Hénin-Beaumont
commune française du département du Pas-de-Calais / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Hénin-Beaumont est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
La commune résulte de la fusion d'Hénin-Liétard et de Beaumont-en-Artois en 1971.
Peuplée en 2021 de 26 035 habitants, c'est la 6e ville du département et la 24e de la région. Hénin-Beaumont est le siège de la communauté d'agglomération Hénin-Carvin qui regroupe 14 communes, soit 126 965 habitants en 2019, mais est directement sous l'influence des villes de Lens et Douai, entre lesquelles elle est située, appartenant ainsi à l'unité urbaine de Douai-Lens, agglomération de 67 communes formant le pôle urbain de l'aire urbaine de Douai-Lens, duquel elle est l'une des quatre villes-centres.
Avec sept charbonnages sur son territoire, quelques terrils et plusieurs centaines de maisons des mines, la commune conserve d'importantes traces de son passé industriel (cf. époque contemporaine).
Localisation
Hénin-Beaumont se situe dans la Gohelle dans la région Hauts-de-France et comme toutes les villes de la communauté d'agglomération Hénin-Carvin, elle fait partie du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
Lille est à 30 kilomètres, Arras à 20, Douai et Lens à 10[1].
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de dix communes, dont une située dans le département du Nord :
Montigny-en-Gohelle | Courrières | Oignies[Note 1] Dourges |
Billy-Montigny | Noyelles-Godault | |
Rouvroy, Drocourt |
Izel-lès-Équerchin Quiéry-la-Motte | Esquerchin (Nord) |
Géologie et relief
L'altitude naturelle varie de 23 mètres au nord à 65 mètres au sud. Les terrils culminent cependant à 115 mètres et 77 mètres, et le Haut-Bois du Bois à 74 mètres.
Hydrographie
La partie nord de la commune, basse, est traversée par le canal de la Deûle[2] à son extrémité, ainsi que par un bras de ce canal. La station d'épuration se situe au croisement de ces deux cours d'eau. Cette zone touche plusieurs anciens marais : le grand marais (Courrières), le marais de Labiette, le marais de Dourges, le marais de Bourcheuil (Dourges). Autrefois la ville était traversé par un cours d'eau : l'Eurin. Ce cours d'eau prend sa source dans les environs de la mairie pour finir sa course lente dans la Deûle. Canalisé en sous sol, il n'est visible qu'à partir de la route reliant le hameau Bourcheuil à Courrières.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat du Pas-de-Calais.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 701 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Douai à 11 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 729,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Milieux naturels et biodiversité
Pour une ville de l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, les terrils y sont implantés. On peut voir le terril no 84 appelé aussi le terril Sainte-Henriette qui appartient au patrimoine historique et paysager du bassin minier. Tandis que le no 89 est seulement recensé par le schéma régional de protection des milieux et des paysages naturels[9].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend quatre ZNIEFF de type 1[Note 2] :
- les terrils 84 et 205 d'Hénin-Beaumont. Ce site, situé au cœur du bassin minier, est situé au carrefour des communes de Billy-Montigny, Rouvroy et Hénin-Beaumont. Il est constitué de deux terrils (84 et 205) reliés par un fossé alimenté par les eaux de ruissellement[10] ;
- le marais et le terril d’Oignies et le bois du Hautois, d’une superficie de 213 hectares et d'une altitude variant de 25 à 90 mètres[11] ;
- les terrils 85 et 89 d'Hénin-Beaumont, d’une superficie de 37 hectares et d'une altitude variant de 0 à 37 mètres[12] ;
- les terrils 87 et 92 de Dourges et d’Hénin-Beaumont, d’une superficie de 75 hectares et d'une altitude variant de 29 à 125 mètres. Ces deux terrils, bordant les autoroutes A1 et A21, proviennent de l’activité de la fosse n°2 dite « Fosse Sainte-Henriette », et présentent un faible taux de végétalisation et la quasi-absence de boisements[13].
Typologie
Hénin-Beaumont est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens, une agglomération inter-départementale regroupant 67 communes[17] et 503 966 habitants en 2017, dont elle est ville-centre. L'agglomération de Douai-Lens est la dixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes et Toulon[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lens - Liévin, dont elle est une commune du pôle principal[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 50 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (61,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (44,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (34,3 %), terres arables (34,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (21,8 %), mines, décharges et chantiers (3,6 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
La ville comporte officiellement quatre quartiers, nommés récemment ainsi par la municipalité :
- le quartier Nord-Ouest délimité par la rocade minière au nord-ouest, le boulevard Salvador-Allende et la rue du Maréchal-Juin au sud et la rue La Bruyère et le chemin de Dourges à l'est[23], il correspond aux sites de la cité Foch et de la cité Kennedy ;
- le quartier Est délimité par le chemin de Dourges, la rue La Bruyère, la rue de l'Industrie et la rue Paul-Bert à l'ouest, la ville de Drocourt au sud et le quartier de la Peupleraie et le Bord-des-Eaux à l'est[24] ;
- le quartier Sud délimité par le boulevard du Maréchal-Juin au nord, la rue Paul-Bert à l’est et la D 943 soit les boulevards Salvador-Allende et Gabriel-Péri à l’ouest[25], il correspond en partie à la cité Darcy ;
- Beaumont, qui, comme son nom l'indique, correspond à l'ancien village de Beaumont-en-Artois.
Cependant, de manière non officielle, les habitants d'Hénin-Beaumont préfèrent nommer leurs quartiers comme autrefois d'après les anciens sites miniers, dont certains sont protégés au niveau architectural, comme la cité Darcy[26] et la cité Foch. Les autres quartiers sont le Ponchelet, les Bouviers, le Champ de l'Abbaye, Kennedy, Beaumont (ancien village), et bien sûr le centre-ville[27].
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 12 474, alors qu'il était de 12 039 en 2014 et de 11 099 en 2009[I 1].
Parmi ces logements, 89,6 % étaient des résidences principales, 0,4 % des résidences secondaires et 10 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 70,9 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 28,9 % des appartements[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Hénin-Beaumont en 2019 en comparaison avec celle du Pas-de-Calais et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (0,4 %) inférieure à celle du département (6,4 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 48,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (48,6 % en 2014), contre 57,8 % pour le Pas-de-Calais et 57,5 pour la France entière[I 3].
Typologie | Hénin-Beaumont[I 1] | Pas-de-Calais[I 4] | France entière[I 5] |
---|---|---|---|
Résidences principales (en %) | 89,6 | 85,9 | 82,1 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 0,4 | 6,4 | 9,7 |
Logements vacants (en %) | 10 | 7,7 | 8,2 |
En 2014, un tiers des habitants de la ville vivent dans des quartiers dits « prioritaires » et 23 % des foyers vivent du RSA[27].
Planification de l'aménagement
La ville est concernée par le SCOT de Lens-Liévin et d'Hénin-Carvin.
Voies de communication et transport
Voies de communication
La commune est desservie par l'A1, sortie no 16.1, construite en 2003 pour faciliter l'accès aux zones logistiques et commerciales proches, et par l'A21, sortie no 16.
La commune est desservie par sept routes du réseau départemental :
- l'ancienne route nationale 319, devenue RD 919, qui connecte Drocourt et Courrières ;
- le tracé initial de la route nationale 43; actuelle RD 643, qui connecte Douai à Lens ;
- la RD 39 qui connecte Montigny-en-Gohelle et Quiéry-la-Motte ;
- la RD 161 qui connecte Dourges ainsi que la plate-forme Delta 3 ;
- la RD 161e4 qui connecte le Chemin de Jérusalem avec Courrières et Dourges ;
- la RD 40e, voie rapide, qui connecte l'A1, Drocourt et Rouvroy ;
- la RD 47 qui connecte Esquerchin dans le Nord.
Transport en commun
La Gare d'Hénin-Beaumont est à une demi-heure de Lille, 1 h 35 de Paris, 2 h de Bruxelles et par l'Eurostar à 2 h 18 de Londres[28].
La Ligne grande vitesse Nord traverse la ville mais il n'y a pas de gare et il faut aller à Lens, Arras, Douai ou Lille pour prendre un TGV.
Pour les transports urbains, le réseau d'autobus de Lens-Béthune Tadao assure la desserte vers Lens/Liévin par la ligne spéciale buLLe1.
La commune était située sur la ligne d'Hénin-Beaumont à Bauvin - Provin, une ancienne ligne de chemin de fer qui reliait, de 1879 à 1970, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) à Bauvin (Nord).
La commune résulte de la fusion d’Hénin-Liétard et de Beaumont-en-Artois en 1971.
Hénin est attesté sous les formes Hennium (964) ; Henninium (966) ; Heninium (955-981) ; Henim (1040) ; Hinniacum Lethardi, Hinniacum (1123) ; Henniacum (1142) ; Sanctus Martinus de Henain (1146) ; Hennin (XIIe siècle) ; Hanninum (1202) ; Hingniacum (1242) ; Héning (1243) ; Aenin (1248) ; Hanin (vers 1250) ; Hynniacum (1260) ; Hyniacum (1269) ; Hanin-le-Liétart (1274) ; Letardi Hiniacum (1287) ; Hénin-Létart (1290) ; Hennyn (XIIIe siècle) ; Hanyn-Lietard (1302) ; Hénin-Lieutard (1302) ; Hennin-Lietart (1337) ; Hennin (1340) ; Henniliétart (XIVe siècle) ; Hainin-Liétart (1501) ; Hényn-Liétard (1507) ; Hénin-Liétard (1611) ; Hénin-l’Humanité (1792).
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale basée sur l'anthroponyme germanique Henno, suivi du suffixe -inum[29].
On ajouta Liétard en souvenir du seigneur, soit en reconnaissance des services rendus à la ville pour ses fortifications, soit tout simplement pour la distinguer d'Hénin-sur-Cojeul, à 30 kilomètres de là[30].
Beaumont est attesté sous les formes Belmont (1191) ; Bellus mons (1213) ; Bellomuns (1255) ; Bellus mons versus Héning (1260) ; Biaumont (1270) ; Biemont (1272) ; De Montebello (XIIIe siècle) ; Byaumont (1333)[31].
Durant la Révolution française, la commune d'Hénin-Liétard porte le nom de L'Humanité[32].
Antiquité
Le site a été très tôt occupé : l'existence d'un village gaulois prospère est attestée par les fouilles. Au XIXe siècle furent retrouvées de nombreuses monnaies sur les bords du marais, attestant la venue de populations celte et germano-belge[30].
En 360, une première église est construite à l'emplacement actuel de l'église Saint-Martin. Hénin est définitivement christianisée au VIIe siècle.
Moyen Âge
Au VIIe siècle, l'abbaye augustinienne d'Hénin, renommée plus tard Notre-Dame d'Hénin-Liétard, fut fondée par saint Aubert.
Le , les Vikings incendient Hennium.
La ville, qui dépend de la seigneurie des comtes de Liétard (qui dominent la ville de 950 jusqu'à 1244), est pillée et incendiée par les troupes impériales en 1053. Isaac Liétard, le 4e seigneur d'Hénin fait établir de nouvelles fortifications qui sont effectives trois siècles. En 1169, l'abbaye est reconstruite et, en 1187, sa nouvelle église fut édifiée. En 1244, Baudouin IV, le 12e seigneur d'Hénin vend la ville à Robert Ier, comte d’Artois.
Temps modernes
Le , la ville d’Hénin-Liétard est érigée en comté, avec adjonction de la baillie et fief de Gouy-Servain, au bénéfice d'Oudard de Bournonville, chevalier, baron de Barlin et Houllefort, seigneur de Capres, Divion, Ranchicourt, Tournes, Bandas, du Maisnil, gentilhomme de la bouche du roi (maître d'hôtel du roi), chef d'une bande d'hommes d'armes, gouverneur et capitaine des ville et cité d'Arras, capitaine d'une compagnie de chevau-légers[34].
Époque contemporaine
On note la verrerie Beauvois à Hénin[35]
En 1852, la découverte de la houille dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais fait entrer Hénin-Liétard dans la modernité. À partir de 1856, de nombreux étrangers viennent à Henin-Liétard travailler dans les mines[36]..
La compagnie des chemins de fer du Nord fait construire la gare de Hénin-Liétard sur les lignes de Lens à Ostricourt et d'Hénin-Beaumont à Bauvin - Provin en 1859[37].
Lors de la guerre franco-allemande de 1870, le maire de l'époque s'enfuit. Paul Galland devint maire par la force des choses et organisa la défense de la ville face aux Prussiens qui arrivaient. Il fit d'Hénin-Liétard la seule ville défendue par ses habitants que les Prussiens ne prirent pas. Après la guerre, il démissionna, bien que tout le monde lui demandât de rester maire. En 1888, à sa mort, il y eut une foule importante et un long discours pour saluer ce grand personnage de la ville. Il fut enterré dans le caveau de la famille de son épouse Bruneau-Maréchal. Cette tombe existe toujours derrière le calvaire du cimetière d'Hénin-Beaumont, section B no 163[réf. nécessaire].
XXe siècle
Au début du XXe siècle, la ville devient un bastion du Jeune syndicat de Benoît Broutchoux.
Lors de la Première Guerre mondiale, l'occupation allemande est dure et destructrice. Dans la nuit du 3 au , les occupants procèdent au pillage et au saccage de la maison communale. En , cette dernière subit l'acharnement des alliés à vouloir déloger l'occupant, il n'en restera bientôt plus que les murs. L'évacuation totale de la commune est effective le . Vers le (non certifié par l'absence de témoins), les Allemands font exploser l'église Saint-Martin avant de quitter la ville. Après la signature de l'Armistice, les premiers habitants seront notés de retour le .
Durant l'entre-deux-guerres, Hénin-Liétard se reconstruit peu à peu sous l'impulsion du maire Adolphe Charlon (SFIO), qui sera constamment réélu jusqu'à sa démission en 1940. L'hôtel de ville est reconstruit en 1925. La Compagnie des mines de Dourges fait édifier l'église Sainte-Marie en 1928 pour les mineurs de la cité Foch. L'église Saint-Martin est reconstruite en style gréco-byzantin par l'architecte Boutterin en 1932, la nouvelle gare est inaugurée en 1933. À l'instar des affrontements politiques nationaux, la ville connait également des moments houleux : le , des socialistes s'opposent à des royalistes qui avaient organisé une réunion politique. Les Camelots du roi royalistes tirent sur les socialistes qui avaient forcé l'entrée de la salle et Joseph Fontaine, mineur et militant communiste, est tué[38].
Libérée par les Alliés en , la ville est d'abord dirigée par le communiste Nestor Calonne de à . Le socialiste Fernand Darchicourt est élu maire d'Hénin-Liétard en 1953. C'est un autre socialiste, Jacques Piette, qui lui succède. Après la fermeture du dernier puits de mine en , Jacques Piette doit négocier la difficile transition d'Hénin-Liétard d'une ville minière à une ville tournée vers le commerce et les services. Il mène à bien la fusion d'Hénin-Liétard et de Beaumont-en-Artois, qui permet à la ville de se doter d'une vaste zone commerciale dans le secteur du Bord des Eaux, le centre commercial de Noyelle avec l'enseigne Auchan. Dès lors, le centre-ville ne cesse de se vider de ses commerçants.
Frappée par la la fermeture de l’usine voisine de Metaleurop en 2003 et celle de Samsonite en 2007[39], Hénin-Beaumont est dirigée depuis l’élection municipale de 2001 par Gérard Dalongeville, ex-directeur de cabinet de Pierre Darchicourt. En 2007, au second tour des élections législatives, Marine Le Pen, affronte le député-maire de Courrières Albert Facon, et obtient 45 % des voix à Hénin-Beaumont[39]. Infiltré dans l’équipe de campagne de Steeve Briois, le chercheur en sciences politiques Djamel Mermat estime qu'en 2008, le FN a 130 et 140 adhérents à Hénin-Beaumont[39]. Gérard Dalongeville obtient l’investiture du Parti socialiste pour les municipales et. François Hollande, premier secrétaire du PS, vient lui apporter son soutien. Il réussit à se faire réélire, avec au premier tour 43 % des voix contre 28 % pour Steeve Briois, mais Marine Le Pen intègre le conseil municipal et en 7 ans, le FN est passé de 1999 voix à 3650 voix soit dix points de plus[39].
Dans cette ville, l’ex-maire Gérard Dalongeville, dont la "gestion calamiteuse"[40] a entraîné une hausse de 85% des impôts, est mis en examen pour détournement de fonds en 2009[40], à Liévin, un autre élu socialiste, e député-maire Jean-Pierre Kucheida est visé oar une enquête sur l’utilisation frauduleuse d’une carte bleue de la société gestionnaire des anciens logements miniers, créant le sentiment que « dans la région, les affaires gangrènent les fédérations socialistes »[40]. Albert Facon, député sortant, s'oppose à son ex-assistant parlementaire Jean-Pierre Corbisez, devenu maire d'Oignies et qui l'a évincé en 2008 de la présidence de la communauté d'agglomération, tandis que Philippe Kemel, maire de Carvin, se lance aussi dans la bataille de la primaire militante[41]. Par la suite, conquise dès le premier tour des municipales de 2014 par Steeve Briois[39], Hénin-Beaumont deviendra une "vitrine du frontisme municipal"[39].
Grève des mineurs de mai-juin 1941
C'est dans la commune proche de Montigny-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, à la fosse 7 de la Compagnie des mines de Dourges, que la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941 a démarré, avec Emilienne Mopty et Michel Brulé (1912-1942), privant les Allemands de 93 000 tonnes de charbon pendant près de 2 semaines[42].
C'est l'un des premiers actes de résistance collective à l'occupation nazie en France et le plus important en nombre, qui se solda par 414 arrestations en 3 vagues, la déportation de 270 personnes[43], 130 mineurs étant par ailleurs fusillés à la Citadelle d'Arras.
XXIe siècle
La commune avec la percée du Front National depuis le début du XXIe siècle ne cesse de focaliser l'attention des médias à chaque période électorale. Elle cumule un taux de chômage élevé, une pression migratoire constante depuis les années 1990, un fort endettement ayant notamment crû dans les années 2000 et compte 23 % de foyers ne vivant que du RSA[27].
Le 30 juin 2012, 353 éléments du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de "paysage culturel évolutif vivant"[44] pour Hénin-Beaumont les sites 45, 46 et 48 : cité jardin Foch, les terrils n°87 et n°92 et 48,cité jardin darcy (Liste des biens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrits sur la liste du patrimoine mondial) sont retenus. Dernièrement en 2021, des vestiges de l'abbaye Sainte-Marie-sous-Eurin ont été retrouvés. Ceci grâce au projet immobilier de la Société régionale des cités jardins. Celui-ci a entraîné des fouilles préventives. Les fouilles devaient être arrêtées en octobre 2021 mais grâce à l'importance des vestiges, cela va durer beaucoup plus longtemps.