Grèce
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La Grèce, en forme longue la République hellénique (en grec : Ελλάδα / Elláda, /eˈlaða/, ou officiellement Ελληνική Δημοκρατία / Ellinikí Dimokratía, [Démocratie hellénique] ; en grec ancien et en katharévousa Ἑλλάς / Hellás), est un pays d’Europe du Sud et des Balkans. On la désigne parfois par le terme Hellade[6],[7].
République hellénique
(el) Ελληνική Δημοκρατία
(el) Ellinikí Dimokratía
Drapeau de la Grèce |
Armoiries de la Grèce |
Devise | en grec : Ελευθερία ή θάνατος (Elefthería í thánatos, « La liberté ou la mort »), non officielle |
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Hymne |
en grec : Ύμνος εις την Ελευθερίαν (Ýmnos is tin Eleftherían, « Hymne à la Liberté ») |
Fête nationale |
25 mars 28 octobre |
· Événement commémoré |
Plus grande ville | Athènes |
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Superficie totale |
131 957 km2 (classé 97e) |
Superficie en eau | 0,86 % |
Fuseau horaire |
UTC +2 (HNEE, heure d’hiver) UTC+3 (HAEE, heure d’été) |
Entité précédente | |
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Indépendance | Empire ottoman |
Proclamation | 25 mars 1821 |
Gentilé | Grec, Grecque |
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Population totale (2021[1]) |
10 432 481 hab. (classé 86e) |
Densité | 79 hab./km2 |
PIB nominal (2022) |
222,770 milliards de $ + 2,95 % (51e) |
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PIB (PPA) (2022) |
378,693 milliards de $ + 10,02 % (57e) |
PIB nominal par hab. (2022) |
20 939,754 $ + 3,37 % (40e) |
PIB (PPA) par hab. (2022) |
35 596,048 $ + 10,48 % (48e) |
Taux de chômage (2022) |
12,8 % de la pop. active - 14,25 % |
Dette publique brute (2022) |
Nominale : 370,607 milliards d'€ + 1,89 [2] Relative : 185,407 % du PIB - 6,79 %[2] |
Monnaie |
Euro[N 1] (EUR ) |
IDH (2021) | 0,887[3] (très élevé ; 33e) |
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IDHI (2021) | 0,791[3] (35e) |
Coefficient de Gini (2020) | 33,6 %[4] |
Indice d'inégalité de genre (2021) | 0,119[3] (32e) |
Indice de performance environnementale (2022) | 56,2[5] (28e) |
Code ISO 3166-1 |
GRC, GR |
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Domaine Internet | .gr, .ελ, .eu[alpha 1] |
Indicatif téléphonique | +30 |
Code sur plaque minéralogique | GR |
Organisations internationales |
ONU : OTAN : COE : UE : ESA : OMC : OIF : AIIB : |
D'une superficie de 131 957 km2 pour un peu moins de onze millions d'habitants, le pays partage des frontières terrestres avec l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Bulgarie et la Turquie et des frontières maritimes avec Chypre, l'Albanie, l'Italie, la Libye, l'Égypte et la Turquie (cette dernière est la source du contentieux gréco-turc en mer Égée). La mer Adriatique à Corfou ( côte septentrionale uniquement), la mer Ionienne à l'ouest, la mer Méditerranée au sud (golfe de Laconie et Sud de l'arc égéen) et la mer Égée à l'est, encadrent le pays. Le cinquième de son territoire est constitué de plus de 9 000 îles et îlots, près de 200 étant habités. De plus, 80 % de son territoire est constitué de montagnes. La plus haute est le mont Olympe qui culmine à 2 917 m.
La Grèce est considérée comme le berceau de la civilisation occidentale, patrie des arts (théâtre, architecture), de la politique (Athènes est le berceau de la démocratie), de la philosophie (stoïcisme, épicurisme, aristotélisme) et des sciences (mathématiques, physique, médecine). La Grèce antique a légué à l'Europe un patrimoine culturel et linguistique colossal.
La Grèce est l'héritière d'une longue histoire riche et non moins mouvementée. La Grèce antique étend son influence sur tout le bassin méditerranéen, des cités-États à la Grèce romaine. Durant l'Antiquité tardive, l'Empire byzantin survit à la chute de Rome. Les croisades et les incessantes guerres conduisent à la chute de Constantinople en 1453 par Mehmed II. La Grèce passe sous influence ottomane pendant près de quatre siècles.
La conquête ottomane n'a pas pour autant éteint l'influence grecque dans le domaine du commerce et de la culture. Les Grecs participent activement au siècle des Lumières avec le mouvement des Lumières néohellènes. Au même moment, l'Europe occidentale redécouvre la culture grecque et un fort engouement pour « tout ce qui touche à la Grèce » se développe : le philhellénisme. Les idéaux de la Révolution française puis la période napoléonienne contribuent à nourrir l'esprit national. Le du calendrier julien, les élites Helléniques réunies en assemblée nationale à Épidaure proclament l'indépendance de la Grèce vis-à-vis de la Sublime Porte. Neuf ans plus tard, après une guerre d'indépendance, le royaume de Grèce est reconnu par le Protocole de Londres (1830).
Le royaume de Grèce s'est construit en un État moderne grâce aux politiques menées par Ioánnis Kapodístrias. Toutefois, la Grèce indépendante de 1830 est limitée au Péloponnèse et à l'Attique. Le pays cherche alors tout au long du XIXe siècle et au XXe siècle à unifier le monde grec : c'est la Grande Idée. Othon Ier et la reine Amélie en sont les premiers souverains. Ils œuvrent pour la création d'une université nationale en 1835 à Athènes, embellissent la capitale en construisant de nouveaux bâtiments de style néoclassique (Académie d'Athènes, Bibliothèque nationale, ancien palais royal). Les évènements de 1843 font du pays une monarchie constitutionnelle.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Grèce entre véritablement dans la révolution industrielle. En 1869, la première ligne de chemin de fer est construite entre le port du Pirée et le centre d'Athènes puis se développe à travers tout le Péloponnèse et la Thessalie. Sous l'impulsion de Pierre de Coubertin et dans la continuité des Olympiades de 1859 d'Evangelos Zappas, les premières compétitions olympiques sont organisées en 1896. À cette occasion, la capitale athénienne s'est dotée de nouvelles infrastructures : Zappéion, Stade panathénaïque.
La première moitié du XXe siècle est particulièrement mouvementée : coup de Goudi de 1909 pour mettre fin à l'instabilité politique chronique, guerres balkaniques au cours desquelles le pays s'agrandit considérablement, participation de la Grèce au côté des Alliés lors de la Première Guerre mondiale, Deuxième République entre 1924 et 1935, et dictature de Ioannis Metaxas. La Seconde Guerre mondiale ravage le pays, qui connaît, en outre, une fratricide guerre civile entre communistes et royalistes jusqu'en 1949. La reconstruction permet à la Grèce de rattraper son important retard économique : c'est le miracle économique grec, avec le développement du tourisme de masse. La trop forte bipolarité qui subsiste dans la vie politique hellénique dans un monde en pleine guerre froide entraîne le coup d'État du 21 avril 1967 fomenté par une partie de l'État-Major. C'est la dictature des Colonels, régime anticommuniste et soutenu par les États-Unis. En 1974, les évènements à Chypre et l'insurrection estudiantine de l'École polytechnique participent à faire tomber le régime militaire. La démocratie est restaurée. La Grèce devient formellement une République et adhère à la Communauté européenne en 1981. En 2004, le pays accueille, pour la troisième fois[N 2] dans son histoire, les Jeux olympiques modernes.
Dix-septième économie européenne et forte d'un PIB de 218 milliards de dollars USD au début de l'année 2020, la Grèce est la 51e économie mondiale. C'est aujourd'hui une puissance moyenne. Son soft power s'articule autour de sa culture classique (héritage hellénique : Aristote, Sappho, Hypatie) et moderne (littérature grecque contemporaine qui a pour chantres Maria Polydouri et Nikos Kazantzakis, cinéma avec Theos Angelopoulos, Melina Mercouri et Irène Papas, cuisine riche et variée) ainsi que de son héritage architectural incommensurable (Parthénon, temple de Poséidon, Cyclades, sanctuaire d'Épidaure, Achilleion). Le pays est membre des Nations unies, de l'Union européenne, de l'OCDE et de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord).
Grèce
|
La Grèce est située dans le Sud de la péninsule des Balkans, approximativement entre 34°48′ à 41°45′ de latitude nord et de 19°00′ à 28°30′ de longitude est. Elle a une superficie de 131 957 km2 (3,3 % de la superficie de l'Union européenne). Ses côtes sont longues de 15 000 km[8],[9],[10].
Son territoire comprend trois unités géographiques : la Grèce continentale, la presqu'île du Péloponnèse et les îles qui représentent un cinquième de la superficie totale du pays. Les côtes grecques sont bordées à l'ouest par la mer Adriatique (côte nord de Corfou) et par la mer Ionienne, au sud par la mer Méditerranée (golfe de Laconie et côtes méridionales de l'arc égéen) et à l'est par la mer Égée où se trouvent la majorité des îles grecques. Les seules terres de la mer Égée à ne pas être grecques sont les îles turques Gökçeada (Imbros) et Bozcaada (Ténédos)[11]. Le nombre d'îles en Grèce varie selon la définition choisie : 9 841 selon l'ambassade de Grèce en France[9] ou 3 000 dont 777 dignes d'intérêt selon certains guides[12]. Au recensement de 2001, 169 îles étaient habitées, mais un tiers d'entre elles comptaient moins de cinquante habitants. La taille de ces îles habitées varie de 3 km2 pour la plus petite Délos (qui jouit d'un statut particulier[N 3]) à 8 263 km2 pour la Crète[11]. Aucun point de la Grèce n’est éloigné de plus de cent kilomètres de la mer, dans le Péloponnèse cette distance n'est même que d'une cinquantaine de kilomètres tandis qu'en Grèce centrale elle peut se réduire à soixante kilomètres[9],[10].
La Grèce a des frontières terrestres avec l’Albanie (216 km) au nord-ouest, la Macédoine du Nord (245 km) au nord, la Bulgarie (474 km) et la Turquie européenne (203 km) au nord-est[8]. Le pays a des frontières maritimes avec l'Albanie, l'Italie, la Libye, l'Égypte et la Turquie (cette dernière est la source du contentieux gréco-turc en mer Égée).
Relief
La Grèce est située à la rencontre des plaques tectoniques africaine et eurasiatique. Durant le Mésozoïque, elle était recouverte par l'océan Téthys dont la mer Méditerranée est un vestige. Le rapprochement entre les plaques a créé le mouvement alpin dont les montagnes de Grèce font partie. Ce mouvement a entraîné la fracture de la plaque eurasiatique créant la plaque de la mer Égée. Il a aussi créé d'immenses nappes de charriage qui font que l'ouest de la Grèce est constitué de calcaire et flysch plissés et l'est de massifs cristallins et métamorphiques[8],[13]. Le mouvement tectonique se poursuit (4 cm par an) et est cause de tremblements de terre réguliers : la moitié des secousses annuelles en Europe ont lieu en Grèce. Les Cyclades (excepté le volcanisme de Santorin) sont les moins menacées par les séismes. Le volcanisme est toujours présent en Grèce avec Nísyros en 1888[14] et Santorin en 1950, ce dernier étant particulièrement surveillé par les volcanologues. Deux failles sont très actives : la première parcourt l'Égée d'est en ouest (de Rhodes à l'ouest de la Crète) puis remonte le long du Péloponnèse jusqu'à Corfou ; la seconde va des Dardanelles aux Sporades puis rejoint le golfe de Corinthe. Le tremblement de terre de Céphalonie et Zante du atteignit 7,2 sur l'échelle de Richter et fit 476 morts. Trois ans plus tard, Amorgós fut touchée par un séisme de magnitude 7,5 et eut à déplorer 53 morts[8],[15].
Le mouvement alpin et les charriages se sont accompagnés durant les trois derniers millions d'années de la création de nombreuses failles ainsi que de fossés d'effondrement envahis principalement par la mer, mais entraînant aussi la mise en place du réseau hydrographique actuel. À la fin de la glaciation de Würm, la remontée des eaux d'une centaine de mètres a dessiné les côtes actuelles, ainsi que les plaines littorales et les deltas des fleuves[13].
Entre 70 et 80 % du territoire grec sont montagneux, ce qui fait du pays le sixième le plus montagneux d'Europe. Cependant, ces montagnes, plutôt massives et aux pentes abruptes, sont considérées comme d'altitude « moyenne ». 43 % des communes grecques sont situées au-dessus des 800 m donc en « montagne », et 27 % entre 400 et 800 m donc en « semi-montagne »[11]. Vingt-neuf sommets dépassent les 2 000 m. Le mont Olympe est le point culminant de Grèce avec 2 917 m[11],[13].
Les monts du Pinde forment la chaîne centrale du pays, avec une altitude moyenne de 2 650 m. Seul le col de Qatara (« malédiction » en français) permet de les franchir, à 1 700 m. Ils sont, avec les massifs du Parnon et du Taygète dans le Péloponnèse et des Lefká Óri en Crète, puis les îles de Kárpathos et Rhodes une prolongation de l'arc alpin et des Alpes dinariques. Le nord de la Grèce présente une autre chaîne de montagnes, les Rhodopes, entre 1 800 et 2 300 m, à cheval sur la Macédoine-Orientale-et-Thrace[8],[11],[13].
On trouve en Grèce de nombreux canyons et autres paysages karstiques, dont les Météores et les gorges de Vikos.
Les zones de plaine ou de faible pente sont relativement peu répandues en Grèce (20 à 30 % de la superficie)[11]. Les grandes plaines alluviales se trouvent principalement en Thessalie, en Macédoine et en Thrace et le long de la côte orientale du Péloponnèse. En raison des mouvements tectoniques du Pliocène et du Quaternaire, elles sont généralement peu étendues : la largeur de la plaine de Macédoine n'excède jamais les 100 km. Dans les plaines, l'eau a longtemps posé problème. Dans les poljés (bassins du Stymphale, de Tripoli ou du lac Copaïs par exemple), les ponors étaient (avant les travaux du XIXe siècle) incapables d'évacuer les pluies d'hiver qui créaient des lacs saisonniers et des marais. Les grandes plaines (Thessalie, Macédoine et Thrace) sont coupées par de petits reliefs montagneux qui obligent les eaux de pluie d'hiver à s'écouler dans d'étroites gorges. Avant les travaux d'aménagement, elles étaient retenues en amont des gorges, créant aussi des lacs saisonniers. D'importants travaux de drainage et d'irrigation ont été menés depuis le milieu du XIXe siècle et se sont accélérés d'abord dans les années 1920 puis les années 1960 afin de rendre les plaines grecques utilisables pour la culture et non plus seulement pour l'élevage comme c'était traditionnellement le cas[11],[16].
Climat
La Grèce a un climat typiquement méditerranéen (hivers doux et humides et étés chauds et secs). Cependant, on trouve une variété de sous-climats liés au relief ; les chaînes du Pinde, Taygète, Parnon et Lefká Óri bloquant les influences venues de l'ouest et plus chargées en précipitations[17],[18].
Les hivers sont plus froids sur le nord du pays : isotherme de janvier à 3 °C sur les Rhodopes, 4 °C sur l'ensemble des plaines du nord, 7 °C en Thessalie, 10 °C pour la Grèce centrale et la région d'Athènes et isotherme de janvier à 13 °C pour la Crète et les Cyclades. Cette situation est liée à l'influence des Balkans au nord et de l'Afrique au sud. Le relief joue à nouveau un rôle pour les différences de température l'été. Le nord-est reste le plus frais (isotherme de juillet à 24 °C pour la Thrace) mais aussi le nord-ouest (isotherme à 25 °C pour l'Épire et toute la côte ionienne). La Thessalie (et jusqu'à Thessalonique au nord), la Grèce centrale, l'Attique et tout le Péloponnèse sont dans l'isotherme à 27 °C, avec une bulle à 28 °C pour la Laconie. Les vents du nord rafraîchissent les températures pour l'Égée[17],[18].
Comme dans toutes les régions méditerranéennes, la Grèce est balayée par des vents périodiques violents. Le meltémi souffle du nord vers la mer Méditerranée. Il naît lorsqu'un anticyclone se forme sur les Balkans et une dépression au-dessus de la Turquie. Il rafraîchit l'atmosphère et dégage le ciel. Il peut souffler par rafales entre 60 et 90 km/h. Le vent de secteur sud, nommé Sirocco, provient du désert africain et apporte de fortes chaleurs sur le pays.
Les precipitations se produisent durant l'automne et l'hiver, le printemps et l'été sont secs.
Le versant ouest ionien (Épire, Étolie-Acarnanie, ouest du Péloponnèse et ouest de la Crète) est le plus arrosé, avec une pluviométrie entre 1 000 et 1 400 mm de pluie par an. Le nord-est du pays (Thrace, Chalcidique, est de l'Eubée parfois jusqu'à Tinos et Andros) reçoit des dépressions lui assurant une pluviométrie de 800 à 1 400 mm de pluie par an, en fonction de l'altitude. La région la plus sèche va donc de l'Attique aux Cyclades (400 à 600 mm de pluie par an)[17],[18].
Fleuves et lacs
La Grèce souffre du manque d'eau alors qu'elle reçoit en moyenne le double de précipitations des autres pays méditerranéens. En effet, la population et l'activité touristique se concentrent dans la zone la plus sèche : Attique et Cyclades. De plus, les activités humaines ont accentué les phénomènes : déforestation et bétonnage empêchent l'absorption et accentuent les risques d'inondations ; l'irrigation massive (maïs et coton), mais souvent avec des installations anciennes qui fuient, les terrains de golf, les piscines ainsi que le tourisme prélèvent une part importante de l'eau ; la gestion de l'eau au XXe siècle (assèchement des zones humides, barrages, pompage de nappes phréatiques trop près de la mer entraînant des remontées d'eau saline ou utilisation massive d'engrais polluant la ressource) a obéré l'approvisionnement au début du XXIe siècle. Cependant, la situation semble s'améliorer : retraitement et meilleure gestion agricole et humaine[19].
La formation de fleuves est limitée par la rareté de précipitations et le morcellement du relief. Les grands fleuves sont ainsi assez peu nombreux et certains trouvent parfois leur source à l'extérieur du territoire grec. Il y a cinq grands fleuves au nord : l'Axios (source en Macédoine du Nord, 87 km en Grèce et se jette dans le golfe Thermaïque), l'Évros (source en Bulgarie, 204 km en Grèce et se jette en mer de Thrace), le Nestos (source en Bulgarie, 130 km en Grèce et se jette en mer de Thrace) et le Strymon (source en Bulgarie, 118 km en Grèce et se jette dans le golfe Strymonique) ; l'Aliakmon coule intégralement en Grèce : il est le plus long du pays avec 297 km[20] et se jette dans le golfe Thermaïque. L'Achéloos, long de 220 km[20] coule intégralement en Grèce-Occidentale et se jette dans le golfe de Patras près de Missolonghi. Le Pénée en Thessalie est le dernier fleuve qui dépasse les 200 km de longueur. Tous sont utilisés pour l'irrigation et l'hydroélectricité et leur cours est émaillé de barrages[9],[21].
Il y a en Grèce vingt-et-un lacs, dont quatorze artificiels, qui recouvrent une superficie de 59 900 hectares. Ils se trouvent dans une grande moitié nord du pays.
Faune et flore
Les forêts couvrent un cinquième du territoire du pays. Parmi les 200 espèces d'arbres, les principaux sont le pin, l'olivier, le peuplier argenté, le cyprès, le châtaignier et le sapin[22]. Ses 65 000 km2 sont largement inférieurs aux surfaces des autres pays européens et constamment menacés par la pression immobilière et les incendies de forêts (tels ceux de 2007). Huit mille hectares sont encore une forêt primaire, principalement dans les Rhodopes[23].
La Grèce est un des pays méditerranéens qui a le mieux conservé sa biodiversité. Plus de 6 000 végétaux sont recensés dont 4 050 espèces sauvages, 800 d’entre elles sont protégées. On compte aussi 900 espèces animales dont deux cents protégées. Certaines sont endémiques ou dont les derniers représentants sont en Grèce (Phoque moine de Méditerranée, tortue carette) ; 28 des 36 espèces d'aigles européens vivent dans le ciel de Grèce[9],[23]. De nombreuses espèces animales ou végétales découvertes ou décrites en Grèce ont reçu pour épithète spécifique graecus, graeca ou graecum (« grec/grecque » en latin).
La protection de la nature est un phénomène ancien (1932 : premières lois de protection ; 1937 : premiers parcs nationaux). En 2009, le pays compte neuf parcs nationaux et dix réserves aquatiques. Quatre cents zones supplémentaires ont été protégées dans le cadre du plan européen Natura 2000. Cependant, la réalité est différente : les activités humaines (chasse, agriculture, urbanisation, tourisme, etc.) empiètent sans grande crainte de représailles légales sur les zones protégées[23].
Réseau européen Natura 2000
Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
En , la Grèce comptait 446 sites dont :
- 207 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 36 161 km2 ;
- 265 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de 39 440 km2.
La superficie totale est de 58 778 km2, ce qui représente 27,3 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Grèce[24].
Transports
La Grèce contient plus de 3 350 km d'autoroutes qui couvrent la majorité de la Grèce continentale ainsi qu'une partie de la Crète. En plus des autoroutes, elle a aussi plusieurs milliers de kilomètres de routes nationales ainsi que des routes provinciales. Le plus grand pont routier en Grèce est le pont Rion-Antirion près de la ville de Patras à l'ouest de la Grèce. Le pont a une longueur totale de 2 880 m[25] et relie la péninsule du Péloponnèse avec l'ouest de la Gréce continentale. Le plus grand tunnel autoroutier est le tunnel de Tempi reliant la Thessalie avec la Macédoine-Centrale ayant une longueur de 6 100 m[26]. Ce tunnel fait partie de l'autoroute A1 reliant Athènes à Thessalonique et a été complété en 2017.
La Grèce a aussi un réseau ferroviaire ayant une longueur totale d'à peu près 2 300 km, dont plus de 1 000 km faisant partie du système métrique du Péloponnèse. La majorité des voies ferrées en Grèce sont construites en une seule voie sans électrification, sauf pour la ligne reliant Athènes à Thessalonique (qui est en cours d'amélioration) et les chemins de fer urbains d'Athènes (Proastiakós). La seule compagnie opératrice du système ferroviaire est Organismós Sidirodrómon Elládos (OSE). L'infrastructure ferroviaire fait partie de la compagnie OSE.
La Grèce est un grand pays maritime avec un des plus longs littoraux du monde et les ports ont joué un rôle très important dans son développement. Le plus grand port de commerce grec est le port autonome du Pirée qui en 2015 est placé comme le huitième plus grand en Europe avec 3,7 millions de EVP transportés. Le port du Pirée est aussi le plus grand port de passagers en Europe avec 8,2 millions de passagers transportés en 2015. Les autres grands ports grecs sont le port de Thessalonique et le port de Patras (port principal de transport de camions de/vers l'Europe de l'Ouest).
La Grèce a plusieurs aéroports et presque toutes les grandes îles sont reliées avec l'aéroport d'Athènes et avec d'autres destinations internationales. Le plus grand aéroport grec est l'aéroport international d'Athènes Elefthérios-Venizélos (inauguré en 2001) situé à vingt kilomètres du centre d'Athènes. L'aéroport a reçu 21,7 millions de passagers en 2017, ayant une augmentation de 8,6 % comparé à 2016. La plus grande compagnie aérienne grecque est Aegean Airlines suivie de sa filiale Olympic Air.