Groupe de la mort
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L'expression « groupe de la mort » est généralement donnée par les observateurs et les médias sportifs à un groupe d'équipes d'une compétition sportive, dans lequel le nombre d'équipes de fort niveau est supérieur au nombre de places qualificatives pour le tour suivant. Cela signifie qu'une ou plusieurs « grosses » équipes seraient éliminées prématurément de la compétition, ce qui constituerait une déception pour elles. À la vue de cette élimination possible, les rencontres entre ces équipes sont souvent annoncées comme acharnées.
Le terme peut aussi désigner un groupe où une ou des équipes « outsiders » peuvent mettre en péril la qualification des équipes dites de haut niveau. Enfin, une formation présumée beaucoup plus faible, souvent appelée « petit poucet », qui n'a très peu de chance d'accéder au tour suivant, peut avoir sa place dans un groupe de la mort et termine généralement à la dernière place du groupe. Le groupe B du Mondial de football 2014 en est un exemple avec le Chili en outsider et l'Australie en petit poucet.
Comme il n'existe pas de définition claire sur ce terme, de nombreux débats ont souvent lieu sur la qualité de tel ou tel groupe après les tirages au sort de compétitions mondiales ou continentales. Après le tirage au sort de la Coupe du monde de football de 2014, les médias se sont montrés divisés sur le groupe de la mort entre le groupe B (Espagne, Pays-Bas, Chili, Australie), le groupe D (Uruguay, Costa Rica, Angleterre, Italie) et le groupe G (Allemagne, Portugal, Ghana, États-Unis), certains mentionnant même le groupe A (Brésil, Croatie, Mexique, Cameroun).
Origine
Le terme a été inventé en 1970, à la suite du tirage de la Coupe du monde de football de 1970 qui s'est déroulée au Mexique. Les journalistes mexicains parlent de grupo de la muerte (« groupe de la mort » en espagnol) pour le groupe C, constitué par l'Angleterre, tenant du titre, le Brésil, solide favori pour la victoire, la Tchécoslovaquie, finaliste de la Coupe du monde 1962, et la Roumanie.
L'expression a été popularisé lors la Coupe du monde de 1986, par le sélectionneur de l'Uruguay Omar Borrás, en parlant du groupe E rassemblant le Danemark, demi-finaliste de l'Euro en 1984, l'Allemagne de l'Ouest, l'Écosse et donc l'Uruguay. Le terme sera ensuite relayé par les grands médias, The Guardian ou encore The Washington Post parlant de group of death (« groupe de la mort » en anglais).
Pots
Dans les compétitions continentales de clubs (Ligue des Champions, H-Cup), dans celles de sélections nationales (Euro), dans les compétitions internationales (Coupe du monde de football) et dans les éliminatoires de toutes ces compétitions, un tirage au sort des groupes peut avoir lieu. Il peut s'effectuer de manière libre (on parle alors de « tirage intégral ») ou de manière que les équipes les plus fortes ne se rencontrent pas. Dans ce second, on dit de ces équipes qu'elles sont « têtes de série ».
Les équipes sont préalablement classées dans différents chapeaux en fonction de leur classement, classement qui est basé sur les résultats lors des dernières saisons ou lors des grandes compétitions. Par exemple, l'UEFA (football) établit un classement des clubs calculé sur les performances des 5 dernières saisons tandis que la FIBA (basket-ball) prend en compte les résultats dans ses compétitions lors des huit dernières années.
Des équipes placées dans un même chapeau ne peuvent pas se retrouver dans un même groupe. Mais plusieurs raisons peuvent entrainer la présence de bonnes équipes dans les pots de rang inférieur et donc rendre possible le tirage d'un groupe de la mort :
- des mauvaises performances passées d'une équipe (éliminations rapide des compétitions ou non-participation à ces compétitions),
- le nivellement des équipes (un nombre d'équipes réputées fortes devenu supérieur à celui que peut contenir le premier pot),
- l'attribution automatique d'une place pour le tenant du titre ou l'organisateur de la compétition ; ils prennent ainsi une place qui devait être attribué à une équipe « forte » selon le classement basé sur les résultats et cette dernière se retrouve dans le chapeau suivant.
Débats et définitions
Exemples de groupes de la mort
Football
Rugby à XV
- Poule C de la coupe du monde 2019, composée de l’Angleterre, de la France, de l’Argentine, des États-Unis et des Tonga[32].
- Poule A de la coupe du monde 2015 composée de l'Angleterre, de l'Australie, du Pays de Galles, des Fidji et de l'Uruguay[33].
- Poule 1 de la coupe d'Europe 2011-2012 composée du Munster Rugby, de Llanelli, des Northampton Saints et du Castres olympique[34],[35],[36].
- Poule D de la coupe du monde 2011 composée de l'Afrique du Sud, du Pays de Galles, des Fidji, des Samoa et de la Namibie[37].
- Poule D de la coupe du monde 2007 composée de l'Argentine, de la France, de l'Irlande, de la Géorgie et de la Namibie[38],[39].
« Groupe de la vie »
Au contraire du groupe de la mort, le groupe de la vie peut désigner un groupe constitué soit uniquement d'équipes réputées faibles ou des seconds couteaux, soit d'un favori et d'équipes nettement inférieures. Les groupes de la vie ont la particularité d'être « ouverts », c'est-à-dire que chaque équipe soi-disant faible a de bonnes chances de se qualifier pour le tour suivant. Par exemple, la groupe A du Championnat d'Europe de football 2012 constitué de la Pologne, pays coorganisateur de la compétition, de la Grèce, de la Russie et de la République tchèque a été appelé « groupe de la vie »[40].
Mais cette expression peut avoir un autre sens. Certains voient les groupes de la mort sous un aspect plus positif et les appellent groupes de la vie, à cause de l'excitation provoquée par les rencontres entre les équipes de haute qualité, rencontres souvent appelées « chocs ». L’Irish Examiner a utilisé l'expression « groupe de la vie » dans ce sens pour évoquer le Groupe E de la Coupe du monde de football 2006[41].
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