François Ier (roi de France)
roi de France de 1515 à 1547 / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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François Ier, né sous le nom de François d’Angoulême le à Cognac et mort le à Rambouillet, est un roi de France ayant régné du , jour de son sacre, à sa mort en 1547. Fils de Charles d'Orléans et de Louise de Savoie, il appartient à la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne.
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François Ier est considéré comme le roi emblématique de la période de la Renaissance française[1]. Son règne permet un développement important des arts et des lettres en France. Sur le plan militaire et politique, le règne de François Ier est ponctué de guerres et d’importants faits diplomatiques.
Il possède un puissant rival en la personne de l'empereur Charles Quint et doit compter sur les intérêts diplomatiques du roi Henri VIII d'Angleterre, toujours désireux de se placer en allié de l’un ou l’autre camp. François Ier enregistre succès et défaites mais interdit à son ennemi impérial de concrétiser ses rêves, dont la réalisation toucherait l’intégrité du royaume. L'antagonisme des deux souverains catholiques entraîne de lourdes conséquences pour l’Occident chrétien : il facilite la diffusion de la Réforme naissante et surtout permet à l'Empire ottoman de s'installer aux portes de Vienne en s'emparant de la quasi-totalité du royaume de Hongrie.
Sur le plan intérieur, son règne coïncide avec l'accélération de la diffusion des idées de la Réforme. La constitution de ce qui deviendra sous les Bourbons la monarchie absolue et les besoins financiers liés à la guerre et au développement des arts induisent la nécessité de contrôler et optimiser la gestion de l'État et du territoire. François Ier introduit une série de réformes touchant à l'administration du pouvoir et en particulier à l'amélioration du rendement de l'impôt, réformes mises en œuvre et poursuivies sous le règne de son fils et successeur, Henri II.
Naissance et prénom
François d’Angoulême naît le au château de Cognac, en Angoumois[2]. Il est le fils de Charles d'Orléans (1459-1496), comte d'Angoulême, et de la princesse Louise de Savoie (1476-1531), le petit-fils de Jean d'Orléans (oncle du futur roi Louis XII), comte d'Angoulême (1399-1467), et de Marguerite de Rohan (-1496), l'arrière-petit-fils du duc Louis Ier d'Orléans (frère cadet du roi Charles VI), et de la fille du duc de Milan Valentine Visconti. Il descend directement du roi Charles V par la branche cadette de Valois, dite d'Angoulême.
Son prénom lui vient du nom de François de Paule, lequel aurait prédit à sa mère la mise au monde d’un enfant-roi qui, à sa naissance, prendrait le prénom de François[3]
Famille et origines
François appartient à la branche cadette de la maison royale de Valois, et n'est donc pas destiné à régner bien qu’en bonne position dans l’ordre de succession. En 1496, son père meurt et François, âgé de 2 ans, devient comte d'Angoulême. Sa mère, veuve à dix-neuf ans, se consacre à l'éducation de ses deux enfants. Le testament de son mari lui en confie la tutelle, mais le futur roi Louis XII estime qu'elle n'a pas la majorité requise pour l'assumer seule et décide de partager cette tutelle[4].
Ordre de succession
Pour son sacre, Louis XII fait venir à la cour, en avril 1498, son cousin (arrière-cousin, le père de François Ier est le cousin de Louis XII) François d'Angoulême, âgé de 4 ans, accompagné de sa sœur aînée, Marguerite, et de leur mère, Louise de Savoie. François est fait duc de Valois l'année suivante. Il est, en vertu de la loi salique, l'héritier présomptif de la couronne, en qualité d'aîné de la maison de Valois dans l'ordre de primogéniture (aucun des fils que Louis XII aura avec son épouse Anne de Bretagne n'a survécu plus de quelques jours).
Éducation
François grandit au château d'Amboise, sur les bords de la Loire. Adoré par sa mère et sa sœur, François grandit au sein de ce trio très soudé, comme le relatent le journal de Louise[6][source insuffisante] et les écrits de Marguerite, qui parle même de « trinité »[Note 1]. Le , François fait une chute de cheval et se retrouve dans un état critique. Sa mère en tombe malade et ne vit que pour la guérison de celui qu’elle appelle son « César »[7].
Louise doit composer avec le maréchal de Gié, gouverneur du jeune comte d'Angoulême et commandant du château, qui exerce un grand pouvoir sur ses enfants. Il a comme précepteurs Artus de Gouffier et François de Moulins de Rochefort, que François nommera plus tard grand aumônier du roi[8].
Le contact entre les cultures italienne et française pendant la longue période des guerres d'Italie, menées par ses deux prédécesseurs Charles VIII et Louis XII, introduit les nouvelles idées de la Renaissance en France au moment où François reçoit son éducation. Nombre de ses précepteurs, notamment François de Moulins de Rochefort, son professeur de latin (langue que François assimilera avec beaucoup de peine), l’Italien Giovanni Francesco Conti et Christophe de Longueil, inculquent au jeune François un enseignement inspiré de la pensée italienne. Vers 1519-1520, François De Moulins rédige pour lui les Commentaires de la guerre gallique, une adaptation des Commentaires sur la Guerre des Gaules dans lequel il imagine un dialogue entre le jeune roi et Jules César lui racontant ses campagnes militaires[9]. La mère de François s’intéresse également de près à l’art de la Renaissance et transmet cette passion à son fils qui, durant son règne, maîtrise la langue italienne à la perfection. On ne peut affirmer que François ait reçu une éducation humaniste ; en revanche, plus que tout autre de ses prédécesseurs, il a bénéficié d'une éducation qui le sensibilise à ce mouvement intellectuel.
Le jeune François s’entoure de compagnons qui resteront influents à l'âge adulte tels Anne de Montmorency, Marin de Montchenu, Philippe de Brion et Robert de La Marck, à qui on doit une description de leurs jeux et exercices physiques en alternance avec l'apprentissage des humanités.
François gouverne le comté d'Angoulême lorsqu'il devient majeur en 1512. Avant cette date, c'est sa mère Louise de Savoie qui le gérait depuis la mort de son mari Charles d'Orléans en 1496. Ils y effectuent de fréquents séjours. Lorsque François devient roi en 1515, Louise gouverne à nouveau le comté d'Angoulême devenu duché, jusqu'à sa mort en 1531[10].
En , Anne de Bretagne, très affaiblie par une dizaine de couches en une vingtaine d'années, accouche à nouveau d'un fils mort-né. Louis XII va alors se résoudre à traiter François en prince héritier, le fait entrer au Conseil du Roi et le nomme commandant en chef de l'armée de Guyenne le [11].
Mariage
Louis XII n'ayant pas d'héritier mâle, la question du mariage de sa fille aînée Claude est de première importance et semble faire hésiter le roi. Il décrète d'abord, en 1501 (traité de Lyon) et 1504 (traité de Blois), vouloir la marier à Charles de Habsbourg, futur Charles Quint. Sa santé se détériorant, il décide finalement, dans son testament du , de marier sa fille à François d'Angoulême. La cérémonie de fiançailles a lieu le 21 mai 1506 dans le château de Plessis-lèz-Tours, clôturant la session des états généraux de Tours. Dès lors, François s'installe au château de Blois[12]. Le mariage est célébré le dans la chapelle royale de Saint-Germain-en-Laye. Les noces sont fastes mais marquées par le deuil d'Anne de Bretagne, morte quatre mois plus tôt.
Face et revers d'une médaille en argent portraiturant le comte François d'Angoulême et son emblème, la salamandre, Paris, BnF, 1504. Fiançailles de François d'Angoulême et de Claude de France.
Enluminure de Guillaume II Le Roy ornant les Chroniques de Louis XII par Jehan d'Authon, Lyon, vers 1507, Paris, BnF, Ms. Français 5083, fo 1.François d'Angoulême en prière devant le Christ en croix. Derrière le duc de Valois figure sa protectrice Sainte Agnès, en référence au jour de la Sainte-Agnès qui voit Anne de Bretagne accoucher d'un fils mort‑né, le . François demeure ainsi le seul héritier du trône.
Enluminure, 1512, Paris, BnF, Ms. Latin 8396, fo 1 vo.Portrait de François, comte d'Angoulême et duc de Valois.