom de la commune est dû à la présence du fort que la France a établi au XVIIe siècle. D'abord appelé cul-de-sac du Fort-Royal (1635-1672), le site devient la paroisse puis la ville de Fort Royal (1672-1793), Fort-de-la-République ou République-Ville (1793-1794), de nouveau Fort-Royal (1794-1807) et Fort-de-France depuis 1807.
Pour un article plus général, voir Histoire de la Martinique.
L'histoire de Fort-Royal, devenu Fort-de-France en 1807, est marquée dès la fondation de la colonie, par sa rivalité avec Saint-Pierre et par les catastrophes naturelles qui ont dévasté la cité à plusieurs reprises. C'est l'éruption de la montagne Pelée en 1902 qui, en dévastant Saint-Pierre, consacre Fort-de-France comme ville capitale de la Martinique.
Fondation de la ville
Alors que les Caraïbes ont privilégié la côte au vent (côte atlantique) et le sud de l'île pour leurs implantations, les colons français s'installent dès 1635 sur la côte-sous-le-vent (côte caraïbe) sur le site de Saint-Pierre, par la construction d'un fortin à l'embouchure de la rivière Roxelane. Néanmoins, dans un contexte de conflits avec les Caraïbes, les Hollandais et les Anglais, les colons s'intéressent rapidement à ce site stratégique situé à l’entrée de la plus grande baie de l’île. Le site est aisé à défendre et bien protégé des tempêtes, ce qui n'est pas le cas de la rade de Saint-Pierre.
Malgré le climat insalubre des marécages environnants, un premier centre d'habitation est implanté sur le site de l'actuel centre-ville par le gouverneur Jacques Dyel du Parquet, neveu du flibustier Pierre Belain d'Esnambuc, qui y installe sa résidence en 1639. Il y fait construire un premier fort en palissade qu'il nomme Fort-Royal.
Toutefois, c'est le gouverneur Jean-Charles de Baas qui décide de fonder la ville sous nom de le Fort-Royal le . Les travaux d'assainissement des marécages commencent et le plan d'alignement des voies de la future ville est approuvé par Colbert en 1671. Ainsi naît le quadrilatère de 42 hectares, au plan en damier, qui constitue le noyau urbain de la ville actuelle : la ville basse.
Cependant, la décision d'implanter une ville dans un endroit si inhospitalier ne fait pas l'unanimité. Le sol meuble ne favorise pas les constructions et l'air des marécages entraîne une forte mortalité par la malaria. Le développement de la ville impose de nombreux aménagements hydrauliques qui nécessitent près d'un siècle pour être intégralement mis en œuvre.
L'année 1674 est marquée par la célèbre bataille du Fort-Saint-Louis[26] qui voit la défaite de la puissante escadre hollandaise de l'amiral de Ruyter dans sa tentative de prendre la ville, et le rattachement des îles françaises des Antilles à la Couronne de France.
En novembre 1677, le comte de Blénac débarque à la Martinique pour succéder au gouverneur de Baas qui vient de décéder. C'est lui qui achève la construction de la ville, de son fort (l'actuel fort Saint-Louis) et que l'histoire retiendra comme fondateur de la ville. Travailleur opiniâtre, il obtient que le siège du Gouvernement général ainsi que le palais du Gouverneur soient transférés de Saint-Pierre à Fort-Royal en 1692, faisant de la nouvelle cité la capitale administrative de la Martinique.
Fort-Royal au XVIIIe siècle
En 1738, la ville est ravagée par un tremblement de terre.
Après l'échec de l'attaque de 1759 par la mer, les Anglais prennent d'assaut Fort-Royal par la terre en 1762 à la suite du débarquement de leurs troupes à Case Navire. Le fort et la Martinique tombent aux mains des Britanniques en février 1762.
La Martinique est restituée à la France un an plus tard par le traité de Paris. Les installations portuaires de la ville sont alors réduites à leur plus simple expression. Le bassin est encombré par les épaves de onze bateaux coulés par les Anglais. Georges-René Pléville Le Pelley est nommé capitaine du port de Fort-Royal et est chargé de sa réhabilitation. Au cours de ces travaux, il assèche les marais putrides qui gangrènent les abords de la ville et rend le port accessible aux plus gros bâtiments de commerce. Il supprime les taxes d'accès au port et relance le commerce maritime. Il se consacre ensuite à la correction des cartes des Antilles avant d'être rapatrié à Marseille pour des problèmes de santé. Il est remplacé par Robert Tascher de la Pagerie, le père de la future impératrice Joséphine.
Développement de la ville et rivalité avec Saint-Pierre
Après le passage sous domination anglaise en 1794, l'entrée du capitaine général Villaret-Joyeuse à Fort-Royal le consacre le retour de la Martinique à la France, en application de la Paix d'Amiens signée avec l'Angleterre[27] et c'est sous l'Empire, en 1807, que la ville devient chef-lieu de la colonie et prend le nom de Fort-de-France. Ce nom n'est pas remis en cause lors de la nouvelle occupation britannique, de 1809 à 1815. Mais Fort-de-France, ville administrative et militaire, souffre toujours de la concurrence de Saint-Pierre, plus peuplée, enrichie par le commerce et le négoce, dont la renommée culturelle est grande dans tout l'arc antillais. Les deux villes sont cependant complémentaires, car si Saint-Pierre fait office de port de mouillage, Fort-de-France fait fonction de port de carénage. D'ailleurs, de nouveaux aménagements portuaires sont réalisés à Fort-de-France pendant les années 1860 et un bassin de radoub est inauguré en 1868.
La limitation actuelle du territoire communal date de 1888[28].
L'arrivée d'esclaves, d'affranchis et de mulâtres, puis de populations désormais toutes libres à partir de 1848, consacre l'essor de la ville, qui passe de 9 200 habitants environ au début du XIXe siècle à 17 000 environ en 1876. De plus, l'introduction de la machine à vapeur dans le système de production sucrière entre 1840 et 1870 conduit à une importante transformation de l'espace agricole et rural de la Martinique. Cela favorise la concentration foncière dans de grands domaines agricoles autour des usines centrales sucrières et des rhumeries, en même temps qu'un émiettement de petites propriétés et exploitations tenues par des affranchis ou par leurs descendants, et un vaste mouvement d'exode rural[29]. Parallèlement, la baisse de la mortalité accélère la croissance démographique. Aussi, en 1901, le recensement donne 29 000 habitants à Saint-Pierre contre environ 24 700 à Fort-de-France. Mais, alors que la population de la première est essentiellement urbaine, concentrée dans l'espace, celle de Fort-de-France est beaucoup plus dispersée, la partie urbaine ne regroupant que 7 000 habitants, et ses emplois y sont encore en majorité agricoles[30].
Des catastrophes naturelles ou humaines détruisent à plusieurs reprises la ville. Ainsi, un tremblement de terre ravage la cité le , puis un grand incendie détruit les trois quarts de la ville coloniale, la quasi-totalité des 1 600 maisons construites en bois pour pallier les conséquences d'un futur séisme, le marché, la cathédrale Saint-Louis le , et enfin, un cyclone s'abat sur la ville et tue près de 400 personnes le . Ironie du sort, c'est une autre catastrophe naturelle qui va définitivement consacrer Fort-de-France dans son rôle de première ville de l'île[28] : l'éruption de la montagne Pelée qui dévaste Saint-Pierre le .
Fort-de-France au XXe siècle
Après l'éruption de la Montagne Pelée, Saint-Pierre n'est plus une ville commerciale, car elle a perdu tous les habitants qui étaient restés sur place (sauf deux survivants), et son repeuplement s'effectue lentement et très partiellement. Les migrants du nord de l'île arrivent massivement à Fort-de-France, qui récupère l'ensemble des fonctions portuaires, industrielles et de direction économique et commerciale de la Martinique. Pour faire face à cet afflux de population, le maire de la ville, Victor Sévère, relance en 1904 un projet évoqué par les édiles locaux à la fin du siècle précédent : l'assainissement et la municipalisation des Terres-Sainville, un vaste marécage situé au nord-ouest de la ville basse coloniale, alors peuplé de misérables qui y avaient construit leurs cases.
Après une longue bataille juridique pour en exproprier les habitants, les travaux sont réalisés dans la deuxième moitié des années 1920, donnant naissance à un quartier moderne, destiné à une population ouvrière, dont la trame viaire orthogonale prolonge celle du centre-ville, avec des mailles plus petites toutefois. En revanche, les quartiers de Sainte-Thérèse, du Morne Pichevin et de Dillon, de même que d'autres groupement d'habitat individuel spontané (cases) se développent le long des routes allant vers les bourgs avoisinants, sous la pression de la croissance naturelle de la population et de l'exode rural, et donnent l'image d'une dispersion anarchique de l'urbanisation.
Dans les années 1930, l'assainissement est encore imparfait, comme en témoignent l'état du canal de la Levée, un ensemble de fossés séparant les Terres-Sainville du centre, la décharge de la pointe Simon et les caniveaux qui servent d'égouts à ciel ouvert. En dehors du centre-ville, des résidences aisées de style colonial escaladent toutefois les hauteurs aérées du plateau Didier, au nord-ouest de la ville (Balata) et à Redoute, sur la route du Morne-Rouge. Fort-de-France apparaît donc comme une ville de contrastes, plus hétérogène et moins riche que ne l'était Saint-Pierre au temps de sa splendeur.
La crise économique des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale, en limitant les débouchés sucriers de la Martinique, mettent à mal son système agricole. La fermeture de grandes usines sucrières durant les années 1950 et 1960, les difficultés des petits propriétaires ou exploitants à vivre des revenus des produits de leurs terres, la forte croissance démographique se conjuguent pour attiser l’émigration vers la métropole et l’exode rural vers Fort-de-France.
Bénéficiant de la loi de départementalisation de 1946 et désormais mieux reliée au reste de l’île grâce à l'amélioration du réseau routier, la ville offre alors l’espoir d’y trouver des emplois dans les services et les équipements. La population est donc passée de 16 000 habitants en 1894 à plus de 52 000 en 1936, puis 66 000 en 1946. Si on peut douter de la fiabilité des recensements antérieurs à celui de 1954 - ce dernier accorde 60 600 habitants à Fort-de-France, révélant la surestimation du chiffre de 1946 -, il est indéniable que la croissance démographique est vive jusqu'en 1967 (97 000 habitants), avant de se stabiliser autour de 100 000 habitants entre 1974 et 1990. Elle s'accompagne de la multiplication des bidonvilles et autres quartiers d'habitat spontané qui enserrent alors l'hypercentre (Terres-Sainville et centre colonial) : Texaco, qui a donné son nom au célèbre roman de Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992, Canal-Alaric, Volga-Plage, Trénelle, Citron, Fond-d'Or, Renéville, etc.
Au milieu des années 1970, on estime que 40 % des constructions de Fort-de-France avaient été réalisées sans autorisation et les quartiers insalubres regroupaient un quart des logements, contenant un quart de la population de la commune[31]. Pour faire face aux besoins, Aimé Césaire, maire de la ville de 1945 à 2001, a entrepris la construction de grands ensembles de logements sociaux, comme les cités Dillon, Floréal, Bon-Air et Calebasse dans les années 1960 et 1970 ou Châteaubœuf dans les années 1980, ou de quartiers plus résidentiels (Cluny, Bellevue, Des Rochers, etc.), et appuyé la densification des quartiers centraux. La « durcification » de la majorité des anciens bidonvilles qui ont été reliés aux réseaux (eau, électricité, etc.), avec légalisation des installations, a aussi accompagné la politique de résorption de l'habitat insalubre mise en place par les pouvoirs publics.
Depuis 1990, la population de Fort-de-France décline au profit des communes voisines de Schœlcher, Saint-Joseph et Le Lamentin, et même au-delà, au profit des communes du Sud de la Martinique, où se sont implantés des lotissements pavillonnaires et des ensembles de logements collectifs. Elle est passée en dessous du seuil de 90 000 habitants (population municipale, c'est-à-dire sans double compte) au recensement de 2007. De même, c'est dans ces périphéries que se sont installées les nouvelles zones d'emploi. Ce phénomène a donc conduit la municipalité à réaliser des opérations de restructuration urbaine visant à redonner son attractivité à la ville (centre d'affaires de la Pointe-Simon, centre commercial Perrinon, etc.) et à améliorer son cadre de vie.
Le 22 mai 2020, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage en Martinique, les deux statues de Victor Schoelcher présentes à Fort-de-France et à Schœlcher sont détruites[32] par des manifestants se proclamant « antibéké et anti-héritage colonial »[33]. Les manifestants reprochent au pouvoir français et aux collectivités « de ne célébrer que des hommes blancs, et d’occulter les figures des esclaves qui se sont révoltés »[34] ; et à Schœlcher en particulier, d'avoir permis une indemnisation financière des anciens maîtres blancs, en compensation de l'abolition.